Le 3 juin à Istanbul, une action de justice a été intentée contre la réactrice en chef de Bianet(*)
Tuğçe Yılmaz quı a été arrêtée sans qu'on lui énonce la raison.
Plus tard il s'est avéré qu'il s'agissait de l'interview de deux jeunes Arméniens
d'Istanbul, le 24 avril 2024, sur le génocide et le fait d'être Arménien en Turquie, qu'elle a publié.
La journaliste a passé la nuit au poste de police et a appris qu'une enquête avait été ouverte
contre sa personne le 18 mars dernier.
Le titre de l'interview s'intitulait : « La jeunesse arménienne de Turquie, 109 ans de deuil ».
Dans sa déposition devant le procureur chargé de l'enquête, la journaliste a déclaré que son
entretien avec les jeunes Arméniens n'était pas de nature à dénigrer une institution ou une
autorité de l'État.
Son avocat a déclaré que sa cliente est une journaliste et a réalisé l'interview en question dans
le cadre de sa profession et que le fait de publier tout texte journalistique est protégé par
la Constitution et les accords internationaux dont la Turquie s'est affiliée et qui plus est le
le mandat d'arrêt était contraire à la procédure et à la loi 301.(**)
En fin d'après-midi, à l'initiative du juge d'instruction, la journaliste était libérée.
(*) Bianet est une agence de presse turque. Elle accorde une grande place au combat syndical,
féministe, LGBT et au droit intellectuel.
(**) L'article 301 du code pénal turc considère un crime ;
–l'insulte à la nation turque, à la République de Turquie et aux institutions et organes
de l'État
Zaven Gdusuz zaven471@hotmail.com (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)
diplômé d'économie de l'Université de Nantes