1 Nouvel Hay Magazine

OTC

 

La secrétaire adjointe du Département d'État américain à Erevan

La secrétaire adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes, Karen Donfried, a rencontré le Premier ministre Nikol Pashinyan, le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et le secrétaire du Conseil de sécurité nationale Armen Grigoryan lors de sa visite en Arménie le 18 juin. Deux jours plus tôt, elle s'entretenait à Bakou avec le président azerbaidjanais.

Par Olivier Merlet

Le rendez-vous d'Erevan signait la fin de la tournée diplomatique caucasienne de la secrétaire adjointe du Département d'État américain. Au cours de ses entretiens successifs avec le chef du gouvernement arménien et ses deux proches collaborateurs, elle a tenu à souligner « la force du partenariat bilatéral basé sur des valeurs démocratiques partagées » qui lie l'Arménie et les Etats-Unis. Nikol Pashinyan a de son cote salué le soutien de ces derniers aux réformes engagées par son gouvernement, ajoutant que le développement de la démocratie restait l'une des principales priorités de l'exécutif.

Ararat Mirzoyan, évoquant les perspectives d'élargissement de la coopération dans les domaines d'intérêt mutuel, s'est félicité de la poursuite des contacts au niveau officiel et du dialogue stratégique Arménie – États-Unis.

De même que le Premier ministre, se référant au règlement du conflit du Haut-Karabakh, le chef de la diplomatie arménienne a une fois de plus jugé nécessaires le maintien et la participation du groupe de Minsk de l'OSCE dans le cadre des négociations de paix. Karen Donfried a réitéré l'engagement des États-Unis « à aider l'Arménie et l'Azerbaïdjan à résoudre tous les problèmes liés et résultant de conflit, y compris par le biais de notre rôle de coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE ».

« Les États-Unis voient de bonnes opportunités pour la paix dans la région » déclarait deux jours plus tôt à Bakou la secrétaire adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes. Selon un article du média azerbaidjanais "Report" mentionné sur la page Facebook de l'ambassade des Etats-Unis en Azerbaïdjan, Karen Donfried, évoquant un entretien au sujet des voies de communications dans la région du Zangezur aurait assuré le président Aliyev de « l'aide que les États-Unis peuvent apporter à un large éventail de questions liées. Il s'agit d'une partie importante du processus de paix, et nous attendons avec impatience des progrès des deux côtés ».

_____________________

2.Le Courrier d’Erevan

14 juin 2022

La Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe a rendu hommage aux victimes du Génocide arménien (courrier.am)

La Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe a rendu hommage aux victimes du Génocide arménien

La Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe, Marija Pejčinović Burić, a visité le Mémorial du genocide arménien Tsitsernakaberd et a rendu hommage à la mémoire des victimes du Génocide.

La Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe est arrivée en Arménie pour une visite officielle. La rencontre du ministre arménien des Affaires étrangères et de la Secrétaire générale du Conseil de l'Europe aura lieu le 17 juin au ministère des Affaires étrangères. Dans le cadre de la visite, des rencontres avec le Président arménien, le Premier ministre, le Catholicos de tous les Arméniens, le vice-président du Parlement, le ministre de la Justice sont également prévues.

_____________________

3.Le Courrier d’Erevan

16 juin 2022

Nikol Pashinyan appelle le peuple arménien et le peuple d'Arménie à s'unir autour de l'agenda pour la paix (courrier.am)

Nikol Pashinyan appelle « le peuple arménien et le peuple d'Arménie à s'unir autour de l'agenda pour la paix »

À l'occasion du rapport annuel sur l'exécution du budget 2021 de l'État arménien à l'Assemblée nationale le mercredi 15 juin, Nikol Pashinyan s'est de nouveau exprimé sur la question du Nagorny Karabakh. Nous reproduisons sous ces lignes l'intégralité de son discours, version traduite, le texte original en arménien est disponible sous ce lien*.

« Cher Président de l'Assemblée Nationale,

Chers députés,

Distingués membres du Gouvernement,

Chers étudiants,

Chers gens,

Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier de l'intérêt que vous portez à la discussion du rapport d'exécution du budget 2021. Le budget est l'un des documents clés du pays, nous avons eu de nombreuses occasions de discuter publiquement de ses caractéristiques politiques, économiques et financières au cours des cinq derniers mois. Une place particulière dans ces discussions a été occupée par le soutien financier fourni à l'Artsakh par le gouvernement arménien en 2021.

Dans ce contexte, je dois souligner à nouveau que tout au long de 2021, l'extrême opposition développait deux thèses principales.

La première est que le gouvernement a délaissé l'Artsakh ; la seconde est qu'elle a exigé l'adoption de la résolution "L'Artsakh ne fera jamais partie de l'Azerbaïdjan", essayant de justifier que c'était la politique qu'elle avait mené pendant son règne. Si le gouvernement actuel n'adopte pas cela, il trahit alors la question de l'Artsakh. Je vous rappelle qu'il y a aujourd'hui des gens en extrême opposition qui étaient au pouvoir de 1998 à 2018, c'est-à-dire que depuis 20 ans, ils développent les thèses précitées.

Aujourd'hui, je voudrais faire quelques commentaires sur la première et la deuxième déclaration. La première thèse, je pense, n'est réfutée que par les indicateurs budgétaires dont nous avons parlé à plusieurs reprises. Pour la période 2021-2022, le budget de l'Artsakh a atteint un montant sans précédent, et l'appui budgétaire du gouvernement arménien à l'Artsakh de même. Pour clarifier les choses, permettez-moi de dire qu'en 2019, le budget de l'Artsakh s'élevait à 117,9 milliards de drams, ce qui était le plus élevé de toute la période d'avant-guerre, c'est-à-dire depuis les années 90. De ce montant, 57,8 milliards de drams ont été payés par le gouvernement arménien. En 2021, le budget de l'Artsakh, la partie des recettes, était de 174 milliards de drams, dont le montant versé par la République d'Arménie s'élevait à 128 milliards de drams.

En d'autres termes, dans la période d'après-guerre, le budget de l'Artsakh était le plus élevé de l'histoire. L'Artsakh n'a jamais eu un plus gros budget, la République d'Arménie n'a jamais apporté autant de soutien à l'Artsakh. En d'autres termes, le soutien de la République d'Arménie à l'Artsakh en 2021 a augmenté de 122 % par rapport à 2019 ou de 70 milliards de drams, et le budget de l'Artsakh dans son ensemble a augmenté de 48 % ou 45 milliards de drams. 73% du budget de l'Artsakh en 2021 a été payé par le gouvernement de la République d'Arménie. En 2021, le soutien du gouvernement arménien au budget de l'Artsakh était supérieur au budget total de l'Artsakh en 2019. En d'autres termes, en 2021, le soutien de l'Arménie à l'Artsakh était supérieur à l'ensemble du budget de l'Artsakh en 2019. Permettez-moi de vous rappeler que de décembre 2020 à fin 2021, nous avons mis en œuvre un programme de 136 milliards de drams en Artsakh. Pendant cette période, tous les salaires, toutes les prestations de retraite, toutes les dépenses du système de santé et d'éducation ont été remboursés avec les fonds alloués par le budget de l'Arménie. À partir de novembre 2020 et tout au long de 2021, toutes les dépenses communales du peuple d'Artsakh ont également été remboursées par le budget de l'État de la République d'Arménie.

Pour 2022, le soutien budgétaire du gouvernement arménien à l'Artsakh s'élève à lui seul à 160 milliards de drams. Autrement dit, en 2022, par rapport à 2021, le montant fourni par le gouvernement arménien à l'Artsakh a augmenté de 32 milliards de drams et de 102 milliards de drams par rapport à 2019. Grâce à ces fonds, une augmentation de 20% des pensions et des prestations a été possible en Artsakh. La construction de logements à grande échelle est en cours.

Chers collègues,

Nous n'avons même pas tambouriné tout cela, je pense que nous avons fait ce qu'il fallait, car c'est notre travail, le gouvernement arménien a été, est et sera aux côtés de l'Artsakh, peu importe combien de cercles ne le remarquent pas ou essaient de semer la discorde entre l'Arménie et l'Artsakh. À cette fin, je veux dire que l'opposition radicale visant à semer la discorde en Artsakh-Arménie ne fera jamais partie du slogan et de la stratégie de l'Azerbaïdjan.

Et puisqu'en ce sens notre opposition radicale a franchi toutes les frontières possibles, je dois annoncer une nouvelle décevante. Ces allégations sont complètement fausses, car tout au long de l'histoire du processus de négociation, Robert Kocharyan et Serge Sargsyan, ainsi leur satellite politique "Dashnaktsutyun" ont reconnu l'Artsakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ou n'ont pas été guidés par le principe "L'Artsakh ne fera jamais partie de l'Azerbaïdjan". Je le répète, tout au long de l'histoire du processus de négociation, Robert Kotcharian et Serge Sargsyan, ainsi leur satellite politique "Dashnaktsutyun" ont reconnu l'Artsakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ou n'ont pas été guidés par le principe "l'Artsakh ne fera jamais partie de l'Azerbaïdjan".

Naturellement, une telle déclaration responsable doit être basée sur des preuves concrètes, je vais maintenant les présenter. Le 25 novembre 1998, le gouvernement arménien de l'époque, dirigé par Robert Kocharyan, consentit à accepter comme base de négociation la proposition dite "d'État commun" présentée par les coprésidents, qui citait, je cite : « Ensemble avec l'Azerbaïdjan, il forme un État commun à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».

Deuxième citation du paquet "État commun" : « Les citoyens du Haut-Karabakh en tant que carte d'identité auront un passeport azerbaïdjanais avec une note spéciale sur le Haut-Karabakh », fin de citation. Naturellement, Robert Kocharyan, Serge Sargsyan et l'ARF-Dashnaktsutyun étaient au courant de cela. Il est étrange qu'ils n'aient pas répondu à cette proposition des coprésidents, affirmant que "l'Artsakh ne fera jamais partie de l'Azerbaïdjan". Au contraire, sur la base de la version susmentionnée, non seulement ils n'ont pas exclu que l'Artsakh puisse faire partie de l'Azerbaïdjan, mais ils ont également convenu de la logique clé du paquet de négociation selon laquelle l'Artsakh devrait faire partie de l'Azerbaïdjan dans le cadre de l'intégrité territoriale. De plus, avec cette démarche, ils ont ignoré la déclaration d'indépendance adoptée par l'Artsakh le 2 septembre 1991 et les résultats du référendum d'indépendance du 10 décembre 1991.

Le paquet de négociations "État commun" a été suivi du paquet dit "d'échange territorial", dont j'ai également parlé à plusieurs reprises. Mais aujourd'hui, je tiens à souligner qu'avec ce paquet de négociations, les dirigeants arméniens de l'époque ont reconnu l'Artsakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Pourquoi ? Parce que le sens du paquet mentionné était que l'Arménie cède la région de Meghri à l'Azerbaïdjan pour obtenir le Haut-Karabakh en retour. En d'autres termes, si l'Arménie devait céder une partie de son territoire souverain à l'Azerbaïdjan pour obtenir le Karabakh, cela signifie qu'elle reconnaissait le Karabakh comme le territoire de l'Azerbaïdjan. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter ici des commentaires, d'autant plus que le projet en question stipule directement que l'Arménie donne la région de Meghri, l'Azerbaïdjan la région de Latchine, Shushi et le Haut-Karabakh. À noter que l'Azerbaïdjan est celui qui donne le Haut-Karabakh à l'Arménie. Cela signifie que Kocharyan a accepté que le Karabakh appartienne à l'Azerbaïdjan, avec Shushi et Latchine, tout comme Meghri appartient à l'Arménie, qui à son tour le donne à l'Azerbaïdjan pour obtenir le Haut-Karabakh.

En d'autres termes, en discutant des deux concepts de négociation bien connus susmentionnés, nous voyons que pendant leur règne, le trio Robert Kocharyan-Serge Sargsyan-Dashnaktsutyun a dans un cas accepté que l'Artsakh puisse faire partie de l'Azerbaïdjan, et dans le second, accepté que l'Artsakh fasse partie de l'Azerbaïdjan. Ces réalités ont été encore renforcées lors de la discussion des Principes de Madrid. Permettez-moi de vous rappeler que ces principes ont été officiellement présentés à l'Arménie et à l'Azerbaïdjan par les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE en 2007 à Madrid, et que la partie arménienne a consenti à les accepter comme base des négociations. Lorsque cela s'est produit, Robert Kocharyan dirigeait le pays, Serge Sargsyan était le Premier ministre et l'ARF faisait partie du gouvernement, membre et partisan de l'équipe au pouvoir. Je veux dire, pendant toute la négociation précédente, ainsi que lors de l'adoption des principes de Madrid, ils étaient coresponsables.

Et disons qu'en prenant les Principes de Madrid comme base de négociation, les dirigeants arméniens de l'époque ont accepté le Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, excluant toute possibilité pratique que le Karabakh quitte l'Azerbaïdjan. De quelle façon ce que j'ai dit est-il justifié ? Comme on le sait, les principes de Madrid stipulaient que le statut futur du Haut-Karabakh devait être déterminé par un référendum organisé par les parties, c'est-à-dire entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. La première question qui se pose est la suivante : dans ce cas, que devient le référendum sur l'indépendance organisé le 10 décembre 1991 au Haut-Karabakh ? Si vous dites que le statut de l'Artsakh devrait être déterminé par un futur référendum, vous affirmez en fait que le référendum tenu dans le passé, le 10 décembre 1991, n'a pas été décisif en termes de statut. S'il était décisif, pourquoi avez-vous dit que le statut devrait être déterminé par un nouveau référendum à venir ? Et si vous dites que le référendum précédent sur le statut de l'Artsakh n'a pas été décisif, vous détruisez tout le discours arménien et la résolution de la question du Haut-Karabakh.

Parce que tout ce que la partie arménienne avait à dire, c'est que le Haut-Karabakh n'a jamais fait partie de l'Azerbaïdjan indépendant, de manière tout à fait légale, c'est-à-dire qu'il a quitté l'Azerbaïdjan soviétique par référendum. C'est la langue arménienne depuis 1991. Au milieu des années 2000, acceptant les Principes de Madrid, le trio Robert Kocharyan-Serge Sargsyan-Dashnaktsutyun a en fait rendu le Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan en disant que le référendum tenu le 10 décembre 1991 n'a pas déterminé le statut de l'Artsakh, c'est-à-dire que le Haut-Karabakh n'a pas obtenu son indépendance ou son statut par le biais de ce référendum, ce statut devant être déterminé par un référendum à venir.

De plus, les Principes de Madrid ont exclu l'absence du Haut-Karabakh dans le cadre de l'Azerbaïdjan. Pourquoi ? Parce que, selon ces principes, l'Azerbaïdjan a reçu un droit de veto sur la détermination du statut futur du Haut-Karabakh, c'est-à-dire qu'il a eu la possibilité d'empêcher la définition de tout statut indésirable pour lui. Cela peut être démontré par un exemple concret. Les paquets de Madrid stipulaient que le référendum sur le statut du Haut-Karabakh devait avoir lieu dans les termes convenus entre les parties. L'Azerbaïdjan a déclaré que le référendum devrait avoir lieu au plus tôt 50 ans plus tard. L'Arménie a déclaré qu'elle n'était pas d'accord avec les positions de l'Azerbaïdjan, le référendum devrait avoir lieu dans 5 ans. L'Azerbaïdjan a déclaré qu'il n'était pas d'accord avec la position de l'Arménie. Qu'est-ce que ça veut dire ? Cela signifie que le référendum n'aurait pas lieu dans 5 ans ou 50 ans, c'est-à-dire que le Haut-Karabakh n'aurait jamais de statut définitif.

Le Haut-Karabakh n'aurait jamais de statut intermédiaire, car il ne pourrait recevoir un statut intermédiaire qu'avec le consentement de l'Azerbaïdjan. Et l'Azerbaïdjan n'était pas d'accord avec un tel statut intermédiaire du Haut-Karabakh, qui donnerait plus tard au Karabakh l'opportunité de faire partie de la non-Azerbaïdjan. Je dois également souligner que les Principes de Madrid n'ont jamais exclu l'inclusion ou l'approbation du Haut-Karabakh, la réaffirmation au sein de l'Azerbaïdjan que vous pouvez choisir le mot que vous voulez selon vos goûts.

Vous savez que la partie arménienne a toujours fièrement souligné que dans les négociations, il est discuté que les questions à soumettre à un éventuel référendum ne peuvent avoir aucune restriction, elles peuvent assumer n'importe quel statut du Haut-Karabakh. Cela signifie en soi que la question posée par référendum pourrait également impliquer le statut du Haut-Karabakh au sein de l'Azerbaïdjan, car s'il n'y a aucune restriction sur le statut ou la question, la question peut être, êtes-vous d'accord que le Haut-Karabakh soit un territoire administratif dans le cadre de l'Azerbaïdjan. Cela peut être contré par le fait que le Haut-Karabakh n'aurait pas voté "oui" dans un tel référendum. Et pourquoi en êtes-vous sûr ? À quoi ressemblerait le Haut-Karabakh si ce qui était prévu par la logique de négociation avait lieu ? Les Azéris du Haut-Karabakh reviennent, et le référendum aura lieu 50 ou 60 ans plus tard. Quelle serait alors la situation démographique du Haut-Karabakh ? Et là encore, le contre-argument est approprié que nous n'accepterions pas le référendum qui se tiendrait dans 50 ans. Comme je l'ai déjà mentionné plus haut, très bien, l'Azerbaïdjan n'accepterait pas que le référendum se tienne dans 5 ans, ce qui signifierait que ni dans 5 ans ni dans 50 ans il n'y aura de référendum.

En conclusion, je voudrais souligner que selon ma logique de négociation héritée, sans le consentement de l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh ne pouvait pas recevoir un statut en dehors de l'Azerbaïdjan, y compris intermédiaire ; c'était la logique de combiner les principes d'intégrité territoriale et d'autonomie -détermination des nations. Parce que si vous voulez obtenir l'indépendance par la réalisation du principe d'autodétermination des nations, sans violer le principe d'intégrité territoriale, qui est à la base des Principes de Madrid, la seule façon est que le sujet de l'intégrité territoriale s'accorde avec votre indépendance.

C'était la position des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, dont ils m'ont parlé personnellement, ce qui ressort de toute l'histoire du processus de négociation, d'où il ressort que le Haut-Karabakh devait obtenir l'autorisation de l'Azerbaïdjan pour organiser un référendum. Si vous n'avez pas reconnu le Haut-Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, pourquoi lui demandez-vous la permission d'organiser un référendum au prix de l'annulation du référendum de 1991 ?

De plus, l'héritage de négociation laissé par Serge Sargsyan ne mentionne pas que le référendum aura lieu au Haut-Karabakh. J'en ai parlé plusieurs fois. On dit que toute la population du Haut-Karabakh participera au référendum, plus précisément, il est dit qu'il s'agit d'un référendum national auquel toute la population du Haut-Karabakh participera. Autrement dit, toute la population du Haut-Karabakh n'est pas confondue avec le peuple, c'est-à-dire que toute la population du Haut-Karabakh fait partie du peuple. De plus, en disant l'ensemble de la population du Haut-Karabakh, nous entendons les anciens Arméniens du NKAO et Azéris pris ensemble par la logique des négociations.

Je voudrais aborder le fait qu'aujourd'hui beaucoup nous critiquent pour le fait que nous ne considérons pas comme inacceptable le principe de la reconnaissance de l'intégrité territoriale mutuelle de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. Mais nos détracteurs ont oublié que l'Arménie, comme je l'ai dit à maintes reprises, a reconnu l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan en 1992 avec l'Accord sur la création de la Communauté d'États indépendants, qui a été ratifié par le Conseil suprême d'Arménie en 1992. À cette époque, soit dit en passant, Robert Kocharyan et Serge Sargsyan étaient députés du Conseil suprême d'Arménie.

Ensuite, l'opposition radicale a également reconnu le principe territorial de l'Azerbaïdjan dans le cadre du règlement du conflit du Haut-Karabakh. D'abord, prendre la proposition d'"État commun" comme base de négociation, avec le concept d'échange de territoires, comme je l'ai décrit plus haut, « reconnaître l'intégrité territoriale du conflit du Haut-Karabakh comme l'un des principes du règlement ». Ce sont tous des principes adoptés par Robert Kocharyan, Serge Sargsyan et l'ARF.

La République d'Arménie a reconnu l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan dans la loi sur la division territoriale administrative de la République d'Arménie adoptée en 2010, lorsqu'elle a déclaré que les colonies arméniennes de la section Sotk-Meghri bordaient au nord-est et à l'est l'Azerbaïdjan, et non la République du Haut-Karabakh. Pendant ce temps, selon la Constitution du Haut-Karabakh, tous ces territoires étaient considérés comme la République du Haut-Karabakh. Mais au moment de l'adoption de la loi, l'ARF, qui formait une majorité parlementaire, l'ARF Dashnaktsutyun a ignoré la Constitution du Haut-Karabakh. Ce qui était considéré comme la République du Haut-Karabakh par cette Constitution, ils l'ont reconnu comme la République d'Azerbaïdjan.

Voilà, chers collègues, cher gens, le contenu et l'héritage de ceux qui ont négocié pendant 20 ans. Et c'est l'héritage de ces négociations qui a créé la base de la guerre et le contexte de la guerre, qui a conduit à la guerre. Si nous sommes la cause de la guerre, pourquoi Serge Sargsyan le 17 avril 2018, je l'ai répété je ne sais combien de fois et le déclare de cette tribune, je cite : « à ce moment, il ne faut jamais espérer que les dirigeants azerbaïdjanais abandonneront leurs approches perfides, abandonneront leur désir de résoudre le conflit du Haut-Karabakh par la force ».

Si nous avons amené les négociations dans une impasse, pourquoi le même Serge Sargsyan a-t-il annoncé le même jour de la même tribune, je cite encore : « Il tient parce que les attentes des dirigeants azerbaïdjanais à l'issue de ces pourparlers sont irréalistes, inacceptables pour nous ».

En attendant, chers collègues, le couple Robert Kocharyan-Serge Sargsyan doit donner une réponse très claire : comment se fait-il que l'Azerbaïdjan ait eu l'occasion de faire des demandes irréalistes et inacceptables dans le processus de négociation, malgré le fait qu'elles, c'est-à-dire les anciennes autorités arméniennes, depuis de nombreuses années, nous persuadent que les négociations se déroulent bien, que nous avançons vers la réalisation de nos objectifs.

En réalité, le contenu réel des négociations décrites ci-dessus suggère quelque chose de complètement différent. Cela prouve qu'ils ont défendu leur pouvoir dans les relations avec le monde extérieur en acceptant l'Artsakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, en évacuant le concept arménien de la question du Karabakh, dont l'expression la plus pratique était l'exclusion du Haut-Karabakh du processus de négociation en 1998, afin de protéger les intérêts de l'Artsakh, mais aussi de son propre gouvernement. Parce que pour le bien de l'Artsakh, le peuple arménien a été prêt à de nombreux sacrifices, il a enduré beaucoup de choses, seulement pour que la question de l'Artsakh atteigne son terme.

L'une des causes profondes de la révolution de 2018 était la suivante : lorsqu'après la guerre d'avril 2016, après une série de déclarations faites par Serge Sargsyan sur le Haut-Karabakh en 2016-2018, les gens ont réalisé qu'ils avaient également été trompés sur cette question. Après la guerre d'avril 2016, les gens ont finalement réalisé que leurs sacrifices de 25 ans ne servaient pas au renforcement de l'armée arménienne, à l'État, mais à l'enrichissement d'un certain nombre de personnes que vous connaissez, à leur faire la vie dorée. Les gens ont réalisé que leurs sacrifices ne devenaient pas une armée d'État, mais des biens immobiliers européens et américains, des comptes en devises cachés à l'étranger.

Beaucoup se demandent aujourd'hui comment nous, le parti du Contrat civil, avons pu gagner les élections après la guerre catastrophique de 2020. Et la raison en est une : les gens ont vu, c'était sous leurs yeux qu'avant la guerre, pendant la guerre et après la guerre, nous nous sommes battus désespérément pour sauver le contenu arménien de la question du Karabakh, et nous avons pris la responsabilité de la défaite. Et bien que nous ayons assumé la responsabilité de la défaite, le peuple arménien légitimement, sinon en pleine information, du moins avec le sentiment, a compris que cette défaite n'était pas née en un ou deux ans auparavant, mais en 25 longues et dures années. Les gens se sont rendus compte que l'annonce de la défaite n'avait pas eu lieu le 9 novembre 2020, mais en avril 2016, lorsque la partie arménienne a perdu une colline considérée comme imprenable, des zones considérées comme imprenables. Plus tôt, un hélicoptère avait été perdu et une opération de sabotage avait été menée qui avait fait des victimes.

En 2013-2015, il y a eu plus de 80 000 violations du cessez-le-feu sur la ligne de contact arméno-azerbaïdjanaise. 80 000 infractions. Et ils appellent cela la paix. Des milliers de soldats ont été tués entre 1994 et 2018. Dans des conditions différentes. Et ils appellent cela la paix. Comme s'ils avaient assuré la paix pour l'Arménie et l'Artsakh. Même si l'on considère le statu quo de 1998-2018 comme la paix, ils n'ont pas assuré cette paix mais la situation géopolitique. Et les développements géopolitiques de la Syrie à l'Ukraine en 2011 et 2014 ont rendu l'explosion et l'effondrement inévitables. Mais c'est une question d'examen approfondi de l'histoire, car il ne sera pas possible de parler ouvertement ou honnêtement de ce qui s'est passé dans un avenir proche.

Chers compatriotes,

Chers collègues,

Cependant, je ne dis pas tout cela pour parler du passé. Cette conversation concerne vraiment l'avenir. Nous, c'est-à-dire la majorité politique, le gouvernement formé par elle, n'avons aucun problème à défendre notre gouvernement contre des falsifications à l'intérieur et à l'extérieur. Parce que nous avons reçu notre pouvoir de notre peuple, nous devons parler au peuple dans le langage de la vérité. Et nous avons parlé, nous parlons et nous continuerons de parler dans le langage de la vérité. Et pour garder le langage de la vérité, il est nécessaire que le gouvernement évite la politique de création volontaire de vides insurmontables dans le contenu des négociations et dans la communication avec le public. Soit dit en passant, c'est l'objectif principal de la critique dans mon discours, de dire qu'il y avait un réel écart, inconscient ou conscient, dans le contenu des négociations, en termes de partage de ce contenu avec le public.

La réalité, aussi difficile soit-elle à comprendre, doit être rendue accessible au public. C'est la raison pour laquelle je rends public tout le contenu des négociations précédentes, afin que tout soit clair pour chacun soit, que chacun comprenne le contexte dans lequel nous avons agi et dans lequel nous continuons à opérer. En ce qui concerne le règlement du conflit du Haut-Karabakh, je dois dire que les faits et arguments susmentionnés doivent nous conduire à en tirer certaines conséquences. Quelles recherches avons-nous faites ? J'ai déclaré cela lors des débats parlementaires en avril, en disant que si, dans le passé, le concept arménien du règlement du conflit du Haut-Karabakh était basé sur le statut du Karabakh, dérivant des garanties et des droits à sa sécurité, nous fondons maintenant les garanties et les droits à la sécurité sur le statut qui en découle. En d'autres termes, nous déclarons que le statuquo, dans cette situation, n'est pas un but, mais un moyen d'assurer la sécurité, les droits et les libertés des Arméniens du Haut-Karabakh. C'est un discours qui est compris par la communauté internationale et rend nos objectifs plus compréhensibles de même que l'essence du problème du Haut-Karabakh. Mais il y a aussi une conséquence inattaquable : tout statut qui garantit véritablement la sécurité, les droits et les libertés des Arméniens du Haut-Karabakh doit être considéré comme une solution pour nous.

C'est en fait le principal message d'aujourd'hui, chers compatriotes, ou plutôt ce qui en ressort.

Et c'est la prochaine chose que je ne dis pas pour la première fois. Notre navire de l'État arménien s'est retrouvé dans le tourbillon d'une tempête turbulente, car, en fait, le monde entier s'est retrouvé dans le tourbillon d'une tempête turbulente. En janvier 2021, il nous a semblé que nous étions dans un tourbillon d'agitation. Il s'est avéré que l'on pouvait deviner qu'une tempête mondiale commençait avec nous. Vous pouvez voir que l'existence ni de grands ni de petits pays n'est garanti, malheureusement, la seule garantie acceptable pour l'État et la sécurité est la paix globale.

Que signifie la paix globale ? C'est lorsque les problèmes avec les voisins sont résolus, réglés, que les frontières sont délimitées et que la paix est établie de jure. Nous essayons maintenant d'aller dans cette direction. Nous pourrons, nous réussirons, personne ne peut le garantir, car la paix n'est pas un geste à sens unique mais le résultat d'une coopération. Nous ne nous faisons pas d'illusions, nous voyons que le nombre de ceux qui veulent nous détruire est plus grand que nous ne pouvions l'imaginer. Et l'agenda de la paix est une tentative de nous détruire, de contrôler ou de neutraliser les désirs qui existent dans le monde.

Je le répète, personne ne peut garantir que l'agenda de la paix réussira. C'est notre chemin à nous, à l'intérieur comme à l'extérieur, avec des insultes, des accusations, des menaces, des dangers et des pertes. Mais je peux garantir une chose avec certitude : le chemin inverse mène non seulement à la destruction du Haut-Karabakh, mais aussi à celle de l'Arménie. Cela bien sûr nous, ne pouvons pas le permettre. Et donc, j'appelle le peuple arménien, le peuple d'Arménie, à s'unir autour de l'agenda de la paix, autour de l'État arménien et de ses intérêts, car il n'y a rien de plus important et de plus élevé que la République d'Arménie et les intérêts de son État.

Vive la liberté, vive la République d'Arménie, vive nos enfants qui vivront dans une Arménie libre et heureuse.

Gloire à nos martyrs ! »

________________________

4.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

Les appels réïtérés de Pachinian au devoir de solidarité de l’OTSC

Alors qu’à Saint Petersbourg, en marge du Forum économique international, le président arménien Vahakn Khatchatourian rencontrait vendredi 17 juin le président russe Vladimir Poutine pour lui réaffirmer la loyauté de l’Arménie envers la Russie, dont elle est « l’alliée stratégique », comme le soulignait le chef du Kremlin, le même jour, le premier ministre arménien Nikol Pachinian réitérait ses appels à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), l’alliance militaire dirigée par la Russie, pour qu’elle l’aide à parer aux graves menaces que fait peser l’Azerbaïdjan sur la sécurité de l’Arménie. Le gouvernement arménien, qui a dénoncé à plusieurs reprises le manquement de l’OTSC à ses devoirs de solidarité envers l’Arménie, a fait état des “déclarations agressives” de Bakou pour justifier cet appel et il attend de l’alliance militaire dirigée par la Russie traite l’Arménie comme cet « allié stratégique » dont Poutine disait le même jour évaluer l’importance, lors de sa rencontre avec le président arménien. Pachinian a indiqué que l’alliance militaire comprenant la Russie, l’Arménie et quatre autres ex-Républiques soviétiques, dont la Biélorussie, où il effectue cette semaine une visite officielle, devrait envisager l’éventualité de l’envoi d’une mission de surveillance à la frontière arméno-azérie, règulièrement soumise aux provocations de l’armée de Bakou. Le gouvernement arménien avait demandé l’aide de l’OTSC peu après que des troupes azéries eurent violé deux sections de la frontière commune et occupé des portions de territoire arménien en mai 2021. Il avait appelé l’alliance à invoquer l’Article 2 de son traité fondateur qui exige une réponse collective aux menaces graves à la sécurité de l’un des membres de l’OTSC. La Russie et les autres Etats membres avaient certes exprimé leur préoccupation concernant les tensions aux frontières de l’Arménie mais n’avaient pas jugé utile de publier une déclaration commune en soutien à l’Arménie. Certains de leurs représentants avaient fait valoir que la frontière lourdement militarisée entre les deux pays n’avaient pas encore été tracée nettement et que faute d’une démarcation, on ne pouvait parler de quelque occupation de territoire. Pachinian avait désigné cet argument comme “dangereux” lorsqu’il avait rencontré les secrétaires des conseils de sécurité de la Russie, de la Biélorussie, de l’Arménie, du Kazakhstan, du Kyrgyzstan et du Tadjikistan qui s’étaient réunis en une séance de travail à Erevan, qui assume la présidence tournante de l’alliance. “En tant que président en exercice [de l’OTSC], je veux souligner que cette question doit être discutée au plus vite”, a indiqué Pachinian en ajoutant : “Pourquoi ? Parce qu’on peut constater que l’Azerbaïdjan persiste dans ses déclarations agressives”. Pachinian a cité un texte de 2010 qui régit le déploiement des missions de surveillance de l’OTSC dans des zones de crise. Ces missions ont vocation à recommandes des actions communes concrètes aux Etats membres. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev avait menacé en termes à peine voilés la veille de recourir à des opérations militaires si la partie arménienne persistait à s’opposer à sa demande d’un corridor terrestre reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan. Le secrétaire du Conseil de sécurité d’Arménie, Armen Grigorian, a exclu une fois encore un tel corridor extraterritorial dans son intervention lors de la réunion des hauts responsables de la sécurité de l’OTSC à Erevan vendredi, en soulignant que les accords obtenus de l’Arménie et de l’Azerbaïdjani par la Russie n’envisageaient que des liens de transport conventionnels entre les deux Etats du Sud Caucase. Grigorian avait eu une rencontre séparée avec son puissant homologue russe, Nikolay Patrouchev, un peu plus tard dans la journée de jeudi. Selon son service de presse, il aurait informé Patrouchev de la situation actuelle dans la zone du conflit du Karabagh et à la frontière arméno-azérie en particulier. Patrouchev aurait indiqué que “Moscou soutient l’Arménie dans les processus relatifs à la sécurité régionale”. Le Conseil de sécurité de la Russie a fait savoir, de son côté, que la discussion avait porté sur la coopération russo-arménienne “ dans l’intérêt de la stabilité dans la région du Sud Caucase”. Le communiqué de presse précisait qu’il avait été aussi question de l’aide de la Russie à la sécurité énergétique et à la cyber sécurité de l’Arménie. Par ailleurs, le ministre arménien des affaire étrangères Ararat Mirzoyan recevait toujours vendredi à Erevan la secrétaire générale du Conseil de l’Europe Marija Pejcinovic Buric, à qui il a réaffirmé qu’un accord de paix avec Bakou ne saurait faire l’impasse sur la question du statut du Karabagh. La veille, Aliev avait une fois encore menacé de faire état des revendications azéries sur le territoire de l’Arménie si celle-ci persistait à évoquer la question du statut du Karabagh lors des négociations de paix annoncées entre les deux pays.

_____________________

5.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

Les États-Unis se disent prêts à travailler avec la Russie sur la paix au (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Les États-Unis se disent prêts à travailler avec la Russie sur la paix au Karabakh

Les États-Unis sont prêts à continuer à coopérer avec la Russie pour faciliter un règlement du conflit du Haut-Karabakh, a insisté la secrétaire d’État adjointe américaine Karen Donfried ce week-end.
Depuis des décennies, les États-Unis, la Russie et la France tentent conjointement de négocier un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, en leur qualité de coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. Selon des responsables russes, Washington et Paris ont cessé de travailler avec Moscou dans le cadre du Groupe de Minsk après l’invasion russe de l’Ukraine.
Mme Donfried a démenti cette affirmation lors de sa visite en Arménie, dernière étape de sa tournée dans les trois États du Caucase du Sud.
« Les États-Unis ont continué à dire que nous soutenons le processus de coprésidence du Groupe de Minsk », a-t-elle déclaré dans une interview au service arménien de RFE/RL. « Nous continuons à croire qu’il s’agit d’un format très important, en particulier sur le Nagorny-Karabakh, et il est essentiel que nous maintenions différents formats en jeu pour essayer de faire avancer la paix. Et nous continuerons à le faire à l’avenir. »
À la question de savoir si Washington est prêt à établir de nouveaux contacts avec Moscou à cette fin, M. Donfried a répondu : « Oui. La Russie est un coprésident du groupe de Minsk. La France, les États-Unis et la Russie continueraient dans ce format. »
Ces dernières semaines, les dirigeants arméniens ont appelé à une reprise des activités conjointes des coprésidents américain, russe et français du groupe de Minsk de l’OSCE. Le premier ministre Nikol Pashinian aurait discuté de la question avec le président russe Vladimir Putin lors d’un appel téléphonique le 1er juin.
En revanche, les responsables azerbaïdjanais et le président Ilham Aliyev en particulier ont remis en question à plusieurs reprises la nécessité de maintenir le Groupe de Minsk. Aliyev a déclaré que la guerre en Ukraine a effectivement mis fin à ce cadre de médiation conjoint.
« L’Azerbaïdjan n’a pas soutenu le processus de coprésidence du Groupe de Minsk, les États-Unis l’ont fait », a déclaré M. Donfried. « Nous sommes un participant à ce processus et nous continuerons à le faire ».
La responsable américaine a rencontré M. Aliyev à Bakou avant de se rendre à Erevan pour des entretiens avec le Premier ministre Nikol Pashinian qui ont eu lieu samedi. Elle a déclaré qu’elle avait « ressenti dans les deux capitales un désir de règlement pacifique ».
Jeudi, M. Aliyev a implicitement menacé de recourir à une action militaire si l’Arménie continue de s’opposer à l’ouverture d’un corridor terrestre reliant l’Azerbaïdjan à son exclave du Nakhitchevan. Les responsables d’Erevan ont répondu en réaffirmant que les accords arméno-azerbaïdjanais négociés par la Russie ne prévoient que des liaisons de transport conventionnelles entre les deux États du Caucase du Sud.
Commentant la rhétorique belliqueuse d’Aliyev, Donfried a déclaré : « Il ne fait aucun doute que les mots ont de l’importance et nous devons donc être attentifs aux mots que nous utilisons. Je pense que les actions comptent également, mais si l’on veut progresser vers la réconciliation entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, il ne fait aucun doute que les gens doivent faire attention à leurs mots. »

_____________________

6.Nouvelles d’Arménie Magazine

19 juin 2022

Un soldat Arménien tué hier par un tir azéri à Vardenis dans la région de (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Un soldat Arménien tué hier par un tir azéri à Vardenis dans la région de Gegharkounik (Arménie)

Les forces armées azéries ont ouvert le feu hier 18 juin sur Vardenis dans la région de Gegharkounik, tuant un soldat Arménien.
Le soldat tué est selon Haykakan Jamanak, Hratch Piliposyan, originaire du village de Byurakan dans la région d’Arakadzotn, enrôlé dans l’armée arménienne il y a un an. L’information de l’identité du soldat Arménien a été confirmé par Sergueï Movsisyan le gouverneur de la région d’Arakadzotn.
Le ministère arménien de la Défense n’a pour l’instant communiqué aucune déclaration officielle sur cet incident frontalier majeur qui vit la mort d’un soldat Arménien.

Krikor Amirzayan

_____________________

7.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

Le désespoir des combattants azéris de la Guerre d’Artsakh – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Le désespoir des combattants azéris de la Guerre d’Artsakh

D’après Minval.az, lors de la séance du 17 juin au Parlement de Bakou, le député Siyavouch Navruzov a demandé qu’une attention particulière soit portée aux problèmes des participants à la guerre de l’Artsakh de 44 jours.
Navruzov a tenu à rappeler que les problèmes existants liés aux combattants de la guerre devaient être résolus sans tarder. Il a en particulier souligné les carences de l’administration azérie par ces mots : « Les participants à la guerre se suicident … Lorsque les anciens combattants arrivent au ministère, on leur répond que leurs documents n’ont pas été saisis informatiquement… Même si leurs données ne sont pas saisies, les employés du ministère devraient s’occuper de cette question. Ces personnes devraient faire l’objet de l’attention du Président. Il existe quatre structures spécialisées dans ce domaine qui emploient chacune des milliers de salariés. Ces problèmes pourraient être résolus si cinq salariés supplémentaires étaient répartis dans chacune de ces structures. Mais on ne le fait pas, donnant ainsi aux forces anti-azerbaïdjanaises prétexte à s’exprimer »
D’après 1 in am
Erevan

_____________________

8.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

Poutine espère la « stabilité » en Arménie – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Poutine espère la « stabilité » en Arménie

Le président russe Vladimir Poutine a décrit l’Arménie comme un « allié stratégique » de la Russie et a déclaré que Moscou était intéressé par la stabilité politique dans la nation du Caucase du Sud.
« L’Arménie n’est pas seulement notre partenaire, c’est notre allié stratégique, et nous y attachons de l’importance », a déclaré M. Poutine au président arménien Vahagn Khatchatourian, tard vendredi, lors d’une réunion tenue en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
« Nous comprenons ce qui se passe aujourd’hui en Arménie et autour de l’Arménie », a-t-il dit. « Nous avons l’intention de développer nos relations de partenariat. Nous sommes intéressés par une situation stable dans le pays qui garantira un développement progressif. »
Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a de même exprimé l’espoir le mois dernier que l’Arménie entre dans une « période de stabilité » lorsqu’il a commenté les manifestations antigouvernementales quotidiennes lancées par l’opposition arménienne le 1er mai. M. Peskov a déclaré que les manifestations visant à renverser le Premier ministre Nikol Pashinian sont une « affaire intérieure » du pays.
Dans ses remarques préliminaires à sa toute première rencontre avec Poutine, Khatchatourian a déclaré que la visite officielle de Pashinian en Russie en avril avait eu un « impact énorme » sur la situation politique en Arménie en mettant fin à « certaines spéculations » dans ce pays.
« Mais il était clair comment vous avez reçu [Pashinian] ici et ce qu’il a ressenti lorsqu’il a visité [la ville russe de] Nizhny Novgorod », a déclaré Khachaturian, faisant apparemment allusion aux spéculations selon lesquelles Moscou encourage les groupes d’opposition à évincer Pashinian.
« Je suis convaincu que nos relations futures se développeront certainement. Il faut simplement aider les dirigeants du pays, je veux dire de l’Arménie, et, s’il y a des problèmes, les résoudre », a ajouté le chef d’État, essentiellement cérémoniel, qui a été élu par le parlement arménien contrôlé par le gouvernement au début de cette année.

 

_____________________

9.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

En visite à Saint Petersbourg, le président arménien Khatchatourian salue la (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

En visite à Saint Petersbourg, le président arménien Khatchatourian salue la réponse russe aux sanctions occidentales

En visite de travail à Saint Petersbourg, où il était l’un des rares dirigeants étrangers à assister au Forum économique international présidé par un Vladimir Poutine isolé sur la scène internationale pour cause de guerre en Ukraine, le président arménien Vahakn Khatchatourian n’a pas manqué de souligner la proximité entre Erevan et Moscou, nullement contrariée par ce contexte international tendu. Assistant en fin de semaine dernière à ce Forum boycotté par les Occidentaux, le président Khatchatourian était assis aux côtés des présidents des deux chambres de la Fédération de Russie lors de la principale séance plénière de cette rencontre annuelle dans un contexte économique plombé en Russie par les sanctions imposées par les pays occidentaux en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine. Le président arménien a salué à cette occasion l’efficacité avec laquelle l’économie russe a fait face à la crise ainsi provoquée, efficacité que ne devait pas manquer de souligner Poutine dans son allocution, temps fort du Forum. Poutine a une fois encore défendu son “opération militaire spéciale” en Ukraine et dénoncé les sanctions occidentales qu’elles ont suscitées comme une “blitzkrieg économique contre la Russie qui n’a jamais eu la moindre chance d’aboutir”. Il a réaffirmé que les sanctions sans précédent infligées à la Russie fragilisaient en premier lieu les économies occidentales. Rencontrant Poutine après la séance, Khatchaturian lui a dit qu’il était d’accord avec “les conclusions que vous avez établies” dans l’allocution. “C’est véritablement une nouvelle ère”, a-t-il déclaré au début de la rencontre. “On devrait probablement penser aux moyens de continuer dans les nouvelles conditions qui ouvrent de nouvelles opportunités”, a ajouté le président arménien en précisant : « Je suis sûr que l’économie de la Russie survivra grâce aux ressources et aux moyens dont elle dispose et au vu [de ce qui s’est passé] des deux derniers mois”. “Les attentes, les prévisions qui … avaient été formulées y compris par les spécialistes russes de la finance et de l’économie ont été démenties”, s’est félicité le président arménien, qui est lui-même un économiste. Le président arménien a indiqué que « la politique menée par les autorités russes a permis d’enrayer la chute du rouble, d’endiguer l’inflation et à l’économie nationale de poursuivre son “développement” ». “A cet égard, je suis très satisfait”, a ajouté le président arménien aux fonctions essentiellement protocolaires qui a été élu par le Parlement arménien une semaine après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. L’Arménie, qui a des liens économiques très étroits avec la Russie, était censée être elle aussi durement frappée par le train de sanctions imposées par les Etats-unis, l’Union européenne et d’autres puissances occidentales à la Russie. Mais elle a pu profiter de la capacité de résistance inattendue de l’économie russe, laissant espérer aux autorités d’Erevan une croissance moins faible que prévu cette année pour l’économie arménienne. Khatchaturian a aussi salué le rôle de Poutine dans le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre du Karabagh le 9 novembre 2020, en confirmant certaines informations selon lesquelles le président russe avait proposé un accord de trêve aux Azéris et aux Arméniens le 19 octobre, sans pouvoir obtenir l’aval des belligérants. “Je pense que le peuple arménien apprécie vos efforts pour régler le conflit du Haut-Karabagh”, a indiqué le président arménien en mettant l’accent sur l’“amitié historique” entre l’Arménie et la Russie. “Ce n’est pas moi, ce sont nos ancêtres qui ont décidé il y a 200 ans que nous devions vivre ensemble et conjuguer nos efforts pour nous développer”, a conclu le président arménien. De son côté, le président Poutine a réaffirmé lors de sa rencontre vendredi 17 juin avec son homologue arménien Khatchatourian en marge du Forum de Saint Petersbourg, que l’Arménie était un « allié stratégique » de la Russie, qui souhaitait une stabilité politique dans la République du Sud Caucase, en butte à une campagne de protestation orchestrée depuis six semaines par une opposition arménienne qui revendique des liens d’amitié plus étroits avec Moscou que le gouvernement en place à Erevan. « L’Arménie n’est pas seulement notre partenaire, c’est notre allié stratégique, et nous accordons une grande valeur à cela”, a ainsi déclaré Poutine dans sa rencontre avec le président Khatchatourian. “Nous comprenons ce qui se passe aujourd’hui dans et autour de l’Arménie…Nous entendons développer nos relations de partenariat. Nous aspirons à ce qu’il y ait une situation stable dans le pays qui permettra un développement graduel”, a ajouté le président russe. C’est sur la même tonalité que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait exprimé l’espoir le mois dernier que l’Arménie entre dans une “période de stabilité” lorsqu’il avait évoqué les manifestations quasi quotidiennes à Erevan réclamant la démission du premier ministre arménien Nikol Pachinian à l’appel de l’opposition arménienne, mobilisée depuis le 1er mai. Peskov avait indiqué que ce mouvement de protestation était une “affaire intérieure” de l’Arménie. Dans ses propos liminaires lors de cette première rencontre avec Poutine, Khatchatourian avait indiqué que la visite officielle de Pachinian en Russie en avril avait eu un “impact considérable” sur la situation politique en Arménie en dissipant “certaines spéculations”. Le président arménien faisait clairement allusion à certaines rumeurs, véhiculées par l’opposition arménienne, selon lesquelles des tensions seraient réapparues entre le gouvernement de Pachinian et la Russie. “Mais on a vu comment vous avez reçu [Pachinian] là bas et comment il s’est senti lorsqu’il a visité [la ville russe de] Nijny Novgorod”, a précisé Khatchatourian, dans le souci de dissiper certains soupçons selon lesquels Moscou encouragerait l’opposition arménienne dans son épreuve de force contre Pachinian. “Je suis sûr que nos relations sont amenées à se développer davantage. Il faudrait juste aider les autorités du pays, j’entends l’Arménie, et, s’il y a certains problèmes, supprimer ces problèmes”, a conclu le président arménien.

_____________________

10.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

La Géorgie augmente de 75 % les frais de transit pour les camions – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

La Géorgie augmente de 75 % les frais de transit pour les camions

Les autorités géorgiennes ont augmenté les frais de transit pour les camions de 75%, a rapporté l’agence de presse russe TASS, citant un décret publié sur le site web du Bulletin législatif de Géorgie.

Selon le décret, qui est entré en vigueur aujourd’hui, le gouvernement géorgien a augmenté les frais d’utilisation des routes pour le passage en transit des camions de 200 laris géorgiens à 350 laris (de 68 à 120 dollars).
Le décret gouvernemental exonère de cette redevance uniquement les véhicules qui transportent des marchandises d’un port maritime à la zone de contrôle douanier la plus proche sur une distance de 10 km et retour.
L’édition économique géorgienne en ligne bm.ge, se référant au ministère des finances, note que plus de 900 camions traversent la Géorgie chaque jour. En 2021, quelque 332 000 camions ont utilisé le corridor géorgien, ayant payé 66,4 millions de laris (environ 23 millions de dollars). Plus de 88 000 camions ont transporté des marchandises en Arménie, 68 367 en Azerbaïdjan et 41 425 en Turquie.
Avec ARKA

_____________________

11.Nouvelles d’Arménie Magazine

21 juin 2022

L’Armée arménienne dément les accusations azéries sur l’ouverture du feu à la (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

L’Armée arménienne dément les accusations azéries sur l’ouverture du feu à la frontière arméno-azérie

Le ministère arménien de la Défense a démenti les accusations azéries sur l’ouverture du feu à la frontière arméno-azérie.
« La déclaration du ministère azéri de la Défense selon laquelle, dans la nuit du 20 au 21 juin, les unités des forces armées arméniennes ont ouvert le feu avec des armes à feu de différents calibres sur les positions azéries situées dans la partie orientale de la frontière arméno-azérie n’a rien à voir avec la réalité. La situation à la frontière arméno-azérie est relativement stable et est sous le contrôle total des forces armées arméniennes » a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué. Bakou dans sa tentative de désinformation, évoque régulièrement ces tirs arméniens à la frontière. Source Armenpress.

Krikor Amirzayan

_____________________

12.Le Monde

17 juin 2022

par Anne-Françoise Hivert et Jean-Pierre Stroobants

OTAN : ANKARA VEUT DES MESURES « CLAIRES » D’HELSINKI ET STOCKHOLM

Malgré les réticences de la Turquie, le secrétaire général de l’Alliance atlantique espère célébrer, fin juin, l’adhésion de la Finlande et de la Suède.

Jens Stoltenberg qualifie l’événement d’« historique », mais on ignore désormais s’il aura vraiment lieu. L’OTAN, confrontée à la guerre en Ukraine, à la redéfinition de son « concept stratégique » et à des débats non résolus – sur son financement commun ou son rôle futur face à la Chine –, espérait célébrer, fin juin, à Madrid, l’adhésion de deux nouveaux membres, la Suède et la Finlande, que le conflit déclenché par la Russie a poussées à sortir de leur statut de neutralité.

Problème : « Un changement a eu lieu, et cela signifie qu’un processus que l’on pensait se dérouler sans heurts a rencontré des problèmes. Nous devons faire comme nous le faisons toujours, et trouver une solution, mais cela prend un peu plus de temps », a expliqué le secrétaire général de l’Alliance atlantique à des médias scandinaves, jeudi 16 juin, à l’issue d’une réunion des ministres de la défense à Bruxelles.

Quel est ce « changement » ? Les réticences que la Turquie manifeste toujours à l’égard de cet élargissement. Soulignant ses « préoccupations sécuritaires » et la nécessité que la Suède et la Finlande prennent des mesures « claires, concrètes et décisives dans la lutte contre le terrorisme », le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé, mercredi 15 juin, que sa position ne bougerait pas avant le sommet de Madrid s’il n’obtenait pas satisfaction. Or, un élargissement de l’Alliance suppose une décision à l’unanimité des trente membres. Une réunion entre des représentants des trois pays, à Ankara, le 25 mai, n’avait débouché sur aucune avancée.

« Préoccupations légitimes »

Le 8 juin, le journal turc Yeni Safak a détaillé la liste des exigences d’Ankara. Le pouvoir turc réclame notamment qu’Helsinki et Stockholm lui apportent leur « soutien » dans la lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les milices kurdes du YPG en Syrie, l’organisation Etat islamiste, le groupe d’extrême gauche Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C) et le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen. Autre demande : que les deux pays ferment les sites et les médias qui y sont liés et interdisent les manifestations de leurs partisans. La Turquie réclame également une modification des lois antiterroristes des deux pays, l’expulsion de personnes suspectées de terrorisme et la levée des restrictions sur les exportations d’armes.

Plus que la Finlande, c’est la Suède qui est visée : au moins 100 000 Kurdes, originaires de Turquie, de Syrie, d’Iran, d’Irak et du Liban y vivent. Huit députés d’origine kurde siègent au Parlement. Et, aux yeux du président Erdogan, Stockholm s’est longtemps montré trop conciliante à leur égard. Le royaume scandinave a toutefois été le deuxième pays – après la Turquie – à classer le PKK comme organisation terroriste, dès 1984.

Embarrassé, M. Stoltenberg a abondamment souligné, ces derniers jours, la nécessité de prendre en compte les « préoccupations légitimes » de la Turquie un pays qui, plus que d’autres dit-il, a été durement frappé par le terrorisme. Le secrétaire général rappelle aussi que l’Union européenne, l’OTAN mais aussi les deux pays candidats considèrent comme terroristes une partie des organisations visées par Ankara.

Le gouvernement suédois a multiplié les déclarations censées rassurer Ankara. « Nous prenons très au sérieux les objections de la Turquie, notamment en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme », a dit la première ministre sociale-démocrate, Magdalena Andersson, le 13 juin, alors qu’elle recevait M. Stoltenberg. « Nous possédons une législation contre le terrorisme beaucoup plus forte qu’auparavant. Il en va de même pour le financement du terrorisme. Le 1er juillet, la législation sera encore renforcée », a-t-elle insisté.

« Main dans la main »

Le 10 juin, la cheffe de la diplomatie suédoise, Ann Linde, a assuré que son pays « allait contribuer solidairement à la sécurité de tout l’OTAN, y compris de la Turquie ». Le 12 juin, le président finlandais, Sauli Niinistö, déclarait pour sa part : « Notre législation et nos positions sur le terrorisme en Turquie (…) sont alignées sur la moyenne des pays de l’OTAN. » Il arguait qu’Ankara veut, en fait, envoyer un signal « à tout l’OTAN, et peut-être même au-delà des pays de l’OTAN ». M. Niinistö refuse, comme le réclament certains dans son pays, de se désolidariser de la Suède. « Nous irons main dans la main », a-t-il dit.

« La coopération nordique en général, et la relation avec la Suède en particulier, est une sorte de valeur-clé de la politique étrangère finlandaise, et son point de départ », souligne Saari Sinikukka, chercheuse à l’Institut finlandais de politique étrangère à Helsinki. Pour l’OTAN, pas question d’évoquer des scénarios alternatifs à l’intégration simultanée des deux candidats. « Cela ne ferait probablement que saper le travail si je commence à spéculer sur des alternatives », commentait jeudi M. Stoltenberg.

Pour les deux pays, le temps presse désormais. Le 14 juin, la première ministre finlandaise, Sanna Marin, jugeait « très important » de trouver un accord avant Madrid, sous peine de voir la situation « se figer ». La diplomatie turque répond officiellement qu’elle attend des réponses écrites à ses demandes.

En fait, selon des informations obtenues par Le Monde, un mémorandum commun serait en voie de finalisation et ferait en sorte qu’Ankara, obtenant notamment la fin de restrictions sur les exportations d’armes, ne s’opposerait par à l’octroi, lors du sommet de Madrid, du statut de « pays invité » aux deux candidats, lesquels signeraient ensuite un traité d’adhésion à l’automne et deviendraient membres à part entière au début 2023.

Le tout supposant sans doute aussi une intervention des Etats-Unis puisque Washington, après avoir accusé la Turquie de saper la mission internationale contre l’organisation Etat islamique par son immixtion dans le conflit syrien, en 2019, a aussi pris, en décembre 2020, des sanctions contre Ankara pour son acquisition de systèmes aériens russe S-400. L’administration Trump avait interdit les exportations d’armes vers Ankara et suspendu la participation turque au programme du nouvel avion de guerre F-35.

A l’OTAN, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a prudemment esquivé, jeudi, tout propos sur ce dossier, se contentant de plaider, lui aussi, pour une intégration rapide des deux prétendants.

_____________________

13.AFP

16 juin 2022

TURQUIE : 16 JOURNALISTES ÉCROUÉS POUR « APPARTENANCE A UNE ORGANISATION TERRORISTE »

Seize journalistes turcs ont été écroués jeudi pour "appartenance à une organisation terroriste" à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, selon l'acte d'écrou consulté par l'AFP.

Travaillant pour des médias et sociétés de production proches du HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde), 20 journalistes avaient été interpellés le 8 juin pour "appartenance à la section presse" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

En garde à vue depuis, seize d'entre eux ont été écroués jeudi, dont Serdar Altan, co-président d'une association de journalistes, accusés d'"appartenance à une organisation terroriste", selon l'acte d'écrou et l'un des avocats des journalistes, Resul Temir, interrogé par l'AFP.

Les autres journalistes ont été relâchés sous contrôle judiciaire.

Selon des médias locaux, les journalistes ont été interrogés par le procureur sur le contenu de leurs articles.

"Cela laisse penser à une manoeuvre préélectorale pour couper l'herbe sous le pied de la classe politique kurde et les priver de moyen d'expression", à un an de la prochaine élection présidentielle et au moment où la Turquie dit préparer une offensive contre des combattants kurdes dans le nord de la Syrie, a réagi le représentant en Turquie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), Erol Onderoglu, interrogé par l'AFP.

"Nous vivons les jours les plus sombres de notre pays en matière de liberté de presse", a également réagi dans un communiqué le président de l'Association des journalistes de Turquie, Nazim Bilgin.

Bilgin a souligné que cette décision intervient au lendemain de l'adoption en commission de justice au Parlement turc d'un projet de loi qui prévoit des peines de prison contre tout journaliste ou citoyen reconnu coupable de "diffusion publique d'informations trompeuses", un texte qui pourrait être adopté prochainement et qu'il qualifie de "loi de censure".

Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par RSF.

Le HDP, troisième plus grand groupe au Parlement turc, est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine politique" du PKK.

Depuis 2016, plusieurs centaines de membres du HDP ont été arrêtés, dont son charismatique chef de file, Selahattin Demirtas, emprisonné en dépit de protestations européennes.

_____________________

14.Echos

21 juin 2022

par Timour Ozturk

TENSIONS ENTRE LA GRÈCE ET LA TURQUIE EN MER ÉGÉE

Depuis un mois, les relations entre les deux voisins sont à nouveau empoisonnées par la doctrine turque de la « Patrie bleue », la zone maritime revendiquée par Ankara.

L'apaisement n'aura pas duré. Après une courte période de rapprochement entre la Turquie et la Grèce au début de la guerre en Ukraine, le dialogue entre les deux pays est revenu au point mort. Recep Tayyip Erdoğan a réclamé le 9 juin à la Grèce le désarmement de certaines îles en mer Egée, invoquant des traités passés entre Ankara et Athènes. « Je ne plaisante pas […] la Grèce a violé le statut de ces îles et doit les désarmer. Sinon, un débat sur leur souveraineté commencera », prévenait le président turc, qui assistait à un exercice militaire près d'Izmir, sur la mer Egée. En réponse, le ministère grec des Affaires étrangères a dénoncé le « révisionnisme » d'Ankara et estimé que la doctrine turque de la « Patrie bleue » menaçait la paix dans la région.

Frontières maritimes

Ce concept, dont se réclame Recep Tayyip Erdoğan, a été élaboré par des amiraux nationalistes au milieu des années 2000. Aurélien Denizeau, spécialiste de la politique étrangère turque, définit cette « Patrie bleue » comme « une zone géographique et une doctrine géopolitique qui se recoupent. D'après ses théoriciens, c'est un secteur maritime sur lequel la Turquie doit faire valoir ses droits à avoir une zone économique exclusive (ZEE). »

Ankara, qui ne reconnaît pas la Convention de l'ONU sur le droit de la mer, a historiquement hérité d'un tracé défavorable des frontières maritimes en mer Egée. La carte de la « Patrie Bleue » vise à y remédier en empiétant sur les ZEE revendiquées par les Grecs et les Chypriotes. « L'ennemi principal des tenants de cette doctrine est le panhellénisme, c'est-à-dire la crainte que la Grèce et Chypre tentent d'unifier leurs stratégies en vue d'encercler la Turquie et de bloquer son accès à la Méditerranée », explique Aurélien Denizeau.

Le précédent pic de tensions avait eu lieu à l'été 2020, autour de l' île grecque de Kastellórizo, isolée à quelques kilomètres des côtes turques. Un emplacement stratégique dont Athènes et Ankara se disputent la souveraineté. Après une escalade qui avait fait craindre un incident militaire, les diplomates turcs et grecs s'étaient rassis à la table des négociations. Mais le 23 mai dernier, Recep Tayyip Erdoğan a annoncé rompre ces rencontres bilatérales.

Ressources gazières

Il y a une semaine, le 4e navire de la flotte de forage turque a été baptisé en l'honneur du sultan Abdülhamid, référence historique du président Erdoğan. « En mer Noire, la Turquie commence déjà à exploiter un gisement, mais c'est surtout le potentiel de la Méditerranée orientale qui l'intéresse », observe le chercheur Aurélien Denizeau.

Des ambitions que critique le député d'opposition Hisyar Özsoy, du Parti démocratique des peuples (HDP) : « En réalité, personne ne sait vraiment s'il est possible d'en tirer un quelconque rendement économique. » Le HDP juge le concept de « Patrie Bleue » « complètement absurde, insiste Hisyar Özsoy. Cette doctrine tend à militariser la Méditerranée orientale, elle s'appuie sur le nationalisme, le populisme . Le président Erdoğan l'utilise aujourd'hui pour polariser la société turque à des fins de politique interne. Si vous voulez mon avis, ces mers appartiennent d'abord aux poissons et aux pieuvres qui y vivent » .

_____________________

15.Facebook

19 juin 2022

Ambassade de France en Arménie 

Organisation Terre et Culture – Երկիր եւ Մշակոյթ Կազմակերպութիւն

L’Ambassadrice de France en Arménie Anne Louyot s'est rendue à Meghri

Pour son troisième jour de déplacement dans la région du Syunik, l’Ambassadrice de France en Arménie Anne Louyot s'est rendue à Meghri et s’est entretenue avec le maire M. Bagrat Zakarian. Les difficultés liées à l'isolement géographique et les projets de développement économique, notamment par le tourisme, ont été abordés.

L’Ambassadrice a également visité le Meghri Women's Resource Center NGO, qui soutient de nombreux projets de formation destinés à augmenter la participation des femmes au développement économique et aux institutions politiques, notamment avec l’aide de l’Union européenne. L’Ambassadrice s’est félicitée du dynamisme de l’association, qui joue un rôle de premier plan dans la structuration de la société civile à Meghri.

Le déplacement de l’Ambassadrice Anne Louyot dans la région du Syunik s’est conclu par une visite des magnifiques églises Saint Sargis, Saint Hovhannes et Saint Astvatsatsin. L'église Saint Hovhannes est restaurée notamment par l'ONG "Terre et Culture » (bureau central en France).