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Iran : augmentation de 50% du prix de l’essence , manifs : 2 morts , plusieurs dizaines d’arrestations

Depuis vendredi soir, après l'annonce de l'augmentation de l'essence, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes d'Iran : il y a eu un policier et un civil tués,  plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées .

Retour à la normale dimanche soir dans les villes touchées par les manifestations, mais la situation est très difficile à évaluer à l'échelle du pays à cause  du black-out.

En conseil des ministres, le président Hassan Rohani a déclaré que l'Etat, face à "l'émeute" ne devait "pas autoriser l'insécurité dans la société". 

La colère populaire a été provoquée par la hausse de 50% du prix de l'essence annoncée vendredi par le gouvernement.

 M. Rohani a  justifié cette mesure en expliquant que l'Etat n'avait pas d'autre solution pour aider  les "familles à revenu moyen et bas qui souffrent de la situation économique créée par les sanctions" américaines contre  l'Iran .

Le retrait unilatéral des Etats-Unis, en 2018, de l'accord international conclu en 2015 sur le nucléaire iranien , et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran ont plongé l'économie iranienne dans une sévère récession. 

Le Fonds monétaire international (FMI) estime à 9,5% la chute du PIB de l'Iran en 2019 après un recul de 4,8% en 2018. L'inflation, provoquée par la chute du rial face aux grandes devises , atteint officiellement 40%. 

Le plan du gouvernement est d'augmenter  le prix de l'essence, très subventionnée en Iran,  de 50% à 15.000 rials (11 centimes d'euros) pour les 60 premiers litres achetés chaque mois, et de 300% au-delà.

Les recettes dégagées vont bénéficier aux 60 millions d'Iraniens les moins favorisés (sur 83 millions d'habitants).

Le "guide suprême" iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a condamné les actes de violences commis par des protestataires et déploré que "certains [aient] perdu la vie" .

Les autorités ont "limité" l'accès à internet depuis samedi soir "et pour les prochaines 24 heures".

Des journalistes ont pu constater dès samedi soir que leur internet mobile était totalement coupé, & les connexions internet fixes. Dimanche vers 20h00 (16h30 GMT), seul l'accès au web iranien était ouvert avec un téléphone mobile. 

Samedi soir, les communications étaient presque entièrement interrompues dans le pays.

Le mouvement de contestation a touché ving-cinq villes, dont Téhéran, Machhad (Nord-Est) et Ispahan (Centre), les trois premières agglomérations du pays.

Un officier de police est mort dans la nuit de samedi à dimanche, après avoir été la cible de tirs lors de heurts avec des "émeutiers" armés en marge d'un rassemblement à Kermanshah (Ouest).

Un civil avait été tué et plusieurs personnes avaient été blessées à Sirjan (Sud), où des manifestants ont tenté de mettre le feu à des dépôts d'essence.

Quarante personnes ont  été arrêtées à Yazd (centre) .

Certaines entités opposées au pouvoir "se réjouissent" des troubles, a déclaré le guide suprême, demandant "que personne n'aide ces criminels".

"Endommager et mettre le feu (à des biens) n'est pas (une réaction) de personne normale mais de hooligan", a dit M. Khamenei.

Les manifestations interviennent à quelques mois d'élections législatives, prévues pour février 2020 .

sources : agence Isna , ONG Blocknets, communiqué de la présidence

 

 

 

sources : agence Isna , communiqué de la présidence