“Une course pour la planète” Laura Damiola , Jean-Pierre Pustienne

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Quand la science met les voiles, l’horizon s’agrandit
Vendée Globe ou expédition Tara, la voile fait la Une d’une actualité qui
conjugue course
au large, recherche avec urgences climatiques et
sanitaires. « Une course pour la planète, le Vendée Globe aux côtés de la
science » de Jean Pierre Pustienne et Laura Damiola, (éditions Zéraq), fait le point
en 150 questions/réponses qui mettent en lumière les liens entre l’Océan
et notre futur.
A la surface, des voiles multicolores vantant les sponsors des skippers, les
concurrents du Vendée Globe, la plus superlative des courses autour du monde
en solitaire passant par les trois caps les plus au Sud de la planète, parcourant
trois océans en bordure d’un quatrième, le plus extrême, l’océan austral. Sous
leurs carènes, sous la pointe de leur foils, juste dessous, une énigme qui dépasse
de loin l’issue de la compétition elle-même. Une énigme où se conjuguent les
préoccupations aujourd’hui les plus urgentes pour bon nombre d’habitants de la
planète : l’urgence climatique et l’urgence sanitaire. Cette énigme se niche au
sein d’un peuple invisible, auquel nul ne pense en s’immergeant dans le bain de
ses vacances d’été. Le moindre litre d’eau de mer, le plus transparent, contient
des millions de milliards de micro-organismes : virus, bactéries et micro-algues
qui, par la photosynthèse, absorbent du Co2 et libèrent de l’oxygène. Les plus
invisibles, de l’ordre du nanomètre ou moins, dont certains coronavirus, ne sont
pas les moins importants. Bien au contraire, en limitant la prolifération de
certaines de ces micro-algues, ils favorisent le transit du Co2 dans les sédiments
du fond où il est séquestré sous forme de carbone pour des millions d’années. Ici
les virus ne nous veulent pas de mal puisqu’ils ont un effet plutôt positif en
contribuant au bon fonctionnement de ce véritable puits à carbone naturel
qu’est le plus vaste écosystème de la planète, l’Océan global.
 
Coïncidence, au moment où les coureurs du Vendée Globe franchissait le
deuxième des caps bornant leur course, le cap Leeuwin sous l’Australie, le voilier
laboratoire Tara appareillait depuis des quais désertés pour cause de seconde
vague du Covid-19. Tout comme, un mois plus tôt, le Vendée Globe lui-même.
Tara est elle aussi un voilier, une goélette dotée de deux mâts, autrement plus
lente que les formules 1 des mers lancées dans le Vendée Globe. Mais Tara a
aussi bien des longueurs d’avance en matière de science et de recherche. L’objet
de son actuelle mission est de comprendre comment fonctionne le fameux
peuple invisible de la mer, celui que l’on nomme « microbiome océanique » non
sans rapport avec notre propre microbiome intestinal, celui qui gère, lui, entre
autre nos réponses immunitaires aux agresseurs tels le Covid.
 
En clair de
comprendre, dans quel sens, positif ou négatif, du point de vue des humains, ce
mystérieux microbiome des océans va accompagner le changement climatique
en cours. Et offre par ailleurs la possibilité d’anticiper sur d’autres urgences
sanitaires à venir comme la mort annoncée des antibiotiques actuels vaincus par
la résistance croissante des bactéries de tous genres à leur égard. D’autres
enjeux sont encore en cause, tel l’incidence, encore une fois sanitaire, de la
pollution monstre des océans par les des microplastiques.
Soyons honnêtes ces enjeux n’ont pas échappé au petit monde de la course au
Large dont le Vendée Globe constitue le Graal.
Pour la première fois en trente, quatre concurrents en particulier, apportent leur
contribution à des institutions scientifiques via des enregistreurs, en temps réels
– des boîtes noires océanographiques – recueillant pour la recherche des
Terabytes de données de terrain concernant justement le fameux microbiome
marin. Ils s’appellent Alexia Barrier, Stéphane Le Diraison, Boris Herrmann et
Fabrice Amadeo. Contraint à l’abandon ce dernier n’a pas renoncé sur le chemin
de son retour à la Trinité-sur-Mer à récolter des échantillons de microplastiques
dans des filtres ad-hoc.
On le voit, en version régate ou exploration, la voile et la science font bon
ménage. Une occasion immanquable pour les auteurs d’ « Une course pour la
planète, le Vendée Globe aux côtés de la science »  de Jean Pierre Pustienne et de
Laura Damiola ( Edition Zéraq) de croiser les sillages des coureurs et des
scientifiques de Tara dans les eaux de l’Hémisphère Sud pour inviter leur lecteur
à un autre grand voyage, des sources du vivant dans l’océan originel à ses
métamorphoses actuelles, dont nous sommes un échantillon, des connexions qui
relient les abysses à la troposphère, des micro-organismes primordiaux
prototypes de nos cellules à la trame de nos destins individuels et collectifs
qu’ils tissent à notre insu, du plus modeste virus marin aux catastrophes
climatiques. Un voyage différent dans lequel, entre autres surprises, on
rencontre des éléphants marins océanographes connecté aux satellites, des
anges de mer cannibales menacés de famine et des coraux en pleine crise
conjugale avec leurs hôtes symbiotiques.
 
Sans oublier des micro plastiqueserrants dont la mer n’a pas le monopole ou encore des cyanobactéries marines
cachées dans les feuilles de votre jardin, là sous votre nez.
Le résultat est un ouvrage qui répond de la manière la plus accessible possible
aux 150 questions que l’on se pose ou devrait se poser à propos de l’océan et de
notre rapport à lui, sous la supervision de 12 scientifiques internationaux
réputés. Un ouvrage indispensable pour porter un autre regard sur l’océan, nos
technologies et nous-mêmes. Quand la science met les voiles, l’horizon semble
toujours plus vaste.
 
Les Auteurs :
Jean Pierre Pustienne est journaliste et écrivain. Ancien rédacteur en chef de Ca
M’intéresse, Bateaux et médiateur scientifique. Possède nombreuses années de
navigation. Il a écrit des livres de résonance internationale. La Biographie
d’Hemingway a été traduite en 15 langues. Recentrement a écrit avec Laura
Damiola. Rescapés du Grand sud, Salvataggi Leggendari, et

 

 

 

Une Course pour la
planète. Le Vendée Globe à côté de la Science.
Laura Damiola, journaliste italienne écrivaine passionnée de voile, couvre les
grandes manifestations de la voile classique tant que la course au large. Elle est
très sensible aux enjeux environnementaux.
 
Fiche :
« Une Course pour la planète. Le Vendée Globe à aux côtés de la Science », Jean-
Pierre Pustienne et Laura Damiola. Editions Zéraq, 124 pages, cahier couleur 16 pages,
90€
 

 

 

 

 
 
 
aux éditions Zéraq
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