Dans l'Église arménienne, le Catholicos est élu au scrutin secret par une commission électorale de l'Assemblée ecclésiastique nationale, l'organe suprême de l'Église. Les décisions requièrent la majorité des délégués présents, avec un quorum des deux tiers. L'Assemblée comprend des évêques, des membres du Conseil spirituel suprême, des primats diocésains, des délégués des quatre confréries (Etchmiadzine, Antélias, Jérusalem, Constantinople) et des représentants élus d'Arménie et de la diaspora. Ce système reflète à la fois les principes démocratiques et la participation transnationale.
Cependant, le déséquilibre entre les évêques basés en Arménie et les représentants de la diaspora, ainsi que le déclin des vocations dans les sociétés sécularisées, soulèvent des questions quant à la représentativité au sein de cette Église mondialisée.
Selon la pratique canonique, le Catholicos doit être choisi parmi l'épiscopat (les « pères spirituels » de l'Église). Tout évêque peut se porter candidat ; après l'élection, le nouveau Catholicos est consacré et intronisé. Le locum tenens, un membre du clergé qui remplace temporairement un autre – en l'occurrence le Catholicos – préside les sessions jusqu'à la fin de l'élection. En 1999, plus de 450 délégués d'une quarantaine de pays ont élu Karékine II le 27 octobre, et il a été consacré le 4 novembre.
L'Assemblée ecclésiastique nationale comprend tous les évêques, les membres du Conseil spirituel suprême, les primats diocésains et les délégués des quatre confréries (Etchmiadzine, Antélias et les Patriarcats de Jérusalem et de Constantinople). Elle comprend également des délégués diocésains élus au scrutin proportionnel pour représenter les Arméniens d'Arménie et de la diaspora : un délégué pour 25 000 fidèles, un délégué supplémentaire par tranche de 25 000 fidèles supplémentaires, avec un seuil minimum de 10 000. Le mandat des délégués est de sept ans.
Église d'Arménie et diaspora : de multiples défis
Le Saint-Siège d'Etchmiadzine (Mayr Ator), capitale spirituelle de la nation arménienne, accueille le Conseil spirituel suprême au moins deux fois par an. Si Etchmiadzine revendique la primauté du diocèse suite à sa réactivation en 1441, le Catholicos Karékine II a exercé cette autorité de manière très centralisée, créant des tensions avec Antélias et compromettant …
source : EVN