1 Nouvel Hay Magazine

“Si j’étais Président de la République….”

Non-Liberté , Inégalité , Fraternité 
 
N.Kemal Zeybek ,un ancien ministre turc, rapporte :
En janvier 1990, apres l'intervention de l'Armée Soviètique à Bakou , un diplomate américain demande au Président turc, Turgut Ozal , si la Turquie va intervenir diplomatiquement comme modérateur. La réponse est "Eux ils sont chiites et nous sommes sunnites, ce n'est pas à nous de les soutenir, l'aide incombe a l'Iran chiite".
 
C'était à l'époque  avant le conflit du  Haut Karabagh, et avec un gouvernement pro-russe en Azerbaidjan.
Avec l'arrivée au pouvoir de Heidar Aliev (père de l'actuel président) qui  a pris ses distances avec Moscou et entérine une politique nationaliste , les relations , la guerre au Karabagh aidant, ont pris une autre direction.
Le soutien militaire et diplomatique de la Turquie  à Bakou ,avec le conflit avec l'Arménie,  ont scellé  des relations étroites entre les deux nations.
Le slogan "Une nation, deux Etats" est utilisé de chaque coté.
Alors que dans la région, la politique de Recep Tayyip Erdogan est de combattre les chiites pour devenir le dirigeant suprême d'un islam sunnite, les Azéris font exception & bien qu'ils aient imposé un visa aux citoyens turcs  et augmenté les prix du pétrole et du gaz naturel exportés vers leurs "frères".
Le conflit avec l'Arménie est plus robuste  que  la concurrence armée entre chiites et  sunnites  qui fait couler le sang au sein de l'islam.
 
Le même Turgut Ozal, lors d'une visite officielle  à Washington est incommodé par une manifestation anti-turque des Arméniens devant son hôtel.
Il demande alors à son ambassadeur "Ne serait-il pas mieux de reconnaitre ce génocide arménien et un  problème accablant serait resolu?"
Dans la salle ,  le personnel de l'ambassade est pétrifié  ; l'ambassadeur s'interpose pour calmer l'ambiance en disant que ce n'est pas une question  à débattre comme ça au passage….
 
Roje Gudsuz
 
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A Duke University en Caroline du Nord  , il y a des conférences ,régulièrement, avec des orateurs prestigieux.
 
D'habitude ça se passe comme la majorité des conférences : une entrée libre , des portes qui restent non verrouillées pour permettre une sortie en cours de conférence, juste un pompier au cas où .
 
Mais ce jour-là , des hommes en costume-cravate noirs , un écouteur dans une oreille , et un micro dans la manche filtrent l'entrée : le FBI est là .
 
Car l'orateur n'est pas n'importe qui : c'est le président d'un Etat négationiste : la Turquie . Les hommes du FBI ferment les portes et se tiennent devant, à l'heure dite.
 
Derrière le pupitre , le président Turgut Ozal répond aux questions des étudiants , souvent avec humour. 
La conférence est prête de s'achever et je m'apprête à poser une question concernant le génocide des Arméniens quand un jeune étudiant , aux cheveux bruns frisés, se lève et pose sa question : "je voudrais savoir pourquoi ma grand-mère est morte dans le désert de Deir -Er-Zor?".
 
La réponse du président turc  : "Ecoutez, probablement ma grand-mère à moi était Kurde .Les Kurdes aussi ont connu des massacres. En diaspora , les Arméniens ne veulent pas oublier . Mais il est temps maintenant de tirer un trait sur le passé" . Le président quitte alors la salle sous les applaudissements des Turcs qui prennent à partie le jeune Américano-Arménien en lui disant "you are préjudice" .
 
La rédaction
 
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