Assurer l'avenir du peuple arménien, dans les fondements de l'Etat, de la souveraineté, de l'inviolabilité de ses frontières
et de sa culture est une obligation ardente.
En ce moment , il faut voir la réalité, sans déception ni crainte pour pouvoir lutter contre le panturquisme, la cinquième colonne de l'intérieur et la pression géopolitique de l'extérieur.
L'Arménie est menacée de toute part , sans ami ni alliance militaire.
La Turquie et l'Azerbaïdjan souhaitent non seulement détruire l'Etat arménien mais également unifier et contrôler la population turcophone du sud de la Russie et du nord de l'Iran. Et l'Arménie est l'obstacle majeur de ce projet.
Les manœuvres autour du "Corridor de Zanguezour" qualifiées de "Cooperation économique régionale" visent en
réalité à isoler l'Arménie et transformer le pays en un lieu de passage routier pour les peuples turciques.
Au sud de l'Arménie , en Iran septentrional où existe une population azérie la propagation de l'influence économique
et culturelle turque pourrait nourrir des sentiments séparatistes entrainant une déstabilisation régionale et une menace
à la sécurité de l'Arménie.
Pour la Russie, l'Arménie est considérée comme une "zone tampon" et son affaiblissement équivaut à l' échec de sa
politique colonialiste et pour le Kremlin il faut prendre l'Arménie sous sa tutelle comme au temps des Tsars et des
Soviets.
Le corridor de Zanguezour devient également une source de tension entre la Russie et l'Iran qui poursuivent leurs
intérêts.
Un autre acteur extra-regional, les Etats-Unis , sont également concernés dans le corridor pour leur tentative
d'encerclement de la Russie.
Au XIXe siècle , la Bolivie a perdu l'accès à l'Océan Pacifique et a plusieurs reprises a réclamé au Chili un corridor.
Mais en 2018, la Cour Internationale de Justice de La Haye a rejeté la demande bolivienne précisant qu'en vertu
du droit international, le Chili n'est pas tenu de lui fournir un corridor.
Le litige entre la Bolivie et le Chili était réglé pacifiquement entre deux pays respectueux du droit international.
Malheureusement dans le cas de Zanguezour le litige ne peut se résoudre par la droit international. Les interlocuteurs
de l'Arménie ne sont pas des Etats de droit mais des hordes génocidaires voulant appliquer le droit du plus fort.
Zaven Gudsuz zaven471@hotmail.com (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)
diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France
photo : D.R.