"la situation à Gaza est devenue très difficile", car "il n'y a pas de nourriture ni de médicaments". "Ils nous tuent tous"…
Juanjo Garcia affirme que les pathologies chroniques, comme celle dont souffre un enfant, "peuvent être gravement endommagées" dans un contexte comme celui que connaît actuellement la bande de Gaza. "Lorsqu'il y a une situation de guerre, dans les hôpitaux et les centres de santé, on s'occupe de ce qui est le plus urgent. La priorité est donc donnée aux blessures de guerre, à la malnutrition… Et s'ils ne sont pas soignés correctement, ces enfants peuvent avoir de graves répercussions sur leur santé", explique-t-il.
Outre les attaques aveugles de l'armée israélienne et la situation inhumaine de famine, la précarité du système de santé aggrave encore la profonde blessure de la population gazaouie. Raul Incertis est un anesthésiste valencien qui revient de la bande de Gaza, où il a collaboré avec les médecins gazaouis dans l'un des rares hôpitaux encore en activité. Ce médecin n'a pas de mots pour décrire la situation dans laquelle ils vivent, qu'il qualifie de "maison des horreurs". "Il est impossible de la décrire… Le nombre de civils blessés, mutilés, écrasés, brûlés, dont beaucoup d'enfants, avec des balles dans la tête, dans la poitrine...", énumère-t-il …
Incertis raconte que le pire moment est celui où il y a un bombardement israélien, ce qui "arrive tous les jours", et où les salles d'urgence des quatre hôpitaux publics qui sont encore debout, sur les plus de 16 qui existaient, sont pleines. Nous recevons jusqu'à 200 patients à la fois", explique-t-il. Des hôpitaux dans des conditions misérables, sans matériel ni moyens suffisants, complètement surchargés. "Il y a des patients par terre, des enfants par terre sans surveillance et mutilés parce qu'il n'y a pas assez de médecins, des mères et des pères qui crient et pleurent, qui mettent jusqu'à cinq enfants sur un brancard parce qu'il n'y a pas de place, des blessés très graves, avec des blessures horribles, qu'on ne peut pas soigner…", décrit-il d'une voix fêlée.
Ce travailleur humanitaire dénonce le fait que l'armée israélienne "bombarde tous les jours" la zone humanitaire d'Al Mawasi, et qu'il a signalé à l'ONU "l'intentionnalité d'Israël". "Il y a une intention de tuer de la part d'Israël", affirme-t-il. Ces attaques entraînent la mort de dizaines de personnes chaque jour, et celles qui n'y parviennent pas en gardent des séquelles à vie. "Ceux qui survivent à des tirs à la tête deviennent hémiplégiques ou tétraplégiques, parce qu'il y a beaucoup de tirs à la moelle épinière", affirme-t-il.
"J'ai en tête de nombreuses images d'enfants, la plupart du temps mutilés, de la manière la plus aberrante qui soit, et de mères et de pères en train de pleurer", se souvient-il comme s'il s'agissait d'un cauchemar.
"Des conditions déchirantes"
En ce qui concerne les 13 enfants de Gaza arrivés en Espagne le 31 juillet, dont Abdullah, la ministre de la santé, Mónica García, a déclaré dans qu'"ils sont arrivés dans des conditions vraiment déchirantes". "C'est la quatrième mission au cours de laquelle nous amenons des enfants de Gaza. Cette fois-ci, il s'agit d'enfants souffrant de problèmes oncologiques, cardiologiques ou traumatiques", a-t-elle ajouté, soulignant qu'ils arrivaient "en état de malnutrition totale, sans médicaments, sans les choses les plus élémentaires…".
"Ce qui se passe à Gaza est terrifiant. C'est l'humanité tout entière qui est en jeu et, pour l'instant, nous sommes en train de perdre", a-t-elle déclaré. "Le gouvernement espagnol a demandé qu'il soit mis fin au génocide qui se déroule à Gaza au vu et au su….
sources : l'émission La hora de La 1, de RTVE., l'émission Las mañanas de RNE, Ce qui se passe à Gaza , la maison des horreurs | RTVE, B.F.
photo : (Mme) Armineh JOHANNES copyright à demander à arminehjo@hotmail.com