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Kevork Bedikian. Nous savons qu'une langue est vivante et survivra si elle est parlée, ou si elle l'est. Cependant, en prenant un exemple, au risque de la répéter, nous pouvons confirmer que de nombreuses personnes connaissent le latin, mais le latin est une langue morte. Elle n'a pas de locuteurs. Au contraire, les Juifs ont recréé leur langue morte, une langue qu'ils ne savaient même pas prononcer. C'est pourquoi connaître une langue ne suffit pas… C'est pourquoi nous insistons toujours sur le fait qu'une langue qui n'est ni écrite ni parlée à la maison, à l'école ou au marché, autrement dit, qui n'est pas un moyen de communication quotidien, s'appauvrit, fait faillite, perd son potentiel et s'enfonce progressivement dans le courant de l'histoire, entraînant sa nation avec elle. La langue est une cellule vivante, un rappel de notre existence éternelle : si nous n'apprenons pas, ne l'utilisons pas, ne la développons pas, elle mourra. Mais, soyons honnêtes, disons que, dans toutes les diasporas, nous ressentons chaque jour et à chaque instant le déclin de notre langue en tant que nation. D'un autre côté, et heureusement pour notre…
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