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L’URSS a sauvé l’Arménie … mais la Russie n’aurait-elle pas dû empêcher les plus de 4000 morts au Karabagh ?

100 ÈME ANNIVERSAIRE DE LA 2 ÈME RÉPUBLIQUE D’ARMÉNIE
 
Les derniers événements qui se sont déroulés en Arménie et en Artsakh ont mis en lumière un fait
indéniable, le peuple arménien est seul. Les déclarations de bonnes intentions et les marques de grande
amitié des pays occidentaux ont rapidement montré leurs limites face au déferlement des bombes de
l’Azerbaïdjan et de la Turquie. Et cette situation rappelant celle du début du XXème siècle ne peut nous
empêcher de penser que, malgré toutes les vicissitudes inhérentes au régime soviétique, l’instauration de la
2ème République d’Arménie a permis de sauvegarder la langue, la culture et la population arménienne du
Caucase.
Lorsque le 24 avril 1915, profitant de l’opportunité du conflit, le gouvernement « Jeune turc » fit arrêter et
exécuter après les avoir spoliés de leurs biens 600 notables et intellectuels arméniens de Constantinople puis
organisa dans les provinces arméniennes la déportation de femmes, d’enfants et de vieillards, les
gouvernements alliés Français, Britannique et russe protestèrent contre ces massacres. Les États-Unis en la
personne d’Henry Morgenthau s’insurgèrent contre ces marches forcées qui causèrent la mort de milliers de
personnes. Cependant malgré toutes ces protestations, la population arménienne de l’Empire Ottoman fut
exterminée et les traces ancestrales de leur passé s’évanouissaient aussi.
 
À l’issue de la Première Guerre mondiale, la petite Arménie indépendante qui allait voir le jour le 28 mai
1918 allait être à son tour victime des intérêts divergents des Occidentaux et des Bolchéviques mais surtout
de la menace turque. Le projet d’anéantissement total du peuple arménien se dessinait dans la politique
d’expansionnisme de la Turquie et seule l’entrée de l’Arménie au sein de la famille soviétique sauva ce qui
 
photo : domaine public
 
pouvait encore l’être. La 2ème République put redresser son économie et se reconstruire malgré les pertes de
deux territoires historiques arméniens l’Artsakh et le Nakhitchevan arbitrairement donnés par Staline à
l’Azerbaïdjan.
Néanmoins, malgré toutes les critiques qui peuvent être formulées contre le régime soviétique telles le
totalitarisme, les atteintes aux libertés fondamentales, la terreur politique, la propagande, force est de
constater que sans cet État, l’Arménie n’existerait plus s’il n’avait pas été intégré dans l’URSS en 1920. La
jeune Arménie nouvellement indépendante aurait été totalement abandonnée à l’appétit féroce et
sanguinaire de la Turquie comme aujourd’hui l’Artsakh et l’Arménie furent abandonnés.
 
Nerses Durman
 
emblème  & drapeau de la RSS d'Arménie        photos : domaine public    
 
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