1 Nouvel Hay Magazine

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Moscou confirme l’importance d’une mission urgente de l’UNESCO dans les zones occupées de l’Artsakh

Maria Zakharova la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a affirmé lors d’une conférence de presse le 1er avril à Moscou que la Russie réitère l’importance de la mission de l’UNESCO en Artsakh afin de contrôler -dans les zones occupées par les Azéris- la situation des constructions et ouvrages du patrimoine religieux et culturel arménien. Une réaction qui fait suite à la partie arménienne au sujet des dégradations réalisées par les Azéris dans les zones arméniennes occupées de l’Artsakh, ainsi que plusieurs rapports dont celui de la chaîne de télévision britannique BBC.
« Notre approche de principe n’a pas changé nous insistons sur l’importance de la mission urgente de l’UNESCO dans la région. Pour chaque fait concret nous établissons également des liens avec les parties » dit Maria Zakharova.
Krikor Amirzayan

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2- Les Nouvelles d’Arménie

03/04/2021

https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=77696

Patrimoine arménien en péril : Madrassa
Madrassa [Մատրասա], l’un des plus célèbres villages arméniens du nord-ouest de l’Azerbaïdjan était situé à 7 km au sud-ouest de la ville de Chamakhi, capitale de la région. Le village était l’une des 48 localités du diocèse arménien historique de Chamakh (ou Chirvan), qui comptait 39 églises et deux monastères avant 1918. Avec l’indépendance de l’Azerbaïdjan, le siège du diocèse est transféré à Bakou élevé au rang de capitale.

L’existence du village de Madrassa est attestée dès 1403. Après le traité de Turkmentchaï, de 1828, nombre d’Arméniens quittent la Perse pour s’installer dans l’Empire russe. Un groupe d’entre eux originaires de la région d’Ispahan s’installe à Madrassa. Une grande église dédiée à la Mère de Dieu y est édifiée en 1860. Un manuscrit (Evangile) copié en 1605 dans la région du Moks (Vaspourakan) y était conservé. Sa population parlait alors un dialecte persan et l’Arménien. La viticulture constituait l’activité traditionnelle des villageois.

Avant l’expulsion massive des Arméniens d’Azerbaïdjan dans les années 90 du 20e siècle, la localité comptait 340 foyers, près de 1700 arméniens, dont une partie était d’origine Tate (un petit peuple de la région, converti au christianisme par les Arméniens en même temps que les Oudis).
En 1918, lors de l’offensive conjointe de l’armée turque et des Musavatistes (nationalistes azéris) Madrassa où les populations de 16 villages arméniens voisins s’étaient réfugiés devient l’un des haut-lieux de la résistance arménienne. Le village fini par tomber au terme d’une lutte héroïque de trois jours. S’en suit le massacre de sa population et son pillage. Reconstruit après l’instauration du pouvoir soviétique, Madrassa devient alors l’un des villages les plus peuplés et les plus prospères de la région jusqu’à la Première guerre d’Artsakh. Un célèbre vin nommé « Madrassa » qui a fait sa renommée est y toujours produit de nos jours.
En 1991- 1992, après leur expulsion d’Azerbaïdjan, une partie des villageois trouve refuge en Arménie sur le territoire de la commune de Chamiram près d’Achdarag (Région d’Arakadzodn). Ils fondent là un nouveau village qu’ils baptisent « Tbrévank » [Դպրեվանք], traduction en arménien du nom Madrassa qui désigne en persan une école religieuse. Les volontaires de l’Organisation Terre et Culture participent alors à la construction des maisons du nouveau village.


En 2016, Samvel Karapetian (1961-2020), le grand spécialiste de l’architecture arménienne ancienne aujourd’hui disparu, présentait dans son ouvrage « Բուն Աղուանք » [La vraie Albanie] l’église et annonçait sa destruction.
Une illustration supplémentaire de l’esprit de tolérance qui caractérise l’Azerbaïdjan.
Sahag Sukiasyan

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3- Marianne

02/04/2021

L’envie du “retour au pays”

(Lire l’article en pièce jointe)

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4- France 24

02/04/2021

https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/reporters/20210402-haut-karabakh-un-d%C3%A9sespoir-arm%C3%A9nien

Haut-Karabakh : un désespoir arménien

En septembre 2020, l’Azerbaïdjan a lancé une guerre éclair dans le Haut-Karabakh, qui a fait des milliers de morts. En six semaines, cette enclave peuplée d’Arméniens a subi une défaite cuisante et s’est vue amputée d’une grande partie de son territoire… Comment les habitants surmontent-ils ce traumatisme ? Quel rôle joue sur place la Russie, qui a parrainé le cessez-le-feu signé le 10 novembre 2020 ? Nos reporters Jonathan Walsh et Mohamed Farhat se sont rendus dans le Haut-Karabakh.
À Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, personne n’a oublié le bruit des bombardements, ni l’humiliation de la défaite face à l’Azerbaïdjan. “C’est ma troisième guerre au Haut-Karabakh, que voulez-vous que je vous dise ? On ne sait pas comment tout ça se terminera.. Tous ces morts auront-ils servi à quelque chose ?”, se désole une passante, devant les photos des hommes tombés au combat.
En effet, les Arméniens du Haut-Karabakh ont proclamé leur indépendance dès la fin de l’ère soviétique. Ils étaient jusqu’alors citoyens de l’Azerbaïdjan, pays turcophone à majorité musulmane, mais l’Arménie a imposé cette sécession au prix d’une longue guerre, qui s’est achevée en 1994.
Fin septembre 2020, un nouveau conflit éclate entre les deux anciennes républiques soviétiques. Puissance pétrolière dirigée d’une main de fer par Ilham Aliyev, avec le soutien décisif de la Turquie qui fournit des drones et dépêche des mercenaires venus de Syrie, l’Azerbaïdjan remporte une victoire écrasante en à peine six semaines.
Au terme d’un cessez-le-feu parrainé par Moscou, entré en vigueur le 10 novembre 2020, la République autoproclamée du Haut-Karabakh – ou Artsakh – a perdu une grande partie du territoire sous son contrôle, en particulier la zone tampon avec l’Arménie, conquise dans les années 90.
Le Haut-Karabakh, ce petit bout d’Arménie qui ne jouit d’aucune reconnaissance internationale, lutte aujourd’hui pour sa survie : “Nous avons le devoir de reconquérir nos terres au nom de tous ceux qui ont versé leur sang, témoigne une autre passante. Que ce soit par la guerre ou des moyens pacifiques.”

(Voir la vidéo en ligne)
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5- Les Nouvelles d’Arménie

02/04/2021

https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=77676

L’ambassadeur d’Allemagne en Azerbaïdjan a refusé de visiter les territoires occupés de l’Artsakh

Wolfgang Manig, l’ambassadeur d’Allemagne en Azerbaïdjan, a expliqué pourquoi il avait refusé de visiter les territoires occupés de l’Artsakh. Ce refus de l’Ambassadeur de se rendre dans les territoires occupés de l’Artsakh a provoqué l’indignation de l’Azerbaïdjan et même conduit à des menaces de la part de ce pays.
L’agence de presse azerbaïdjanaise « Turan » a demandé à l’Ambassadeur d’Allemagne de commenter cette décision et de répondre aux deux questions suivantes : Pourquoi n’avez-vous pas participé au voyage des diplomates ? Quelle est la position actuelle de l’Allemagne au sujet du conflit arméno-azerbaïdjanais ?
En réponse à la première question, l’ambassadeur a déclaré que toute décision concernant le moment et le lieu de mission de l’ambassadeur, ou des employés de l’ambassade, dépend de l’analyse de tous les facteurs. Ce qui est décisionnaire, c’est de savoir ce que cela apportera à la mission de l’ambassade et quels sont les risques pour la sécurité de ses employés.
En réponse à la deuxième question, l’ambassadeur a déclaré : « Au cours du dernier mois, la politique du gouvernement fédéral dans la région du Caucase du Sud s’est concentrée sur la cessation du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie au sujet du Haut-Karabakh. L’objectif est d’arrêter les hostilités et d’entamer la réconciliation entre les Azerbaïdjanais et les Arméniens. »
L’ambassadeur a rappelé son implication personnelle dans les pourparlers avec ses collègues en Azerbaïdjan et en Arménie et a ajouté que les ambassades à Bakou et à Erevan travaillaient dans ce sens : « Nous appelons les deux parties à reprendre les négociations sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE pour un règlement durable du conflit ».
News.am – Erevan le 30 mars 2021
par Ara Toranian

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6- Les Nouvelles d’Arménie

02/04/2021

Le président Arayik Harutyunyan affirme que sa volonté était la restauration de l’intégrité territoriale de l’Artsakh

Mercredi 31 mars, Arayik Harutyunyan le président de la République de l’Artsakh a effectué une visite de travail dans la région de Martouni, avec des réunions à Martouni ainsi que dans les communes de Berdachen, Achan, Nor Chen, Hatsi, Avdour et Myourichen.
Dans son discours, le président de l’Artsakh a abordé les questions de résolution des problèmes de sécurité et les problèmes sociaux, ainsi que le développement économique de la région de Martouni. Abordant le thème du village de Karmir Chouka, régulièrement « manipulé dans la presse » selon Arayik Harutyunyan, le président de la République a souligné la rumeur de cession de Karmir Chouka à l’Azerbaïdjan étaient sans fondement. Au contraire dit-il le but recherché est la restauration de l’intégrité territoriale de la République de l’Artsakh correspondant à la carte administrative soviétique.
Krikor Amirzayan

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7- Les Nouvelles d’Arménie

02/04/2021

Erdogan en route pour l’Artsakh

Hier, Erdogan a participé en visioconférence au sommet informel du Conseil turcique de Turkestan au Kazakhstan. À cette occasion, il a rappelé dans son message qu’au terme d’une guerre de 44 jours, l’Azerbaïdjan avait repris le contrôle du Haut-Karabakh et qu’il se préparait à visiter sa ville la plus importante, Chouchi. Dans le même temps, Erdogan a appelé les dirigeants des pays turcophones à soutenir la République turque de Chypre du Nord.
S’adressant aux dirigeants des États membres du Conseil turcique, Erdogan a une nouvelle fois félicité le président Ilham Aliyev pour la victoire au Haut-Karabakh. Notons qu’Ilham Aliyev faisait également partie des participants du sommet en ligne d’hier. Selon Erdogan, trente ans de crise se sont terminés par une lutte héroïque. Le Haut-Karabakh est à nouveau uni à la patrie. Dans son message vidéo, Erdogan a rappelé que 63 des 67 mosquées de la région du Haut-Karabakh ont été réduites à l’état de ruines. Dans le même temps, des églises ont aussi été endommagées. Il a également évoqué les massacres commis contre l’Azerbaïdjan en 1918 et ajouté que les événements de Khojaly ne pourront jamais être occultés.
Dans son discours, Erdogan déclaré que les Chypriotes turcs constituaient une partie inaliénable du monde turcophone. Ils sont victimes d’injustices et de blocus depuis des années. Par conséquent, le Président a demandé qu’on ne ménage aucun effort au profit des Chypriotes turcs. « Je suis convaincu que les Chypriotes turcs retrouveront leur dignité avec leur soutien ».
Dans son discours, le président a particulièrement insisté sur le développement des moyens de communication et de transport qui sont d’une grande importance pour le monde turcophone. La traversée de la mer Caspienne, ainsi que l’accès par l’est, l’ouest et le centre à l’Europe par des couloirs centraux, augmentera la valeur stratégique des pays turcophones et les rendra plus prospères. Selon Erdogan, les travaux entrepris dans ce sens au sein du Conseil turcique devraient prendre de l’ampleur. L’accélération des négociations en vue de la conclusion de l’accord international sur le transport des marchandises est jugée très utile.
L’intervention d’Aliev
Lors du sommet informel d’hier, Ilham Aliyev a également qualifié le travail accompli par le groupe de l’OSCE de Minsk de nul. Selon lui, le Groupe de Minsk a été créé en 1992 pour résoudre le conflit du Haut-Karabakh. Pendant 28 ans, il a travaillé en vain. Selon Aliyev, si de sérieuses pressions avaient été exercées sur l’Arménie et si des sanctions avaient été prises pour répondre aux demandes de l’Azerbaïdjan, la question aurait pu être résolue pacifiquement depuis longtemps. Néanmoins, Aliyev a noté que cela n’avait pas été le cas et que des mesures avaient même été prises dans le sens inverse afin de geler la question.
Quotidien JAMANAK de Constantinople – 1er Avril 2021

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8- Le Point

01/04/2021

https://www.lepoint.fr/monde/la-descente-aux-enfers-de-l-armenie-01-04-2021-2420344_24.php

La descente aux enfers de l’Arménie
La guerre autour du Haut-Karabakh a causé plus de 3 000 morts, des exactions et la perte de territoires. Elle laisse le pays en proie au chaos.
(Lire l’article en pièce jointe)

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9- Les Nouvelles d’Arménie

01/04/2021

https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=77631

Selon un sondage 31,7% des citoyens d’Arménie se disent prêts à voter en faveur du parti Mon Pas de Nikol Pachinian

Aram Navasardyan le directeur de MPG l’institut de sondages partenaire de « Gallup International Association » vient d’affirmer que suite à une enquête menée en Arménie, 31,7% des personnes interrogées se déclarent prêts à voter en faveur des candidats de l’alliance « Mon Pas » (Im Kayl) si des élections législatives avaient lieu dimanche prochain.
« On a demandé aux citoyens pour quelle force politique ils voteraient en priorité si des élections législatives avaient lieu dimanche prochain » a indiqué Aram Navasardyan lors d’un conférence de presse le 31 mars à Erévan.
« 31,7% ont déclaré qu’ils voteraient en faveur de l’alliance « Mon Pas », 5,9% en faveur du 2e président Robert Kocharian, 4,4% pour le Parti « Arménie prospère », 2,7% pour le Parti « Arménie Lumineuse », 2,4% pour le Parti « Républicain d’Arménie », 2,1% pour la Fédération Révolutionnaire Arménienne (FRA), 1% en faveur du candidat du « Mouvement du Sauvegarde de la Patrie » et le Premier ministre Vazgen Manoukyan, 0,5% pour le parti « Sasna Tsrer », 0,4% pour le parti « Patrie », 0,4% pour le parti « République » et 0,1% pour le parti « Décision Citoyenne”, 24,6% des répondants ont choisi l’option « Personne » et 20% n’ont pas pu répondre. 3,9% ont mentionné d’autres partis » a indiqué Aram Navasardyan.

Krikor Amirzayan

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10- Le Monde

01/04/2021

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/01/comment-bakou-instrumentalise-l-islam_6075237_3210.html

Comment Bakou instrumentalise l’Islam
Par Paul Tavignot

Depuis sa victoire dans le Haut-Karabakh, le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev développe une rhétorique religieuse.

Un soldat azerbaïdjanais hurlant « Allah est le plus grand ! » juché sur une chapelle arménienne tout juste capturée dans le Haut-Karabakh ; un président azerbaïdjanais remerciant « Allah de m’avoir donné la force de libérer nos terres des occupants » et pestant contre les « dirigeants de certains pays occidentaux qui enflamment les sentiments islamophobes ». Ces séquences emblématiques semblent s’emboîter logiquement dans un récit inscrivant la guerre du Haut-Karabakh dans une « guerre de civilisation » opposant islam et chrétienté, cette dernière incarnée par l’Arménie vaincue.
Pourtant, nombreux sont ceux qui, en Azerbaïdjan, ont tressailli en découvrant la nouvelle rhétorique islamique d’Ilham Aliev. Jusqu’ici, le régime vantait son modèle de multiculturalisme et de coexistence pacifique entre musulmans (70 % chiites, 30 % sunnites), chrétiens et juifs. L’autoritaire président, installé au pouvoir par son père, Heydar Aliev, en 2003, était aussi connu pour ses goûts de luxe que pour la distance qu’il mettait entre lui et la religion.
Pour le spécialiste azerbaïdjanais de l’islam politique Altay Goyushov, il s’agit de « gestes symboliques, produits d’une politique gouvernementale calculée. Les autorités azerbaïdjanaises ont saisi l’opportunité fournie par la guerre pour accélérer la domestication de l’islam ».
Contrairement aux apparences, l’objectif n’est pas, loin s’en faut, de mobiliser une population dans son immense majorité favorable à la reconquête du Haut-Karabakh. D’autant que la rhétorique islamique du président Aliev s’est véritablement installée deux mois après la fin de la guerre, alors qu’il visitait pour la première fois la ville reconquise de Choucha (Chouchi pour les Arméniens).
(La suite réservée aux abonnés)

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11- Le Courrier d’Erevan

01/04/2021

Tatoyan : les autorités azerbaïdjanaises poursuivent leur politique de propagande haineuse à l’égard de l’Arménie
Les autorités azerbaïdjanaises continuent de propager la haine envers l’Arménie et les Arméniens avec le soutien ouvert de la Turquie. Arman Tatoyan, défenseur des droits de l’homme de la République d’Arménie, en a parlé sur sa page Facebook.
Ainsi, Tatoyan a rappelé les paroles du président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un défilé militaire en Azerbaïdjan le 10 décembre 2020 : « Les âmes d’Ahmed Cevad Bey, de Nuri Pasha, d’Enver Pasha et des soldats de l’Armée islamique du Caucase ont trouvé le repos ».
Et le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev a déclaré lors du congrès du parti au pouvoir Yeni Azerbaïdjan le 5 mars 2021 que « la jeune génération a grandi avec un sentiment de haine envers l’ennemi ».
Tatoyan a souligné qu’aucun processus politique ne peut se développer au détriment de la sécurité et des droits du peuple arménien et des Arméniens.
L’ombudsman a également publié une photo qui a été largement diffusée par les utilisateurs azerbaïdjanais et turcs des médias sociaux pendant la guerre du Karabakh. La photo de Talaat Pacha dit « faux génocide arménien », celle d’Erdogan indique « vrai génocide arménien ».

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12- Ouest-France

01/04/2021

https://www.ouest-france.fr/europe/armenie/mondial-2022-quand-les-succes-de-l-armenie-depassent-les-frontieres-du-football-d20cba7a-930c-11eb-acd5-9322c40ace42

Mondial 2022. Quand les succès de l’Arménie dépassent les frontières du football
La sélection de l’Arménie a remporté ses trois premiers matches de qualification pour la Coupe du monde 2022 et surprend son monde. De quoi mettre du baume au cœur d’un pays touché par la crise après sa défaite militaire face à l’Azerbaïdjan.
L’Arménie est la surprise de ces débuts de qualifications à la Coupe du monde 2022 au Qatar. Avec trois victoires en autant de matches (1-0 face au Liechtenstein, 2-0 face à l’Islande et 3-2 face à la Roumanie), l’Arménie est l’une des quatre seules équipes à avoir réussi pareille performance avec l’Italie, le Danemark et l’Angleterre. Une grande première pour ce petit pays pauvre du Caucase, 99e au classement mondial de la Fifa.
« La victoire de notre équipe est dédiée à nos soldats »
Les partenaires d’Henrik Mkhitaryan séduisent aussi par le jeu et se positionnent comme sérieux prétendants pour décrocher leur billet pour le Mondial. Ce qui serait une sacrée performance pour cette nation qui n’a jamais participé à une phase finale de Coupe du monde ou d’un Euro. Encore plus s’ils viennent à dominer l’ogre allemand (en septembre et novembre), actuel deuxième de la poule J. « Les voir à ce niveau n’est finalement pas une surprise, nous explique Kévin Veyssière, créateur du site FC Geopolitics. Ils avaient été le poil à gratter de leur groupe d’éliminatoires de l’Euro 2020 en étant presque aussi bons que la Bosnie ou la Grèce. Mais, surtout, ils ont remporté leur groupe de Ligue des nations. Ce qui fait de cette nation l’une des équipes en voie de développement. Elle n’est plus une petite équipe mais une équipe de milieu de tableau. »
Et forcément, ces victoires ne passent pas inaperçues. Notamment pour les élus politiques. Fin 2020, le pays a perdu une guerre militaire face à l’Azerbaïdjan lors du conflit du Nagorny Karabakh. Gagner quand on a été vaincu […] La victoire de notre équipe est dédiée à nos soldats, nos frères morts​, a écrit sur Facebook le Premier ministre Nikol Pachinian.
« Renforcer le sentiment national »
Cette guerre, la seconde après celle remportée par Erevan au début des années 1990, s’est achevée par une humiliante défaite, l’Azerbaïdjan ayant reconquis de larges territoires dans et autour du Nagorny Karabakh, région séparatiste contrôlée par l’Arménie. Une défaite humiliante car il s’agit d’un territoire historique contesté pour l’Arménie et qu’elle a généré beaucoup de morts​, confie Kévin Veyssière, créateur du site FC Geopolitics.
Cette débâcle a entraîné une crise politique et doit donner lieu en conséquence à des élections législatives anticipées en juin. Elle s’ajoute à des difficultés économiques de longue date, aggravées par la pandémie. Ce genre de victoires peut faire du bien pour renforcer le sentiment national et redonner de l’espoir à la population.

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13- Le Courrier d’Erevan

31/03/2021

Le défenseur des droits de l’homme d’Arménie sur la définition des nouvelles frontières

Déclaration d’Arman Tatoyan, défenseur des droits de l’homme d’Arménie sur l’inadmissible méthode de définition des nouvelles frontières avec l’Azerbaïdjan par le GPS.
1) Il est inadmissible de justifier les déploiements azerbaïdjanais à proximité des provinces de Syunik et de Gegharkunik et sur les routes de Syunik en s’appuyant sur les frontières de l’Arménie soviétique ou de l’Azerbaïdjan des années 1970, 1980, 1940 (par exemple, 1975-1976, 1985, 1942), ou sur d’autres cartes et données GPS.
En tant qu’États souverains, il n’y a jamais eu de démarcation ou de délimitation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et, en outre, aucun document international n’a été signé à ce sujet.
2) Ce qui s’est passé en Union soviétique n’était pas la détermination des frontières entre deux États souverains, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais la division administrative des frontières entre deux sujets au sein d’un État souverain – l’URSS. Les cartes soviétiques ne sont que cela.
La raison pour laquelle les cartes des années 1920 ne sont pas référencées dans le cadre du processus frontalier de nos jours en est un exemple.
3) Le processus de détermination des frontières de l’État de la République d’Arménie ne peut correspondre à la division administrative-territoriale. Ce sont des phénomènes complètement différents l’un de l’autre ;
4) Les frontières et les cartes de la Première République d’Arménie ne peuvent être ignorées dans le processus de détermination des frontières de la République d’Arménie d’aujourd’hui. Cela nécessite l’impératif d’une réelle garantie des droits des citoyens, de la population de la République d’Arménie ;
5) Les déploiements effectués aujourd’hui par l’Azerbaïdjan l’ont été en violation flagrante et massive des normes internationales, notamment des droits de l’homme, sous la menace réelle d’une guerre et d’un recours à la force et dans le cadre d’une politique génocidaire ouverte de l’Azerbaïdjan ;
6) Le processus de détermination des frontières de l’État ne peut pas porter atteinte à la vie normale de la population frontalière ou causer des droits et des intérêts légitimes du citoyen de l’État, y compris le droit à la vie et à la sécurité physique, la sécurité de vie des enfants, la culture de sa propre terre, et la pleine jouissance des ressources en eau, des pâturages et des prairies ;
Ces points font partie des facteurs clés garantissant les droits et la vie normale des citoyens de la RA et de sa population frontalière.
Arman Tatoyan, défenseur des droits de l’homme d’Arménie
Traduction: Hilda Tchoboïan

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14- Les Nouvelles d’Arménie

31/03/2021

https://armenews.com/spip.php?page=article&id_article=77617

Rapport du Département d’Etat : L’Azerbaïdjan visé pour ses exactions
Le Département d’État des États-Unis a publié les rapports nationaux 2020 sur les pratiques en matière de droits de l’homme le mardi 30 mars, lors d’un point de presse dirigé par le Secrétaire d’État Antony J. Blinken, a rapporté l’Assemblée arménienne d’Amérique (Assemblée). Les violations des droits de l’homme à l’encontre des Arméniens ont été exposées dans les rapports, notamment en ce qui concerne la guerre du Haut-Karabakh (Artsakh) lancée par l’Azerbaïdjan, avec le plein soutien de la Turquie, contre le peuple arménien le 27 septembre 2020.
« Les problèmes significatifs en matière de droits de l’homme » de l’Azerbaïdjan soulignés dans le rapport comprennent « les meurtres illégaux ou arbitraires, la torture, la détention arbitraire, les conditions de détention difficiles et parfois mortelles… les problèmes significatifs en matière de droits de l’homme liés au conflit armé du Haut-Karabakh comprennent les meurtres illégaux, les pertes civiles et les traitements inhumains. »
Le rapport note que « le gouvernement n’a pas poursuivi ou puni la majorité des fonctionnaires qui ont commis des violations des droits de l’homme et que »l’impunité reste un problème.« Se concentrant sur les violations des droits de l’homme, le rapport contient des exemples de deux vidéos diffusées sur les médias sociaux en octobre dernier montrant des soldats azerbaïdjanais »humiliant et exécutant deux détenus arméniens dans la ville de Hadrut.« Le rapport indique ensuite que les vidéos ont été jugées »authentiques« par des experts indépendants de Bellingcat, de la BBC et du Digital Forensic Research Lab de l’Atlantic Council. Un autre exemple cité est lié à un rapport d’Amnesty International qui documente »l’exécution par décapitation de deux civils arméniens par les forces azerbaïdjanaises”.
Le rapport souligne également que l’Azerbaïdjan « utilise des missiles d’artillerie lourde, des drones de combat et des bombes aériennes, ainsi que des armes à sous-munitions, qui frappent des civils et des installations civiles dans le Haut-Karabakh », notant que le gouvernement azerbaïdjanais « a nié les accusations » selon lesquelles ses militaires ont ciblé des structures civiles, malgré le fait que Human Rights Watch, le 3 octobre 2020 et le 11 décembre 2020, « a critiqué les forces armées azerbaïdjanaises pour avoir utilisé à plusieurs reprises des armes sur des zones résidentielles dans le Haut-Karabakh. » Les sites non militaires visés comprenaient des centres de services d’urgence médicale et des ambulances, des stocks de nourriture, des cultures, du bétail, des centrales électriques et gazières, des installations et des réserves d’eau potable, ainsi que des écoles et des établissements préscolaires. Des observateurs internationaux ont rapporté que « les forces armées azerbaïdjanaises ont frappé à plusieurs reprises près d’organisations humanitaires, telles que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et HALO Trust, situées à Stepanakert » et que le 14 octobre 2020, « trois avions auraient largué des bombes sur l’hôpital militaire de Martakert, endommageant l’hôpital et détruisant les véhicules médicaux à proximité, tous clairement identifiés comme médicaux ».
Le rapport cite également que le 2 novembre 2020, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a critiqué les attaques continues de l’Azerbaïdjan dans les zones peuplées dans et autour de la zone de conflit du Haut-Karabakh, et a cité le Haut-Commissaire Michelle Bachelet, qui a déclaré que « les maisons ont été détruites, les rues réduites à des décombres, et les gens obligés de fuir ou de se mettre en sécurité dans les sous-sols. »
Une section sur les « soldats et civils maltraités par les forces azerbaïdjanaises » s’enracinait dans des « rapports crédibles » et détaillait les abus sur la base du rapport de Human Rights Watch publié le 2 décembre 2020, selon lequel « les forces azerbaïdjanaises ont traité de manière inhumaine de nombreux soldats d’origine arménienne capturés dans le conflit du Haut-Karabakh » et « les forces azerbaïdjanaises ont soumis les détenus à des abus physiques et à des humiliations dans des actions qui ont été capturées sur des vidéos et largement diffusées sur les médias sociaux. »
Le nombre de personnes disparues et de prisonniers de guerre a été documenté dans le rapport, citant le CICR qui « a traité les cas de personnes disparues en lien avec le conflit du Haut-Karabakh et a travaillé avec le gouvernement pour élaborer une liste consolidée des personnes disparues. »
Enfin, le rapport commente la montée de « la rhétorique incendiaire et des discours de haine contre les Arméniens. »
(…)

SOURCE : https://armenian-assembly.org/