1 Nouvel Hay Magazine

Dikran (Tigrane) l’Ourfatsi (d’Ourfa) : malgré un « accord » les forces françaises tombent dans une embuscade et 296 Français sont tués…

AgurArménie – BiarritzDikran l’Ourfatsi ou L’odyssée d’un enfant arménien – Récit par Jean-Christian Onossian

 

 

Voici la nouvelle édition du livre de JC Onossian

source : JP D.

—————————————————————————————————————-

En l'année 1895, les Arméniens d'Urfa, qui constituaient alors le tiers de la population totale de la ville, furent la cible des troupes auxiliaires kurdes, de la police locale turque ainsi que d'habitants turcs venus prêter assistance. Selon Lord Kinross, la communauté arménienne déplore la perte de huit mille victimes au cours de ces tueries de masse. C'est dans ce contexte que trois mille réfugiés chrétiens s'entassèrent dans la cathédrale pour fuir les exactions. Parmi eux deux mille cinq cent périrent dans des circonstances effroyables puisqu'ils furent brûlés vifs, après que l'édifice ait été incendié. Ces évènements qualifiables de proto-génocidaires sont un prélude à la vaste campagne d'extermination des Arméniens en 1915 sur l'ensemble du plateau anatolien.

Durant la Première Guerre mondiale et dans le cadre du génocide arménien, la ville reçoit à l'été 1915 les premiers rescapés venant du nord1. Après le massacre par les gendarmes turcs de centaines d'Arméniens et l'arrestation de l'élite arménienne de la ville, devenue entre mai et  un centre de transit des déportés1, une centaine d'hommes et de femmes rescapés et réorganisés décident à partir du  de résister dans les quartiers arméniens2. L'insurrection durera vingt-cinq jours durant lesquels l'armée ottomane tente vainement à plusieurs reprises de prendre le contrôle des quartiers arméniens3. Après deux assauts les 13 et , l'armée prend le contrôle le  de toute la ville et assassine les rares rescapés, viole les femmes et enlève des jeunes filles « comme dans un marché aux esclaves »4.

Les 20 et , Ourfa voit transiter un premier convoi de deux mille femmes et enfants et un deuxième de trois mille cinq cents vers le désert syrien4. La ville continue de servir de centre de transit pour plusieurs dizaines de milliers d'Arméniens jusqu'en 5.

L'Empire ottoman était engagé avec les empires allemand et austro-hongrois dans une bataille contre les Britanniques et les Russes tsaristes. À la fin de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman vaincu, les armées européennes ont tenté de prendre en charge les différentes parties de l'Anatolie, d'abord les Britanniques, puis les Français occupèrent Urfa pour l'incorporation dans le mandat français sur la Syrie et le Liban. L'occupation britannique de la ville dure du  au .

Les forces françaises prennent le relais avec une présence fortement contestée, notamment avec la résistance des troupes turques. Les troupes françaises sont attaquées à Marache et ailleurs à partir de 1920, le poste français à Urfa est isolé et assiégé pendant deux mois avant que les troupes ne quittent la ville.

La retraite française de la ville est menée en vertu d'un accord avec le gouvernement turc, commandés par le capitaine Ali Bey Saip affecté d'Ankara. Le retrait devait avoir lieu pacifiquement mais les unités françaises tombent dans une embuscade des forces turques au col de Şebeke sur le chemin de la Syrie, faisant 296 victimes parmi les Français. Les têtes des officiers Français sont portées en triomphe dans les rues.

source : wikipedia