Putsch déjoué en Arménie : une journaliste française livre la traduction des écoutes téléphoniques….

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Jeudi 10 juillet 2025 à 16h

En juin, la diffusion, par le Comité d’Enquête, de l’enregistrement secret de conversations entre un certain nombre de personnes et l’évêque Bagrat Galstian placé(s) sous écoute téléphonique depuis novembre 2024, a révélé au grand public l’existence d’un complot qu’ils organisaient depuis des mois pour monter un coup d’Etat destiné à renverser le gouvernement entre les mois de juin et septembre (au mieux durant l’été et en tous cas d’ici le 21 septembre, jour de la Fête Nationale).

Suite à cette révélation, le 25 juin, 15 personnes ont été interpellées et placées en détention provisoire, dont l’évêque Bagrat Galstian.

Avant-hier mardi 8 juillet, sur requête de la Procureure Générale de la République, Anna Vardapètyan (Vartabédian en arménien occidental,ndlr), l’Assemblée nationale a autorisé la levée de l’immunité parlementaire et la mise en détention provisoire d’Artour Sargsian, député de la fraction Hayastan (pro-Robert Kotcharian), directement impliqué dans le complot.

Le même soir, dans le cadre de l’émission Interview (Hartsazrouyts) de Pètros Ghazarian sur H1 (chaîne publique), la Procureure de la République a nommé 6 des 16 personnes incarcérées suite aux écoutes :

– Bagrat (Vazguèn) Galstian (primat du Lori)

– Artour Sargsian (député)

– Movsès Charbatyan

– Haik Chahnazarian

– Tigrane Topalian

– Igor Sargsian.

Si l’on rajoute Samvèl Karapètian (oligarque arméno-russe, directeur du Hèts ou Electricité d’Arménie) interpellé le 18 juin à Edjmiatzine, et l’évêque Mickaël Adjapahian (primat du Chirak), interpellé le 27 juin à Edjmiatzine, tous deux pour appel public à renverser le pouvoir par la force, cela fait 18 personnes incarcérées à ce jour et placées en détention provisoire dans le cadre de ce qui apparaît être une seule et même affaire.

Je présente ci-dessous les extraits les plus significatifs des enregistrements qui ont permis au parquet d’ouvrir une instruction pénale à l’encontre de Bagrat Galstian et de ses complices, pour préparation d’actes de terrorisme en vue de renverser l’ordre constitutionnel et de s’emparer du pouvoir par la force.

Je rappelle que ni lui, ni son avocat, ni les autres personnes interpellées, ni personne n’ont remis en cause la réalité de ces enregistrements et des propos qu’ils contiennent. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un faux. Tout est authentique.

Alors, pourquoi ces cris d’orfraie de la part de certains pour s’élever contre le remarquable travail des agents de la Sécurité, de la Police et de la Justice nationales (qui viennent de démontrer que le processus d’assainissement et de professionnalisation de leurs organes respectifs est en bonne voie) et s’en prendre une fois de plus au Gouvernement, émanation démocratique de l’Etat en danger ? (Hier on a également appris que le plan prévoyait ou envisageait d’abattre Nikol Pachinian, Alain Simonian, président de l’Assemblée nationale/AN, et Ararat Mirzoyan, ministre des Affaires étrangères).….

En Arménie ni le Saint-Siège d’Edjmiatzine et le Catholicos, ni les partis politiques d’opposition (dont la FRA-Dachnaktsoutioun), et en France ni le CCAF, ni le diocèse arménien de France, ni le primat de France, ni le Fonds arménien de France -pour ne citer qu’eux et sauf erreur de ma part-, n’ont condamné ces propos et ceux qui les ont tenus, ainsi que les intentions criminelles de ces derniers.

Les dénonciations de la procédure judiciaire et de l’appareil judiciaire arménien ainsi que les fausses accusations d’atteinte aux droits fondamentaux, de persécution politique et d’anticléricalisme d’Etat auxquelles se livrent les partis et personnalités d’opposition alliés à l’Eglise (soutenus par des journalistes, médias, influenceurs et autres relais..) consistent à dire que ces propos ont été sortis de leur contexte par un montage destiné à en modifier le sens ou qu’ils relèvent de simples conversations de salon (ces jours-ci le député dachnak Guègham Manoukian a lance à l’AN que même les grands-mères, dans leur cuisine, parlent de virer le gouvernement par la force, et a demandé : cela fait-il d’elles des terroristes ?). Lèvon Kotcharian (fils de Robert, député de la fraction kotcharienne Hayastan) s’est focalisé sur « les clous à forme d’étoiles » (destinés à taillader les pneus automobiles pour provoquer des accidents routiers), en disant qu’on n’en a pas trouvé dans les caches (cependant pleines d’armes et autres instruments et produits ad hoc ), ce à quoi la Procureure de la République a répondu qu’en effet on n’en a pas encore retrouvés, mais que l’enquête se poursuivant il y a espoir de combler ce manque. Guègham Manoukian s’est aussi intéressé à la question de savoir si les armes retrouvées sont ou pas légales, ce à quoi la Procureure de la République a répondu  : légales ou pas, quelle importance ? L’important c’est qu’elles existent et qu’elles ont été réunies et entreposées dans le but manifeste d’être utilisées à de mauvaises fins, pour le coup d’Etat.

Ci-dessous la traduction de certains des extraits qui ont été publiés….

Je termine en précisant que la traduction est due à un ami qui souhaite rester anonyme. J’ai procédé à la relecture et à la remise en forme, en respectant le style du langage employé et la qualité extrêmement médiocre -en vérité- de l’expression orale des interlocuteurs. Enfin j'ai fait précéder des initiales BG les passages incontestablement dus à l’évêque Bagrat Galstian.….

Extrait N° 1

« Si tu as des personnes sûres, surtout des jeunes, elles devront beaucoup bosser en ligne, que ce soit pour faire du piratage informatique (hakkers) ou pour expédier des e-mails au ministère de la Justice et sur les sites Web gouvernementaux … On les détruira tous. Il y a environ 5 000 adresses e-mails, les numéros de téléphone portable, le truc du chef de la police, ce sont les numéros de téléphone, et puis, à raison de 3 000, 4 000, 5 000 messages expédiés sur les sites gouvernementaux, on va les empêcher de fonctionner et ça va paralyser toute activité. Au fait, est-ce qu’ils ont un système anti-virus ? En tête du site Web gouvernemental, il faudra remplacer les armoiries de la République par la tête de Nikol sous les traits du Diable, avec des cornes ».

Extrait N°2

(BG) « Vous devez vous fixer concrètement la tâche de faire en sorte que d’abord les gens se rassemblent. Et ensuite, si ça marche, qu’est-ce qu’on fait concrètement ? Maintenant je vais évoquer le moment le plus difficile : celui de l’encerclement de l'Assemblée nationale, et il faudra continuer comme ça autant que c’est possible en faisant tout sauter et quand ça commencera, il faudra les massacrer et en terminer une bonne fois pour toutes. Quand je dirai « Descendons dans la rue ! », il faudra en finir ! Il faudra mettre un point final à cette affaire, parce qu’on n’aura pas une 2è, une 3è ou une 4è chance de mettre notre plan à exécution. »

« Quand l’évêque (Srpazan) dira « Descendons dans la rue ! », ça voudra dire que l'affaire est bouclée, que tout est achevé, que le travail est terminé. Alors ou on mourra, ou on les tuera. Tout ce que nous réaliserons devra être fait sous la pression populaire. La seule chose que nous aurons à faire c’est de ne pas leur permettre de recourir à la force de quelque manière que ce soit ni d’avoir la possibilité de le faire. Et s'ils recourent à la force, ils auront la monnaie de leur pièce. »

« Un rassemblement populaire ne résoudra pas le problème; c’est de manière dispersée qu’on y parviendra, comme au moment de la guerre (novembre 2020). Si on travaille selon ce schéma, je vous assure que ce sera une question de 2 ou 3 jours, je le dis avec certitude, tout sera résolu et il y aura destitution (impeachment) ».

Extrait N° 3

« En un mot, nous sommes maintenant dans la phase de recrutement de ces groupes. Pour l’instant on en est à recueillir des données précises. Le moment venu, on réunira les dirigeants (ghèkavarnèr), mais pas tous ensemble, deux par deux, trois par trois. On verra ce qu’ils devront faire, qui recevra quelle instruction. Même la méthode devra être revue. Ca suffit les meetings s’ils ne sont pas efficaces, mais il faudra quand même combiner les opérations avec la pression (populaire). »

« Durant cette phase, il y aura des groupes de composition très variée, avec des gens différents; des gens complètement autonomes : d’anciens militaires, des policiers, des jeunes; il y a de solides gars aux côtés des commandants. »

« Je voudrais aborder la question différemment : qu'allons-nous faire ? Tout d'abord, sachez que nous disposons de deux mois pour le faire, tout au plus … ».

Extrait N° 4

(BG) « Maintenant on s’est donné pour objectif de convaincre, de prêcher; tu en butes (tues) 2 contre un mur, tu en jettes 15 autres en prison, et le tour est joué. Ils sont tous exterminés. Tu en fusilles quelques-uns et ensuite tu accordes aux familles une compensation pour le prix de leurs vies, et elles seront contentes. »

« Actuellement, nous sommes en train de nous organiser ou plutôt de nous réorganiser; nous nous sommes fixés comme objectif de former 150 groupes au minimum, voire 200; nous serons par groupes de 25 personnes. J'en suis certain, les gens qui se lèveront régleront tout en un ou deux jours. Ces groupes de 25 personnes seront divisés en 3 sous-groupes de 8 personnes placées sous la direction d’un chef de groupe (hramanatar = commandant), afin que tout soit bien clair pour tout le monde concernant la nature des actions à entreprendre, y compris la base, et que chacun sache ce qui se passe. »

« En même temps il faut rassembler du matériel technique de ça et de là, tout ce qu’on trouvera, dessiner le schéma de ce que nous allons faire, notre plan d'action, ce qui va se passer et le contenu de la déclaration. On descendra dans la rue par groupes d’au minimum 20 et d’au maximum 25 (personnes), chacun avec son responsable (commandant), de façon à ce qu’on puisse les contrôler ».

(BG) « L’autre jour j’ai vu Levon Kotcharian. La prochaine fois j’ai l’intention de lui dire : « C’est le moment de devenir sérieux ! Quelle est la liste ? ». Quoiqu’il en soit, le jour des auditions à l'Assemblée nationale, c’est à nous de former 200 groupes de 20 à 25 personnes chacun. Il faut qu’on ait sous la main 1000 fortes têtes qui pourront tenir la rue, soit en bloquant les routes, soit par un autre moyen. Toutes les opérations prévues seront réalisées. Dès que j’annoncerai que je descends dans la rue, 500 personnes sortiront comme si elles devaient aller manifester mais en réalité chacun des groupes occupera la place qui lui aura été indiquée et agira en fonction de ce qui lui aura été assigné : les uns bloqueront les rues, les autres se dissimuleront, l’un téléphonera, un autre lancera un pétard. Le chef de groupe, pleinement informé, donnera les directives aux membres de son groupe : toi, tu vas là; toi, tu fais ça ».

(BG) « Je le répète, il pourra apparaître à tel endroit ou il pourra rester affecté au téléphone, ou faire d'autres choses; il y a plein de choses à faire. Les membres du groupe pourront être dispersés dans la ville pour faire un truc précis. Il nous faut des personnes d’envergure, 20 à 25 personnes avec une formation militaire. Donc, à ce stade des choses, nous ne disons à personne ce qu’il doit faire concrètement. Lorsque nous aurons terminé de former ces groupes, j’espère d'ici à la fin du mois, les commandants de groupes ne se connaîtront pas encore et n’auront même pas connaissance des groupes. Chacun assumera sa mission et rejoindra son poste de commandement. »

(BG) « Ce sont ces groupes qui mèneront les actions principales. La présence du peuple ne servira qu’à faire pression. Ce sera un moyen de pression, mais le véritable travail sera réalisé par ces groupes, principalement par leurs dirigeants. Ce sont ces groupes qui seront les principaux attaquants. Je vais vous dire clairement ce qui va se passer : nous devons résoudre ce problème en une journée. Ca devrait durer de midi à minuit, au maximum jusqu’au lendemain matin. »

« Il faudra agir en continu, et sans se perdre sur les bas-côtés mais en visant juste. Nous devons entrer et agir sans discontinuer pendant 24 heures -24 heures ou 36 heures, peu importe-. On continuera jusqu’à ce que ce soit terminé et d’ailleurs durant tout le processus, on ne pensera même pas à compter les jours. Dans ces cas-là les jours n’existent pas, car si nous entrons, disons à 16 heures, ça durera aussi longtemps que nécessaire. Il faudra aller jusqu'au bout. Il ne sera pas question de s’arrêter à ce moment-là. On devra en finir, le pays devra sombrer dans le chaos. La police dira qu’elle est dépassée, elle se lancera dans une sorte de mantra mais ça ne marchera pas. On commencera avec les fumigènes, on continuera avec les feux d’artifice et on terminera avec les bombes. »

« Prévois une assurance (Appa) pour 30 voitures. Il y a 4 grandes artères; prévoyez que 10 voitures assurées (Appa) provoqueront des accidents de la route sur chacune d’entre elles. Ca devrait provoquer un embouteillage de milliers de voitures. Pas besoin de gens, là. Il y aura des tirs de fusées sur des poteaux et des lignes (électriques ?). Il pourrait y avoir des pannes de réseau internet, des coupures de courant, des destructions de lignes de trolleybus. Une des portes des forces (du ministère) de l’intérieur est électrique : si vous coupez le courant, elle ne s'ouvrira pas et nous ferons barrage de toute façon. »

(BG) « Il y a une très mauvaise ambiance dans la police. Elle est en pleine confusion. On y a changé des commandants il y a vingt ou trente jours. Je dis qu’on doit éliminer les centres de l’internet, qu’on doit les mettre hors d’usage afin de bouleverser tout le système. En coupant l'électricité ou l'internet, les banques et les grands magasins ne pourront plus fonctionner et cesseront de travailler. Si j’avais été prêt, dès ce matin j’aurais lancé le signal de la mobilisation, on aurait tout fait sauter, tout mis en pièces !».

« Pour l’instant, ils apportent les listes et le programme; nous n'avons encore donné d’instruction à qui que ce soit; les Dachnak n'ont encore rien dit concernant leurs groupes (n’ont rien dit à leurs groupes ?); il faut travailler les milieux artsakhiotes. On a déjà pu en tirer quelques groupes. Il nous faut une évaluation sur les fumigènes, sur tout ça. On a plusieurs milliers de ces fumigènes. Qu’on en apporte 500 de chaque sorte, de ces fumigènes du type « chachka » qui sortent une fumée, et puis des grenades. Qu’on en apporte disons 500, de ces grenades. Concrètement, nous n’avons pas de fumigènes du type « chachka »».

« Nous avons fait un test : nous en avons allumé et jeté un. Dès qu'il a commencé à fumer, il a fumé pendant 35 secondes. Aujourd’hui, nous avons fait un nouvel essai : il a produit de la fumée pendant une minute. Dans tous les cas, notez les chiffres. Je ne connais pas les prix. Notez-les. Pour l’heure, passez commande de 500 fusées d’artifices. On peut les tirer contre les pylônes, contre les murs, contre les portes d’entrée. »

Extrait N°5

« Je dis : et si on allait à Edjmiatzine le 4 du mois en y amenant un tas de gens ? On se rassemble, on les saisit, on les crève (ndlr : satkatsnèl se dit pour les animaux) et puis on les ramène à Yèrèvan. »

« Je dis : et si on faisait ça le 4 en préparant par avance nos groupes ? On ferait venir les gens à Edjmiatzine où on irait également avec un groupe. Là, on les ferait tabasser, casser et réduire en miettes. Ensuite on les ramènerait à Yèrèvan. On dirait aux groupes : "Tenez vous prêts pour telle heure, on va tout fermer" ».

« Qui s’occupera de la peinture ? Dans le groupe de Tchakhalyan, il n’y a donc personne pour faire ce travail ? Pourtant c'est lui qui en a eu l'idée ! Ceux du groupe de Tchakhalyan veulent être avec ceux d’Arthur. Et à un moment, ceux du groupe d’Arthur voulaient être avec ceux de Hovhannès. Bon, maintenant il nous faut soit réunir tous ces groupes et leur confier une mission générale, ou alors confier une mission particulière à ceux de Tchakhalyan. »

Extrait N° 6

(BG) « Nous devons faire quelque chose, comment dire, pour raviver la flamme chez les gens, pour qu‘eux aussi comprennent et se disent : « Non, camarade, nous aussi on va participer au processus ». Sachant que ce peuple de boeufs (és anassoun azgue), que dis-je, de bons gros boeufs (és khor anassoun azgue), veut toujours être propriétaire des choses et fondateur de tout, nous devons tenir aux gens le langage suivant : « Frérot, tu es le co-fondateur du processus et ta voix a été entendue ». Comme l'a dit Arthur : « C'est une technique, il faut l'utiliser ». On est bien tous conscients, n’est-ce pas, de ce vers quoi on va ? On va vers la destruction. Quelles doivent être nos actions, qu’est-ce qu’on doit faire ? On frappe (on tue ?), on casse (on extermine ?), on rentre (ndlr : les mots «khpèl» et «tchartèl» ont un double sens). Dans ce chaos, l'un brûlera une voiture, l’autre détruira un magasin. Mais ils voudront contrôler la situation, n'est-ce pas ? Ils ne peuvent pas laisser les voitures être incendiées, les rues être bloquées, les câbles des trolleybus être arrachés et jetés à terre pendant 15 heures ! Ils ne peuvent pas laisser faire car cela signifierait que la situation est hors de contrôle. Donc ça doit se dérouler ainsi : on commence dans une dizaine de lieux différents pour éparpiller les forces de police et pour pouvoir rentrer. On commence le matin, et le soir tout est terminé. »

« Ça devrait se passer comme ça : ça débute en 10 endroits; la police est dispersée; l'évêque est devant l'Assemblée nationale, supposément lui et moi, tandis que les autres sont enfermés (arrêtés ?), que les gens se rassemblent.»

« Ce n’est pas comme ça qu’on doit rentrer à l’intérieur. »

« Qu'ils nous en donnent cinq, nous les testerons demain sur nos propres voitures et on verra si ça marche (…) Si c’est trop court, il faudra l’allonger (?). Appelons les gars en question et donnons de l'argent pour qu’ils l’allongent (?). Demain on dira à Hakob de nous l'apporter. Ca ne perce pas les pneus, ça les taillade. »

(BG) : « On peut maintenant dire aux jeunes, à ce groupe de 10 personnes dirigé par Ararat auquel on a donné de 100 à 250 dollars chacun : « Vous qui êtes jeunes, votre job est de jeter de l'huile (pétrole ?) sur les fenêtres des bus. Vous en frappez 10 comme ça en choisissant ceux qui sont (?) ». Aujourd'hui, nous avons fait un tour sur l’avenue Baghramian, les ponts, tout ça. Là, il est possible d’en jeter. Les deux ponts de la rue Khandjian sont fermés. Imaginons : il fait sombre; on ne voit rien; une voiture arrive, elle envoie la suivante dans le décor et elle avance, toujours en dessous. Les voitures continuent d’arriver et buttent sur celle qui s’est immobilisée, ce qui bloque entièrement la circulation sous les ponts. En général, dans ce genre d’endroits, si la circulation est bloquée, aucune dépanneuse ne peut intervenir, donc il ne se passera rien. Ces clous en forme d’étoiles, il faudra les parsemer soit bras tendu depuis l’arrière du véhicule, soit d’un jet de la main ou autrement. Vous les collez avec de la colle blanche … le numéro du dessous … Mon cher Sargsian, c’est quelqu’un qui n’a pas peur, un Arménien audacieux, qui devra prendre la tête (des opérations), et le reste des lâches, les ânes, suivront ».

Extrait N° 7

« Encore une chose concernant ces questions matérielles (d’intendance). Par exemple, quelle est la logique des dépenses ? Imaginons qu'ils n’en parlent pas, quelle en est la logique ? La logique, c'est le nombre de nos voitures par rapport à leur nombre et l’endroit d’où elles viendront … et puis l'essence, l’autre truc là, et la question de la nourriture. »

« Non, je parle de la nourriture. Il y a également la nourriture; il faut également évaluer le problème d'une telle quantité de nourriture; ce qu'ils vont manger, combien ça va coûter. C'est pourquoi je dis qu’il faut calculer le coût de tout ça selon la logique, en se demandant à combien ça revient par tête de pipe : 5000 drams ? 2000 drams ? Oui, cher Srpazan, on a donné quelque chose à cet Artsakhiote. On lui a donné 100 000 drams (équivalent 250 euros) pour former des groupes, des collectifs et des groupes. On lui a donné 100 000 (drams) pour qu'il aille faire la tournée des lieux, des trucs, qu’il réunisse les gens, qu’il évalue, etc … ».

FIN.

Séda Mavian

photo : D.R.

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