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Le Figaro Magazine : Artsakh (Haut Karabagh)

Entouré de territoires conquis par l’Azerbaïdjan lors de «la guerre de 44 jours» de l’automne 2020, le Haut-Karabakh (ou Artsakh), désormais réduit à moins de 3000 kilomètres carrés, tente de se reconstruire sous la menace d’une nouvelle attaque. Relié à l’Arménie par un corridor qu’il ne contrôle même pas, ce petit «pays» oublié du monde compte surtout sur l’armée russe pour se protéger.

De nos envoyés spéciaux Jean-Christophe Buisson (texte) et Antoine Agoudjian (photos pour «Le Figaro Magazine»)

 

C’est une sculpture monumentale en tuf rouge familière à tous les Arméniens de l’Artsakh (la dénomination locale du Haut-Karabakh). Posée sur une colline dominant sa capitale, Stepanakert, elle représente les bustes de deux paysans qui veillent et protègent ce morceau de terre transcaucasienne qui s’étend désormais sur moins de 3000 kilomètres carrés, entouré de zones attribuées – par le régime soviétique, la diplomatie ou les guerres – à l’Azerbaïdjan. Depuis leur érection en 1967, au temps de l’URSS, ils sont affectueusement surnommés «Papik» et «Dadik» («Grand-père» et «Grand-mère»). Manière de souligner l’âge vénérable du sol arménien dans lequel ils sont plantés: cette région n’était-elle pas intégrée au royaume d’Arménie orontide dès le IVe siècle avant Jésus-Christ?

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