« La Cathédrale des Ombres » : l’ex-patronne de La Défense signe un roman-fiction sur un quartier d’affaires au bord du gouffre.
Treize ans après son livre au vitriol contre Sarkozy et son clan, l’ancienne directrice de Paris La Défense, Marie-Célie Guillaume, sort un nouveau roman-fiction où le quartier d’affaires de La Défense sombre dans le chaos.
En juin 2012, Marie-Célie Guillaume est une parfaite inconnue des altoséquanais et encore plus des Français. Elle est pourtant directrice de cabinet du président des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian. La sortie de son roman politique à clé « Le Monarque, son fils, son fief » (plus de 60 000 exemplaires), elle dresse un portrait au vitriol de Nicolas Sarkozy et de son clan. Elle va alors s’attirer les foudres du président tout juste écarté de l’Élysée, qui a dirigé les Hauts-de-Seine de 2004 à 2007.
Sous la pression et après avoir été éloignée de son poste de directrice de cabinet, Patrick Devedjian va lui confier en février 2014 les rênes de Defacto, qui deviendra en janvier 2018 Paris La Défense suite à sa fusion avec l’Epadesa. Partie de l’établissement public à l’été 2020, Marie-Célie Guillaume s’est lancée dans des activités de conseil et de communication de crise.
Mais la plume lui a manqué. Treize ans après son premier roman, Marie-Célie Guillaume a repris l’écriture avec, cette fois-ci, un polar apocalyptique mélangeant habilement réalité et fiction, où La Défense (et plus largement la France) plonge peu à peu dans le chaos.
Dans cette dystopie baptisée « La Cathédrale des Ombres », le plus grand quartier d’affaires n’est plus que l’ombre de lui-même. Alors que la France sort de la pandémie, le pays sombre lentement et le monde est proche d’une troisième Guerre mondiale. Les salariés en télétravail ont déserté leurs bureaux, les buildings se vident, les boutiques sont la cible de pillards, un groupuscule d’activistes devient de plus en plus violent, les cités voisines s’embrasent, le climat s’emballe, l’économie française s’écroule et le pouvoir vacille.
La jeune commissaire Salomé Murat ex- journaliste doit enquêter sur un étrange suicide : celui d’Igor Pipoderov, un sulfureux promoteur russe (qui n’est pas sans rappeler Emin Iskenderov) projetant de construire deux tours jumelles en bord de Seine… L’homme est retrouvé mort, pendu dans les dédales du quartier d’affaires par un certain Picasso, SDF bien connu des habitués. Mais Salomé, un brin idéaliste, ne croit pas vraiment à la piste du suicide, alors qu’au même moment, la mort de l' »Arménien » (qui est bien évidemment Patrick Devedjian) qui dirigea le quartier, est remise en question. À travers son enquête, elle va pénétrer le monde mystérieux des profondeurs de La Défense, au moment même où le (et son) monde s’effondre et le pouvoir titube.
Marie-Célie Guillaume :
"…. je voulais faire revivre Patrick Devedjian (mort du Covid-19 le 28 mars 2020) ..
À La Défense, il y a deux mondes. Celui du dessus, que tout le monde voit et connaît, avec les tours, " et celui du dessous, invisible, obscur et mystérieux, avec des volumes vides dont le plus spectaculaire est la Cathédrale engloutie. Cachés sous la dalle, il y a des ombres, ceux que l’on ne veut pas voir, les réprouvés, les exclus du système. La cathédrale des ombres est une métaphore de notre société et de notre modernité, arrogante et fragile, qui est arrivée aujourd’hui à ses limites…."
sources : sources : https://www.defense-92.fr/
photo : By Marie-Lan Nguyen – Own work, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9515238