Abdullah Öcalan, 75 ans, qui, est emprisonné depuis 1999, dit « assumer la responsabilité historique de cet appel ». Le fondateur et chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a demandé, jeudi 27 février, la dissolution du mouvement armé et l’a appelé à déposer les armes. « Tous les groupes doivent déposer les armes, et le PKK doit se dissoudre », a ordonné M. Öcalan, dans une déclaration lue par des députés kurdes, qui lui ont rendu visite jeudi dans sa prison, au large d’Istanbul.
Son message, attendu depuis des semaines, a été lu, en kurde puis en turc, devant une foule compacte de journalistes réunis dans un hôtel du centre d’Istanbul, devant une large photo montrant le chef historique du PKK, les cheveux blanchis, une feuille en main. Une délégation du parti prokurde DEM (le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie, successeur du HDP) s’était entretenue pendant trois heures jeudi matin avec celui qui est détenu à l’isolement depuis vingt-six ans.
Le PKK, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par la Turquie ainsi que par les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l’intermédiaire de son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de sortir le chef du PKK de son isolement. Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Öcalan.