Assadour Guzelian (Guzel = beau en turc)
Assadour Guzelian est né à Sovouk Olouk, en Cilicie, le 14 mai 1932.
Cinquième enfant de Garabed et Rahel Guzelian, il s'installe à Alep, en Syrie, en 1939. Il y fréquente l'école Kilikian et obtient son diplôme d'enseignement primaire en 1948. Il étudie ensuite pendant sept ans au séminaire arménien du Catholicossat de Cilicie à Antélias, au Liban, où il obtient son diplôme en 1955. Durant l'année scolaire 1955-1956, il enseigne à l'école Kilikian d'Alep.
En 1957, Assadour Guzelian est invité à Calcutta, en Inde, pour enseigner l'arménien classique et moderne, ainsi que la littérature et l'histoire arméniennes à l'Armenian College and Philanthropic Academy, fondé en 1821. Parallèlement à ses fonctions d'enseignant, Guzelian, avec la participation de membres de la communauté et d'élèves de l'Armenian College et de l'école de filles Davidian, crée une chorale et une troupe de théâtre, donnant des concerts et mettant en scène des pièces. Guzelian est également nommé chef de chœur de l'église arménienne.
Soucieux de revitaliser la vie culturelle de la communauté, il accepte de devenir secrétaire de la Société culturelle Haikazian et donna régulièrement des conférences sur l'histoire et la culture arméniennes. La prestigieuse Société asiatique d'Inde l'invita à en devenir membre. À l'occasion du 1600e anniversaire de l'invention de l'alphabet arménien, Guzelian donne une conférence aux membres érudits de la société, consacrée à saint Mesrop Machtots (inventeur de l'alphabet) et à la littérature arménienne du Ve siècle. Guzelian est également invité à devenir membre du Club de musique de Calcutta, où il donna plusieurs conférences sur la musique arménienne.
En 1957, Guzelian épousa Vivienne Alexy et le couple eut deux filles, Kariné et Arminée.
En 1963, Guzelian se rend en Arménie pour la première fois, invité par le ministère de l'Éducation, et y séjourne deux mois.
Pendant la période soviétique, Guzelian se rend en Arménie à quatre autres reprises, invité par le Comité pour les relations culturelles avec les Arméniens de l'étranger. Depuis l'indépendance, il se rend en Arménie au moins deux fois par an.
En 1964, Assadour Guzelian et sa famille s'installent à Londres. La même année, en décembre, il est nommé rédacteur en chef d'« Aregak », un mensuel arménien publié par M. Haïk Galoustian, un homme d'affaires iranien réputé.
Guzelian dirige le « London Armenian Monthly », qu'il publie de 1974 à 1976.
Parallèlement à son activité journalistique, Guzelian s' impliqu dans la vie nationale, éducative et culturelle de la communauté arménienne en tant que membre du Comité culturel de la Maison arménienne et secrétaire du Conseil de la communauté et de l'Église arméniennes.
A. Guzelian écrit de nombreux articles, nouvelles, essais et poèmes, publiés dans la presse arménienne du monde entier. En 1960, « Sevan Press » publie son premier recueil de poèmes, intitulé « Hamo Yev Fatile ». Lors de son séjour en Inde, à l'occasion du centenaire de la naissance de Rabindranath Tagor, Guzelian écrit un long essai consacré à la vie et à l'œuvre du grand écrivain indien, paru dans la revue « Tsirani Goti » aux États-Unis.
Depuis près de 30 ans, au Royaume-Uni, Guzelian est étroitement associé aux médias britanniques. Il accorde de nombreuses interviews à la presse, à la télévision et à la radio britanniques concernant des événements et des questions liées à l'Arménie et aux Arméniens, notamment le génocide et l'Artsakh. En 1988, lorsque l'Arménie est dévastée par un terrible tremblement de terre, Guzelian anime des émissions quotidiennes à la radio et à la télévision afin d'obtenir de l'aide matérielle et autre pour l'Arménie.
En 1977, Guzelian décida de se lancer dans les affaires et crée sa propre entreprise, Tevglow Ltd.
Guzelian entretint des liens d'amitié et des correspondances avec la plupart des écrivains, musiciens, artistes, scientifiques et dirigeants arméniens de son époque, tels que Parouyr Sevak, Gevorg (Kévork) Emin, Hovhanness Shiraz, William Saroyan, Aram Khatchatourian, Arno Babadjanyan, Alexander Haroutounian, Edward Mirzoyan, Pavel Lisitsian, Gohar Gasparian, Loucine Zakaryan et Victor Hambardzoumian, pour n'en citer que quelques-uns. Guzelian est probablement la seule personne à qui Aram Khachatourian, le grand compositeur arménien, ait écrit en arménien. Il a fait don de ces lettres au musée Aram Khachatourian d'Erevan. Khachatourian est tellement impressionné par le poème « Amenayn Hayots Yerajisht », que Guzelian écrit en février 1977 et lui dédie, qu'à son retour à Moscou, il entreprit de composer une musique basée sur ce poème. Malheureusement, l'auteur de « la Danse du sabre/Sabre Dance » décéde en 1978 avant d'avoir terminé son œuvre.
Vivienne et Assadour Guzelian laissent trois petits-fils : Alexander (7 ans), James (5 ans et plus) et Michael (4 ans). Le principal passe-temps de Guzelian était le « Tornikasiroutyoun » ! (amour des petits-enfants en arménien)
Assadour Guzelian vient de nous quitter : les condoléances de la rédaction de NHM à toute sa famille
sources : Armineh JOHANNES photojournaliste , Molorak Films
photo : D.R.