1 Nouvel Hay Magazine

Ils aident mais qu’est-ce qu’ils veulent ? : installer des bases militaires dans un pays frontalier avec l’Iran

L'un des épisodes dédaignés des cent dernières années de

l'histoire arménienne est la requête , en 1921, d'aide

militaire et diplomatique aux autorités turques afin de

chasser le pouvoir bolchevique installé au pays depuis

début  décembre 1920 .

Le 21 février 1921, le Comite pour le salut de la Patrie

renverse le régime  des bolchéviques arméniens et 

dirige le pays jusqu'au 2 avril 1921. Il a cessé de

résister devant l'Armée rouge des révolutionnaires.

A Erevan la colère populaire explose quand dans la nuit du

10 février 1921 deux cents membres de la FRA ( tachnaks) 

sont arrêtés par les autorités bolcheviques.

Le Comité du salut public  décide alors de réaliser un coup

d'Etat sous la direction de Simon Vratsian, le dernier chef

du gouvernement de la République arménienne.

L'une des figures dominantes de la junte, H.Katchazian

suggère que "pour lutter  contre les bolcheviques et  procurer une vie paisible au citoyen arménien, le pays

a grandement besoin de l'amitié et du soutien des Turcs.

Toute  politique contraire à l'établissement  de

relations amicales avec les Turcs  nous sera fatale".(*)

Le coup d'Etat était, en premier lieu , notifié au consul de

l'Iran et ensuite à celui des Turcs. Ce dernier était fâché

de ne pas être  informé le premier.

"Pendant le soulèvement, le consul turc à Erevan avait assuré  les Arméniens de la stricte neutralité de son pays ,

mais nous leur avons demandé une aide militaire  pour

usage contre les bolcheviques, leurs alliés, tout en sachant

qu'Ankara ne nous soutiendrait pas. Nous voulions simplement souligner notre attitude amicale "(**)

 

(*) La Republique d'Arménie, Simon Vratsian- Erevan 1992

(**)  Garo Sassouni ; Hayrenik, no 3, janvier 1925

 

Aucun pays ne vient en aide à un autre par amitié ou pour

y instaurer la paix et la sécurité. Il intervient si ses intérêts 

l'exigent pour diverses considérations.

De nos jours pesons le soutien diplomatique et l'aide

militaire promis de certains pays en Occident ou en Orient,

l'Inde par exemple.

Arménophilie et sympathie sont des notions étrangères a

la diplomatie. Quant à l'économie, l'intérêt pour l'Arménie

est minime face à l'Azerbaïdjan.

Reste les intérêts et intentions  des atlantistes ; permettre

à l'Arménie de se libérer du "joug" russe et installer des

bases militaires dans un pays frontalier de l'Iran.

 

Zaven Gudsuz  zaven471@hotmail.com    (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)

diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France