Ces 2 milliardaires (dont l’un a vécu à 8 dans une chambre) vont donner la moitié de leur fortune

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La liste des milliardaires qui se joignent au “Giving Pledge” vient de s’allonger. Deux milliardaires sud-coréens se sont récemment engagés à donner plus de la moitié de leur fortune à des œuvres de charité, une initiative exceptionnelle dans une économie dominée par les grands conglomérats familiaux.

Kim Beom-su, à l’origine de KakaoTalk, l’application de messagerie la plus populaire de Corée du Sud, a promis de donner plus de la moitié de ses avoirs, estimés à 9,6 milliards de dollars (8 milliards d’euros) pour “résoudre les problèmes sociaux”.

Quelques jours plus tard, Kim Bong-jin, qui a créé l’application de livraison de repas Woowa Brothers, et son épouse sont devenus les premiers Sud-Coréens à signer le “Giving Pledge”.

Cette “Promesse de donation”, lancée en 2010 par les Américains Warren Buffett et Bill Gates, encourage les milliardaires à donner plus de la moitié de leur richesse à des organisations caritatives.

L’annonce des deux Kim, tous deux des self-made-men issus de la classe ouvrière, à de quoi surprendre dans un pays où l’argent demeure au sein des chaebols, les grands conglomérats familiaux qui dominent l’économie du pays.

Dans un communiqué annonçant sa donation, Kim Bong-jin a décrit ses “origines modestes” sur une petite île. Ses parents avaient un petit restaurant, dans lequel il dormait.

Adolescent, il a abandonné son rêve de faire des études artistiques pour aller dans un lycée professionnel moins cher. La fortune, a-t-il écrit, n’a de la valeur que si elle est utilisée “au profit des moins favorisés”. Dans leur communiqué, Kim Bong-jin et sa femme se disent certains que ce don “est le plus grand héritage” qu’ils puissent faire à leurs enfants.

Kim Beom-su, le fondateur de la messagerie, a lui grandi dans un milieu très défavorisé. Ses parents faisaient des petits boulots alors qu’il s’occupait de sa grand-mère. Les huit membres de la famille vivaient dans une chambre. Une fois étudiant dans la prestigieuse université nationale de Séoul, il n’avait pas de quoi s’offrir un déjeuner.

Aucun des deux milliardaires n’a donné de date concernant leur donation ni de détails sur les organisations bénéficiaires. A ce jour, plus de 200 super-riches se sont engagés à faire une donation, selon le site internet de Giving Pledge. Mais cette initiative a eu du mal à trouver un écho en Asie orientale. Rares sont les fortunes chinoises, hongkongaises et taïwanaises, japonaises qui y ont pris part. Comme de nombreuses sociétés d’Asie de l’Est, la Corée du Sud est largement centrée sur la famille et les dons aux personnes qui n’en faisant pas partie sont rares.

Selon le classement mondial de Charities Aid Foundation, une organisation qui encourage les dons, en 2021 le pays est 57ème, le Japon à 107 et la Chine 126. Les familles à l’origine des chaebols n’en détiennent souvent qu’une petite fraction mais elles les contrôlent via un système complexe de participations croisées. “A la sortie de la guerre, la priorité était la survie, pas la philanthropie, et travailler avec les membres de sa propre famille était considéré comme le moyen le plus efficace de gérer une entreprise”, a expliqué à l’Agence France-Presse Jangwoo Lee, professeur d’administration des affaires au sein de l’Université nationale de Kyungpook.

source : Capital

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