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Le résistant Arsène Tchakarian est parti rejoindre les héros de l’Affiche Rouge

L'Affiche RougeArsène Tchakarian est mort à l'hopital Paul Brousse de Villejuif .

C'était le dernier  du "groupe Manouchian", un réseau de résistance qui a laissé son empreinte dans la mémoire française.

Arsène Tchakarian était né arménien en 1916 dans l'empire ottoman et Arsène Tchakarian était le dernier survivant  du "groupe Manouchian", réseau de résistance à l'occupation allemande.

Le groupe Manouchian ,affilié aux Francs-Tireurs et Partisans Main-d'Oeuvre Immigrée (ou FTP-MOI) devait son nom à son chef Missak Manouchian.

Celui-ci, lui aussi d'origine arménienne et rescapé du génocide des Arméniens par le gouvernement "Jeune Turc" s'appuyant sur l'"Organisation Spéciale", avait été ouvrier & journaliste.

L'unité dirigée par Missak Manouchian a conduit 105 attaques contre les Nazis à Paris entre l'été 1943 (Missak Manouchian obtenait le grade de commissaire militaire des FTP-MOI pour la région parisienne) et mi-novembre 1943, et treize sabotages de voies ferrées, (reportage de France 3 en 2005).

Arsène Tchakarian avait expliqué que l'efficacité du groupe Manouchian était dûe à la stricte discipline et au cloisonnement entre les membres pour les protéger.

Ces mesures de précaution n'ont pas évité au groupe d'être pris dans un coup de filet, en novembre 1943. Condamnés à mort le 21 février, Missak Manouchian et 21 hommes de son réseau sont exécutés au Mont Valérien. Une femme, Olga Bancic, a été décapitée en Allemagne en mai.

Arsène Tchakarian, caché à Paris par un policier, a échappé à la rafle avant de reprendre le combat depuis le maquis.

Les martyrs du groupe Manouchian ont connu la notoriété par le biais des milliers d' "affiche rouge" de la propagande nazie et de Vichy ,après leur mort pour les salir.

"Des libérateurs? La libération par l'armée du crime!" injuriait l'affiche rouge par-dessus les photos des résistants. Loin de souiller leur honneur, l'affiche a permis de mettre des visages et des noms, aux côtés de Missak Manouchian…Simone de Beauvoir a écrit à ce propos:

"Malgré la grossièreté des clichés, tous ces visages qu'on proposait à notre haine étaient émouvants et même beaux; je les regardai longtemps, sous les voûtes du métro, pensant avec tristesse que je les oublierai.

L'affiche rouge a marqué l'imaginaire français. Le 6 mars 1955, Louis Aragon a publié en Une de L'Humanité Strophes pour se souvenir, éloge du groupe Manouchian que Léo Ferré et Bernard Lavilliers (disques Barclay),ont mis en musique  :

"Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent/ Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps/ Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant/ Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir/ Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant."

Missak Manouchian dans une lettre à son épouse Mélinée, écrivait avant sa mort: "Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but.;.Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense." 

"Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis."

Louis Aragon a conclu:           "La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans."

Emmanuel Macron✔@EmmanuelMacron

Hommage ému à Arsène Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian. De « l’affiche qui semblait une tache de sang » au travail de mémoire, il fut un héros de la résistance et un témoin inlassable dont la voix jusqu’au bout résonna avec force.

18:33 – 5 août 2018

Communiqué du MAFP  :

"Notre ami, notre camarade Arsène Tchakarian, membre fondateur de notre association MAFP nous a quittés hier soir, samedi 4 août 2018 à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre où il était hospitalisé depuis quelques jours. La date de la cérémonie funéraire sera communiquée ultérieurement. Condoléances à son épouse Jacqueline et sa fille Corinne."

Nersès Durman ,Président, Antony le 05 aout 2018

Avec sa disparition, c’est le dernier témoin du Groupe Manouchian qui s’éteint, 7 ans après son frère d’armes Henri Karayan. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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