L'accord de Washington n'est pas une fin en soi, mais un nouveau départ
entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan estime le professeur Vicken Tcheterian (*).
Selon lui, la signature de l'accord de paix a constitué une avancée majeure
témoignant de la volonté des parties.
Aujourd'hui les Arméniens ne demandent plus quand la guerre va éclater,
mais ils cherchent à comprendre les caractéristiques de cette nouvelle
paix éventuelle à venir.
Pour l'Arménie , cet accord n'est pas le résultat d'une victoire, mais
plutôt la conséquence d'une série de défaites, & qui espère une diplomatie
réussie malgré les lourdes pertes.
La situation la plus vulnérable est l'omission de la question de l'Artsakh. Les
deux pays doivent poursuivre le dialogue et il est malheureux de considérer
ce sujet comme clos.
Alors que la guerre de l'Ukraine touche a sa fin, un nouveau conflit est
probable dans le Caucase du Sud où la première cible de la Russie
pourrait être l'Azerbaïdjan suivie par l'Arménie. (? où la Russie a une base millitaire et vient de renforcer sa défense, ndlr)
Il y a un certain soulagement psychologique à Erevan depuis le 8 aout, mais
cela ne signifie pas que la région est plus sécuritaire.
Actuellement, l'Arménie et la région se trouvent dans une phase plus
complexe et dangereuse qu'en 2020. C'est la prise de conscience de
cette réalité qui devrait façonner la diplomatie arménienne.
Tant qu'il s'agit de la personnalité de Trump tout est imprevisible. De plus
la question est de savoir qui de la Turquie ou de la Russie acceptera
ce processus.
(*) Vicken Tcheterian est professeur en Relations Internationales aux
Universités de Genève et de Londres. Il est également chroniqueur
pour l'hebdomadaire Agos d'Istanbul.
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com (ancien élève des Collèges Mekhitaristes d'Istanbul et de Sèvres)
diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France
photo : D.R.