1 Nouvel Hay Magazine

Patrick Devedjian : paix à son âme / R.I.P. : les hommages

 

Nous connaissons tous la remarquable carrière de Patrick, à Antony, au parlement et en tant que ministre. 

Nous connaissons tous son audace et son courage lorsqu'il s'engageait pour défendre son histoire : celle de sa famille, celle de tous les arméniens; ce fut la défense des jeunes combattants qu'on disait terroristes, ce fut le combat de la reconnaissance du génocide. 

J'ai eu la chance de le connaitre et de travailler avec lui à partir de 2008, lorsqu'il a lancé l'appel d'offre du département des Hauts de Seine pour un projet de lutte contre la malnutrition en Arménie. J'ai eu aussi la chance de l'accompagner lors de trois voyages dans le Tavoush. 

Ce dimanche 29 Mars, à l'annonce de son décès, outre les larmes qui m'ont envahi comme beaucoup d'autres, les souvenirs, les anecdotes, les sentiments de révolte se sont bousculés dans mon esprit. 

Il était un grand homme !

Il disait que son ministère préféré avait été le ministère de la Relance : car quand la crise financière de 2008 est arrivée,  il disposait d'un budget qui permettait de débloquer des projets culturels dans toute la France (rénovations d'église, aménagements de musées , etc…) ; l'homme de culture qu'il était, y a pris tant de plaisir….! 

Il justifiait ainsi le projet du Tavoush : lui, le patron de La Défense, ce monstre de modernité, il disait qu'un pays doit avant tout nourrir sa population et que l'agriculture, le développement du monde agricole, était une priorité … pour le Cambodge, Haïti, le Bénin mais aussi pour la petit Arménie enclavée.  Et il rajoutait avec pertinence, parce qu'il s'intéressait à tout, que les projets agricoles ne pouvaient réussir que sur le très long terme et que donc le département serait là pour soutenir les 4 projets sur le très long terme. 

Quand je lui disais que le projet était difficile et qu'avec regret nous ne réussissions le programme, malgré nos efforts, qu'à 70 à 80 %, il me disait que s'il avait réussi tous ses projets en tant que Maire et Président des Hauts de Seine à ce niveau, il en aurait été ravi. 

Et ses équipes renchérissaient discrètement en nous disant qu'il était un fantastique manager et gérait le département, avec bien entendu du talent politique, mais en vrai chef d’entreprise, avec toute la rigueur possible. Ils disaient la joie qu'ils avaient à travailler avec lui dans cet état d'esprit de conquête de chaque instant. 

Et il savait naïvement s'émerveiller : lors du voyage de 2010, où nous avions restauré et allongé les canaux d'irrigation de Ditavan, au bord des larmes, il admirait avec émotion ce vieux paysan qui avec sa pioche ouvrait un sillon pour permettre à l'eau d'envahir les plants de son champ de tabac. 

Tout au long des voyages, les nouvelles idées germaient à tout moment; et pendant des années il nous a bousculé sur 2 projets que nous n'avions pas les moyens ou le temps de rajouter au programme  : 

  • à la sortie du tunnel de Dilijan, devant la beauté des forêts du Tavoush, c'était :  " il faut planter de nouvelles espèces  régénérer les forêts et monter une aciérie ! "
  • devant les étals de viande qui pendaient au marché d'Idjevan, c'était :  " il faut apprendre aux arméniens à être de bons bouchers ! "

Lors du dernier voyage de 2018, lors du sommet de la francophonie, 2 moments particuliers me reviennent.  

Sa joie du lancement d'un projet de fouilles archéologiques soutenu par les Hauts de Seine, pour les 10 années à venir sur les hauteurs d'Idjevan : il s'agit d'un site de l’âge de bronze datant de 5 000 ans. 

Son émotion, tandis que le concert de la place de la République résonnait, lorsque l'un des 4 combattants de 1981 lui tombait dans les bras. 

Patrick Dévedjian, c'était aussi tout cela !

Le Dimanche 29 mars nous étions abattus. Nous nous sommes appelés avec les équipes des Hauts de Seine et nous sommes promis : on relèvera le défi, pour Patrick, en sa mémoire… 

Michel Pazoumian


Vice Président délégué Fonds Arménien de France


Membre fondateur du G2IA

(Crédit photo : Max Sisvalian)

 

 

 




 

 

 

La famille de Monsieur Patrick DEVEDJIAN a préféré annuler la cérémonie des obsèques

qui

devait avoir lieu aujourd'hui à 11 heures.

 

Le corps du défunt sera inhumé dans la plus stricte intimité à Antony.

 

Afin de lui rendre l’hommage qu’il mérite, une Messe sera bien entendu organisée dès

que

possible à la

Cathédrale Sainte-Croix des Arméniens Catholiques de France afin que sa famille, ses amis et

tous ses

proches puissent lui dire au revoir et lui témoigner leur affection.

 

Toujours unis dans la prière,

 

 

Communiqué de Monseigneur Elie YEGHIAYAN

Evêque de l'Eparchie des Arméniens Catholiques de France 

En ce dimanche, j’ai appris avec une grande tristesse le rappel à Dieu de monsieur Patrick Devedjian,

ancien ministre.

 

Avec les prêtres et les fidèles de l’Eparchie, Je veux m’associer à la douleur de son épouse, de ses enfants, de sa famille et de toute la communauté arménienne. Je partage leur tristesse, mais aussi leur Espérance.

 

Sa Béatitude Grégoire Pierre XX Ghabroyan, patriarche de l’Eglise Arménienne Catholique a bien connu

Patrick Devedjian lorsqu’il était évêque à Paris. Il s’associe à la peine de la famille et lui présente ses

condoléances.

 

Nous prions pour que Dieu accueille son âme et qu’elle repose en paix dans la demeure des justes.

 

« Souviens-toi, Seigneur, de ton serviteur Patrick Devedjian au jour du grand avènement de ton royaume.

Rends le digne de miséricorde, et de la rémission des péchés.
Fais-le briller en le mettant à ta droite, dans les rangs de tes saints ; car tu es le Seigneur et le Créateur de

tous, juge des vivants et des morts ; et à toi convienne la gloire, la puissance et l’honneur, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen"

 

Patrick Devedjian était un pilier de la communauté Arménienne Catholique. Il était toujours présent à nos

côtés lors des grands évènements dans la cathédrale Sainte-Croix de Paris, mais aussi lors des c

ommémorations des victimes du Génocide des Arméniens à Notre-Dame de Paris.

 

Sa famille originaire de Sivas avait été obligée de fuir la Turquie au moment du Génocide. Il a fait une

partie de sa scolarité au collège arménien catholique Samuel-Moorat de Sèvres (92). Patrick Devedjian

était fier de ses origines arméniennes. En tant que parlementaire, il s’est toujours engagé pour la

reconnaissance politique du génocide arménien.

Ses obsèques seront célébrées ce mercredi à 11h dans notre cathédrale Sainte Croix de Paris qu’il

chérissait et affectionnait, notamment dans les circonstances familiales. Cet office sera célébré dans la

plus stricte intimité due aux conditions sanitaires actuelles. Une Messe de Requiem, ouverte à tous, sera

célébrée lorsque les conditions le permettront.

——————————————————————————————————————–

Je suis bouleversé et choqué par le décès brutal de notre cher ami Patrick Devédjian.

J’ai eu le plaisir de le connaître et de le côtoyer depuis de longues années et à de nombreuses reprises.

Patrick était un homme d’exception.

Malgré les hautes fonctions qu’il a occupées avec beaucoup de compétences, Patrick était resté abordable, humble, plein d’humanité et toujours disponible pour défendre les grandes causes.

Brillant orateur, homme de conviction, il fut l’une des pièces maîtresses pour le combat qui aboutira à la reconnaissance du génocide arménien le 29 Janvier 2001.

La France perd l’un de ses fidèles et brillants serviteurs de l’état.

Le peuple arménien perd l’un de ses fils le plus investis pour la pérennité de l’identité arménienne.

Enfin l’humanité perd un artisan de paix et de dialogue entre les peuples et les cultures.

Pour toutes ces raisons, ce dimanche 29 Mars 2020 restera un jour de deuil.

Patrick Devédjian nous a quittés, victime de cette terrible pandémie du coronavirus.

Sa place restera à jamais vide.

Que Dieu console son épouse et chacun des membres de sa famille.

Que Dieu bénisse son souvenir et son œuvre .

Au nom de ma fidèle amitié,

Pasteur r Gilbert Léonian————————————————————————————————————————

C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition de M. Patrick Devedjian, homme d'État français et figure d’exception pour tous les Arméniens, décédé ce week-end.

 

Menant une carrière politique avec grâce et dignité, M. Devedjian était un serviteur de la République. D'avocat à ministre, de parlementaire à président du Département des Haut-de-Seine, il est reconnu pour sa remarquable carrière d'avocat qui n'a cessé de défendre les Droits de l'homme. Les valeurs qu’il avait en lui et ses convictions ont laissé une empreinte indélébile sur les lois pour lesquelles il s'est battu et les vies qu'il a touchées tout au long de sa vie publique.

 

Parmi les nombreuses causes qu’il a défendues avec passion, il a veillé à ce que la voix des français d’origine arménienne soit entendue. Sa quête incessante de justice pour obtenir la reconnaissance du génocide arménien conduisant notamment à l'adoption d’une loi par la France.

 

L’UGAB a eu l'honneur d’œuvrer avec M. Devedjian au fil des décennies.

Nous présentons nos sincères condoléances à sa femme, ses enfants, ses petits-enfants et à toute la communauté arménienne de France.

 

Il laisse derrière lui un héritage exemplaire pour la défense de la vérité et de la justice, contre vents et marées.

 

Merci M. Devedjian pour tout ce que vous avez fait pour le peuple arménien.

 

 

 

 

 

Lors de sa 90e Assemblée Générale qui se tenait à Paris en février 2019, le Conseil d'administration central de l’UGAB a décerné à Patrick Devedjian le prix Boghos Nubar, la plus haute distinction décernée par l'AGBU aux membres de la communauté qui oeuvrent sans relâche au service de l’intérêt général.

 

Retrouvez le discours du président de l’UGAB, Berge Setrakian, prononcé à l'occasion de la remise de ce prix, dernier hommage à l'homme, au compatriote et à l'héritage qu'il laisse pour les générations futures.

 

 

Monsieur le Ministre, cher Patrick,

 

Il y a ceux qui veulent se rendre honorable par la politique, et ceux qui veulent rendre la politique honorable.

 

Il y a ceux pour qui, oublier ses racines est la condition de la réussite, et ceux qui tirent leur force et leur courage de ces racines qu’on veut leur faire oublier.

 

Il y a ceux, enfin, qui veulent laisser une trace dans l’Histoire, et ceux qui y parviennent parce qu’ils inscrivent leur vie dans l’Histoire.

 

Entre les uns et les autres, Cher Président, Cher Patrick, tu te reconnaîtras.

 

Mais pour ceux qui ne te reconnaîtront pas, il suffira d’évoquer ces onze années passées à la présidence du Département des Hauts-de-Seine dont la gestion, après avoir été longtemps « les écuries d’Augias » de la politique française, est devenue aujourd’hui le modèle français de la rigueur et de la probité.

 

Il suffirait également d’évoquer ces trois ministères, aux Libertés Locales, à l’Industrie et à la Relance économique que tu as occupés sous deux présidents, et de ces mandats passés à la Mairie d’Antony, où pendant dix-huit ans sans discontinuer, tes électeurs t’ont renouvelé leur confiance. Après trente cinq ans de vie politique, tu fais partie de ces hommes politiques qui, parce qu’ils ont été hommes d’honneur, ont rendu l’honneur à la politique.

 

C’est ce sens de l’honneur et ce sens du service, et pour une part, ce sens du sacrifice de soi, qui te fait l’héritier d’un autre grand soldat de la République, arménien d’origine lui aussi, qui a été un des premiers à rendre, au prix de sa vie, son honneur à la France. Je veux parler de Missak Manouchian.

 

Tu en es l’héritier au sens symbolique du terme, mais aussi, d’une certaine manière, au sens réel, quand on sait le soin que tu as pris, personnellement, jusqu’à la fin, au bien-être de son épouse Méliné Manouchian.

Lors du procès des quatre de l’Opération Van qui avaient pris d’assaut le consulat de Turquie en 1981, elle avait dit en désignant ces hommes qui se tenaient devant elle dans le prétoire : « Ce sont tous mes enfants ».  Tu faisais partie de ces hommes, toi qui fus l’avocat, dès la première heure, de ces combattants de la mémoire. Tu étais à leur côté, alors même que tu faisais campagne pour ton premier mandat de maire, conscient du poids que cet acte de conviction et de courage pouvait avoir sur ta carrière. Tu étais le défenseur de la Cause Arménienne avant de devenir le défenseur de la République, au nom de cette valeur commune avec Missak Manouchian, l’exigence de justice.

 

Mais ton combat pour la justice ne s’est pas arrêté là. Alors que grâce à l’ensemble de ces actions, le Génocide des Arméniens entrait dans l’espace public français ; il entra, par ton action personnelle, dans la loi française, celle du 29 janvier 2001. La vaste campagne négationniste qui l’a suivie a conduit l’Assemblée Nationale à examiner une nouvelle loi, pénalisant le négationnisme du génocide des Arméniens. Tu en fus l’un des défenseurs, certain que cette loi, visant la propagande d’un Etat étranger sur le sol français, n’était en rien incompatible avec la liberté d’expression qui te tient tant à cœur.

 

A tous ces combats, en succéda un autre : celui mené pour la survie de l’Arménie.

 

En 2008, l’Arménie fut classée parmi les pays les plus pauvres de la planète. A ce titre, elle entrait dans le cadre de la coopération décentralisée du département des Hauts-de-Seine que tu commençais à présider. Un an après, le 6 janvier 2009, tu signais avec le Fonds Arménien de France une convention en faveur du développement durable agro-pastoral dans le Tavoush. Aujourd’hui, dix ans après, en 2019, ce programme est plus que jamais actif et productif, et constitue un modèle de rigueur dans sa gestion et un exemple d’efficacité dans ses résultats. Grâce à l’action du Département des Hauts-de-Seine et ton action, le Tavoush est aujourd’hui un petit bout de la terre de France en Arménie.

 

Tout comme Aznavour dans l’art, tu es devenu, ne t’en déplaise, pour les Arméniens d’Arménie et de la Diaspora, l’emblème de la réussite, de la probité et du courage en politique. Certes, l’UGAB veut t’honorer parce que tu es ce que tu es, parce que tu fais ce que tu fais, mais elle veut aussi t’honorer pour ce que tu représentes aux yeux des générations futures, pour ces jeunes que l’UGAB veut accompagner dans leur rêve et leur désir d’excellence. C’est parce que tu démontres, par ton action et tes valeurs, que leurs rêves et leurs désirs peuvent se réaliser dans l’efficacité et le respect de l’éthique, que nous voulons te remercier aujourd’hui. Tu es, comme dit l’expression, le phare qui leur montre le chemin.

 

Et chaque fois que des jeunes voudront se dédier à la vie publique, à la vie politique, avec toutes les valeurs qui sont les tiennes, l’UGAB te montrera du doigt, et leur dira : suivez son exemple, cet homme d’honneur est notre honneur à tous.

Berge Setrakian
Président de l'UGAB
 
 
 
 
UGAB France – 11, Square Alboni, 75016 Paris – +33 (0)1 45 20 03 18


Se désinscrire | Gérer inscriptions | Transférer l’email

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrick Devedjian, président des Hauts-de-Seine et ancien ministre est mort

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrick Devedjian avait été hospitalisé après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19.

Patrick Devedjian, président du Département des Hauts-de-Seine et ancien ministre, est mort dans la nuit de samedi à dimanche .

Diagnostiqué positif au Covid-19, Patrick Devedjian avait été placé en observation mercredi dans un hôpital du département.

Avocat , Patrick Devedjian a été député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine pendant plus de 30 ans. Il a occupé le poste de maire d'Antony de 1983 à 2002. Il a ensuite été nommé conseiller départemental en 2004, puis Président du Conseil départemental en 2007.

Porte-parole du RPR de 1999 à 2001, et Secrétaire général de l’UMP de 2007 à 2008, David Devedjian a aussi occupé plusieurs fonctions gouvernementales. Il a été ministre délégué, chargé des libertés locales de 2002 à 2004 puis ministre délégué à l’industrie de 2004 à 2005. De 2008 à 2010, il était ministre chargé du Plan de relance qui visait à redresser l’économie française après la crise financière mondiale.

Passionné par la culture Patrick Devedjian s'ést aussi illustré comme administrateur du Musée du Louvre et comme vice-président de la Société des Amis du Louvre. Il fut aussi à l’initiative de la construction de La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt et de Paris-La Défense Arena à Nanterre.

Valérie Pécresse : "C'est quelqu'un qui va beaucoup nous manquer"

Jean Sayrin : "C'est aussi son humanisme, sa loyauté qu'on regrettera le plus. Il nous manque déjà. "

Herman Bal : "Malheureusement nous nous sommes réveillés avec cette mauvaise nouvelle et je suis comme tous triste pour lui, sa famille et pour tous les Arméniens : qu’il dorme en paix ."

—————————————————————————————————————

Patrick Devedjian : un ami, un soutien, un inspirateur
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

————————————————————-

C’est avec une immense émotion et une très grande tristesse que l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance – UGAB France – a appris la disparition de monsieur Patrick Devedjian qui s’est éteint dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 mars.

 

Avocat, ministre, député, maire, président du Conseil Départemental, Patrick Devedjian demeurera éternellement dans nos mémoires cet homme d’engagement qui, toute sa vie durant, a défendu les valeurs en lesquelles il croyait.
 

Parmi ces combats, celui de la reconnaissance du génocide arménien au nom de l’idéal de justice qui lui était si cher. En tant qu'avocat, il avait été le porte parole de la cause arménienne avant d'être celui de la République, en défendant les combattants de la mémoire. Puis en tant que député il s'était engagé en faveur de la loi par laquelle la France reconnaissait le génocide des arméniens en 2001 et celle pénalisant sa négation.

A tous ces engagements, en succéda un autre, celui pour la survie et le développement de l'Arménie. Depuis plus de 10 ans, le Département des Hauts de Seine qu'il présidait  menait en collaboration avec le Fonds Arménien de France un programme agro-pastoral dans la région du Tavoush, créant ainsi un petit bout de terre de France en Arménie.

Convaincu que la culture est un vecteur de cohésion sociale et d’intégration, Patrick Devedjian fut à l’initiative de la création de La Seine Musicale. Comme un clin d’œil, il avait souhaité que ce haut lieu de culture soit construit sur l’Île Seguin, face au Collège Samuel Moorat où il avait fait sa scolarité et cultivé son arménité. 
L’un de ses derniers combats était d’ailleurs en faveur de sa réhabilitation, engagé avec force et passion comme Président de l’Association du Collège pour qu’un centre de recherche pour la mémoire arménienne puisse un jour y naître.

A l’occasion de sa 90e Assemblée Générale qui se tenait à Paris en février 2019, le Conseil d’administration central de l’UGAB lui rendait hommage en lui remettant le prix Boghos Nubar, la plus haute distinction décernée par l’UGAB aux membres de la communauté qui élèvent les autres et œuvrent sans relâche pour le service public.

 

Le conseil d’administration de l’UGAB France, adresse ses sincères condoléances à son épouse, ses enfants et petits-enfants, ainsi qu’à sa famille et ses proches. 

Toute la Nation arménienne est en deuil.

 

Par son engagement et ses actions, Patrick Devedjian était et est à jamais pour les Arméniens d’Arménie et de la Diaspora, l’emblème de la réussite, de la probité et du courage en politique. 
 

Aujourd'hui nous perdons un homme d'exception, pilier de notre communauté qui sera pour nous et les générations futures un exemple à suivre.

Le Conseil d'Administration de l'UGAB France

 11 square Alboni 75016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

———————————————————————————————-

Notre président, notre compagnon de route, notre frère, Patrick Devedjian, nous a quitté hier soir.

Pour nous tous, ses amis, ses proches, sa disparition est une douleur personnelle, que les mots ne peuvent pas décrire.

Pour la communauté arménienne, sa personne est irremplaçable.

Il a été de tous les combats, aux côtés du MNA et d’Ara Toranian durant les années 80, aux côtés du Fonds Arménien et de Bédros Terzian après l’indépendance de l’Arménie, à nos côtés, à notre tête, pour sauver le Collège Arménien.

Nous, qui pour beaucoup avons été ses proches, ses amis, ses compagnons de route, il nous revient de continuer son œuvre, de faire du Collège Arménien de Sèvres le monument vivant dont il rêvait, de la Renaissance de l’Arménité et de notre détermination à continuer les combats qui furent les siens, pour notre langue, pour notre culture et pour notre Histoire.

Patrick Devedjian est mort. Il nous revient à nous, tous, de le remplacer collectivement.

C’est pourquoi, je propose que l’on reste en contact de manière étroite, plus que jamais, pour avancer ensemble dans l’œuvre qu’il avait commencé et que nous avons commencé avec lui, sous sa présidence.

René Dzagoyan

secrétaire de l'Association du Collège Samuel Moorat 26 rue Troyon 92 Sèvres 

 
 
UCFAF cité du Wauxhall 75010 Paris
 

It is with profound sadness that we mark the loss of Mr. Patrick Devedjian, a noble French statesman and a champion of all Armenians, who passed away over the weekend.

Leading with grace and dignity, Mr. Devedjian was the consummate civil servant. From lawyer to minister, parliamentarian to president, and most recently as president of the Paris Haut-de-Seine District, he was recognized for his prominent career as an attorney who ceaselessly advocated for human rights. His strong convictions have left a deep imprint on the laws for which he fought and the lives he touched throughout his public life.

Among his many impassioned causes, he ensured that the voice of French-Armenians was heard. His relentless pursuit of justice to achieve recognition of the Armenian Genocide led to the passage of groundbreaking legislation in France.

AGBU was honored to work with Mr. Devedjian over the years and we extend our sincere condolences to his wife, children, grandchildren and the entire Armenian community in France. He leaves behind an inspiring legacy of standing up for truth and justice against all odds. Thank you Mr. Devedjian for all you have done for your people.

—————————————————-

During the 90th General Assembly held in Paris in February 2019, the AGBU Central Board of Directors awarded Mr. Devedjian with the Boghos Nubar Prize, the highest distinction conferred by AGBU to community members who work tirelessly in service of society.

The following speech by AGBU President Berge Setrakian was delivered on the occasion of this award, as a last tribute to the man, to the compatriot and to the legacy he leaves for future generations.

Monsieur le Ministre, cher Patrick,

Il y a ceux qui veulent se rendre honorable par la politique, et ceux qui veulent rendre la politique honorable.

Il y a ceux pour qui, oublier ses racines est la condition de la réussite, et ceux qui tirent leur force et leur courage de ces racines qu’on veut leur faire oublier.

Il y a ceux, enfin, qui veulent laisser une trace dans l’Histoire, et ceux qui y parviennent parce qu’ils inscrivent leur vie dans l’Histoire.

Entre les uns et les autres, Cher Président, Cher Patrick, tu te reconnaîtras.

Mais pour ceux qui ne te reconnaîtront pas, il suffira d’évoquer ces onze années passées à la présidence du Département des Hauts-de-Seine dont la gestion, après avoir été longtemps « les écuries d’Augias » de la politique française, est devenue aujourd’hui le modèle français de la rigueur et de la probité.

Il suffirait également d’évoquer ces trois ministères, aux Libertés Locales, à l’Industrie et à la Relance économique que tu as occupés sous deux présidents, et de ces mandats passés à la Mairie d’Antony, où pendant dix-huit ans sans discontinuer, tes électeurs t’ont renouvelé leur confiance. Après trente cinq ans de vie politique, tu fais partie de ces hommes politiques qui, parce qu’ils ont été hommes d’honneur, ont rendu l’honneur à la politique.

C’est ce sens de l’honneur et ce sens du service, et pour une part, ce sens du sacrifice de soi, qui te fait l’héritier d’un autre grand soldat de la République, arménien d’origine lui aussi, qui a été un des premiers à rendre, au prix de sa vie, son honneur à la France. Je veux parler de Missak Manouchian.

Tu en es l’héritier au sens symbolique du terme, mais aussi, d’une certaine manière, au sens réel, quand on sait le soin que tu as pris, personnellement, jusqu’à la fin, au bien-être de son épouse Méliné Manouchian.

Lors du procès des quatre de l’Opération Van qui avaient pris d’assaut le consulat de Turquie en 1981, elle avait dit en désignant ces hommes qui se tenaient devant elle dans le prétoire : « Ce sont tous mes enfants ».  Tu faisais partie de ces hommes, toi qui fus l’avocat, dès la première heure, de ces combattants de la mémoire. Tu étais à leur côté, alors même que tu faisais campagne pour ton premier mandat de maire, conscient du poids que cet acte de conviction et de courage pouvait avoir sur ta carrière. Tu étais le défenseur de la Cause Arménienne avant de devenir le défenseur de la République, au nom de cette valeur commune avec Missak Manouchian, l’exigence de justice.

Mais ton combat pour la justice ne s’est pas arrêté là. Alors que grâce à l’ensemble de ces actions, le Génocide des Arméniens entrait dans l’espace public français ; il entra, par ton action personnelle, dans la loi française, celle du 29 janvier 2001. La vaste campagne négationniste qui l’a suivie a conduit l’Assemblée Nationale à examiner une nouvelle loi, pénalisant le négationnisme du génocide des Arméniens. Tu en fus l’un des défenseurs, certain que cette loi, visant la propagande d’un Etat étranger sur le sol français, n’était en rien incompatible avec la liberté d’expression qui te tient tant à cœur.

A tous ces combats, en succéda un autre : celui mené pour la survie de l’Arménie.

En 2008, l’Arménie fut classée parmi les pays les plus pauvres de la planète. A ce titre, elle entrait dans le cadre de la coopération décentralisée du département des Hauts-de-Seine que tu commençais à présider. Un an après, le 6 janvier 2009, tu signais avec le Fonds Arménien de France une convention en faveur du développement durable agro-pastoral dans le Tavoush. Aujourd’hui, dix ans après, en 2019, ce programme est plus que jamais actif et productif, et constitue un modèle de rigueur dans sa gestion et un exemple d’efficacité dans ses résultats. Grâce à l’action du Département des Hauts-de-Seine et ton action, le Tavoush est aujourd’hui un petit bout de la terre de France en Arménie.

Tout comme Aznavour dans l’art, tu es devenu, ne t’en déplaise, pour les Arméniens d’Arménie et de la Diaspora, l’emblème de la réussite, de la probité et du courage en politique. Certes, l’UGAB veut t’honorer parce que tu es ce que tu es, parce que tu fais ce que tu fais, mais elle veut aussi t’honorer pour ce que tu représentes aux yeux des générations futures, pour ces jeunes que l’UGAB veut accompagner dans leur rêve et leur désir d’excellence. C’est parce que tu démontres, par ton action et tes valeurs, que leurs rêves et leurs désirs peuvent se réaliser dans l’efficacité et le respect de l’éthique, que nous voulons te remercier aujourd’hui. Tu es, comme dit l’expression, le phare qui leur montre le chemin.

Et chaque fois que des jeunes voudront se dédier à la vie publique, à la vie politique, avec toutes les valeurs qui sont les tiennes, l’UGAB te montrera du doigt, et leur dira : suivez son exemple, cet homme d’honneur est notre honneur à tous.

Berge Setrakian

 

  Click here to read this article in French

 

 

 

                                  

Global Unsubscribe   |   Unsubscribe from Global Event Notifications   |   Manage your Mailing Lists   |   AGBU Privacy Policy

Armenian General Benevolent Union

55 E 59Th Street
New York, NY 10022
United States

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dbupdate@agbu.org

© 2020 AGBU. All Rights Reserved.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
r