1 Nouvel Hay Magazine

Edouard Balladur (« je vous demande de vous arrêter ») :

Edouard Balladur va tenir en janvier 2023 , à l'Académie des sciences morales & politiques , une conférence sur la Vème République.

source : Challenges

————————————

Édouard Balladur, né le  à Izmir (Turquie), est un haut fonctionnaire et homme d'État français. Membre des principaux partis gaullistes successifs, il est Premier ministre du  au .

Conseiller d'État, il intègre en 1964 le cabinet de Georges Pompidou, alors chef du gouvernement, et participe aux accords de Grenelle dans le cadre de Mai 68. Devenu secrétaire général de la présidence de la République en 1973, il est particulièrement influent en raison de la maladie du président Pompidou, qui meurt l’année suivante.

En 1986, il est élu député de Paris et nommé dans la foulée ministre d'Étatministre de l'Économie, des Finances et de la Privatisation dans le premier gouvernement de cohabitation, dirigé par Jacques Chirac jusqu’en 1988. Dans un contexte mondial de révolution conservatrice, il conduit une politique libérale, lançant un programme de privatisations après cinq ans de pouvoir socialiste.

François Mitterrand le nomme Premier ministre à la suite de la large victoire de l'Union pour la France (RPRUDF) aux élections législatives de 1993, inaugurant la deuxième cohabitation. Candidat à l'élection présidentielle de 1995, soutenu par l'UDF et une partie du RPR, pour lequel Jacques Chirac se présente également, Édouard Balladur est longtemps favori, avant de finir en troisième position avec 18,58 % des voix. Par la suite mis en cause pour des soupçons de financement occulte de sa campagne, il est relaxé par la Cour de justice de la République en 2021.

Il retrouve son siège de député en 1995, envisage de conduire la droite aux élections municipales de 2001 à Paris et préside la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007. Proche de Nicolas Sarkozy, il conduit les travaux de deux comités consultatifs sous la présidence de celui-ci (sur les institutions puis les collectivités locales) et se retire de la vie publique en 2009, tout en restant un conseiller informel de nombreuses personnalités de droite.

Vie personnelle

Aux sources de cette famille smyrniote d'origine arménienne se trouve André Balladur, qui, en 1737, en compagnie de quelques parents, avait fui son Nakhitchevan natal. Convertis par des missionnaires dominicains, les Balladur y étaient devenus des catholiques romains, et les persécutions périodiques des Perses, qui disputent alors le Nakhitchevan à l'Empire ottoman, expliquent l'arrivée de la famille à Smyrne (actuellement dénommée İzmir), où on ne recense plus les communautés européennes étrangères, qui prospèrent le plus souvent dans le négoce.

Tournant décisif dans la famille, en 1795, par édit du sultan Sélim III, les Balladur, qui appartiennent au groupe des « Persans », ont rang de « sujets francs ». La pratique est alors courante : le sultan, suivant son bon vouloir, accorde aux ambassades occidentales un certain nombre de « capitulations » (« bérats » ou « barats »). Commerçant avec LivourneManchester, mais surtout Marseille, les Balladur sont des « barataires francs », ce qui facilitera leur demande de naturalisation française en 1926.

Après le génocide des Arméniens, l'action du nouveau gouvernement républicain entraîne le départ définitif de plus d'un million d'expulsés Grecs ottomans. En 1922, un incendie ravage les quartiers chrétiens de Smyrne (jusque-là préservée des massacres), à la suite de la défaite de l'armée grecque à la fin de la guerre gréco-turque, et les Grecs de la ville se noient par milliers en essayant de fuir par la mer.

Pendant cette période, la famille Balladur continue à évoluer. Par mariages successifs, elle s'allie à d'autres 

Arméniens, comme les Issaverdens, à des Italiens, plutôt Vénitiens, mais plus encore à des Français et en particulier des Provençaux.

Fils cadet de Pierre Balladur, banquier, directeur de l'agence de la Banque ottomane à Smyrne, et d'Émilie Latour, Édouard Balladur naît à İzmir, en Turquie, le . Naturalisés français en 2, ses parents se réfugient en France, à Marseille, en 1935, avec leurs six enfants, dans un appartement situé au 227 boulevard Chave. Tous leurs proches cousins les suivent.

Jeunesse, études et mariage[

À six ans, Édouard Balladur entre à l'établissement scolaire des Frères des Écoles chrétiennes, école Jean-Baptiste de La Salle, puis, en 1942, au lycée Thiers. Il demeurera très attaché à la Provence, où se trouvent plusieurs de ses racines familiales. Il suit une première année de licence de droit à l'université d'Aix-Marseille, et obtient la mention « Assez bien », qui lui permet d'être admis d'office à l'Institut d'études politiques de Paris3.

À son arrivée dans la capitale, en 1946, le jeune Édouard Balladur s'installe chez les frères maristes — le fameux « 104 », rue de Vaugirard, fréquenté quinze ans plus tôt par François Mitterrand. Il effectue des études de droit à l'Institut d'études politiques de Paris, section service public, dont il est diplômé en 1950. Une tuberculose l'éloigne des études mais, guéri, il entre à l'École nationale d'administration en 1955 et en sort dans la « botte » en 1957 (promotion France-Afrique). Il a constitué à l'ENA un petit groupe de travail, avec Jérôme MonodPierre Verbrugghe, qui deviendra plus tard préfet de police de ParisJacques Calvet, futur PDG de Peugeot, et Jean Dromer, futur PDG de Louis Vuitton. Après son stage de première année à la préfecture de Charente et son mémoire sur « La loi Barangé et les constructions scolaires », il choisit l'option sociale en 2e année. Il a été également maître de conférences à l'IEP de Paris en 1958. Il choisit d'entrer au Conseil d'État, aux sections Contentieux et Travaux publics et épouse Marie-Josèphe Delacour, issue d'une famille d'industriels de Saône-et-Loire, à Saint-Amour, le . Ils ont quatre fils : Pierre (médecinPU-PH), Jérôme (banquier d'affaires chez Lazard Frères), Henri (codirecteur d'Euro RSCG Genève) et Romain (né en 1969)4

Édouard Balladur et son épouse Marie-Josèphe possèdent un appartement dans le XVIe arrondissement de Parisboulevard Delessert, ainsi qu’un chalet, Le Mérande, à Chamonix (Haute-Savoie) et une propriété à Tourgéville (Calvados)5.

 

 

source : wikipedia

 

photo : Par Original : Dutch National Archives ; Cropping and cleaning : User:Flappiefh — gahetna.nl, CC BY-SA 3.0 nl, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32098126