La Russie (2) : « il est revenu le temps du muguet  » (Francis Lemarque)

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 La CEI (Communauté d'États Indépendants), créée en 1991 par le traité de Minsk, est une entité intergouvernementale de coopération qui regroupe 11 des 15 anciennes républiques socialistes soviétiques de l'URSS. Elle est l'institution qui incarne le mieux la vision de l'Étranger proche aux yeux de la Russie. 

– Un Soft Power limité : si la Russie n'hésite pas à utiliser les leviers commerciaux, financiers et économiques pour soumettre son Étranger proche (embargo sur les produits géorgiens…), elle peut employer la force : la « Guerre des 5 jours » en Géorgie (août 2008) a démontreé sa faculté à gérer la moindre tension dans les ex-républiques soviétiques.  25 millions de Russes et de russophones dans l'Étranger proche sert d'argument à toute spn ingérence.

• Avec son étranger éloigné, elle tente de se protéger et de jouer un rôle à l'international :

– Elle s'identifie à la récente référence des puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui constituent un groupe de cinq États considérés comme les grandes puissances émergentes  et les géants (démographiques, économiques…) de demain.

– La Russie, pour l'essentiel de son immense territoire, est un pays d'Asie. Plus par intérêt que par réelle conviction,  Vladimir Poutine, revendique cson identité « eurasiatique » :
2001 : création de l'Organisation de coopération de Shanghai qui regroupe des États d'Asie centrale, la Russie et la Chine.
2002 : mise en place de l'Organisation du traité de sécurité collective qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie et les États d'Asie centrale qui vise à la coopération en terme de sécurité régionale.
 

 
Organisation de coopération de Shangaï

– Cette Russie aux multiples visages est également un pays musulman, ce qui lui permet de se poser en intermédiaire ou médiateur entre les États-Unis ou l'OTAN et le monde arabo-musulman. Elle est influente en Orient : elle a annulé la dette de la Syrie et livré de l'uranium enrichi à l'Iran.

– Elle revendique à l'ONU un élargissement de sa ZEE dans l'océan glacial Arctique.
Elle veut s'approprier une partie de cet océan (et des ressources qu'il semble recéler) dans lequel la fonte des glaces accélérée par le réchauffement climatique laisse espérer de grandes opportunités dans des domaines tels que la pêche, le tourisme et les hydrocarbures. En 2007, elle a y financé une opération de recherche géologique qui s'est concrétisée par le dépôt, à 4 000 m de fond, d'un drapeau russe, symbole de ses revendications territoriales auprès des États voisins (Canada, USA, Norvège et Danemark).

b. Le basculement sans transition d'une économie planifiée à une économie de marché

• 1991-1998, l'ouverture à l'économie libérale
– Une économie en déroute : l'économie planifiée et collectivisée a disparu en Russie en 1991 avec la mort de l'URSS. L'ouverture de la Russie à l'économie de marché a, dans un premier temps, eu des conséquences catastrophiques pour son industrie et son agriculture. Les productions et le PIB se sont écroulés. La production industrielle par exemple a diminué de moitié. Seule l'industrie lourde est parvenue tant bien que mal à résister. L'industrie de consommation (textile et confection pour l'essentiel) et le complexe militaro-industriel ont quant à eux vu leur production s'effondrer de 80 %. Dans le même temps, la production agricole du pays a elle aussi été divisée par deux. La Russie a dû recourir à des importations alimentaires massives, ce qui a contribué à augmenter le déséquilibre d'une balance commerciale nettement déficitaire. La situation financière du pays était catastrophique (dévaluation du rouble, inflation galopante…).

– Conséquences de ce choc économique : à la fin des années 90, la société russe était gangrénée par les pratiques mafieuses et devait se débrouiller comme elle le pouvait pour survivre. C'était le règne de la débrouille et du système D. La situation était tellement catastrophique qu'une économie parallèle (qui représentait tout de même 30 % du PIB du pays) put s'affirmer en profitant du désarroi ambiant : blanchiment d'argent, corruption, mise en place de réseaux de prostitution, évasion des capitaux à l'étranger…

• Depuis 1999, un redressement économique spectaculaire
Le pays, avec le président Vladimir Poutine qui tient la Russie d'une main de fer, a retrouvé une stabilité politique. La confiance est revenue, le PIB s'est nettement redressé, tout cela en grande partie grâce au secteur énergétique (puisque la Russie est un grand pays producteur d'hydrocarbures) qui dope le commerce extérieur….

à suicre …

 

 
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