Quand des Turcs imitaient les Nazis

Fin 1933, le nationaliste turc Nihat Atsiz en compagnie des étudiants de l'Union nationale des 

étudiants turcs a visité la ville de Canakkale (*) abritant une communauté juive et a écrit ses 

impressions : 

"Combien de Juifs y a-t-il dans la ville?. Nous lisons les enseignes des boutiques du bazar et les neuf-

dixième d'entre eux portent des noms de la nation ingrate et perverse qui nous font c…. Nous ne

voulons pas  de cette nation perfide et batarde de l'histoire qui recule devant nous quand nous

sommes forts et devient arrogante collaborant avec nos ennemis en temps de défaite."

A l'époque (1933)   et encore de nos jours "  la turquitude est un privilège qui n'est pas accordé aux non-

musulmans de nationalité turque".

En 1934, afin de créer "un pays qui parle une seule langue" Nihat Atsiz a écrit;" La meilleure méthode de traitement qui nettoie le corps turc des microbes est le massacre"

source : Avlamerose .Bulletin de la communauté juive d'Istanbul.

Le "massacre" de Nihat Atsiz est toujours à l'ordre du jour 19 ans après le génocide des Arméniens et, 

118 ans après, sera dans l'agenda des dirigeants turcs et leurs alliés azerbaidjanais.

Le 14 juillet 1933 le parti national socialiste (nazi} prend le pouvoir et demande  a "tous les Allemands établis sur le territoire depuis le 2 aout 1914 de quitter immédiatement le pays".

Les gouvernants de la République turque n'ont pas perdu du temps pour imiter l'exemple nazi vis -a -vis des juifs,  en les 

déportant de la Thrace vers Istanbul . Certains sont partis en Palestine.

Il est à souligner que les Arméniens, en 1915 ,étaient plus malchanceux que les Juifs sous le joug

turc. Et ceux qui parlaient leur langue maternelle dans l'espace public étaient sanctionnés d'une 

amende de 100 livres turques et en cas de dénonciation le dénonciateur était récompensé 

pécuniairement  de 50% de l'amende  infligée.

 

Zaven Gusuz   zaven471@hotmail.com  (ancien élève des collèges mekhitaristes d'Istanbul & de Sèvres)

diplômé d'économie de l'Université de Nantes en France

photo : domaine public