L'Europe de l'Ouest se fournira-t-elle en armement auprès de la Turquie ? C'est ce que semble présager un accord c o n c l u le 2 4 j u i l l e t d e r n i e r e n t r e l'entreprise aérospatiale Turkish Acrospace Industries (TAl) et Airbus pour exporter vers l'Espagne jusqu'à 30 Hürjet.
Ces avions de combat et d'entrainement léger de conception turque sont destinés à remplacer les Northrop SF-5M américains, dont l'armée de l'air espagnole est dotée, désormais obsolètes.
S'il doit encore être finalisé dans les prochains mois, cet accord, qui prévoit une production locale en Espagne, est révélateur de la percée du secteur de l'armement turc .
Sur le marché à l'export, la Turquie gagne toujours plus de terrain .
D'une valeur de 1,64 milliard de dollars en 2014, les exportations turques d'armements ont atteint 7,154 milliards de dollars en 2024, ( onzième du classement , USA 1ère , France 2ème).
Elle conçoit de la sorte ses propres armements, de manière à équiper son armée de façon autonome. Une politique qui, sur la durée, porte ses fruits: tandis qu'Ankara dépendait encore à 80 % d'importations pour ses besoins militaires en 2004, elle ne dépendait de celles-ci plus que de 20 % en 2022.
La Turquie exporte du matérici militaire à des pays, surtout musulmans, Oman, l'Arabie saoudite, le Pakistan ou le Turkménistan.
Mais c'est avant tout avec les drones que la Turquie réalise une percée à l'export : l'entreprise Baykar, présidée par les frères Haluk et Selçuk Bayraktar, fait connaitre son modèle phare, le TB2, sur les terrains de guerre impliquant Ankara et ses alliés. En Libye, les Bayraktar TB2 permettent aux proxys turcs de repousser les forces rivales soutenues par la Russie. Dans le Haut-Karabakh,(Artsakh pour les Arméniens) surtout, ils permettent aux forces azerbaidjanaises alliées à la Turquie de remporter une victoire décisive sur l’armée (Panag en arménien) arménienne .
Même s'ils n'ont pas la même avance technologique que les drônes américains ou israéliens, les drones Baykar coûtent une fraction du prix – 5 millions de dollars pour un drone TB2, contre 30 millions de dollars pour l'américain Reaper -, et sont plus formants que les modèles chirois.
Du Golfe au Maghreb et lEurope de l'Est les drones Baykar, et le modèle
Bayraktar TB2, se vendent bien . Outre les drones, la Turquie exporte des véhicules de com-bat. Les entreprises FNSS, IMC. Otokar et Nurol et Katmerciler, ont multiplié les contrats de vente et de….
sources : B.F. , La Turquie, nouvel industriel de l'armement | Les Échos
photo : D.R.