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Artsakh blocus – 43ème jour

Hier, le gaz est resté coupé, l'électricité a continué à être coupée deux fois trois heures dans la journée, les magasins continuent de rester vides, les gens font la queue pour du pain, un kilo de riz, de pâtes, de lentilles, un litre d'huile et 500g de sucre.

Mais quand cela va-t-il se terminer ?

En premier lorsque l'on arrêtera d'être des témoins et qu'on décidera d'être des acteurs ! De diaspora, cela signifie de venir vivre en Arménie. 

En second, il s'agit de nommer les justes coupables: la clique au pouvoir en Arménie. Les azeris ne font que poursuivre leurs objectifs et de profiter de la démission nationale de la majorité politique qui conduit l'Arménie droit vers l'anéantissement.

De manière plus pragmatique, il n'y a pas mille perspectives et solutions: soit la route reste fermée, soit elle s'ouvre.

La route reste fermée parce que rien n'est fait pour forcer l'Azerbaïdjan de l'ouvrir et/ou que les Arméniens n'acceptent pas les conditions posées à sa réouverture.

1) La diplomatie n'a jamais fait plier l'Azerbaïdjan et cela sera encore moins efficace aujourd'hui alors que Pashinyan croit toujours en sa capacité de parvenir à une paix négociée et durable avec les turcs dans leur ensemble. La politique étrangère de Pashinyan est un puissant frein à tous les efforts pour forcer diplomatiquement l'Azerbaïdjan.

À cela, il faut avoir conscience que dans le contexte de la guerre en Ukraine tout l'occident est investi à nuire à la Russie. Or la situation actuelle de blocage nuit à la Russie tant en Arménie qu'en Azerbaïdjan et sur la scène internationale car elle sape la garantie russe sur les accords internationaux. 

2) Tout accord permettant la réouverture de la route sera une révision de l'accord du 9 novembre et est directement du ressort de Pashinyan. Néanmoins pour se blanchir, il fait porter la responsabilité du blocage aux autorités d'Artsakh qui refusent les conditions dictées par l'Azerbaïdjan. 

3) La fermeture prolongée entraînera une catastrophe humanitaire qui forcera à terme Pashinyan à forcer la réouverture de la route aux conditions dictées par l'Azerbaïdjan qui allonge la liste des conditions au fur et à mesure que le blocage dure et les conditions empirent en Artsakh. 

4) La guerre ne s'est pas arrêtée le 9 novembre 2020, l'Azerbaïdjan à juste changé de méthode pour conquérir des terres avec le minimum d'énergie et de pertes. Si le but de la guerre est de gagner du territoire, alors l'Azerbaïdjan n'a jamais cessé d'être en guerre depuis le 9 novembre. Les faits ont montré que ni les Russes à cause de l'Ukraine, ni personne d'autres que les Arméniens n'ont la responsabilité de rouvrir la route par la force. Comme en 1992. Quel qu'en soit le coût et les pertes. 

Après l'Artsakh, ce sera le Syunik, le Gegharkunik et le Tavush… L'Artsakh est un territoire de l'Arménie que l'Azerbaïdjan a lui-même a reconnu comme tel dans l'accord du 9 novembre (1er article) où n'habitent que des citoyens d'Arménie. L'Artsakh doit être défendu au même titre que n'importe quelle autre région d'Arménie. 

Il en va de la survie du peuple arménien dans le Caucase.

La survie du peuple arménien dans le Caucase dépend de la démission de Pashinyan et de la condamnation de sa pensée. C'est un préalable à la réouverture de la route pour que celle-ci n'entraîne pas la destruction de l'Etat arménien. 

Armen Rakedjian

 

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new cartoon: The Ruso-Azeri Blockade

 

Lucine Kasbarian 

 

 

 

 

 

 

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