L’Accord d’Achgabat, scellé en 2011, associe aujourd’hui l’Iran, l’Oman, le Qatar, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, l’Inde et le Pakistan. Il s’agit de redessiner les routes de la soie en version contemporaine : fer, route, conteneur et interopérabilité douanière. Un corridor multimodal du golfe Persique vers l’Asie centrale, conçu pour désenclaver les économies du cœur continental.
Pour Erevan, c'est une survie stratégique. Depuis la guerre de 2020 et l’amoindrissement militaire face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie se trouve enclavé entre l’Est turc, et le Sud azéri.
L’adhésion à l’Accord d’Achgabat est un contournement : elle permet à un pays cerné de reconfigurer ses accès, non par les frontières, mais par les flux.
Erevan sas logistique entre l’Iran et la mer Noire, entre l’Inde et l’Europe orientale. C’est une manière de réactiver une vocation ancienne : celle d’un lieu de passage. Jadis, les croisés en route vers Jérusalem faisaient halte dans les plaines arméniennes, trouvant refuge et soutien au sein du royaume Levonide. Ce n’était pas un repli, mais un seuil. C’est ce rôle que l’Arménie tente de réinvestir par les terminaux de fret, les centres logistiques et les routes de transit moderne.
En se connectant au corridor, l’Arménie ouvre de nouveaux débouchés pour ses principales filières exportatrices. Les métaux (cuivre, or, molybdène), les pierres précieuses (diamants taillés), les spiritueux (notamment le … )
sources : JP D., Sur les pas de Tigran : l’Arménie se réinvente par le transit, par Raphaël Hérimian
photo : Ashgabat / Turkmenistan / Par John Pavelka from Austin, TX, USA — View of Ashgabat, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74698283