Dans l'accord signé à Washington entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, Bakou a
donné le rôle principal aux Etats-Unis plutôt qu'à la Turquie, la puissance
régionale.
Mais, l'accord crée une opportunité géopolitique à la Turquie de progresser
sa stratégie régionale.
Au coeur de l'accord se trouve la voie créée par Trump pour la paix et la
prospérité (TRIPP) qui traverse la province arménienne du Syunik reliant
l'Azerbaïdjan continental à l'enclave de Nakhidjevan et par conséquent à
la Turquie.
Pour Ankara il s'agit de bien plus qu'un simple trajet d'infrastructure ; un
axe de convergence du commerce , de l'énergie et de la géopolitique qui
permet à la Turquie d'accroître son influence dans les pays turcophones
de l'Asie Centrale tout en contrebalançant les positions russe, iranienne
et même chinoise.
En juin 2024, la Chine et les pays d'Asie Centrale ont signé un traité historique
s'engageant à renforcer leur coopération afin de promouvoir le développement
d'une nouvelle Route de la Soie.
En Asie Centrale, les routes ne sont pas grandes ouvertes à la Turquie qui
devra choisir si elle entend rivaliser avec le géant chinois , un acteur de plus
en plus actif sur le plan de coopération tant bilatérale que multilatérale.
Le couloir tant convoité par Ankara peut ne pas être aussi bénéfique….
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres
diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France
photo : D.R.