Le Kremlin a engrangé des bénéfices de cette crise : le baril s’est renchéri d’une dizaine de dollars dans les heures qui ont suivi les premiers bombardements israéliens, ce qui est évidemment une bonne nouvelle pour le budget fédéral russe.
L’attention portée à l’Ukraine s’amenuise alors que se tiennent des rendez-vous importants pour Kiev : le sommet du G7 au Canada et celui de l’OTAN à La Hague, où le thème de la guerre Iran-Israël s’est brusquement invité. Enfin, suite à la campagne aérienne israélienne et aux représailles iraniennes, l’arsenal de l’État hébreu devra être reconstitué, notamment pour la partie intercepteurs. Autant de capacités qui n’iront pas en Ukraine, au moment où le pays fait face à un cruel déficit de missiles anti-aériens.
La bataille des perceptions et des récits profite aussi à la Russie : Israël et les États-Unis se sont affranchis du droit international pour mener une attaque contre un État souverain au nom de ce que l’on nomme la « légitime défense préventive », un argument qui avait été mis en avant par le Kremlin pour déclencher son « opération spéciale » en Ukraine. Enfin, tout au plus une quinzaine d’États ont soutenu Israël. Vu de Moscou, il s’agit d’une nouvelle manifestation de ce que les Russes appellent la « majorité mondiale » – la déclinaison russe du concept de Sud global – contre le camp occidental, par ailleurs divisé sur cette question. Ceci étant, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a bien …
sources : JP D.,