1 Nouvel Hay Magazine

La Presse & l’Artsakh (Haut Karabagh) par OTC

1. Libération
 
 15 novembre 2020
 
 
https://www.liberation.fr/planete/2020/11/15/haut-karabakh-il-n-y-aura-plus-rien-ici-ce-sera-l-azerbaidjan_1805681
 

Haut-Karabakh : «Il n’y aura plus rien ici, ce sera l’Azerbaïdjan»

 

 

Sur la ligne de front d’Agdam, vendredi. Le canon est toujours pointé vers l’ennemi azerbaïdjanais.
Sur la ligne de front d’Agdam, vendredi. Le canon est toujours pointé vers l’ennemi azerbaïdjanais. Photo Adrien Vautier. Le Pictorium

 

 

 

Après le cessez-le-feu signé lundi dernier avec Bakou, les soldats arméniens gagnés par l’amertume et un sentiment d’abandon doivent plier bagage et commencent à compter leurs morts.

 

 

  •  Haut-Karabakh : «Il n’y aura plus rien ici, ce sera l’Azerbaïdjan»
La steppe jaune s’étale à perte de vue. Là où elle bute sur le ciel couleur d’acier se découpent les ruines de la ville d’Agdam. Prise aux Azerbaïdjanais dans la première guerre du Karabakh, elle n’a jamais été repeuplée par les Arméniens. Selon l’accord signé entre Bakou et Erevan, sous l’égide de Moscou, lundi dernier, ce district du Haut-Karabakh contrôlé par les indépendantistes arméniens doit être rétrocédé à l’Azerbaïdjan vendredi. Les ruines, les champs labourés par les obus, les jardins de grenades à perte de vue que personne n’a pu cueillir cette année… Et les lignes de défense, installées là depuis près de trente ans, sur la ligne de contact entre les territoires ennemis – des kilomètres de tranchées, des centaines de positions d’artillerie et de casemates.
«Il n’y aura plus rien ici, ce sera l’Azerbaïdjan», déplore le sergent-chef Artur en scrutant l’horizon les yeux plissés. «Nous n’emporterons pas grand-chose en partant.
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. Daghestan

 

 

 

 

 

 

Roustam Mouratov le commandant des forces russes chargées du maintien de la paix au Haut-Karabagh (Artsakh) est un lezghien de Tabassaran au Daghestan a indiqué l’agence de presse russe TASS. Ce groupe de personnes originaires de Tabassaran sont au nombre de 100 000 vivant essentiellement dans le sud du Daghestan, au nord de l’Azerbaïdjan. Cette information coupe court les rumeurs répandues sur les réseaux sociaux qui affirmaient que le commandant des forces russes de la paix au Haut-Karabagh serait un…Azéri ! « Je suis du peuple de Tabassara né au Daghestan. Je n’ai aucun lien avec l’Azerbaïdjan » dit l’intéressé en affirmant qu’auprès des officiers de l’armée russe la question des nationalités n’avait aucune importance dans l’exercice de leurs missions. Davit Tonoyan le ministre arménien de la Défense avait reçu à Erévan le 11 novembre le commandant Roustam Mouratov qui se préparait à se dirigera vers l’Artsakh.

 

 
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 3. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 
 
Le président de l’Artsakh a rencontré le premier procureur militaire adjoint du district militaire sud des forces armées de la Fédération de Russie, le colonel Dmitri Shuvarkin
 

 

 

 

 

 

Le président de l’Artsakh a rencontré le premier procureur militaire adjoint du district militaire sud des forces armées de la Fédération de Russie, le colonel Dmitri Shuvarkin. Au cours de la réunion, les parties ont discuté de la situation humanitaire en Artsakh dans le cadre de l’agression de l’Azerbaïdjan. Arayik Harutyunyan s’est félicité de la création d’un centre d’intervention humanitaire interdépartemental à Stepanakert sur ordre du ministre russe de la Défense dans le cadre de la mise en œuvre du décret du président russe « sur des mesures supplémentaires pour instaurer la paix dans le Haut-Karabakh ».

 

 

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4. Les Nouvelles d'Arménie
 
16 novembre 2020
 

Commmuniqué du CCAF

 

 

Le CCAF qui s’est fortement mobilisé contre l’entreprise de nettoyage ethnique lancée le 27 septembre par la coalition turco-azerbaïdjanaise constate avec regret et amertume les conséquences tragiques de cette agression sur l’intégrité de la République du Haut-Karabakh et sur sa population.
Il dénonce la lâcheté des forces du panturquisme qui se sont abritées derrière la supériorité technologique de leur armement et les moyens colossaux de leur logistique pour mener une guerre d’anéantissement à distance, par drones et djihadistes interposés. Il déplore l’absence de réaction concrète de la communauté internationale, dont celle de la diplomatie Française, qui n’a jamais vraiment tenté d’arrêter la main des bourreaux, pourtant ennemis revendiqués de la démocratie.
Le CCAF salue en revanche l’immense courage des soldats arméniens qui, six semaines durant, ont héroïquement tenu tête à cette machine à tuer constituée par le deuxième armée de l’OTAN et financée par l’argent du pétrole. Personne, en présence d’un tel rapport de force n’aurait pu faire mieux. Il s’incline devant leur sacrifice et présente ses condoléances à leurs familles à la République du Haut-Karabakh et à l’Arménie.
Comme l’ensemble du peuple arménien, les citoyens Français d’origine arménienne, descendants des rescapés du génocide de 1915, dénoncent l’impérialisme de l’axe Ankara-Bakou, qui est animé par les mêmes ressorts et obéit aux mêmes mobiles que la matrice ottomane dont il se réclame.
Face à cette terrible réalité, le CCAF appelle la diaspora à se mobiliser autour de l’Arménie et de l’Artsakh pour défendre le droit à l’existence de ces deux Etats. A l’instar d’importantes collectivités territoriales et de nombreux élus, il invite le gouvernement français à reconnaître la République du Haut-Karabakh, qui ne saurait intégrer un Etat ayant déclaré la guerre à ses habitants, de surcroit quand ils sont qualifiés de « chiens » et traités comme tel.
Il enjoint toutes les forces du pays à ne pas se satisfaire de boucs émissaire pour expliquer ce nouveau désastre et à en analyser ensemble les raisons. En ce qui concerne les troubles en Arménie, il appelle à l’apaisement, à l’unité, au dialogue et à la démocratie qui sont les conditions de la reconstruction nationale et les ferments de toute résilience politique.
Il attire enfin l’attention de l’Europe et de la France en particulier sur les dangers du panturquisme et de son corollaire djihadiste, dont les ambitions ne se limitent pas au Sud-Caucase. Le verrou arménien contre la barbarie est affaibli. Mais il tient encore. Garantir sa survie, c’est protéger la liberté. Il est encore temps d’en prendre conscience et d’agir en conséquence.
Bureau national du CCAF
Le 16 novembre 2020

 

 

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5. Nouvelles d'Arménie
 
16 novembre
 

L’échange des corps des soldats a commencé

 

 

 

 

 

 

 

Les parties au conflit du Haut-Karabakh auraient commencé à récupérer et à échanger les corps de leurs soldats tués pendant la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, interrompue par un cessez-le-feu négocié par la Russie.
Ara Harutiunian, le président du Karabakh, a annoncé le début du processus vendredi dernier. Il a déclaré qu’il est mené avec l’aide de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (IRC) et des forces de maintien de la paix russes déployées au Karabakh et dans ses environs.
Le ministère de la défense arménien a confirmé l’information dans une brève déclaration publiée samedi.
La remise mutuelle des soldats tués au combat est prévue par l’accord de cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, négocié par la Russie et entré en vigueur le 10 novembre. L’accord a mis fin à la guerre de six semaines qui a fait des milliers de morts et des dizaines de milliers d’autres personnes blessées.
Le ministère arménien de la Santé a indiqué samedi qu’au moins 2 300 combattants arméniens et du Karabakh sont morts pendant la guerre. Une porte-parole du ministère, Alina Nikoghosian, a déclaré que ce chiffre n’inclut pas les soldats morts dont les corps restent sur le territoire contrôlé par l’Azerbaïdjan. Leur nombre total n’est pas encore connu, a-t-elle déclaré.
L’armée arménienne a jusqu’à présent signalé et identifié environ 1.400 victimes de combat dans ses rangs.
L’Azerbaïdjan n’a toujours pas révélé le nombre de ses soldats tués pendant la guerre.

 

 

 
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 7. Nouvelles d'Arménie
 
16 novembre 2020
 

L’accord du Caucase du Sud fait écho au plan d’il y a 30 ans par Cengiz Candar

 

 

 

 

 

 

 

Bien que certains en Turquie considèrent la Russie comme le véritable gagnant de la trêve négociée par la Russie entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, l’accord a élevé la Turquie au rang de puissance régionale dans le sud du Caucase.

 

Les perdants de la guerre de six semaines entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont sans aucun doute l’Arménie et les Arméniens du Karabakh. La Turquie fait partie des gagnants, mais qui a gagné quoi et comment sont les sujets de débat, en particulier les gains d’Ankara .
Le contenu de l’accord de cessez-le-feu du 10 novembre m’a donné l’occasion de partager des informations exclusives sur l’histoire du conflit du Haut-Karabakh qui est restée à l’insu du public jusqu’à aujourd’hui.
En février 1992, le président turc Turgut Ozal m’a confié le soin de porter sa proposition de « double couloir » au président azéri Ayaz Mutalibov. La proposition visait à résoudre le conflit du Haut-Karabakh alors relativement nouveau grâce à un plan prévoyant un échange de territoire entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie – deux anciennes républiques soviétiques récemment devenues indépendantes.
Dans le cadre de l’accord, un couloir devait être mis en place le long de la terre azerbaïdjanaise de Lachin reliant l’enclave du Karabakh à forte population arménienne à l’Arménie. En retour, la République autonome du Nakhitchevan, une enclave azérie séparée du continent par une bande de terre arménienne avec laquelle la Turquie partage une frontière de 10 km, allait être reliée au continent azéri par une distance de 27 km ( 43 kilomètres) le long du territoire arménien de Zangezur, également connu sous le nom de Meghri. La région de Meghri est d’une importance géostratégique pour l’Arménie en raison de son emplacement à la frontière iranienne.
En plus de régler le conflit du Haut-Karabakh, Ozal visait également à promouvoir les intérêts de la Turquie. En reliant la Turquie à l’Azerbaïdjan via le Nakhitchevan, le plan était de relier la Turquie à la mer Caspienne et aux républiques turques d’Asie centrale nouvellement indépendantes au-delà.
Outre les opportunités économiques et commerciales potentielles dans les pays qui se développent rapidement après la guerre froide, la Turquie aurait également étendu sa zone d’influence, devenant une puissance régionale importante.
« Dites à Mutalibov que s’il accepte le plan du« double corridor », je pourrai obtenir l’aval américain pour cela », m’a dit Ozal lors de notre conversation privée.
J’ai appris plus tard que l’accord proposé avait déjà été discuté entre Ozal et George HW Bush lors de la visite de ce dernier en Turquie en juillet 1991.
Selon les extraits de leur conversation publiés par l’ANI (Armenian Research Center) Bush a demandé à Ozal ce qui arriverait aux Arméniens dans la région de Meghri si le plan devait entrer en vigueur.
« Au total, pas plus de 50 000 personnes devraient être déplacées . Sinon, cette guerre continuera pour toujours », a déclaré Ozal en réponse, ajoutant que le plan rendrait les nouvelles républiques turques plus« indépendantes de la Russie »en renforçant leurs liens avec la Turquie. « Bush s’est demandé si l’Azerbaïdjan pourrait être intéressé par un tel échange de terres et a déclaré que [les] États-Unis envisageraient un ’suivi’ », selon les extraits.
Comme il n’y avait pas de vols à l’époque entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, j’ai pris la route immédiatement. Après un voyage effréné de deux jours, j’ai atteint Bakou à travers la Géorgie pour rencontrer Mutalibov, le premier président de la République d’Azerbaïdjan après son indépendance des Soviétiques. Mutalibov était un ancien chef communiste qui avait été largement considéré comme l’homme de Moscou.
La couverture de notre réunion était de l’interviewer en tant que journaliste pour un journal turc. Après l’entretien, j’ai révélé l’intention réelle de ma visite, lui transmettant la proposition d’Ozal. J’ai souligné que le président des États-Unis devait également adhérer au plan s’il l’acceptait.
Mutalibov, sans hésitation ni considération, a refusé. Il m’a dit : « Lachin est à nous. Zangezur est aussi le nôtre. C’est un territoire azerbaïdjanais. Il a été saisi à l’Azerbaïdjan en 1920 injustement. Nous devons le récupérer. Pourquoi devrions-nous concéder notre Lachin afin de récupérer notre Zangezur ?
Il m’a demandé de transmettre un message à Ozal, demandant à son homologue turc de ne pas aider Heydar Aliyev, qui était alors président du Parlement du Nakhitchevan.
« Aliyev est très ambitieux. Il ne peut pas rester au Nakhitchevan. Il veut Bakou. M. Ozal devrait comprendre les véritables motivations d’Aliyev », m’a-t-il dit. Aliyev, qui est également le père d’Ilham Aliyev – l’actuel président azéri – est devenu le président de l’Azerbaïdjan quelques années plus tard en 1993.
Un mois après notre rencontre, Mutalibov a été contraint de démissionner en raison de la pression publique sur les pertes territoriales azéries et du massacre qui a suivi, perpétré par les Arméniens au Karabakh. Depuis lors, je n’ai jamais divulgué cette réunion et l’accord d’échange de terres d’Ozal jusqu’à présent.
Après avoir assumé la présidence en 1993, Heydar Aliyev avait relancé l’idée de la solution d’échange de terres dans ses entretiens avec son homologue arménien Robert Kocharyan, d’origine du Karabakh. Bien que Kocharyan ait refusé de remettre Meghri , les deux dirigeants s’étaient mis d’accord sur un « couloir souverain » qui relierait le Nakhitchevan à l’Azerbaïdjan via une autoroute dans le sud de l’Arménie. En échange, l’Azerbaïdjan reconnaîtrait le Haut-Karabakh, y compris la région de Lachin, comme un territoire arménien. Mais Aliyev s’est éloigné du plan en 2001, lors d’un sommet tenu aux États-Unis pour le règlement du conflit du Haut-Karabakh.
Par coïncidence, les Américains avaient une proposition de règlement similaire à l’initiative d’Ozal. La proposition, connue sous le nom de « plan Goble » d’après l’ancien responsable du département d’État américain Paul Goble, prévoyait de quitter le Karabakh et Lachin en Arménie en échange de la remise de la région de Meghri aux Azéris.
Cependant, les Arméniens sont restés opposés à un couloir de Meghri reliant le Nakhitchevan et le continent azerbaïdjanais dans ce qu’un analyste arménien a décrit comme l ’« autoroute pan-turque ».
À en juger par les sixième et neuvième dispositions de l’accord du 10 novembre négocié par la Russie entre les deux parties, l’accord est similaire à ceux qui avaient été proposés séparément aux Arméniens et aux Azéris par les États-Unis et la Turquie il y a des décennies. En vertu de la sixième disposition, l’Arménie rendra le contrôle de la région de Lachin à l’Azerbaïdjan et une mission de maintien de la paix russe sera déployée le long du couloir de Lachin. La neuvième disposition demande un lien sûr entre le Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan et le corridor sécurisé par les gardes-frontières russes.
Ainsi, en un sens, nous sommes revenus au plan à double corridor d’il y a près de 30 ans, mais avec l’ajout de bottes russes sur le terrain. Cependant, il serait hâtif et erroné de conclure que la Russie est le vainqueur de la guerre de six semaines entre les forces arméniennes et azéries.
Le New York Times a décrit la trêve comme « une réorganisation des pouvoirs régionaux », ajoutant que « derrière le drame de la journée se trouvait la puissance régionale croissante de la Turquie ».
Les experts russes ont des vues similaires. Le colonel Alexander Zhilin a déclaré à Nezavisimaya Gazeta que l’accord signale une victoire pour le président turc Recep Tayyip Erdogan dans le sud du Caucase.
Certains experts russes sont allés jusqu’à compter la Russie parmi les perdants. Le Financial Times a cité Ruslan Pukhov, directeur d’un groupe de réflexion russe sur la défense, dans son rapport du 12 novembre : « Les conséquences géopolitiques sont désastreuses non seulement pour l’Arménie mais aussi pour la Russie. »
« Le client et allié des Russes a été le perdant. L’allié turc a gagné de manière convaincante.… La dure réalité est que l’influence de Moscou dans la région trans-Caucase a fortement diminué, tandis que le prestige d’une Turquie réussie et pugnace, au contraire, a incroyablement grandi », a déclaré Pukhov au journal.
En conclusion, il y a une nouvelle situation de non-guerre-pas de paix dans le Caucase du Sud dans laquelle l’Arménie sera plus dépendante que jamais de la Russie et l’Azerbaïdjan, la Turquie et la Russie sont obligés de se coordonner pour maintenir le nouvel équilibre régional des pouvoirs.
Cengiz Candar
Al-Monitor

 

 

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 8. Libération
 
13 novembre 2020
 
 
 
Haut-Karabakh : l’adieu aux «racines»
 
Des familles arméniennes se sont précipitées ces derniers jours au monastère de Dadivank, haut lieu religieux et culturel du Karabakh.

 

 

 

 

Des familles arméniennes se sont précipitées ces derniers jours au monastère de Dadivank, haut lieu religieux et culturel du Karabakh.Photo Adrien Vautier. Le Pictorium

 

 

Dans les territoires qui reviendront à l’Azerbaïdjan dimanche, les départs vers l’Arménie s’intensifient. «Libération» a emprunté les chemins de l’exode et croisé des habitants qui brûlent leur maison avant de fuir.

 

  •  Haut-Karabakh : l’adieu aux «racines»
Un vieux camion déglingué grimpe en grinçant la route tortueuse qui monte vers le col de Sotk. Du coffre dépassent des pieds de chaises, un fauteuil, des balluchons, une porte et des fenêtres en PVC… Un troupeau de moutons et de chèvres ralentit la circulation, malgré les sifflements et les coups de lanière des deux bergers à dos de cheval… Un léger fumet brouille l’air cristallin qui flotte dans la gorge de Karvatchar, par laquelle on pénètre dans le Haut-Karabakh, en passant par le nord de la région. Dimanche, cet accès devrait être coupé, car Karvatchar, et deux autres districts, ainsi que tout le sud de l’enclave indépendantiste, repasseront aux mains des Azerbaïdjanais, en vertu d’un accord signé entre Erevan et Bakou, sous l’égide de Moscou. Du jour au lendemain, entre lundi et mardi, des milliers d’Arméniens résidant dans le Haut-Karabakh se sont retrouvés de l’autre côté de la nouvelle ligne de démarcation. Pour ne pas vivre en terre ennemie, les Karabakhtsis chargent toute leu
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 9. Le Monde
 
15 novembre 2020
 

Haut-Karabakh : l’Azerbaïdjan donne un délai pour l’évacuation de la région de Kelbajar

Les forces armées arméniennes devaient initialement quitter dès dimanche les districts entourant la province séparatiste. La date limite a été fixée au 25 novembre.

 

 
Deux femmes s’apprêtent à quitter leur maison, samedi 14 novembre, avant que le district de Kelbajar soit restitué à l’Azerbaïdjan.

 

 

 

 

Deux femmes s’apprêtent à quitter leur maison, samedi 14 novembre, avant que le district de Kelbajar soit restitué à l’Azerbaïdjan. DMITRY LOVETSKY / AP
L’Azerbaïdjan a accordé dix jours supplémentaires à l’Arménie pour évacuer le district de Kelbajar, avoisinant la région du Haut-Karabakh, et qui devait être remis dimanche 15 novembre aux forces azerbaïdjanaises, après la défaite d’Erevan dans un conflit meurtrier.
« Faisant preuve de sentiments humanitaires, l’Azerbaïdjan a donné son accord pour reporter au 25 novembre la date limite du retrait des forces armées arméniennes et des colons arméniens illégaux de Kelbajar », a annoncé à la presse un représentant de la présidence azerbaïdjanaise.
 
Une demande arménienne avait été relayée au président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, par son homologue russe, Vladimir Poutine, le jour où Erevan devait rendre ce territoire à la suite d’un accord parrainé par la Russie mettant fin à plus d’un mois d’hostilités.
L’épilogue d’un conflit ravivé à la fin de septembre
La défaite arménienne dans la guerre du Haut-Karabakh qui avait débuté à la fin de septembre a été consacrée par un accord en début de semaine, au terme duquel Erevan doit évacuer une série de districts entourant la province séparatiste. Celui de Kelbajar était le premier d’entre eux et devait repasser dimanche sous contrôle azerbaïdjanais.
Le calendrier de retrait de deux autres districts – Agdam le 20 novembre et Latchine le 1er décembre – reste inchangé. Ces régions faisaient partie du « glacis protecteur » formé par les forces arméniennes à l’issue de la guerre des années 1990 autour du Haut-Karabakh à proprement parler.
La perspective d’un retour azerbaïdjanais a provoqué un exode de la population arménienne de Kelbajar, qui craint des représailles. Nombreux sont ceux à avoir incendié leurs maisons pour ne pas que des Azerbaïdjanais s’y installent, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. L’Arménie a estimé samedi que plus de 2 300 de ses soldats étaient morts dans le conflit pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh.
A la fin de la guerre des années 1990, c’était à l’inverse la totalité de la population azerbaïdjanaise qui avait fui le district. L’Arménie avait ensuite encouragé la repopulation de la région par des Arméniens.
Le Monde avec AFP
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 10. Le Monde
 
14 novembre 2020
 

Haut-Karabakh : dans le monastère de Dadivank, dernières cérémonies avant la prise de contrôle de l’Azerbaïdjan

Les pèlerins du monastère de Dadivank font leur dernière visite avant que la zone soit contrôlée par l’Azerbaïdjan, selon les termes de l’accord de cessez-le-feu conclu entre l’Arménie et Bakou, sous l’égide de Moscou.

 

Des soldats et des familles viennent visiter et prier au monastère de Dadivank, le 12 novembre, dans le district de Kelbajar, qui fera partie des territoires azerbaïdjanais dès l'application du traité de paix.

 

 

 

 

Des soldats et des familles viennent visiter et prier au monastère de Dadivank, le 12 novembre, dans le district de Kelbajar, qui fera partie des territoires azerbaïdjanais dès l'application du traité de paix. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »
Ils prient, à la lueur des bougies, dans les chapelles de Dadivank. Ils en appellent à Dieu pour que le monastère, l’un des plus précieux de l’Eglise apostolique arménienne au Haut-Karabakh, ne tombe pas aux mains de leurs ennemis victorieux. Ces pèlerins ne savent pas s’ils reviendront un jour.
Le maître des lieux, le père Hovhannes, affirme qu’il ne quittera pas son monastère lorsque la région sera restituée à l’Azerbaïdjan. « J’ai participé à la libération du monastère en avril 1993, raconte le prêtre, en référence à la précédente guerre du Haut-Karabakh (1988-1994) et à la conquête de la région par l’Arménie. Je ne le livrerai pas aux Turcs. » Vétéran de la lutte armée, responsable du monastère depuis cinq ans, Hovhannes est devenu célèbre sur les réseaux sociaux, au cours du conflit, pour avoir posé en brandissant un fusil automatique. Face à l’Azerbaïdjan, Hovhannes ne se sent guère lié par la charité chrétienne, et se voit comme un prêtre combattant.
Lucie et Mariam Hayrapetyan sont venues d’Erevan pour se faire baptiser. Dans la chapelle, entre une fillette et trois soldats, le père Hovhannes bénit les deux sœurs au sourire resplendissant qui s’avancent, la tête couverte d’un voile blanc et d’une couronne de fleurs. « Cela fait longtemps que je voulais me faire baptiser et ce ne pouvait être qu’au Karabakh, à Dadivank », raconte Lucie, présentatrice de télévision et mannequin.

« Cet endroit est arménien »

Des soldats viennent allumer des cierges en souvenir des compagnons morts au combat, à Dadivank, le 12 novembre.

 

 

 

 

Des soldats viennent allumer des cierges en souvenir des compagnons morts au combat, à Dadivank, le 12 novembre. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »
Dans le monastère de Dadivank (Haut-Karabakh), le 12 novembre.

 

 

 

 

Dans le monastère de Dadivank (Haut-Karabakh), le 12 novembre. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »
Deux jours auparavant, lorsqu’elles ont appris que le monastère était situé dans une région qui allait échapper à l’Arménie, Lucie et Mariam ont décidé de venir en urgence. Les deux sœurs appellent le parrain de leur cœur, un ami qui vit à Moscou, mais il ne peut pas prendre un vol dans la nuit, alors elles choisissent un inconnu parmi les visiteurs du jour. Leur choix se porte sur Kevork Hayrabedian, un Arménien de la diaspora libanaise, parce qu’il porte le même nom de famille (orthographié différemment) et surtout, confie Lucie, « parce que, de tous les hommes que je vois là ce matin, il est celui qui a les yeux les plus doux ». Kevork, qui se trouve là pour d’autres raisons que spirituelles, ne mentionne pas à Lucie qu’il a rompu avec son Dieu depuis fort longtemps, et ne se fait pas prier pour accompagner les deux sublimes sœurs jusqu’à la chapelle.
Autour d’eux, des pèlerins sont en pleurs. Ils craignent de ne jamais revoir leur monastère, et qu’il soit détruit par les Azerbaïdjanais. « Je vais rester ici avec les villageois qui le veulent, promet le père Hovhannes. Cet endroit est arménien ! » Les fidèles approuvent, mais personne ne promet de prendre le risque de rester à Dadivank avec lui.
 
 
 
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 11. La Croix
 
15 novembre 2020
 

Fragile Arménie

Editorial
La guerre n’est plus une option pour l’Arménie face à l’Azerbaïdjan.
par Jean-Christophe Ploquin
L’Arménie est traumatisée par le choc de sa défaite face à l’Azerbaïdjan, entérinée par un cessez-le-feu signé le 9 novembre à Moscou. Plus de 2 300 soldats ont été tués pour défendre le Haut-Karabakh. Et l’accord stipule qu’une partie de ce territoire ancestral va rester sous le contrôle de l’adversaire, tandis que les districts d’Azerbaïdjan que les Arméniens avaient conquis durant le conflit précédent seront rétrocédés. Par désespoir, des habitants préfèrent brûler leurs maisons avant de partir en lieu sûr. Des éléments du patrimoine religieux chrétien sont aussi démontés pour être transportés en Arménie, par crainte qu’ils ne soient détruits par les nouveaux occupants.
Ces scènes émouvantes éveillent un sentiment de solidarité légitime en France. Mais la mémoire de la guerre de 1992-1994, remportée par les Arméniens, oblige à constater qu’elles sont le reflet inversé de ce que vécurent, à l’époque, des centaines de milliers de civils en majorité azerbaïdjanais. Tragique leçon : dans cette mosaïque ethnoculturelle qu’est le Caucase, le recours aux armes ne garantit ni stabilité ni développement.
 
L’avenir paraît sombre pour une Arménie dont la dépendance envers la Russie, garante du cessez-le-feu, est encore accrue. Des partis revanchards veulent reprendre le pouvoir à Erevan. Pour la diaspora arménienne, nombreuse en France, se pose la question du type de soutien à apporter à cette petite patrie chère à leur cœur. Il faut espérer que le plus grand nombre entretiendra l’espoir qu’une paix juste et durable sera un jour possible. Ils peuvent témoigner que d’autres nations, en Europe, ont concrétisé un tel projet. Bien sûr, ce chemin ne sera possible que si Bakou et Ankara renoncent également à la logique guerrière.

 

 

 

 

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 12. Nouvelles d'Arménie
 
14 novembre 2020
 

Vladimir Poutine a demandé à Ilham Aliev que l’Azerbaïdjan protège les lieux de cultes arméniens des territoires cédés…

 

 

 

 

 

 

 

Le président Russe Vladimir Poutine a réalisé un entretien téléphonique avec son homologue Azéri Ilham Aliev aujourd’hui a indiqué le site officiel du Kremlin. Ce dernier indique que Vladimir Poutine et Ilham Aliev ont abordé le fonctionnement pratique de l’accord conclu le 9 novembre entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Ils ont constaté que le cessez-le-feu était respecté.
Vladimir Poutine aurait particulièrement insisté auprès du président Azéri sur le respect des lieux de cultes, églises et monastères chrétiens sur les terres reprises par l’Azerbaïdjan. Le président Aliev a affirmé son accord et assuré que l’Azerbaïdjan travaillerait avec ces principes de protection des lieux de culte…
Des paroles qui n’engagent que ceux qui les écoutent, au regard de la politique de Bakou visant a effacer -nous l’avons vu avec la destruction des khatchkars arméniens de Djoulfa au Nakhitchevan- il n’y a aucune garantie de protection azérie sur les lieux de cultes arméniens…

 

 

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13. L' Humanité
 
 
13 novembre 2020
 
 
 
Lettre ouverte au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Par Simon Abkarian
 
 
 
Monsieur le Ministre Le Drian.

 

 

 

 
Je voulais vous écrire la semaine dernière mais je savais votre emploi du temps chargé. Juste avant la fin des combats qui faisaient rage en Artsakh, n’étiez vous pas affairé à envoyer une aide médicale à l’Azerbaïdjan toute abandonnée qu‘elle était ? Ce fut de votre part un acte de compassion sincère, je n’en doute pas, un geste d’une clairvoyance politique indiscutable, j’en suis sûr. Comme vous, je reste neutre et en aucun cas ne vous jugerai quand à votre besoin impérieux de tendre la main au dictateur multimillionnaire de Bakou. Avant hier après la déroute des forces arméniennes qui se sont battues seules contre les armées turques et azerbaïdjanaise et autres mercenaires djihadistes syriens, vous vous êtes empressé  de proposer une aide, mais cette fois aux milliers de refugiés Artsakhiotes qui sont contraints de quitter leur patrie millénaire. Cette aide post mortem arrive bien tard monsieur le ministre et je ne vous en suis pas reconnaissant. La reconnaissance ; plutôt que votre humanisme humanitaire, vous auriez dû la donner au peuple d’Artsakh lorsqu’il fallait le faire, ou du moins en défendre l’idée.

 

 

 

 
A Pachinian le démocrate vous avez préféré Aliev le dictateur, et au courage politique ; le nettoyage ethnique. Je comprends, vous ne pouviez décemment compromettre vos engagements commerciaux. Mais en agissant de la sorte c’est la jeune et fragile démocratie arménienne que vous faites échouer dans une région propice à la corruption et  au totalitarisme.
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

Après l’abject dictat russo/turc,  Aliev déclarait, je le cite «  J’avais promis de chasser les Arméniens comme des chiens et je l’ai fait. »
Il l’a fait et personne ne s’est interposé. Et puisque tel est le cas il ne s’arrêtera pas.
Porté par le vent de la victoire et aiguillonné par son général en chef d’Ankara il voudra pousser plus loin son avantage.
Ayant échoué à redresser la barre de son économie Erdogan son grand frère et mentor, se cherchait un trophée.
Comme tout prédateur il avait besoin de brandir une tête fraîchement coupée.
Une proie à jeter en pâture à son peuple désenchanté.
Une dépouille à clouer sur le mur de son ambition panturque.
Pour sa gloire personnelle certes, (car il veut inscrire son nom sur les portes de l’éternité), mais aussi pour cette ivresse que lui procure le sang des Arméniens, notre sang.
Pour cette vieille colère qu’il n’arrive pas à réprimer.
Pour cette antique haine qu’il n’arrive pas à s’expliquer.
Mon analyse de cette détestation viscérale à l’encontre des Arméniens n’est disponible dans aucun livre d’histoire, donc ne cherchez pas, mais dans nos plaies criantes de solitude.
Il nous hait car il voit en nous (les restes de l’épée comme disent ses semblables) la preuve vivante qui contredit sa version de l’histoire. Il sait que nous sommes les antiques bâtisseurs qui ébranlent les fondations même de son mythe national.
Il lui faut donc nous tuer une deuxième fois.
Pour lui nous ne serons jamais assez morts, jamais assez niés.
Il nous le rappelle souvent, « N’oubliez pas la leçon que l’on vous a donné. »
La leçon en question c’est le Génocide de 1915.
S’il ne peut l’avouer publiquement il ne peut s’empêcher de nous le dire à mots couverts. « Je vous ai massacré une fois, je peux et rêve de le refaire, de vous effacer, vous engloutir dans le septième oubli. » 
Qu’est ce que veut dire cette phrase « N’oubliez pas la leçon que l’on vous a donné ?» 
Une démangeaison assassine, une récidive qui n’en peut plus d’attendre, une éloquence sadique, une bravade perverse, une vantardise macabre qui, puisque le mot génocide est remplacé par « leçon », défit toutes poursuites d’ordre juridiques et pénales.
Oui il voudrait nous soustraire au monde afin que la schizophrénie de son peuple puisse se dissoudre dans le sang du dernier des Arméniens. Afin qu’il puisse enfin écrire dans ses livres d’histoire « Nous sommes libres de nos crimes puisque plus personne n’est là pour en témoigner. » Mais nous sommes encore là, nos yeux plantés dans les siens. Il n’aime pas qu’on le fixe sans que l’on baisse la tête, il ne veut pas se reconnaitre dans le miroir brisé de nos regards. Car il se voit tel qu’il est vraiment, un despote qui voudrait s’inventer une généalogie dans une maison qui n’est pas la sienne.
Tant qu’aucun gouvernement turc n’aura reconnu les génocides et les massacres dont la Turquie se rend encore coupable, tant qu’il n’aura pas admis que derrière ses victoires historiques et récentes, se cachent des massacres extraordinaires, crimes abominables à l’encontre de la population humaine, quelque soit le leader de ce pays, s’il continue et s’obstine sur la voix du refoulement et de la négation, son peuple continuera à être un danger d’abord pour lui même mais aussi pour le reste du monde.
Tant qu’il n’aura pas ce courage-là, ce pays sera un témoin à charge contre lui-même.
Tout en fuyant le tribunal des hommes il continuera sa sanglante chevauchée nationale-islamiste.
Dans l’église Sainte Sophie, après qu’elle fut islamisée pour la deuxième fois, Erdogan a brandi le sabre de la conquête.  En 1998 il fût condamné pour des propos qui aujourd’hui se traduisent en actes. « Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats. » Cela se passe au Kurdistan, en Syrie, en Irak, en Libye, en Artsakh, et désormais en Europe et en France où le sultan Erdogan ne manque ni de casernes/mosquées ni de croyants/soldats. 
L’homme n’est pas le hâbleur nostalgique d’un empire déchu.
Il est un danger universel, car il est accroc au pouvoir et il est prêt à s’allier au diable pour le garder toujours.
En ce moment il est en manque de reconnaissance.
Il agit sous l’emprise de pulsions bien distillées, s’adresse au monde dans ce qu’il y a de plus vil : l’insulte et la vindicte.
Si vous en doutez, écoutez comme il  parle au président Macron « Qui es tu toi ? » Cette tournure aussi brutale que vulgaire est une question qui porte en elle la réponse.
C’est à dire « tu n’es rien, tu ne mesures rien, tu ne pèses rien. »
« Tu es un microbe, un parasite, une insignifiance qui a pour demeure le néant. »
Comme le vers dans le fruit, le meurtre est dans le verbe.
Au lieu de répondre à l’offense et aux menaces faites à la France, les exégètes de la real politique ne prennent pas la mesure de ce langage qui crache des épées. Ah  j’aime entendre les précieuses arguties et voir se tordre les langues de ces conseillers turcophiles. J’aime entendre les arguments économiques fumeux, des membres des amicales France/Turquie ou ceux de France/Azerbaidjan. Mais surtout j’aimerais un jour mettre en lumière les contreparties de leur ignominie. Ils sont de facto les associés  d’entreprises génocidaires.
Même si ces élus français amis de ces deux dictateurs, reconnaissent publiquement le génocide de 1915, en coulisse, ils embrassent les pieds de ces « sultans » coupeurs de têtes. Quand passent Aliev ou Erdogan ils se prosternent en chœur, en prenant soin de bien fermer les yeux, ils n’aiment pas se reconnaître dans le clinquant de leurs souliers. Un troupeau de postérieurs offerts au monde, avec leur groin plongés dans leur propre fange, ils font mine de chercher un chemin qu’ils auraient éventuellement perdu. Mais ils sont bien là où ils sont ces porcs. Lorsque l’un d’entre eux ose lever la tête, c’est pour s’assurer que les autres sont bien là. Ils se toisent, se taisent se font une raison. Chacun est le triste reflet de l’autre. Ébahie la France ne dit plus rien. Elle hausse les épaules,  arbore le masque de la fatalité. Jadis les poings de la révolte fleurissaient dans le ciel de ses enfants, désabusée elle se tait et laisse l’opprobre faire son nid sur l’arbre du déshonneur.  Aujourd’hui c’est déjà hier. Et nous voilà assis sur les ruines fumantes de la folie guerrière à écouter ces champions du libre échange, ces marchands d’armes qui voudraient nous convaincre par A +B que l’un est légitime dans le crime et que l’autre n’a pas le droit de cité. Fini le temps des utopies, révolu le temps des justes, caduque l’époque du rêve. Place au réel, place aux héros de palier devenus députés. Place à ces bègues de la pensée qui caracolent dans l’Hémicycle du monde. Place au sang et à la chair. Place à l’argent pétri de sperme et de parfum de luxe. Elle me plait cette engeance de vendus qui dépouille la France de son habit de gloire pour le mettre aux enchères sur le cintre du monde.
Mesdames et messieurs les affairistes, malgré vos accointances contre nature et inhumaines, malgré vos deals nauséabonds et vos obsessions boursières, nous avons grand espoir que la France, celle de Jaurès, renaisse enfin de ses cendres et nous sauve enfin de vous.
Abkarian Simon.

 

 

 

 

 

 

 
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 14. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 
 
 

2 580 mercenaires-djihadistes syriens furent envoyés en Azerbaïdjan dont 293 furent tués au Haut-Karabagh et 342 sont revenus en Syrie

 

 

 

 

 

 

 

Selon le Centre syrien des Droits de l’homme depuis la Syrie 2 580 mercenaires-djihadistes furet envoyés par les autorités turques vers l’Azerbaïdjan afin de combattre contre les Arméniens au Haut-Karabagh. Selon cette même source 293 de ces combattants mercenaires furent tués au Haut-Karabagh et plusieurs centaines furent blessés, leur sort étant inconnu à ce jour. Par ailleurs de ces 2 580 mercenaires 342 sont revenus en Syrie.

 

 

 
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15. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 

Soldat Israélien : Je m’excuse auprès des combattants Arméniens

 

 

 

 

 

 

 

Sur son blog, le soldat israélien Dmitri Shufutinsky présente ses excuses au peuple arménien au nom d’Israël.
« Aux Arméniens fuyant l’Artsakh, à ceux qui ont perdu des êtres chers en première ligne, à ceux qui se sont battus et ont été blessés, à ceux qui sont humiliés et frustrés par la perte, moi, un soldat israélien, je m’excuse profondément.
Je m’excuse d’avoir vendu des armes à l’Azerbaïdjan sans vous les vendre également, afin de maintenir l’équilibre et de bonnes relations équitables avec les deux parties.
Je m’excuse de ne pas avoir essayé de « négocier » une paix juste entre Erevan et Bakou. Après tout, vous êtes tous les deux « dans le quartier », pour ainsi dire.
Je regrette que nous ayons encore des relations avec la Turquie alors que ce génocidaire fou Erdogan cherche à imposer sa vision fasciste à toute la région et nous menace même.
Vous avez des raisons de vous sentir déçu de nous. Certains diront que vous devriez déplacer votre colère vers la Russie et la Géorgie, qui jouent des deux côtés. Ou à l’Occident qui, comme d’habitude, parle fort mais ne fait rien.
Cependant, vous attendiez plus de nous. Nos peuples ont tous deux subi l’une des persécutions les plus intenses de l’histoire. Lorsque nos terres n’étaient pas volées par des étrangers, nous étions massacrés et nettoyés ethniquement dans de nombreux pays hôtes. Nous avons subi un génocide, qui a anéanti des millions de nos peuples, des génocides qui continuent de manière frustrante
non reconnu par beaucoup. Nous avons combattu et sommes morts dans des guerres pour regagner nos patries – deux des rares cas où les peuples autochtones ont gagné. Pourtant, nous combattons seuls, abandonnés par beaucoup de ceux qui prétendent être nos alliés tout en renforçant nos plus grands ennemis. Nous sommes boycottés par beaucoup et entourés de rivaux.
Nous sommes injustement distingués par la communauté internationale « éclairée » simplement parce que nous vivons sur des parties de nos maisons ancestrales – Artsakh, Judée et Samarie. Nous avons vu les étrangers être encouragés à vivre sur ces terres, qui ont été renommées « Haut-Karabakh » et « Cisjordanie » par ceux qui ne sont pas de cette région. On nous a dit que les soldats de la paix étrangers devraient occuper nos terres plutôt que nous maintenir notre propre souveraineté autochtone.
Nos peuples sont tissés ensemble à travers des expériences partagées – à la fois de tristesse et de succès. Je suis désolé que nous soyons plus nombreux à ne pas avoir reconnu ce fait et à vous avoir embrassés comme nos frères. Et j’espère que le jour viendra bientôt où nous le ferons. Et j’espère qu’un jour, vous pourrez nous pardonner.
אני מתנצל (Je m’excuse)
ես ներողություն եմ խնդրում
Signé,
Un allié, un ami, un soldat et un frère »

 

 

 
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16. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 

Témoignage de guerre de Jean-Christophe Buisson (Fig-Mag)

 

 

 

 

 

 

 

Depuis le 1er novembre, sur Twitter, le journaliste et Directeur-adjoint du Figaro Magazine, Jean-Christophe Buisson, qui s’est rendu en Artsakh durant le conflit, a tenu une chronique de son ressenti dans le conflit qui oppose l’Artstakh à l’Azerbaïdjan avec le soutien de la Turquie d’Erdogan et ses mercenaires djihadistes.

 

« Six jours sur la route qui mène de Goris à Stepanakert et dans les villages le long de la frontière sud entre l’Arménie et l’Artsakh conquise par les azéris. Les six derniers jours de la guerre. Trop peu pour tout entendre et tout voir, mais assez pour témoigner de la détresse, du traumatisme et de l’effroi de ceux qui avaient le malheur de n’être ni des soldats professionnels, ni des mobilisés, ni des combattants volontaires : des civils.
Des hommes, des femmes, des enfants, des agriculteurs, des bergers, des artisans, des retraités qui ont tout laissé derrière eux : leurs fermes, leurs maisons, leurs églises, leurs morts, leurs souvenirs, leurs illusions, leur patrie.
Quand je les ai rencontrés, hébergés gracieusement dans des petits hôtels de Goris ou à Erevan, je n’ai vu que cela dans leur regard : une souffrance enrobée d’un cercle doré de dignité.
Parmi tous leurs récits, je n’oublierai jamais les mots de Julietta me racontant (en russe) le bombardement de Chouchi qu’elle avait dû quitter « sans savoir où aller », après des jours dans des caves inondées, auprès de familles refusant de partir pour rester près de leurs frères, de leurs neveux, de leurs enfants en train de se battre sur le front. « Pour aller aux toilettes, il fallait faire 300 mètres pour rejoindre un autre bâtiment. Donc risquer sa vie… »
Julietta était musicienne et elle pleure sa guitare oubliée là-bas. Elle sursaute à chaque bruit dans la rue, qui lui rappelle les explosions de bombes et de missiles.
Elle ne (se) pose qu’une question : comment allons-nous reconstruire notre pays ?
Moi, je me pose une autre question : comment elle et les 100 000 autres déplacés Arméniens de l’Artsakh vont-ils se reconstruire, eux ? »

 

 

 
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17. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 

L’Arménie commence son retrait d’une région avoisinante du Nagorny Karabakh

 

 

 

 

 

 

 

Stepanakert, 15 nov 2020 (AFP) – Les forces arméniennes
devaient commencer leur retrait dimanche de la région de Kalbajar près du
Nagorny Karabakh, dont une partie revient sous le contrôle de l’Azerbaïdjan à
la faveur d’un accord de paix, après six semaines de combats meurtriers.
Symbole de ce revers humiliant pour l’Arménie, des habitants des villages
locaux ont préféré brûler leurs maisons plutôt que de les voir tomber entre
les mains de leur voisin honni, avec lequel Erevan se dispute le contrôle de
cette enclave montagneuse du Caucase depuis des décennies.
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Samedi, des dizaines de maisons ont été ainsi incendiées par leurs
propriétaires dans le village de Charektar, dans la région de Kalbajar, qui
était sous contrôle des forces arméniennes depuis une première guerre au début
des années 1990 qui avait fait 30.000 morts.
Cette région fait partie du « glacis protecteur » formé par les forces
arméniennes autour du Nagorny Karabakh à proprement parler, dont une partie
doit également revenir à l’Azerbaïdjan selon les termes de l’accord de paix
signé en début de semaine.
Sur les routes, l’AFP a vu de nombreux habitants déménager leurs affaires
dans des camions surchargés partant pour l’Arménie. Plusieurs stations
hydroélectriques locales ont été démontées et évacuées, l’une d’entre elles
incendiée.
L’accord de paix prévoit la présence au Nagorny Karabakh de forces de
maintien de la paix russes, qui sont arrivées dès vendredi à Stepanakert, la
capitale locale, où elles contrôlaient les abords et la ligne de front tout
proche.
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En partie défigurée par les roquettes, Stepanakert, qui reste sous contrôle
arménien, est vidée de ses habitants. Les autorités locales les ont appelés à
rentrer au plus vite mais la quasi-totalité des magasins sont encore fermés.
Les troupes russes sont, elles, bien présentes, à la faveur de l’accord de
paix qui prévoit le déploiement de près de 2.000 soldats de Moscou avec des
engins blindés et des véhicules spéciaux. Ils contrôlent routes et carrefours,
vérifiant les voitures qui passent.
En attendant le déploiement complet des forces russes, et la réouverture du
corridor de Latchin, cordon ombilical reliant l’Arménie à l’enclave, la seule
voie d’accès au Nagorny Karabakh est la route passant par le nord de
l’enclave, par le district de Kalbajar, qui doit être rétrocédé dimanche à
l’Azerbaïdjan.
Sur place samedi, nul n’avait la moindre idée précise des modalités de
cette rétrocession. Selon des policiers locaux, la route devait être coupée
dans la nuit. Les autorités du Karabakh arménien ont assuré qu’elle resterait
ouverte. Tandis que des habitants évoquaient l’arrivée des troupes
azerbaïdjanaises par hélicoptère.
Précisément le long de cette même route, des soldats russes ont pris
position samedi au monastère de Dadivank, fondé au XII-XIIe siècle, dont les
autorités arméniennes ont dit craindre qu’il ne soit dégradé ou profané par
les forces azerbaïdjanaises.
Samedi soir, d’ultimes célébrations y étaient en cours, tous les objets
liturgiques y avaient été enlevés, de même que de précieux khachkars vieux de
800 ans, croix de pierre sculptées typiquement arméniennes. "Je n’ai pas
l’intention de partir dimanche", a assuré à l’AFP le père Hovhannes.
A Erevan, les réseaux sociaux bruissent de rumeurs de possibles
profanations des lieux de culte arménien par les Azerbaïdjanais. Des images de
la façade de la cathédrale de Choucha (Chouchi) dégradées par des tags
circulaient samedi sur internet.
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L’Arménie a reconnu samedi avoir perdu 2.317 soldats dans le conflit, soit
près du double des pertes annoncées jusque là. Le ministère de la Santé a
indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un bilan définitif, le processus d’échange
des corps avec Bakou ne faisant que commencer.
L’Azerbaïdjan pour sa part ne communique pas ses pertes militaires,
rapportant simplement que 93 civils ont été tués par les bombardements
arméniens, tandis que Erevan compte 50 morts dans les tirs azerbaïdjanais.
Selon le président russe Vladimir Poutine, qui fait office d’arbitre dans
la région, les combats ont fait plus de 4.000 morts et 8.000 blessés.
L’annonce de l’accord de paix lundi avait été suivi par des manifestations
de colère à Erevan, où des protestataires avaient brièvement investi le siège
du gouvernement et le Parlement. L’opposition a exigé la démission du Premier
ministre arménien Nikol Pachinian en dénonçant une « trahison ».
Le texte signé entre Erevan et Bakou ne prévoit cependant aucun mécanisme
de règlement durable du conflit du Nagorny Karabakh, qui empoisonne la région
depuis la chute de l’URSS.
La Turquie, grand soutien de Bakou, a aussi gagné en influence et devra
jouer un rôle dans l’observation de l’application du cessez-le-feu, même si
les contours de son action restent à définir.
Par Hervé BAR

 

 

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18. Nouvelles d'Arménie
 
13 novembre 2020
 

Victoire de l’Arménie sur la Turquie par Echec & Mat

 

 

 

 

 

 

 

Dans la partie d’échecs militaire et politique, l’équipe Arménie-Artsakh défait la Turquie-Azerbaïdjan-ISIS

 

Par APPO JABARIAN
Directeur de la Publication/Rédacteur en Chef
USA Armenian Life Magazine (édition imprimée en anglais)
USA Armenian Life Newsletter en ligne (distrib électronique- courrier éclair)
Hye Kiank Armenian Weekly (édition imprimée en arménien)
USA Armenian LifeFacebook
www.armenianlife.com
Échecs Militaire-Politique : première partie
Le 27 septembre, la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Isis se sont lancés dans une agression militaire surprise contre l’Arménie et la République d’Artsakh. Ankara et Bakou clamaient qu’en moins de 48 heures, ils anéantiraient des centaines de milliers d’Arméniens et se rendraient maîtres de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh). Recep Tayyip Erdogan, le président fou turc néo-ottoman, s’était vanté il y a quelques mois, disant que la Turquie achèverait le génocide des Arméniens que ses grands parents avaient entrepris.
Sur le terrain, contrairement aux prévisions de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, l’Armée de défense d’Artsakh résista à cette guerre censée la faire voler en éclats. Au prix de pertes civiles et militaires énormes, victimes d’inombrables crimes de guerre commis par la Turquie et l’Azerbaïdjan, les Arméniens ont tenu en échec la guerre-éclair conjointe turco- azerbaïdjanaise. La guerre des Azerbaïdjanais, desTurcs et des mercenaires terroristes de l’État Islamique dura quarante cinq jours et s’est terminée par un pat, une partie nulle.
Le 9 novembre, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie signaient l’Accord de Moscou appelant à une trève au 45e jour de l’agression de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et d’ISIS contre l’Arménie et la République d’Artsakh.
1) LE JOUR D’APRÈS N°1 : le 10 novembre, lendemain du jour de l’accord de Moscou du 9 novembre, marquant très symboliquement la volonté des Arméniens pour que l’Artsakh reste arménien, le Président Arayik Haroutounian de la République d’Artsakh invita à Stépanakert, pour consultation, divers parlementaires. Il n’est pas allé à Érévan. Il les reçut chez lui en Artsakh, envoyant un signal fort selon lequel l’Artsakh arménien est là, et qu’il y restera pour les ages à venir. Il désavouait par ce geste la rhétorique suicidaire d’un groupe de dix-sept partis d’opposition.
2) LE JOUR D’APRÈS N°2 : Le 10 novembre, le président azerbaïdjanais Aliyev appela le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine pour obtenir son accord pour accéder à Chouchi. Poutine ne prit même pas la peine de répondre. L’assistant de Poutine conseilla à Aliyev de plutôt prendre contact avec son chef de paroisse Recep Tayyip Erdogan à Ankara, lui faisant comprendre que Bakou avait perdu la partie d’échecs engagée contre l’Arménie. Il devenait tout aussi clair pour Aliyev que les parties au conflit resteraient sur leurs positions respectives, le 10 novembre à 12:00 heures, au moment du cessez-le-feu. Bakou n’était même pas au seuil de Chouchi. Les troupes d’agression Turquie-Azerbaïdjan-ISIS se trouvaient dans les terrains brousailleux en contrebas de la falaise abrupte entourant Chouchi, sans aucun accès à la ville. Pas de chance !
3) LE JOUR D’APRÈS N°3 : La Turquie « exigea » de Moscou que ses forces d’interposition soient installées à Stépanakert près des forces d’interposition de la Fédération de Russie. Le Président Poutine répondit sèchement qu’une telle clause ne figurait pas dans l’Accord de Moscou. Les autorités de Moscou font en sorte qu’Erdogan se tienne à distance, un sac vide à la main.
On comprend à présent à quel point la Turquie est en déphasage dans le jeu d’échecs politique très sophistiqué qui se déroule dans le monde.
Les grands maîtres turcs de la politique occidentale, avec leur légalisme au ras du sol, auraient-ils été tenus en échec par les grand maîtres de la politique Arméniens-Russes ? Ou plus simplement, les États-Unis et la France auraient-ils tacitement fait en sorte qu’Erdogan subisse une embarrassante défaite face à l’Arménie et à la République d’Artsakh ?
Se pourrait-il que la Turquie et ses grands maîtres occidentaux de l’Otan se soient simplement séparé et que les patrons occidentaux de l’Otan aient simplement abandonné la Turquie face aux lions arméniens et aux ours russes ?
L’utilité de la Turquie pour l’Otan aurait-elle cessé d’être ? Serait-ce parce qu’une fois de plus, la Turquie semble n’être rien d’autre qu’un acteur politique en faillite offrant ses services alternativement à l’Est puis une autre fois à l’Ouest ?
La politique titubante du président fou de Turquie Recep Tayyip Erdogan, passant de la Russie à l’Otan, a causé un dommage irréparable à l’image de la Turquie dans le monde.
D’un côté, la Turquie a contrarié ceux qui le soutiennent en Occident et à l’Otan, et d’un autre côté, il (Erdogan) a fait d’Ankara un sujet de dérision dans la région, en Asie Mineure, au Moyen-Orient et en Eurasie.
La Turquie a non seulement perdu en Syrie, en Lybie et en Méditérranée orientale, mais elle a aussi perdu l’Eurasie. Les forces spéciales opérationnelles de montagne turques ont été littéralement massacrées par les forces de défense arméniennes de la ’Vallée de l’Enfer’ dans les environ de Chouchi (cessons d’employer la prononciation turquifiée ’Choucha’ !).
Beaucoup d’observateurs politiques disent avec raison que ’la Turquie peut à présent dire adieu à ses rêves pan-turquistes, au moins pour un futur prévisible’.
Le Premier ministre précédent, Ahmet Davutoglu a raison de constater la politique désastreuse du Président Erdogan sur la scène mondiale. Au cours des 168 heures écoulées, la livre turque est de nouveau au plus bas, et la crise actuelle dans laquelle se débat la Turquie rappelle celle de la fin des années 1960 et du début des années 1970, quand les hommes politiques disaient : « nos dettes sont si élevées que nous pourrons emprunter aux oiseaux qui volent dans nos cieux » (en turc : ulusal borçlarýmýz o kadar yüksek ki, bugünlerde göklerimizde uçan kuþlara bile borçluyuz).
Comme je l’avais prévu en 2012, aux premiers moments de l’intervention militaire turque dans la crise syrienne, la Syrie était devenue pour la Turquie un Vietnam.
Aujourd’hui, le Vietnam, ce sont l’Arménie et la République d’Artsakh.

 

 

 
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 19. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 
 

Les célèbres khatchkars du monastère de Dadivank sont transférés à Saint-Etchmiadzine

 

 

 

 

 

 

 

AYSOR AM : Le père Hovhannès Hovhanèssian, prêtre du monastère de Dadivank ,annonce que les célèbres khatchkars [stèles de pierres marquées de la croix] du monastère de Dadivank (IX – XIIIsiècles) sont temporairement transférés au Saint-Siège d’Etchmiadzine « jusqu’à ce que les problèmes soient résolus ». Dans le même temps, le père Hovhannès souligne qu’il ne quittera pas son monastère. Le sort du sanctuaire est encore inconnu car il se situe à quelques centaines de mètres de la ligne de démarcation entre la région de Karvatchar qui sera occupée par l’Azerbaïdjan à partir du 15 novembre et la République arménienne d’Artsakh. Tout dépendrait désormais des militaires du contingent d’interposition russe qui pourraient s’installer au-delà du monastère, ce qui permettrait de ne pas le livrer aux azéris.
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Il y a quelques jours, le Père Hovhannès avait déclaré que le Président de la République d’Artsakh, Arayik Harutyunyan, l’avait appelé au téléphone pour lui dire : « Ne touchez pas aux khatchkars , nous ne livrerons pas Dadivank. »

 

 

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 20. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 
 
 
Le ministère arménien de la Santé nie les fausses déclarations du gendre de l’ex-président
 

 

 

 

 

 

Le ministère arménien de la Santé a nié les allégations de Mikael Minasyan, le gendre de l’ancien président Serge Sarkissian qui a affirmé dans un message Facebook que pas moins de 4750 soldats arméniens ont été tués dans la guerre du Haut-Karabakh.
Le ministère a décrit les allégations de Minasyan comme « un mensonge flagrant qui dépasse toutes les frontières ».
« Le ministère de la Santé, en tant qu’organe qui procède à l’examen médico-légal de toutes les victimes, déclare officiellement qu’il n’y a pas 1400 corps morts et non encore disséqués, comme le prétend Minasyan », a-t-il déclaré.
Selon l’attachée de presse du ministère Alina Nikoghosyan, à ce jour, 2 317 corps de militaires décédés, dont des non identifiés, ont été examinés par le service médico-légal.
Elle a déclaré que le processus d’échange des corps des militaires morts venait juste de commencer et que les parties en conflit ne pouvaient pas disposer des chiffres définitifs pour le moment.
"Essayer d’obtenir des dividendes politiques en manipulant ce sujet délicat à l’aide de fausses informations dépasse toutes les normes morales. Au nom de tout le personnel du Ministère de la santé, nous exprimons nos condoléances à toutes les mères et tous les pères qui ont perdu leurs fils. Nous sommes désolés de devoir publier un article sur ce sujet », a déclaré Alina Nikoghosyan.

 

 

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 21. Nouvelles d'Arménie
 
15 novembre 2020
 

http://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=72008

Appel adressé à différentes institutions internationales afin de sauver le patrimoine arménien de l’Artsakh, signée par de nombreuses personnalités dans le domaine des études arméniennes.

 

 

 

 

 

 

 

Les intellectuels appellent les institutions mondiales à sauver l’héritage arménien avant qu’il ne soit trop tard.
* Préserver l’Artsakh : une lettre ouverte à la communauté mondiale *
New York City, Nov. 12, 2020 (GLOBE NEWSWIRE) — La fin du combat actif dans la guerre du Haut-Karabakh de 2020 est loin de la fin de la guerre contre une victime clé : le riche patrimoine culturel irremplaçable de l’Artsakh, comme La république est connue des Arméniens.
Il y a seulement deux ans, l’art, l’histoire et la culture arméniennes ont été célébrés par certaines des institutions culturelles les plus reconnues du monde.
Arménie ! Au Metropolitan Museum of Art était une grande exposition internationale d’art médiéval arménien. Les merveilles exposées ont battu des records de présence, ont mérité des éloges critiques et ont démontré les contributions majeures des Arméniens à la civilisation mondiale. Le Smithsonian Folklife Festival a célébré les traditions artistiques et culturelles arméniennes lors de son exposition interactive annuelle sur le National Mall à Washington DC, en dessinant des chiffres records. Cette même année, le consortium mondial des nations francophones s’est réuni dans la capitale arménienne d’Erevan pour le Sommet de la Francophonie, accueillant des centaines de dirigeants mondiaux, de visiteurs et de médias internationaux.
Maintenant, seulement deux petites années plus tard, le monde regarde ailleurs comme l’art, l’architecture et l’histoire arméniens sont en train d’être détruit. Le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan a lancé une attaque militaire de grande envergure contre la République d’Artsakh. La Turquie, qui continue de nier son projet génocidaire d’annihilation du peuple arménien perpétrée en 1915-1922 dans sa patrie historique, a prêté tout son soutien politique et militaire à l’Azerbaïdjan dans ce dernier acte d’agression.
Alors que la Russie vient de mettre fin soudainement à la guerre, pendant plus d’un mois, la République d’Artsakh a subi de graves victimes civiles et militaires. Les bombes continues avec des bombes à sous-munitions et d’autres artilleries ont détruit des maisons, des hôpitaux et des écoles. L’agressivité a également été ciblée sur les sites patrimoniaux, dans le but d’effacer les contributions uniques du peuple arménien et son histoire dans la région.
Le 20 octobre 2020, les forces azerbaïdjanaises ont lancé deux assauts intentionnels à la cathédrale Saint-Sauveur Ghazanchetsots, causant des dommages importants. Située à Shushi, capitale culturelle de l’Artsakh, la cathédrale est un chef-d’œuvre de l’architecture arménienne du XIXe siècle et un repère de l’identité culturelle et religieuse arménienne. Les photos en ligne montrent un trou béant dans les voûtes de maçonnerie, avec le sol recouverts de débris.
La Cathédrale de Shushi n’est qu’un des milliers de sites patrimoniaux à Artsakh actuellement en grave danger. La plupart des structures sont beaucoup plus anciennes, datant dès le quatrième siècle après JC, lorsque l’Arménie s’est convertie au christianisme. Ces monuments architecturaux extraordinaires comportent des inscriptions anciennes, des peintures murales et des sculptures. Ce ne sont pas seulement des trésors artistiques et historiques, mais aussi des preuves matérielles de la longue histoire des Arméniens dans la région. Avec chaque bombe, à chaque heure où la communauté internationale est silencieuse et passive, nous perdons un précieux mémorial, détruit pour toujours.
Les attentats ont également visé des sites archéologiques, des preuves dommageables de l’ancienne habitation, notamment la fortification, l’architecture ecclésiastique et les artefacts précieux.
Cette destruction en gros fait partie d’une politique négationniste violente de l’Azerbaïdjan qui inclut l’élimination intentionnelle du patrimoine culturel arménien en Artsakh. L ’ Azerbaïdjan et la Turquie ont tous deux des politiques continues et bien documentées de destruction du patrimoine culturel arménien trouvé sur leur territoire. L’effacement de 1997-2006 par l’Azerbaïdjan au Nakhichevan de sa culture arménienne, avec plus de 89 églises médiévales, 5840 khachkars et 22000 pierres tombales historiques est illustratif à cet égard. La 16 e Assemblée générale du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) a adopté une résolution en octobre 2008 exprimant sa grande préoccupation concernant ces actes de vandalisme culturel. Nous attirons l’attention, par contre, sur les efforts déployés par l’Arménie pour restaurer la mosquée Gohar Agha à Shushi.
Le monastère de Gandzasar, un joyau de la couronne de l’architecture arménienne du XIXe siècle, est-il destiné à un oubli similaire ? Qu’en est-il du monastère Amaras du IV ème siècle, l’emplacement de la première école à utiliser le script arménien et le lieu de sépulture de Saint Grigoris, petit-fils du saint patron et évangélisateur d’Arménie, Grégoire l’Illuminateur ? La tombe du cinquième siècle de Grigoris est l’une des plus anciennes structures funéraires chrétiennes arméniennes qui survivent.
Que deviendra le monastère de Dadivank, un grand complexe pittoresque de bâtiments et de pierres croisées sculptées datant du treizième siècle ? L ’ église principale, avec ses délicates arcades extérieures et ses portraits de donneurs sculptés, abrite un ensemble extraordinaire de fresques intérieures montrant des personnalités sacrées et historiques et des inscriptions arméniennes. Alors que les récents efforts de restauration d’une équipe italienne ont cherché à stabiliser son état détérioré, leur travail est aujourd’hui menacé de renversement imminent.
Ce ne sont que quelques exemples des milliers de sites à travers Artsakh qui sont maintenant vulnérables à la destruction. Une fois qu’ils seront partis, il sera trop tard. Nous reconnaissons la valeur du patrimoine culturel et reconnaissons que la perte d’une culture constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de toutes les nations du monde, et pas seulement de la nation à laquelle appartient le bien culturel. Nous invitons l’UNESCO, l’ICOMOS, le Blue Shield, le Fonds mondial des monuments et d’autres organisations internationales engagées pour la conservation et la protection des sites du patrimoine culturel à aider immédiatement à protéger et à surveiller ces monuments et à les documenter pour la postérité.
Prof. Prof. Christina Maranci, Université Tufts (États-Unis)
Prof. Prof. Theo Maarten of Ruban, Université d’Oxford (Royaume-Uni)
Prof. Prof. Emma Loosley, Université d’Exeter (Royaume-Uni)
Prof. Prof. Ivan Foletti, Université Masaryk (République Tchèque)
Prof. Prof. Annemarie Weyl Carr, Université méthodiste du Sud (États-Unis)
Dr. Dr. Sylvie L. Merian, The Morgan Library & Museum (US)
Prof. Prof. Igor Dorfmann-Lazarev, SOAS University of London (Royaume-Uni)
Prof. Prof. Heghnar Watenpaugh, Université de Californie, Davis (États-Unis)
Prof. Prof. Ina Baghdiantz McCabe, Université Tufts (États-Unis)
Prof. Prof. Sergio La Porta, Université d’État de Californie, Fresno (US)
Prof. Patrick Donabédian, Aix-Marseille University (France)
Fr. Fr. Fr. Garabed Kochakian, diocèse de l’Église arménienne d’Amérique (US)
Prof. Prof. Elizabeth H. Prodromou, Fletcher School of Law and Diplomacy, Université Tufts (US)
Prof. Prof. Alexandros K. Kyrou, Université d’État de Salem (US)
Prof. Prof. Ara H. Merjian, Université de New York (États-Unis)
Prof. Prof. Talinn Grigor, Université de Californie, Davis (États-Unis)
Dr. Dr. Felicity Harley-McGowan, Université de Yale (US)
Prof. Prof. Zara Pogossian, Université de Florence (Italie)
Prof. Prof. Erik Thun ø, Université Rutgers (États-Unis)
Prof. Ioanna Rapti, École Pratique des Hautes Études (France)
Prof. Prof. Roberta Ervine, St. Séminaire Nersess (US)
Prof. Prof. Haig Utidjian, Université….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 2. Nouvelles d'Arménie
 
 15 novembre 2020

 

 
http://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=72030
 

Roustam Mouratov le commandant des forces russes chargées du maintien de la paix au Haut-Karabagh (Artsakh) est un lezghien de Tabassaran au Daghestan