Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, avertit que les États-Unis pourraient ne pas connaître d'élection présidentielle en 2028, citant ce qu'il a qualifié d'actions autoritaires de la part de l'administration Trump.
Lors de l'émission « The Late Show » avec Stephen Colbert, M. Newsom a déclaré qu'il craignait que la démocratie elle-même ne soit en danger.
Il a souligné que son inquiétude n'était pas rhétorique, mais qu'il la ressentait « au plus profond » de son être. M. Newsom a cité les tactiques fédérales en matière d'immigration comme exemples de comportement autoritaire.
Selon certaines informations, des agents ont arrêté des immigrants dans des tribunaux et d'autres lieux publics, parfois sans procédure régulière.
Les défenseurs des droits des immigrants affirment que les juges ont même abandonné des affaires en cours, ouvrant la voie à des expulsions plus rapides.
Le gouverneur a récemment signé un projet de loi californien interdisant aux fonctionnaires de porter des masques lors des opérations de contrôle. Il a fait valoir que les agents fédéraux masqués qui sortent de véhicules banalisés suscitent la peur et la confusion. « Ce ne sont pas seulement des tendances autoritaires », a déclaré Newsom. « Ce sont des actions autoritaires. » La Maison Blanche a rejeté les déclarations de Newsom, les qualifiant de théorie du complot. Trump a déclaré qu'il ne se présenterait pas à nouveau en 2028, mais il a suggéré que JD Vance pourrait diriger le mouvement MAGA. (Make America Great Again)
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Lors des élections de 2018, Gavin Newsom est élu gouverneur par 60,2 % des voix face à John H. Cox, candidat du Parti républicain, avec la plus grande marge de victoire depuis 1950. Il succède ainsi à Jerry Brown, qui termine son quatrième mandat. Son programme politique orienté sur la santé, l'éducation et le logement, intitulé California Dream (« Rêve de Californie »), le situe à la gauche de son parti. En 2020, sa gestion de la pandémie de Covid-19 est initialement saluée, puis critiquée, ce qui mène au déclenchement d'une procédure de rappel, qu'il surmonte avec 61,8 % des voix.
En 2022, il est réélu pour un second mandat avec 59,3 % des voix.
Biographie
Jeunesse et formation
D'origine irlandaise par un de ses arrières-grands-pères (William Alfred Newsom, né de parents venus d'Irlande et natif de San Francisco en 1865), Gavin Newsom est le fils de William Alfred Newsom III (1934-2018), juge et administrateur du trust de la famille Getty, et de Tessa Menzies (1946-2002). Sa tante paternelle, Belinda Newsom, épouse de l'homme d'affaires Ron Pelosi, est la belle-sœur de la personnalité politique démocrate Nancy Pelosi. Il est également, par sa mère, l'arrière-petit-fils du scientifique écossais Thomas Addis.
Ses parents se séparent en 1969 et divorcent en 1972. Il vit avec son père jusqu'en 1977, puis avec sa mère. En 1985, il obtient son baccalauréat au Redwood High School à Larkspur. Il obtient en 1989, une licence en 3e année universitaire — appelée aux États-Unis « baccalauréat universitaire ès lettres » — (Bachelor of Arts) en science politique à l'université de Santa Clara en Californie.
Début de carrière professionnelle
Après avoir commencé par vendre des orthèses pédiatriques, puis après une succession de petits emplois, Gavin Newsom créait en mai 1991 une entreprise, PlumpJack Winery (en) — une boutique vinicole, un hôtel, trois restaurants et un vignoble de 42 acres[1] (17 hectares) à Oakville dans la Napa Valley —, qui connaît un certain succès économique, grâce à une dizaine d'investissements financiers d'un ami de sa famille, Gordon Getty[2], l'un des héritiers les plus riches d'Amérique et le premier actionnaire de PlumpJack Winery. Cette société se développe rapidement et ira jusqu'à compter environ 700 employés. Newsom vend ses parts de la société pour 1.7 million de dollars[3], en 2004, juste après son élection à la mairie de San Francisco[3].
Maire de San Francisco
Élu maire de San Francisco en 2003 avec 52,81 % des voix sur un programme de lutte contre la pauvreté, il prend ses fonctions le . Il est réélu en 2007 avec environ 73,66 % des voix[4].
Il attire l'attention en février 2004 lorsqu'il ordonne aux officiers d'état civil de modifier les certificats de mariage pour accepter les unions entre personnes du même sexe, en contravention avec la proposition de loi no 22 votée par les Californiens en 2000. Du au , environ 4 000 couples homosexuels sont mariés à San Francisco jusqu'à un ordre de la Cour suprême de Californie rendant les unions caduques.
Aux critiques de la sénatrice et ancienne maire de San Francisco Dianne Feinstein jugeant que ces unions sont « too much, too fast, too soon » (beaucoup trop, trop rapide, trop tôt), Newson répond : « It is no longer acceptable for politicians to come to you every electoral cycle and ask you for money and then turn around and say, "It is too much, too soon." »
- (Il n'est plus acceptable que les politiciens viennent vous demander de l'argent à chaque campagne électorale, puis s'en retournent en disant « c'est trop, trop tôt »)
Le , un arrêt de la Cour suprême de Californie affirme que l'interdiction du mariage gay est discriminatoire. Gavin Newsom commente : « C'est un grand jour pour San Francisco »[5].
Gavin Newsom veut également faire de San Francisco « la capitale du recyclage, le havre des immeubles verts, […] et le fer de lance du développement de l'énergie solaire »[6].
Candidature à l'élection du gouverneur de Californie
Le , Gavin Newsom annonce sa candidature pour l'élection au poste de gouverneur de Californie de [7]. Un fort retard dans les sondages pour l'investiture démocrate face à l'ex-gouverneur Jerry Brown l'amène à renoncer fin octobre 2009, avant même que ce dernier ait fait acte officiel de candidature.
Lieutenant-gouverneur de Californie
Finalement, il devient colistier de Jerry Brown en tant que candidat au poste de lieutenant-gouverneur, et est élu le . Il entre en fonction au côté de Jerry Brown le . Le même jour, il démissionne de sa fonction de maire de San Francisco.
Gouverneur de Californie
Jerry Brown étant inéligible à un troisième mandat, Gavin Newsom annonce dès 2015 sur les réseaux sociaux son intention de se présenter pour sa succession en 2018. À l'issue de l'élection du 6 novembre 2018, il est élu gouverneur avec 59,3 % face au candidat républicain John H. Cox. Il prête serment et entre en fonction le .
Le , il fait voter le décret SB-276 limitant les exemptions de l'obligation vaccinale à l'entrée en école[8], suscitant la colère des antivaxx[9].
En août 2020, après les manifestations antiracistes ayant suivi la mort de George Floyd, il adopte une loi qui oblige les étudiants de l'université d'État de Californie de suivre un cours d’études ethniques (ethnic studies) pour obtenir leur diplôme. La direction de ce réseau était, elle, opposée à cette mesure, estimant qu’il s'agissait d’une ingérence problématique dans les affaires des universités[10].
Il est visé pendant la campagne électorale de 2022 par Team Jorge, une officine politique secrète, d'origine israélienne ; usine à « fake news » spécialisée dans la désinformation basée sur l'Intelligence artificielle et les réseaux sociaux. Des dizaines de faux comptes Facebook et Twitter, se faisant passer comme ceux de défenseurs de l’environnement, attaquent sa politique énergétique, lui reprochant de refuser de développer davantage le nucléaire. Les constructeurs de centrale pourraient être les commanditaires[11].
Procédure de révocation
Le , une pétition demandant l'organisation d'un référendum révocatoire contre Newsom est lancée par Orrin Heatlie, sheriff adjoint dans le comté de Yolo. Le texte reproche au gouverneur d'être favorable à l'immigration illégale alors que la Californie compte un grand nombre de personnes sans-abri, que le niveau d'imposition est élevé, que la qualité de vie est en baisse, ainsi que d'autres griefs[12]. En avril 2021, le nombre de signatures requises, correspondant à 12 % du nombre de votants lors de la précédente élection gouvernorale de novembre 2018, est atteint[13]. Newsom reçoit le soutien du président Joe Biden lors de cette procédure[14]. À l'issue du vote le suivant, il est largement soutenu par les électeurs qui rejettent la destitution à 63,83 %[15].
Positionnement politique
Gavin Newsom est connu pour ses positions libérales sur les questions de société, notamment concernant la régulation des armes à feu. Il est plus conservateur sur les questions économiques, étant notamment partisan d'une certaine austérité budgétaire. Proche des milieux d'affaires, il prend en 2023 plusieurs décisions mécontentant les écologistes[16].
Craignant « un effet dissuasif sur l’industrie », Gavin Newson oppose le 29 septembre 2024 son veto à un projet de loi « pour une innovation sûre dans les modèles d’IA pionniers » SB 1047, qui impose des limitations aux modèles d’intelligence artificielle aux États-Unis en les rendant légalement responsables des dommages causés[17].
En 2024, afin de lutter contre le sans-abrisme qui touche San Francisco, il ordonne le démantèlement des campements de sans-abris[18].
Bien qu'en faveur des droits LGBT, il confie au micro de Charlie Kirk, animateur de radio conservateur, être opposé à la participation des femmes transgenres aux compétitions sportives, qu'il qualifie de «problème d'équité», tout en appelant à faire preuve d’humilité à l’endroit des personnes transgenres[19].
En 2025, dans le contexte des manifestations de citoyens début juin 2025 dénonçant la politique migratoire de Trump, Newsom s'affiche comme opposant à ce dernier, lui reprochant un abus de pouvoir dans la décision d'envoi de militaires réservistes de la garde nationale, ainsi que 700 marines dans la ville de Los Angeles[20]. En juin 2025, il prononce à Los Angeles un discours solennel dénonçant le président Trump qui « mène une attaque coordonnée contre les fondements mêmes de la démocratie américaine », qui en moins de six mois, a « déclaré la guerre à la culture, à l’histoire, à la science et à la connaissance elle-même » ; un président qui attaque de manière véhémente la science et les universités, les avocats et les juges, « les piliers d’une société civile ordonnée »[21]. Il dénonce la militarisation de la réponse aux manifestations, les raids violents de l’ICE dans les quartiers latinos et les expulsions massives qui alimentent les tensions et des interventions fédérales faites sans consultation locale. Newsom accuse Donald Trump de saper les contre-pouvoirs, dans une dérive autoritaire. Il appelle les citoyens à refuser la complaisance et à se mobiliser dans un moment qui est un tournant où l’allégeance au pouvoir ne doit pas l’emporter sur la démocratie[21].
Vie privée

Gavin Newsom épouse en 2001 Kimberly Guilfoyle, ancienne mannequin et procureure adjointe de San Francisco, alors experte judiciaire sur Court TV, CNN et MSNBC.
Le couple introduit conjointement une demande de divorce le , invoquant des difficultés dues à leurs carrières respectives, sur deux bords politiques opposés[22].
En 2006, Il sort avec une mannequin Britannie Mountz[23].
Le , Gavin Newsom confirme lors d'une conférence de presse avoir entretenu en 2005 une liaison avec l'épouse de son chef de campagne, Alex Tourk, qui avait démissionné la veille, alimentant les rumeurs[24].
Gavin Newsom se remarie avec l'actrice Jennifer Siebel le à Stevensville, dans l'État du Montana. Ils ont quatre enfants. Entre 2011 et 2019, la famille réside à Kentfield et depuis début 2019 à Fair Oaks, près de Sacramento[25].
Gavin Newsom est un cousin de la harpiste Joanna Newsom[26].
Notes
- (en) « Our Story [archive] », sur PlumpJack Winery (consulté le )
- (en) Chuck Finnie, Rachel Gordon et Lance Williams, « NEWSOM'S PORTFOLIO / Mayoral hopeful has parlayed Getty money, family ties and political connections into local prominence » [archive], sur San Francisco Chronicle, (consulté le )
- (en) Andre J. Ellington, « PlumpJack, Wine Shop Owned by Gavin Newsom, Sees Fourth Break-In This Year [archive] », sur Newsweek, (consulté le )
- (en) « In S.F., Prop. A pulls ahead; E and F too close to call; H failing [archive] », sur San Francisco Chronicle, .
- (en) Jesse McKinley, « Gay Couples Celebrate California Decision; Both Sides See a Fight », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne [archive], consulté le ).
- Armelle Vincent, « Comment Terminator est devenu le géant vert », Geo, no 377, , p. 39.
- (en) « Video : : Gavin Newsom : : For a Better California », sur gavinnewsom.com via Wikiwix (consulté le ).
- (en) « Bill Text – SB-276 Immunizations: medical exemptions. [archive] », sur leginfo.legislature.ca.gov (consulté le ).
- (en) Alexei Koseff, « California limits vaccine medical exemptions as protests disrupt Legislature », San Francisco Chronicle, (lire en ligne [archive]).
- Claire Levenson, En Californie, les "études ethniques" tentent de s’implanter à l’école [archive], marianne.net, 24 février 2021
- « Milliardaires, lanceurs d’alerte, criminels, opposants politiques : les cibles d’une usine à « fake news » », Le Monde.fr, (lire en ligne [archive]).
- (en) Alix Martichoux, « Why do people want to recall Gov. Gavin Newsom? We explain [archive] », sur ABC7, .
- « États-Unis.Gavin Newsom, gouverneur de Californie, est menacé par une procédure de révocation [archive] », sur Courrier international, .
- « Joe Biden en visite de soutien au gouverneur de Californie soumis à un référendum de révocation », Le Monde.fr, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- « La révocation du gouverneur de Californie rejetée par la population [archive] », sur RTS, .
- « Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, étoile montante démocrate », Le Monde.fr, (lire en ligne [archive]).
- Corine Lesnes, « Le gouverneur de Californie met son veto à la loi sur la sécurité de l’IA », Le Monde, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- « Campements de sans-abri: Le gouverneur de Californie ordonne le démantèlement dans les zones contrôlées par l'État », La Presse, (lire en ligne [archive], consulté le ).
- « « C'est un problème d'équité » : le gouverneur démocrate de Californie dit s'opposer à la participation sportive des femmes transgenres [archive] », sur L'Équipe.
- A Los Angeles, arrestation de plusieurs personnes violant le couvre-feu pour dénoncer la politique migratoire de Trump [archive], lemonde.fr, 10 juin 2025.
- « Le réquisitoire implacable de Gavin Newsom, gouverneur de Californie, contre Donald Trump : « La démocratie est attaquée sous nos yeux » [archive] », (consulté le ).
- (en) « Gavin Newsom Has Been Consulting MAGA Ex-Wife Kim Guilfoyle for Help with His Political Rebrand: Report [archive] », sur People.com (consulté le ).
- (en-US) Carissa Jean Mares, « Gavin Newsom Had A Scandalous Age-Gap Romance After His Kimberly Guilfoyle Split [archive] », sur The List, (consulté le ).
- (en) « Report: S.F. mayor had affair with aide's wife [archive] », sur NBC News, (consulté le ).
- « "Mon pire cauchemar" : l’épouse du gouverneur de Californie raconte son viol par Harvey Weinstein [archive] », sur TF1 INFO, (consulté le ).
- (en-US) Andy Cush, « Joanna Newsom’s Second Cousin, Twice Removed Elected Governor of California [archive] », sur SPIN, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
- Fish Out of Water, film documentaire de 2009 dans lequel il apparait.
Liens externes
- (en-US) Site officiel [archive]
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