Pour comprendre le nucléaire iranien,lire absolument très bon article

Quand la France promettait de l’uranium enrichi à l’Iran : aux origines d’un pacte nucléaire maudit

Les Iraniens sont des grands brûlés de la parole occidentale. Les dignitaires du régime se rappellent qu’en 2018, les Etats-Unis se sont retirés de l’accord de Vienne, arraché en 2015 au terme de plus de dix ans de palabres.

Mais il y a autre chose. Un souvenir plus lointain, relié à la France : Eurodif, pour European Gaseous Diffusion Uranium Enrichissement Consortium. 

« Eurodif, c’est une ombre, une guerre de basse intensité entre la France et l’Iran »,( Frédéric Paulin)

Eurodif est l’histoire d’une promesse non honorée qui plane comme un fantôme au-dessus du Quai d’Orsay et ne cesse d’empoisonner les relations entre Paris et Téhéran depuis plus de quarante ans. L’évoquer devant les diplomates français, c’est convoquer l’histoire tragique des années 1980, les attentats terroristes, les prises d’otages et les opaques tractations politico-financières. Il explique la raideur du Quai d’Orsay envers l’Iran. Son intransigeance. « Un invariant de la politique étrangère française depuis 1979 ".

« Les Iraniens gardent en mémoire ce contentieux. Quand on parle avec eux d’un éventuel consortium [pour livrer au régime de l’uranium faiblement enrichi destiné à un usage civil], ils nous disent : “Qu’est-ce qui nous prouve que quand on investit de l’argent, on aura la matière ?

L’affaire démarre il y a cinquante et un ans. Ce 25 juin 1974, un parfum de victoire flotte sur la France : Paris vient de signer avec Téhéran une kyrielle de contrats pour « des sommes fabuleuses », applaudit le ministre de l’économie, Jean-Pierre Fourcade, cité par Le Monde. Mohammad Reza Pahlavi, chah d’Iran, et l’impératrice Farah ont été fastueusement reçus dans la galerie des Glaces du château de Versailles par Valéry Giscard d’Estaing, tout juste élu à la présidence de la République. ..

sources : https://www.lemonde.fr/histoire/article/2025/07/20/l-accord-nucleaire-eurodif-poison-lent-de-la-relation-entre-la-france-et-l-iran, JP D.

photo : D.R.