L’Antidote, de Raffy Shart

Raffy Shart - L'antidote
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Raffy Shart - L'antidoteL'Antidote, de Raffy Shart

éd. Cherche Midi, mai 2013, 15 €

 

Raffy Shart dispose d’un talent littéraire incontestable. En 2012, il nous en avait fourni une preuve éclatante en publiant Les Enfants de l’oubli. Cette année, en lisant L’Antidote, on lui découvre une vertu insoupçonnée, celle de ressusciter Agatha Christie!

L’intrigue de son nouveau roman est somme toute classique. Un règlement de comptes dans un château hanté, mené par une actrice à succès ayant traversé un long passage à vide. Ses victimes appartiennent toutes à la grande famille du cinéma : producteur, agent, journaliste, réalisateur, scénariste, assistant.

La galerie de portraits est sans concession. Sous la pression sans cesse croissante, les personnages se révèlent sous leur plus sombre aspect pour le plus grand bonheur du lecteur.

L’Antidote ne donne toutefois aucune clé au lecteur profane. On ne doute pas que Raffy Shart se soit inspiré de faits réels. Mais dans quelle mesure ? Le plus simple est de lui demander.

 

 

 

Entretien avec l’auteur réalisé le 11 juillet 2013 :

 

Après Les Enfants de l’oubli paru l’année dernière, le lecteur ne s’attendait pas à L’Antidote qui est si différent. Pourquoi un tel choix ?

RS : Après 5 ans de travail consacrés à mon précédent roman, j’ai effectué un choix effectivement plus léger, plus récréatif. Le fond n’en reste pas moins commun car il m’est personnel. Avec L’Antidote, j’ai choisi de décrire les méandres de mon métier.

On sent bien que tu as pris du plaisir en écrivant ce livre.

RS : C’est exact tout comme j’en avais pris avec Les Enfants de l’oubli. Au contraire d’un scénario qui représente un travail, l’écriture d’un roman offre un plaisir quotidien. J’ai également pensé aux lecteurs en adoptant un style court et visuel.

Avec beaucoup de curiosité, on aimerait savoir quelle part de faits réels a inspiré L’Antidote.

RS : Les personnages que j’ai décrits existent vraiment. En revanche, l’histoire est totalement inventée. Lorsque dans L’Antidote je dépeins l’hypocrisie, la lâcheté, l’aspect vil et la duplicité des personnages, je suis en dessous de la réalité. Pour donner une référence plus précise aux lecteurs, j’ai voulu inscrire mes personnages dans une ambiance fellinienne.

Pour terminer, toi qui appartiens à cette grande famille du cinéma, ne crains-tu pas qu’elle te tienne rigueur de l’avoir égratignée ?

RS : Ma seule famille est celle de mes parents. Je ne me sens pas appartenir à cette «famille » qui traduit plus une formule creuse qu’une réalité. Quant à être rejeté on ne l’est qu’en cas d’échec de son travail. On peut aussi s’exclure volontairement en refusant du travail, ce que j’ai fait pendant que j’écrivais Les Enfants de l’oubli. Mais cette position de l’homme de l’ombre me convient très bien !./.

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