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Ste Jeanne de Chantal (grand-mère de la Marquise de Sévigné) & la paroisse de Paris 16ème

Le courrier reçu par NHM récemment :

La Paroisse Sainte Jeanne de Chantal fait un mailing pour un appel aux dons afin de couvrir ses missions .

www.saintejeannedechantal.com

Mais qui était Sainte Jeanne de Chantal ?

Orpheline de mère depuis l'âge de 18 mois, son père Bénigne Frémyot1, président à mortier au Parlement de Bourgogne, issu de la noblesse de robe, lui donne une bonne éducation puis la marie dans la noblesse d'épée en 1592 à Christophe de Rabutin, baron de Chantal. Le couple, très uni, a six enfants :

  • un enfant mort-né (1592) ;
  • un enfant mort-né (1594) ;
  • Celse-Bénigne, baron de Chantal (né en 1596, mort au siège de Saint-Martin-de-Ré le 22 juillet 1627), qui épouse en 1623 Marie de Coulanges (1603-1633) et est le père de la marquise de Sévigné ;
  • Marie-Aimée (15981617), qui épouse en 1609 Bernard de Sales, baron de Thorens (1583-1617), frère de François de Sales, évêque de Genève et cofondateur de la Visitation, morte des suites de ses couches après avoir reçu le voile des visitandines ;
  • Françoise (1599-1684), qui épouse en 1620 Antoine de Toulongeon († 1633) ;
  • Charlotte (1601-1610).

En 1601, Christophe de Rabutin de Chantal meurt, d'un accident de chasse. La jeune veuve, après une période de deuil se met à la recherche d'un guide spirituel. Elle avait cherché refuge auprès de son beau-père qui vit en concubinage avec une de ses servantes qui traite  assez mal la jeune veuve. Elle fait vœu à 29 ans de ne pluse s marier, et, après avoir établi ses enfants, elle se consacre à des œuvres de charité .

En 1604, elle rencontre un prélat du duché de Savoie, François de Sales, évêque de Genève en résidence à Annecy (Genève étant la Rome des réformés), venu à Dijon pour prêcher le carême :  il accepte de devenir son directeur spirituel.

 

En 1610, elle rejoint François de Sales dans son diocèse et fonde une congrégation, l'ordre de la Visitation dans la résidence annécienne de la Galerie, possession de François Viollon de la Pesse, dans le duché de Savoie.

En 1615, un couvent est fondé en France, à Lyon, suivi par la fondation du couvent de Moulins.

À partir de 1618, l'ordre devient un ordre cloîtré par décision du pape Urbain VIII et avec l'assentiment de François de Sales.

 

 

 

 

 

 

Monastère Sainte-Marie-d'en-Haut à Grenoble.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plaque du couvent de Rouen, fondé en 1630.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après une grave maladie due à la perte de son gendre, de sa fille et de leur enfant mort-né, Jeanne est appelée à fonder de nouveaux monastères en France, à Grenoble (1618), Bourges dont son frère est évêque (1618), Paris (1619) . Dans la capitale française, elle rencontre la supérieure de Port-Royal, Angélique Arnauld, qui s'était mise sous la direction de François de Sales et voulut un temps devenir une fille de la Visitation, avant de devenir une janséniste éloignée de l' évêque de Genève.

Après la mort de François de Sales en 1622, elle s'occupe seule des 13 monastères de l'ordre et poursuivit l'œuvre . Elle cherche conseil auprès de saint Vincent de Paul & aussi, en 1640 de Saint-Cyran qui suivra  le jansénisme. Pendant l19 ans , elle fonde 74 autres couvents, souvent en opposition des parlements et familles.

La « Mère de Chantal » va dans le duché de Bar, à Pont-à-Mousson où est fondé un couvent,sous l'égide d'une dame noble veuve, madame de Génicourt, comtesse douairière de Haraucourt, qui fait venir sa supérieure à la cour de Lorraine dans son propre carrosse (Jeanne, bien qu'entrant dans la vieillesse, ne voyageait qu'à cheval). Elle y reste quatre mois, reçue par le duc Charles IV et son épouse la « pauvre duchesse » Nicole & par le père Pierre Fourier, curé de Mattaincourt à qui elle confie la nouvelle fondation (1626).

En Bretagne, Rennes a son couvent en 1628, Rouen et Nantes en 1630 &  Besançon, en Franche-Comté alors espagnole et membre du Saint-Empire romain germanique, . Gray et Champlitte suivent. En 1632, retour sur les confins Lorrains et Évêchois avec Nancy (duché de Lorraine) et l'année suivante Metz, (Trois-Évêchés). La même année Poitiers et Tours entrent dans la famille visitandine (1633). Angers suit trois ans plus tard.

En 1638, l'ordre de la Visitation franchit les Alpes et un couvent s'ouvre à Turin, capitale du duché de Savoie sous l'égide de la régente Christine, sœur de Louis XIII.

Bientôt, Lyon a trois Visitations, Paris, deux. Les demandes affluent d'autres pays (Suisse, Saint-Empire, Pologne) et même de Québec.

Jeanne de Chantal meurt en 1641, à l'âge de 69 ans, quelques jours après son retour d'un fatigant voyage en litière de Moulins à Saint-Germain-en-Laye, où elle avait été appelée pour s'entretenir avec la reine de France Anne d'Autriche.

L'ordre de la Visitation, consacré d'abord à la visite et aux soins des malades puis à la contemplation, comporte au décès de sa fondatrice en 1641, après trente et une année d'existence, 87 monastères dans toute l'Europe. Aujourd'hui, il regroupe 3 500 visitandines dans 135 couvents répartis à travers le monde

 

 

 

 

 

 

 

François de Sales et Jeanne de Chantal réunis sur une médaille du XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soupçonnée un temps de sympathies jansénistes et de quiétisme, Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal est béatifiée en 1751 par Benoît XIV et canonisée par Clément XIII le . Elle est la patronne des personnes oubliées2, des repris de justice, des mères de famille, des veuves et des femmes portant le prénom France, Françoise, Francine et Chantal.

Sa dépouille mortelle est conservée avec celle de François de Sales dans la basilique de la Visitation à Annecy.

Le bref de béatification (1751) et la bulle de canonisation (1767) ont fixé sa fête au 21 août. Longtemps fêtée aussi le 12 décembre, sa fête est le 12 août depuis 2003. Les calendriers usuels gardent encore souvent la date du 12 décembre.

Elle a laissé des Lettres, qui ont été publiées en 1660 (Paris, in-8°), puis rééditées en 1833 (2 vol. in-8°).

Sa Vie a été écrite par J.-M.-S. Daurignac et par une de ses sœurs visitandines Françoise-Madeleine de Chaugy.

source : wikipedia