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Le Parlement européen condamne fermement la politique arménophobe de l’Azerbaïdjan 

  

Dans une résolution votée hier, une majorité écrasante de parlementaires européens ont dénoncé les violations graves et répétées par le régime d’Aliev du droit international et de la récente décision de la Cour Internationale de Justice

Le Parlement européen a adopté ce jeudi 10 mars une résolution « sur la destruction du patrimoine culturel au Haut-Karabakh » par 635 voix pour, 42 abstentions et 2 contre. Le texte voté, d’une rare force, « condamne fermement la politique de l’Azerbaïdjan consistant à effacer et à nier le patrimoine culturel arménien dans et autour du Haut-Karabakh, en violation du droit international et de la récente décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ) ».
La résolution reconnait de surcroît que « l’effacement du patrimoine culturel arménien s’inscrit dans le cadre plus large d’une politique étatique d’arménophobie systématique, de révisionnisme historique et de haine à l’égard des Arméniens promue par les autorités azerbaïdjanaises, notamment à travers une déshumanisation, une glorification de la violence et des revendications territoriales à l’égard de la République d’Arménie, qui menacent la paix et la sécurité dans le Caucase du Sud ».
Le texte adopté comprend de nombreux autres paragraphes exigeant sous une forme ou sous une autre le respect par l’Azerbaïdjan de ses engagements comme de l’identité sociale et culturelle arménienne des territoires occupés de l’Artsakh. 

« C’est la première fois à notre connaissance que le Parlement européen établit sans ambages la responsabilité accablante du régime d’Aliev dans la création et la perpétuation de l’état de guerre au Sud Caucase. C’est un texte qui fera date par sa haute probité, par la démarche de vérité et de courage politique dont il émane » a commenté François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh. « Cette résolution tranche singulièrement avec le relativisme moral habituellement déployé à propos de l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh qui est, en vérité, une agression contre les droits fondamentaux des nations et contre les valeurs européennes » a-t-il poursuivi.
Le Cercle d’Amitié souligne que la résolution adoptée sort du cadre restreint des habituelles condamnations politiques pour prendre des accents judiciaires et opérationnels : La résolution rappelle que « le révisionnisme historique et la dénaturation et destruction du patrimoine culturel ou religieux sont contraires à l’ordonnance de la CIJ du 7 décembre 2021 » et « suggère d’utiliser le Centre satellitaire de l’Union européenne (CSUE) pour fournir des images satellitaires afin d’aider à déterminer l’état extérieur du patrimoine menacé dans la région ».
« Dans le contexte actuel de la Présidence Française de l’Union européenne, notre pays se doit d’autant plus de montrer l’exemple en donnant suite à ces demandes du parlement européen que cela créera un précédent au regard des violations du même ordre qui se déroulent en Ukraine » a affirmé François Pupponi. Le président du Cercle d’Amitié France-Artsakh a martelé en conclusion « oui, nous devons engager des sanctions et des poursuites contre le régime Aliev et, oui, nous devons mettre nos capacités opérationnelles au service des démocraties arménienne et artsakhiote car on ne peut être crédible en luttant ailleurs contre des politiques de haine et d’agression auxquelles nous consentirions en Artsakh ».
Le Cercle d’Amitié se félicite que la résolution du Parlement européen invite enfin « l’Azerbaïdjan à abandonner ses objectifs maximalistes, son approche militariste et ses revendications territoriales à l’égard de l’Arménie et à s’engager de bonne foi dans les négociations menées sous les auspices du groupe de Minsk de l’OSCE sur le statut définitif du Haut-Karabakh ». Il appelle la France à cadrer la reprise des négociations en s’appuyant sur cette position exemplaire du Parlement européen.

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2- Parlement européen
10/03/2022

https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20220304IPR24806/violations-des-droits-humains-au-myanmar-au-mexique-et-dans-le-haut-karabakh 

Violations des droits humains au Myanmar, au Mexique et dans le Haut-Karabakh

  • L’armée du Myanmar doit mettre fin aux violations généralisées des droits humains 
  • Le gouvernement mexicain doit garantir la protection et le travail des journalistes indépendants  
  • L’Azerbaïdjan doit cesser de détruire l’héritage culturel arménien

 

Jeudi, le Parlement européen a adopté trois résolutions sur la situation des droits humains au Myanmar, au Mexique et dans le Haut-Karabakh.

(…)

Destruction de l’héritage culturel dans le Haut-Karabakh

Le Parlement condamne fermement la politique de l’Azerbaïdjan consistant à effacer et nier l’héritage culturel arménien dans le Haut-Karabakh et à proximité, en violation du droit international et de l'arrêt récent de la Cour internationale de justice ordonnant au pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher et punir tout acte de dégradation et de profanation.
Le texte souligne que l’effacement de l’héritage culturel arménien dans la région s’inscrit dans le cadre d’un projet plus large d’une politique étatique d’arménophobie systématique, de révisionnisme historique et de haine à l’égard des Arméniens promue par les autorités azerbaïdjanaises.
Il ajoute que l’héritage culturel revêt une dimension universelle en tant que témoignage de l’histoire indissociable de l’identité des peuples, que la communauté internationale doit protéger et préserver pour les futures générations.
Le dernier conflit armé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’est achevé par un accord de "cessez-le-feu total" entré en vigueur le 10 novembre 2020. 

Le texte a été adopté par 635 voix pour, 2 contre et 42 abstentions. Pour plus de détails, consultez la version complète du rapport en cliquant ici (10.03.2022). 

(En pièces jointes, le texte de la résolution adoptée et le discours du député européen François-Xavier Bellamy)

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3- Les Nouvelles d'Arménie
11/03/2022

https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90814 

L’Arménie pourrait demander aux médiateurs internationaux de l’aider à entamer des pourparlers de paix avec l’Azerbaïdjan
 

Dans un avenir proche, l’Arménie pourrait demander aux coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE d’engager des pourparlers de paix avec l’Azerbaïdjan, a déclaré aujourd’hui Vahan Hunanyan, porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères.

En réponse à la question de savoir si des mesures concrètes étaient prises en vue de la signature d’un traité de paix (l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont tous deux déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à le signer), M. Hunanyan a noté que la signature du traité de paix devrait être précédée d’un processus de négociation.
« Et puisque les déclarations mutuelles ne se sont pas encore transformées en un processus de négociation spécifique, puisque les deux pays n’ont pas une riche expérience des négociations directes, dans un avenir proche, l’Arménie se tournera probablement vers les médiateurs (coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE) pour leur demander d’entamer des pourparlers de paix », a-t-il déclaré.
L’autre jour, M. Hunanyan a déclaré que la conclusion d’un traité de paix avec l’Azerbaïdjan était l’une des priorités des autorités arméniennes.
Plus tôt, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a déclaré qu’un traité de paix devrait être signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui devrait être formulé à la suite de négociations. Il a noté que « ces négociations devraient avoir lieu, et l’Arménie y est prête. » 

EREVAN, 11 mars. /ARKA/. 

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4- Les Nouvelles d'Arménie
11/03/2022

https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90800 

Les ministre d’Arménie et d’Autriche des Affaires étrangères ont discuté lors du forum d’Antalya des questions de sécurité régionale
 

Dans le cadre du Forum diplomatique d’Antalya, ce vendredi 11 mars, le ministre des Affaires étrangères de la République d’Arménie, Ararat Mirzoyan, a rencontré le ministre autrichien des Affaires européennes et étrangères Alexander Schallenberg.
Un responsable du ministère des Affaires étrangères de la République d’Arménie a déclaré que les ministres Ararat Mirzoyan et Alexander Schallenberg ont analysé l’agenda de coopération entre l’Arménie et l’Autriche. 

Dans le cadre des questions liées à la sécurité régionale et à la stabilité, le chef de la diplomatie arménienne informé son homologue autrichien sur les actions provocatrices menées par les forces armées azéries au Haut-Karabagh, à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, évoquant les violations régulières du cessez-le-feu et les questions vitales de pression psychologique sur la population civile en Artsakh.
Ararat Mirzoyan et Alexander Schallenberg ont affirmé la nécessité d’un règlement global et local du conflit du Haut-Karabagh sous le mandat des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. Les interlocuteurs ont également échangé des vues sur le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie sans conditions préalables. Source Armenpress. 

Krikor Amirzayan 

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5- Les Nouvelles d'Arménie
11/03/2022

https://armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90796 

Erdogan et Aliev ont discuté de la situation en Ukraine et des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
 

Lors de la visite du président azéri en Turquie, le président turc Recep Tayyip Erdogan et Ilham Aliev ont discuté des questions liées aux événements en Ukraine, des relations arméno-azéries ainsi que des relations bilatérales entre Ankara et Bakou, l’axe pantouranien…
Au cours de la réunion, les parties ont échangé leurs vues sur les perspectives de normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. 

Aliev et Erdogan ont également évoqué la possibilité d’ouvrir le soi-disant « corridor de Zangezur » (une invention de la mégalomanie d’Aliev alors que l’Arménie n’a jamais évoqué ce passage au sud de l’Arménie) et les perspectives conditionnées par celui-ci, ainsi que la construction du chemin de fer Kars-Nakhitchevan.
Au cours de la réunion, il a également été fait référence aux contacts entre l’Arménie et la Turquie. 

Les deux leaders du pantouranisme ont abordé la question de la construction du gazoduc Igdir-Nakhitchevan et les investissements à cette fin sont prévus dans le budget de l’État de l’Azerbaïdjan. Le développement des relations commerciales turco-azéries furent également au cœur de ces discussions, ainsi que la coopération dans les domaines de la formation et de l’éducation militaires, militaro-techniques. Aliev et Erdogan ont par ailleurs procédé à un échange de vues sur les événements qui se déroulent en Ukraine. Aliev a invité Erdogan en Azerbaïdjan. Source Radiolur. 

Krikor Amirzayan 

 
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6- Les Nouvelles d'Arménie
11/03/2022

https://armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90793 

Les États-Unis fourniront environ 47 millions de dollars d’aide à l’Arménie et à l’Artsakh en 2022
 

Les États-Unis fourniront environ 47 millions de dollars d’aide à l’Arménie et à l’Artsakh, selon un communiqué publié par l’Armenian National Committee of America (ANCA).
Le communiqué indique que la Chambre des représentants des États-Unis et le Sénat dans le cadre de l’exercice 2022, a accepté de fournir 45 millions de dollars d’aide à l’Arménie et 2 millions de dollars à l’Artsakh pour le déminage.
La mesure d’allocation globale appelle également à un rapport évaluant la possibilité de nouvelles attaques par le pays du Caucase du Sud contre l’Artsakh. Les Etats-Unis suivront également l’utilisation de ces fonds. 

 

Krikor Amirzayan 

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7- Le Courrier d'Erevan
11/03/2022

https://www.courrier.am/fr/region/declaration-de-lassemblee-nationale-artsakhiote-faisant-appel-la-copresidence-du-groupe-de 

Déclaration de l’Assemblée nationale artsakhiote faisant appel à la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE et à l’ONU
 

La tension dans les communes frontalières d’Artsakh s’est brutalement accrue au cours des derniers jours, l’Azerbaïdjan soumettant à des tirs intenses en particulier les villages de Khramort, Nakhitchevanik et Paroukh de la région d’Askeran ainsi les villages de Khnouchinak, Karmir Chouka et Taghavard de la région de Martouni. 

Ces actes de provocation orchestrées par le haut commandement militaire et les autorités politiques d’Azerbaïdjan visent à maintenir la population d’Artsakh dans un climat permanent de terreur et de panique, à discréditer la mission et à ternir l’image des forces russes de maintien de la paix. 

L’Assemblée nationale de la République d’Artsakh condamne avec la plus grande fermeté les actes d’agression et de terreur de l’Azerbaïdjan à l’encontre de l’Artsakh, telles la prise pour cible par les forces azerbaïdjanaises des villes et villages d’Artsakh, l’intimidation psychologique et médiatique exercée et l’entrave faite aux travaux de réparation de l’unique gazoduc alimentant la population d’Artsakh en énergie. 

Ainsi, Bakou poursuit-il sa politique de haine anti-arménienne et de fragilisation de la paix et de la stabilité régionales déjà précaires, prouvant ainsi que l’Azerbaïdjan n’est pas prêt à l’instauration d’une paix durable régionale. 

L’Assemblée nationale d’Artsakh exhorte la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE, l’Organisation des Nations Unies et ses instances compétentes à condamner l’attitude de l’Azerbaïdjan et à déployer les efforts nécessaires pour mettre un terme à ses actes d’agression criminels répétés. 

La situation actuelle vient renforcer notre conviction que la reconnaissance de l’Etat d’Artsakh reste l’unique garantie de la sécurité de son peuple. 

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8- Les Nouvelles d'Arménie
11/03/2022

https://armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90799 

Les forces armées azéries continuent de tirer en direction des villages arméniens de Khramort, Parukh-Khnapat en Artsakh
 

L’Azerbaïdjan continue de violer le cessez-le-feu en direction des villages arméniens de Khramort, Parukh et Khnapat de la région d’Askeran (Artsakh), en utilisant des lance-grenades et des armes à feu de gros calibre. Information du ministère de l’Intérieur de la République de l’Artsakh qui a publié une déclaration à ce sujet.
« Il est évident que les prochaines tentatives de cibler la population civile avec des lance-grenades visent principalement à semer la panique dans la société. Le ministère de l’Intérieur de l’Artsakh suit l’évolution de la situation et fournira régulièrement des informations sur la situation » indique le communiqué de Stepanakert. Dans le même temps, le ministère de l’Intérieur de l’’Artsakh exhorte tous les médias à ne suivre que les informations officielles. Source Armenpress. 

 

Krikor Amirzayan 

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9- Les Nouvelles d'Arménie 

10/03/2022
https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90739 

L’armée azerbaidjanaise tire au mortier sur des villages
 

Les autorités du Haut-Karabakh ont accusé l’Azerbaïdjan de bombarder plusieurs villages locaux dans le but de forcer leurs habitants d’origine arménienne à fuir leurs maisons. 

Le bureau du procureur de Stepanakert a déclaré mercredi 9 mars au soir que l’armée azerbaïdjanaise utilisait « activement » des mortiers et des armes automatiques pour viser les communautés rurales, principalement situées dans l’est du Karabakh, ainsi que les routes locales. Les tirs ont obligé les agriculteurs locaux à suspendre « tous les types de travaux agricoles », a-t-il ajouté dans un communiqué. 

Aucune victime n’a été signalée. 

L’armée de défense du Karabakh a déclaré plus tôt dans la journée que les forces azerbaïdjanaises ont tiré des mortiers en direction du village de Khramort pour la deuxième nuit consécutive mardi. Personne n’a été blessé à la suite de ces tirs, a-t-elle précisé. 

Dans un autre communiqué publié par la suite, l’armée de défense a déclaré que les forces azerbaïdjanaises ont également ouvert le feu au mortier sur un autre village de l’est du Karabakh, Khnushinak. 

Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a déclaré que ses troupes n’ont visé aucune zone civile ou infrastructure au Karabakh. Elles ont seulement riposté aux forces arméniennes du Karabakh qui, selon elles, ont violé le cessez-le-feu mardi et mercredi matin. 

Situé à environ 30 kilomètres à l’est de Stepanakert, Khramort borde le district d’Aghdam rendu à l’Azerbaïdjan après la guerre de 2020. Il abrite plus de 100 familles.
Les tensions autour du village ont augmenté à la mi-février lorsque des troupes azerbaïdjanaises auraient blessé un soldat arménien du Karabakh et tiré sur des agriculteurs locaux qui cultivaient leurs terres. Un tracteur utilisé par ces derniers a été touché par les tirs avant que les forces russes de maintien de la paix n’interviennent pour secourir les agriculteurs. 

Bakou a affirmé que ces dernières ont fortifié les positions militaires arméniennes dans la région sous le couvert de travaux agricoles. Les responsables du Karabakh ont rejeté cette affirmation. 

Plus tard en février, les troupes azerbaïdjanaises ont diffusé via des haut-parleurs installés sur leurs positions un message en arménien demandant aux habitants de Khramort de cesser de travailler dans leurs vergers et de quitter « le territoire de l’Azerbaïdjan ». « Sinon, la force sera utilisée contre vous », avertissait le message. 

Les émissions menaçantes ont pris fin quelques jours plus tard, après des négociations menées par les casques bleus russes et la partie azerbaïdjanaise. 

Les Russes ont dû intervenir à nouveau le week-end dernier pour mettre fin à des échanges de tirs automatiques entre les forces azerbaïdjanaises et les forces arméniennes du Karabakh déployées à l’extérieur de Khramort.
L’armée de défense du Karabakh a signalé les premiers tirs de mortier azerbaïdjanais lundi soir. Les habitants de Khramort interrogés par le service arménien de RFE/RL ont parlé de plusieurs explosions près de leurs maisons. 

« Je travaillais dans notre jardin avec mes enfants », a déclaré Hasmik Andrian, une habitante. « L’explosion était très forte. Ils ont dit que c’était un mortier. Nous avons eu très peur. » 

« Chaque fois que nous allons nous coucher, nous avons peur qu’ils attaquent, qu’ils frappent le village pendant la nuit », a-t-elle ajouté. « Chaque fois que nous nous réveillons le matin, nous remercions Dieu d’avoir dormi en sécurité et du fait que rien n’est arrivé, que mes enfants sont avec moi. » 

Comme beaucoup d’autres habitants de Khramort, Andrian souhaite une présence militaire russe permanente dans ou autour du village. « S’il y a des postes russes ici, nous dormirons normalement », dit-elle. 

Le médiateur des droits de l’homme du Karabakh, Gegham Stepanian, a déclaré mardi que le bombardement de Khramort s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés par Bakou pour intimider les Arméniens du Karabakh et les contraindre à quitter le territoire contesté. 

Ces derniers mois, des unités de l’armée azerbaïdjanaise ont également été accusées d’ouvrir régulièrement des tirs d’armes légères sur d’autres villages du Karabakh. Dans l’un d’eux, Karmir Shuka, une maison privée a été endommagée par des tirs début février. 

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200

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10- Les Nouvelles d'Arménie 

10/03/2022
https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90753 

L’Assemblée nationale de l'Artsakh convoque une session en urgence
 

L’Assemblée nationale de l’Artsakh va convoquer une session d’urgence concernant la situation à la frontière. 

Le service de presse du Parlement a déclaré que le Président de l’Assemblée nationale, Artur Tovmasyan, a signé la décision de convoquer la session d’urgence à l’initiative des membres du Parlement. La session sera convoquée le 10 mars à 19h00. 

De retour de Paris, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré lors de la réunion du Cabinet du 10 mars que la situation autour de l’Artsakh est devenue tendue au cours de la période récente, ce qui est également souligné par la perturbation du pipeline fournissant du gaz naturel à l’Artsakh. 

Le Premier ministre a déclaré qu’il s’abstiendrait de faire des évaluations en ce moment, car ils travaillent actuellement avec les autorités de l’Artsakh et les partenaires internationaux dans le but de stabiliser et de résoudre la situation. 

« Ne donnons pas d’évaluations maintenant, notons simplement que cette situation existe et essayons de nous concentrer sur la résolution des problèmes », a déclaré Pachinian. 

De fait, un civil de l’Artsakh a été blessé lors de la dernière violation du cessez-le-feu par l’Azerbaïdjan, a déclaré le ministère de l’Intérieur de l’Artsakh dans un communiqué. 

La victime est Suren Baghdasaryan, 51 ans, résident du village de Khramort. Il a été blessé au dos par des éclats d’obus alors qu’il effectuait des travaux agricoles dans la cour de sa maison lorsque les forces azerbaïdjanaises ont tiré des obus de mortier. L’obus de mortier azéri a explosé dans la cour de la maison, a déclaré le département de police du ministère de l’Intérieur de l’Artsakh. 

La défenseuse des droits de l’homme arménienne Kristinne Grigoryan qualifie les dernières fusillades intensives en direction du village de Khramort, dans la région d’Askeran, et des villages de Karmir Shuka et de Khnushinak, dans la région de Martuni, de « politique criminelle permanente des dirigeants militaro-politiques azerbaïdjanais ». 

Elle a publié une déclaration sur les médias sociaux qui dit : 

« Je suis en contact permanent avec le médiateur des droits de l’homme et le procureur général de l’Artsakh. Hier, des tirs intensifs ont eu lieu en direction du village de Khramort dans la région d’Askeran et des villages de Karmir Shuka et Khnushinak dans la région de Martuni. Pendant la journée, les tirs en direction de Khramort ont été accompagnés d’actes criminels consistant à exercer une pression psychologique sur la population civile, en donnant des « avertissements » en arménien par haut-parleur pour que la population quitte le village. 

Ces actes criminels contre la population civile se sont intensifiés pendant la nuit en direction du village de Khramort, où les forces armées azerbaïdjanaises ont fait usage de mortiers. Un civil a été blessé. L’adversaire a également accumulé de manière démonstrative des équipements lourds (chars) en direction du village. Pour des raisons de sécurité de la population civile, les femmes et les enfants ont été évacués pendant la nuit vers un endroit plus sûr, cependant, selon les informations fournies par mes collègues, ils sont revenus au village dans la matinée. 

Il s’agit là de la politique criminelle actuelle des dirigeants militaro-politiques azerbaïdjanais, qui vise à porter atteinte à la vie et à la sécurité des personnes vivant sur leur terre natale, à les terroriser et à leur causer une crise permanente. Il est évident que le but ultime de ces actes est d’éloigner les communautés arméniennes de l’Artsakh de leur population arménienne d’origine, ce qui est une manifestation de la politique actuelle d’arménophobie et de haine ethnique. 

D’autre part, le comportement irresponsable de l’État azerbaïdjanais vise à porter atteinte à la réputation de la mission russe de maintien de la paix et à saper les énormes efforts déployés pour assurer la vie paisible de la population civile. 

Aujourd’hui, j’enverrai les informations sur ces incidents aux organisations internationales et aux ambassades concernées". 

Depuis le 8 mars, la République d’Artsakh est privée d’approvisionnement en gaz car le principal gazoduc qui achemine le gaz de l’Arménie vers l’Artsakh a été endommagé, a déclaré le Bureau du Conseil de sécurité de l’Artsakh. 

La section endommagée du gazoduc est sous le contrôle des forces armées azerbaïdjanaises. 

Le Bureau a informé que des négociations sont en cours avec la partie azerbaïdjanaise pour effectuer les travaux de réparation du gazoduc. Des représentants des forces russes de maintien de la paix et du Bureau du Conseil de sécurité de l’Artsakh participent à ces négociations. 

« Les négociations se poursuivent en ce moment. Le public sera en outre informé de leur déroulement », a déclaré le Bureau. 

Avec Armen Press 

 

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11- Les Nouvelles d'Arménie 

09/03/2022
https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90728 

Bakou s’en prend verbalement aux forces d’interposition russes
 

L’Azerbaidjan fait monter la pression contre la Russie. Dans un long article publié le 8 mars sur le site pro-Aliev, Trend, Bakou explique que « la mission de maintien de la paix de la Russie dans la partie de la région azerbaïdjanaise du Karabakh peuplée d’Arméniens est l’occasion que la partie russe aurait dû saisir pour renforcer sa position dans la région et se montrer comme un véritable ami et allié de l’Azerbaïdjan. » 

Mais, s’emporte Trend, « l’activité, plus précisément l’inactivité des forces de maintien de la paix est devenue un facteur plutôt irritant dans l’attitude de la société azerbaïdjanaise envers la Russie. Un an et demi s’est écoulé depuis la deuxième guerre du Karabagh, et des bandes armées arméniennes continuent à errer dans la zone de responsabilité des casques bleus, des « élections » et des « exercices » sont organisés, et ces bandes continuent à tirer sur les Azerbaïdjanais, et tout cela se passe dans le silence et peut-être même dans la dissimulation par les casques bleus. 

Le ministère russe de la Défense a commis plus d’une fois des provocations, notamment en déformant étrangement les cartes du « maintien de la paix », en ne mentionnant pas les actions criminelles des séparatistes arméniens dans les bulletins quotidiens et en colportant des faits tirés de sources arméniennes. Le 7 mars, le ministère russe de la Défense a commis une nouvelle provocation, à laquelle Bakou a répondu durement. 

Combien de temps cela peut-il durer ? La partie azerbaïdjanaise a beaucoup de patience, mais elle n’est pas infinie. 

Le 7 mars, le ministère russe de la Défense, faisant rapport sur l’aide humanitaire fournie à l’Ukraine (ce qui semble étrange en soi), a mentionné, entre autres, 14 tonnes de fournitures provenant du « Nagorno-Karabakh ». Le ministère de la défense du pays, qui a signé la déclaration sur la coopération entre alliés exprimant un soutien apparent à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, a de nouveau mis en circulation ce toponyme « Nagorno-Karabakh » qui n’existe plus sur le territoire de l’Azerbaïdjan souverain. 

Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a réagi très durement, appelant ses collègues russes « à cesser la pratique consistant à désigner les territoires souverains de l’Azerbaïdjan par les noms d’unités administratives-territoriales, qui n’existent pas en Azerbaïdjan. » 

Dans cette diatribe anti-russe, l’auteur anonyme s’en prend au responsable du maintien de la paix, Volkov. Et maintenant, à quand les menaces ? 

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12- Elysée 

09/03/2022 

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/03/09/visite-du-premier-ministre-de-la-republique-darmenie-nikol-pachinian-a-paris
 

Visite du Premier ministre de la République d'Arménie, Nikol Pachinian, à Paris. 

 

Le Président de la République a reçu ce mercredi 9 mars, au Palais de l’Élysée, le Premier ministre de la République d’Arménie, Nikol PACHINIAN, à l’occasion du 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et l’Arménie. 

À l’issue de leur entretien, ils se sont rendus au Centre de conférences ministériel pour conclure l’événement « Ambitions France – Arménie », réunissant des représentants des collectivités locales, des entreprises, des ONG et des associations de la société civile franco-arménienne dont l’engagement contribue à nourrir la relation économique, culturelle, scientifique entre nos deux pays. Inscrite dans le cadre de la Feuille de route économique franco-arménienne signée le 9 décembre dernier par les deux gouvernements, cette rencontre a également été l'ocasion pour le Président Emmanuel Macron d'annoncer la création d'un fonds de concours dédié à l'Arménie.

(Voir les vidéos des discours en ligne)

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13- France Diplomatie 

09/03/2022
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/armenie/evenements/article/reunion-ambitions-france-armenie-09-03-2022 

Réunion Ambitions France-Arménie (09.03.2022)
 

L’Arménie et la France célèbrent le 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les pays. Le 9 mars 2022, un événement de haut niveau est organisé à cette occasion afin de traduire en actions structurantes les objectifs définis dans la Feuille de route économique franco-arménienne signée le 9 décembre 2021 par les deux gouvernements. A travers cet engagement, la France et l’Arménie se sont donné un cap, qu’elles entendent traduire rapidement en actions. 

La conférence sera inaugurée dès 14h par des allocutions de Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie et ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des petites et moyennes entreprises, et d’Ararat Mirzoian, ministre arménien des affaires étrangères. 

L’évènement rassemblera, sous le haut patronage du président de la République française et de sa présence effective ainsi que de celle du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, au moment de la clôture, des représentants des collectivités locales, des entreprises, des ONG et des associations de la société civile franco-arménienne, autant d’acteurs dont l’engagement contribue à nourrir la relation économique, culturelle, scientifique. 

Entre 14h15 et 17h, ces acteurs pourront présenter leurs projets de coopération ou d’investissement en cours ou à venir et les soumettront à l’intérêt de possibles apporteurs de financements, à la faveur de 4 débats simultanés, auxquels s’associeront des représentants du gouvernement de la République d’Arménie. 

(…) 

La conférence sera clôturée vers 17h, après une restitution des travaux par Jean-Baptiste Lemoyne, par des allocutions de Nikol Pachinian, Premier ministre du gouvernement de la République d’Arménie, puis d’Emmanuel Macron, président de la République française. 

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14- France 24 

09/03/2022 

https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220309-macron-affirme-un-soutien-ind%C3%A9fectible-%C3%A0-l-arm%C3%A9nie-sur-fond-de-guerre-en-ukraine 

 

Macron affirme un "soutien indéfectible" à l'Arménie sur fond de guerre en Ukraine 

 

Emmanuel Macron a affirmé mercredi le "soutien indéfectible" de la France à l'Arménie alors que "la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine déstabilise l'environnement" régional de ce pays encore fragilisé par le conflit avec l'Azerbaïdjan fin 2020. 

 

"La guerre qui est revenue en Europe ne doit pas nous faire oublier les autres guerres et les autres lieux de déstabilisation" dans l'est du continent, a déclaré le président français en clôturant une réunion "Ambitions France Arménie" avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian à Paris. 

"Il y a des plans résolus de changer les équilibres profonds dans l'est de l'Europe et au Caucase. Il nous faut les contrecarrer", a-t-il ajouté en soulignant que "l'élargissement de l'UE ne peut pas être regardé au cas par cas", alors que Bruxelles a lancé lundi la procédure pour l'examen des demandes d'adhésion de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie. "La question de l'Ukraine ne peut être séparée de celles de tous les partenaires" de la région et des Balkans, a précisé Emmanuel Macron. 

La France, qui a servi de médiatrice avec l'Allemagne, va continuer à travailler "pour la libération des prisonniers arméniens", sur "la délimitation de la frontière" et sur la question du Nagorny-Karabakh, a-t-il précisé. L'Arménie a été contrainte de céder plusieurs régions azerbaïdjanaises qu'elle contrôlait autour de cette région séparatiste. 

Nikol Pachinian a de son côté affirmé qu'un an après la guerre, son pays avait "un besoin vital d'attirer de nouveaux investissements" pour renforcer son économie. Quelque 200 projets de coopération franco-arméniens ont été répertoriés à la réunion, notamment dans la santé, les technologies, la culture ou l'éducation. 

La situation de l'Arménie, très majoritairement chrétienne, s'est invitée dans la campagne présidentielle en France : Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!) se sont rendus à Erevan, tous deux pour afficher leur soutien aux chrétiens d'Orient. 

La communauté d'origine arménienne a un poids électoral notable en France puisqu'elle compte environ 600.000 membres, dont 400.000 nés dans l'Hexagone, selon les associations arméniennes. 

AFP 

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15- La Croix
10/03/2022
https://www.la-croix.com/Monde/Guerre-Ukraine-Turquie-ligne-crete-2022-03-10-1201204228 

Guerre en Ukraine : la Turquie sur une ligne de crête
 

Bien que membre de l’Otan, la Turquie s’est rapprochée de la Russie ces dernières années. La guerre en Ukraine place le pays dans une position délicate. 

 

Céline Pierre-Magnani, correspondante à Istanbul (Turquie) 

À Istanbul comme ailleurs, l’effroi se mêle à la sidération depuis une semaine, alors que les forces russes gagnent du terrain en Ukraine. Les yeux se sont rapidement tournés vers Ankara, car dans cette guerre, la Turquie avance sur une ligne de crête.

Lundi 28 février, le président turc Recep Tayyip Erdogan a répété qu’il considérait « inacceptable » l’attaque de la Russie. Membre de l’Otan, la Turquie s’est alignée sur les positions de l’Alliance atlantique. Elle est également proche de Kiev à qui elle vend des drones de combat, les Bayraktar TB2, au grand dam de Moscou.
 

« Le pays tiers qui va subir le plus les conséquences de la guerre » 

Mais si elle a condamné l’invasion russe, elle s’est abstenue lors du vote du 25 février pour suspendre la Russie du Conseil de l’Europe. « Nous ne voulons pas couper le dialogue », avait alors justifié le ministre des affaires étrangères, Mevlüt Çavusoğlu. 

L’interdiction de passage de trois navires de guerre russes dans le Bosphore, qu’il avait annoncée mardi 1er mars, constitue moins une réponse aux demandes ukrainiennes qu’une application stricte de la convention de Montreux qui régit les détroits turcs depuis 1936. 

« La Turquie est le pays tiers qui va subir le plus les conséquences de cette guerre », estime pour La Croix Cihat Yaycı, ancien chef d’état-major de la marine. Conscient des lourdes retombées potentielles pour son pays, le président turc multiplie les tentatives de médiation entre les deux belligérants. Lundi 7 mars, il aurait proposé à Vladimir Poutine, au cours d’un entretien téléphonique, « d’ouvrir ensemble la voie de la paix »

La Turquie accueillera par ailleurs le Forum diplomatique d’Antalya, dans le sud du pays, du 11 au 13 mars, auquel sont attendus les ministres des affaires étrangères russe et ukrainien. Ankara veut y voir une nouvelle occasion de dialogue. 

 

44 % des importations de gaz russe 

Les tensions avec ses alliés occidentaux, et les États-Unis en particulier, ont incité la Turquie à réaxer sa politique étrangère vers l’Est ces dernières années. Ankara s’est ainsi rapprochée de Moscou. L’achat de missiles russes de défense antiaérienne, les S-400, en 2017, figure parmi les sujets les plus emblématiques du bras de fer qui caractérise sa position au sein de l’Otan. 

Dans le domaine énergétique, la Turquie dépend à hauteur de 44 % des importations de gaz russe. C’est également à la Russie qu’elle a confié la construction de sa première centrale nucléaire à Mersin, dans le sud du pays. 

La Turquie est très dépendante de son voisin du nord d’un point de vue économique. Deuxième plus grand partenaire commercial après l’Union européenne, la Russie lui vend du blé, de l’huile de tournesol et lui achète des légumes. 

 

La manne touristique en danger 

Enfin, le secteur du tourisme se structure en partie autour de la demande russe et ukrainienne. En 2021, le passeport russe figurait en tête des nationalités les plus représentées parmi les touristes étrangers (19 %) dans le pays : une manne financière dont la Turquie risque d’être privée alors même qu’elle traverse une grave crise économique. 

« La Turquie pourrait être amenée à prendre des précautions et des décisions beaucoup plus dures en fonction de la direction que prendra le conflit dans les prochains jours, prévient Arda Mevlütoğlu, spécialiste des questions de défense. Cela aura ensuite des conséquences sur la position qu’elle prendra dans le nouveau contexte géopolitique d’après-guerre. » 

 

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16- Les Nouvelles d'Arménie 

09/03/2022 

https://armenews.com/spip.php?page=article&id_article=90716
 

Conflit Ukraine-Russie : Des milliers de jeunes Russes affluent en Arménie
 

Des milliers de Russes, dont beaucoup sont des professionnels de la technologie, ont émigré en Arménie depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine et le durcissement des sanctions occidentales contre Moscou. L’afflux sans précédent est particulièrement visible dans le centre d’Erevan où l’on peut désormais voir principalement de jeunes Russes non seulement marcher dans les rues et dîner dans des restaurants, mais aussi faire la queue dans les banques locales ou devant les distributeurs automatiques de billets. Pratiquement tous les migrants interrogés au hasard par le service arménien de RFE/RL étaient des spécialistes des technologies de l’information ou des finances. La plupart d’entre eux ont donné des raisons économiques à leur décision de quitter la Russie. Certains ont déclaré avoir décidé de partir pour protester contre l’assaut militaire russe ordonné par le président Vladimir Poutine. « Je suis venu ici pour éviter des problèmes avec le travail et pour m’assurer d’être dans un état d’esprit calme », a déclaré Ilya Kornienko, un Ukrainien de souche de Moscou arrivé à Erevan lundi matin. « Bien sûr, je suis contrarié », a-t-il déclaré lorsqu’on l’a interrogé sur le conflit en Ukraine. « C’est triste. J’ai des parents des deux côtés ». Kornienko, qui séjourne actuellement dans un hôtel local, sera rejoint par sa petite amie plus tard ce mois-ci. Il cherche déjà un appartement. 

Andranik Harutiunyan, un agent immobilier, a estimé que les loyers des appartements à Erevan ont augmenté de 20 à 30 % au cours de la semaine dernière. « La demande [de logements] est très forte », a-t-il déclaré. Alors que 33 pays, dont les 27 États membres de l’Union européenne, ont fermé leur espace aérien aux transporteurs russes à la fin du mois dernier, l’Arménie est devenue l’une des rares destinations encore accessibles aux Russes désireux de voyager à l’étranger. L’État du Caucase du Sud est le principal allié régional de la Russie et la majorité de ses citoyens parlent russe. Rien que lundi, il y avait plus de deux douzaines de vols commerciaux vers Erevan depuis Moscou et d’autres villes russes. « Mon choix s’est porté entre l’Arménie et la Géorgie, car c’étaient les destinations les plus faciles à atteindre car certains aéroports avaient déjà été fermés », a expliqué Alexei, un autre Moscovite. « Logistiquement, le moyen le plus simple pour moi était de me rendre à Erevan. » Dmitry Kuzmin, un habitant de Rostov-on-Don, une ville du sud de la Russie proche de la frontière ukrainienne, est arrivé en Arménie avec sa femme et ses enfants. « L’une des raisons de venir ici est cette situation troublée », a-t-il déclaré. « Mais nous voulions depuis longtemps visiter Erevan. » 

Les sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne comprennent des mesures visant à restreindre l’accès de la Russie à la haute technologie et à compliquer les transactions financières des entreprises russes à l’étranger. « J’ai entendu dire que de nombreuses entreprises déménageraient à l’étranger dans un avenir proche, car faire des affaires en Russie dans des domaines liés à l’importation, à l’exportation, aux finances n’est plus possible », a déclaré un autre Russe arrivant, qui a choisi de ne pas divulguer son identité. Le ministre arménien de l’Economie, Vahan Kerobyan, a affirmé le 1er mars que les entreprises technologiques russes déplaçaient déjà leurs opérations en Arménie pour échapper aux sanctions occidentales. Mais il n’a pas divulgué leurs noms ni donné d’autres détails. Le gouvernement arménien semble saluer l’arrivée d’ingénieurs en informatique et d’autres travailleurs qualifiés de Russie. Le ministère de l’Economie a mis en place la semaine dernière un groupe de travail chargé de les aider à s’installer dans le pays. Le gouvernement n’a pas encore déterminé le nombre total de Russes qui sont entrés en Arménie depuis que Moscou a lancé son « opération militaire spéciale » en Ukraine le 24 février. « Nous pourrons parler de chiffres dans environ une semaine lorsque les choses se calmeront, mais à partir de maintenant, nous pouvons dire que certains professionnels de Russie ont déjà obtenu des emplois en Arménie », a déclaré Hayk Chobanyan, directeur exécutif de l’Union arménienne des Entreprises technologiques avancées. L’Arménie possède une industrie informatique dynamique qui s’est développée rapidement pendant près de deux décennies. Selon les estimations d’experts, il y avait au moins 2 000 postes vacants dans le secteur avant la pandémie de coronavirus. Tous les ressortissants russes qui arrivent ne prévoient pas de rester en Arménie. Comme l’a dit l’un d’eux : « Je vais probablement rester ici quelques mois. Après cela, je trouverai un emploi en Europe."