1 Nouvel Hay Magazine

Un Premier ministre « elu democratiquement » peut-il tout faire ?

Les urnes et le goupillon.

Le patriarche Kirill de Moscou vient de féliciter R.T.Erdogan pour sa réélection

à la présidence de la République de Turquie et il ecrit :

"Le résultat du vote montre que vos citoyens ont fait confiance dans votre

politique de réformes sociale et économique. Les peuples russe et turc

entretiennent des liens solides pour lesquels vous avez travaillé pour les 

renforcer." (*)

Avant le premier scrutin de l'élection présidentielle Erdogan avait prié a la 

basilique Ste-Sophie reconvertie en mosquée sous son règne et s'est

vanté a propos de la conversion , déclarant : "Tout l'Occident est devenu fou!

mais je l'ai fait".

La porte-parole du ministère russe des Affaires Etrangeres, Marina Zakharova

a déclaré de son coté  : "Nous reconnaissons le droit du peuple turc en ce

qui concerne Sainte-Sophie."

Quant a Poutine il  a chaleureusement felicité Erdogan lors d'un entretien 

téléphonique.

L'historien Aram Mardirossian dresse un parallèle entre la situation actuelle

de l'Armenie et l'invasion de la tribu seldjoukide  en Asie Mineure en 1071 ou les Byzantins avaient favorisé l'expansion turque.

Présentement, Poutine mène la même politique de favoriser l'extension

turque en estimant l'Arménie  pas utile  pour contrepoids du panturquisme.

En Russie le Patriarcat et  chez les Armeniens les deux catholicossats 

interviennent mal a propos en politique, bafouant la doctrine de l'Eglise ou

le Royaume de Dieu aux Cieux et l'autorite politque sur terre  sont détachés

l'un de l'autre.

Le malheur pour les Arméniens est que leur deux Catholicos discréditent un

gouvernement, efficace ou pas mais démocratiquementé elu, en réclamant

sa demission.

Tandis qu'a Moscou, le Patriarche conscient des intérêts de l'Etat, soutient le

gouvernement et fait office d'ambassadeur pour l'intérêt suprême de la

Russie.

 

(*) Orthodoxe Times

Zaven Gudsuz     zaven471@hotmail.com    (ancien eleve des colleges mekhitaristes d'Istanbil & de Sevres)

diplome d'economie de l'Universite de Nantes en France .

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Elu democratiquement , le Premier ministre d'Armenie , n'en a pas moins 80% d'opinions defavorables (derniers sondages) dans son pays .

Pire : il fait la quasi-unanimite de la diaspora armenienne contre lui .

L'HIstoire dira quelle place il aura exactement . .

 

La Redaction

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Nikol Pachinian (en arménien : Նիկոլ Փաշինյան, /nikɔl pʰɑʃinˈjɑn/), né le  à Idjevan (RSS d'Arménie), est un journaliste et homme d'État arménienPremier ministre depuis le .

Membre de plusieurs mouvements d'opposition à Robert Kotcharian puis Serge Sarkissian, il appartient au parti libéral pro-européen Contrat civil (KP). En , il est élu député à l'Assemblée nationale, un mandat qu'il conserve en .

Dans le cadre de la révolution de 2018, déclenchée à la suite de la tentative de Sarkissian de se maintenir au pouvoir à l'issue de son mandat présidentiel, il apparaît comme la principale figure de l'opposition. Le , deux semaines après la démission de Sarkissian, il est élu Premier ministre par les députés. En , il provoque la tenue de législatives anticipées pour décembre 2018, que son parti remporte par une écrasante victoire.

Biographie

Journaliste engagé

Journaliste à partir de 19941, Nikol Pachinian dirige le journal Haykakan Jamanak (The Armenian Times), très critique envers les gouvernements de Robert Kotcharian et Serge Sarkissian2. Il est victime d'une tentative de meurtre le .

Il est arrêté après une cavale d'un an3, à la suite de sa participation à des manifestations contestant les résultats de l'élection présidentielle arménienne de 2008, remportée par Serge Sarkissian, puis libéré en 2011 à la suite d'une amnistie4. Le , peu après la révolution arménienne de 2018, l'ancien président Robert Kotcharian est accusé de « rupture de l'ordre constitutionnel », accusation pour laquelle il risque 15 ans de prison, pour des soupçons de fraudes électorales lors de l'élection présidentielle arménienne de 2008 en faveur de Serge Sarkissian5. Il est arrêté le lendemain 27 juillet6.

Élu député lors des élections législatives du , il est réélu au cours des élections du . Il appartient alors au parti Contrat civil (KP), qui participe à l'Alliance « La sortie » (Yelk), arrivée en troisième position avec 7,78%7.

Leader de l'opposition

Révolution de 2018 et arrestation

Article détaillé : révolution arménienne de 2018.

Nikol Pachinian est brièvement arrêté le , après avoir organisé la révolution contre l'investiture de l'ancien président de la République Serge Sarkissian — au pouvoir depuis 2008 — au poste de Premier ministre8 récemment renforcé par une révision constitutionnelle. Sarkissian présente finalement sa démission le lendemain, face aux protestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis 11 jours9. Pachinian et deux autres députés sont alors libérés.

Échec à accéder au pouvoir

Nikol Pachinian le 13 avril 2018.

Le , s'autoproclamant « candidat du peuple », Nikol Pachinian déclare que s'il n'est pas investi Premier ministre, « il n'y aura pas du tout de Premier ministre en Arménie »10.

Le , la coalition Yelk le désigne candidat au poste de Premier ministre11. Après l'expiration du délai de dépôt de candidatures, il est alors le seul candidat au poste12. Il promet d'organiser des législatives anticipées s'il est élu, mais précise qu'une telle décision doit être consensuelle13. En politique étrangère, il promet de maintenir le pays dans l'Union eurasiatique14.

Sa candidature est rejetée lors du vote de l'Assemblée nationale le lendemain par 45 voix pour et 55 contre15. Le jour même, Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain d'Arménie et vice-président de l'Assemblée, avait déclaré qu'« après la rencontre insatisfaisante d'hier, je suis convaincu que M.Pachinian ne peut pas être Premier ministre »16. L'opposant appelle alors à bloquer les routes, les aéroports et les transports publics17.

Premier ministre

Premier mandat

Article détaillé : gouvernement Pachinian I.

Nikol Pachinian (à gauche) et Vladimir Poutine (à droite) le 13 juin 2018.

Finalement le , des membres du Parti républicain suggèrent que lors de la nouvelle séance d'investiture programmée le , le parti pourrait voter en faveur de Nikol Pachinian18. Celui-ci appelle donc à une levée du blocage de l'aéroport et une suspension du mouvement jusqu'au jour du vote19. Le , la candidature de Pachinian est de nouveau annoncée et le Parti républicain indique qu'il votera en sa faveur20.

À nouveau seul candidat en lice, Nikol Pachinian est élu Premier ministre d'Arménie le matin du  par 59 voix favorables, soit six de plus que la majorité minimum requise21. Il reçoit le soutien de 11 élus du Parti républicain, qui confirme cependant s'opposer à son programme. Le choix des républicains de le faire accéder au pouvoir vient du fait qu'une nouvelle investiture infructueuse aurait amené à une dissolution automatique de l'Assemblée. Le président du groupe parlementaire du Parti républicain Vagram Bagdassarian affirme avoir fait primer « la stabilité du pays », tandis que dans son discours Pachinian dit vouloir « assurer une vie normale dans le pays », faisant la promesse de mettre fin à la corruption et aux persécutions politiques22.

Le , pour son premier voyage officiel, il se rend dans le Haut-Karabagh23.

Le , il promet des législatives d'ici le printemps 201924.

Des élections municipales anticipées se déroulent dans la capitale Erevan le . Le scrutin, auquel le Parti républicain ne participe pas, est remporté par le parti Mon pas mené par Hayk Maroutian, membre du Contrat civil, en alliance avec le Parti de la mission25, tous deux alliés à Nikol Pachinian et son Alliance « La sortie ». Leur victoire écrasante avec plus de 80 % des suffrages et 56 sièges sur 65 est considérée comme un test très favorable pour ce dernier, la capitale de l'Arménie rassemblant près de la moitié de ses habitants. Nikol Pachinian avait appelé a voter pour ses alliés, affirmant que le résultat des municipales permettrait de déterminer s'il a assez de soutien pour convoquer des élections législatives anticipées.

Le , Pachinian annonce sa démission prochaine et la convocation de législatives anticipées pour 26. Le , le président de la République Armen Sarkissian limoge les ministres membres de la Fédération révolutionnaire arménienne et d'Arménie prospère, après le vote des partis dont ils sont membres en faveur de lois censées empêcher la convocation des législatives anticipées27. Le , il annonce sa démission, effective le , et l'organisation d'élections anticipées pour le 9 ou 28. Il démissionne effectivement le 29.

Le , après l'échec des députés à élire un successeur à Pachinian, le Parlement est dissous et le scrutin fixé au 30.

Élections législatives de 2018

Article détaillé : élections législatives arméniennes de 2018.

À l'issue du scrutin, l'Alliance « Mon pas » remporte une victoire écrasante, celle-ci réunissant à elle seule plus de 70 % des suffrages exprimés, loin devant les autres partis qui se cantonnent quant à eux à des résultats à un chiffre et dont seul deux d'entre eux franchissent le seuil électoral de 5 %. Arménie prospère, et celui anciennement allié à Nikol Pachinian aux précédentes élections, Arménie lumineuse, réunissent ainsi un peu plus de 8 et 6 % respectivement31. Le Parti républicain d'Arménie subit pour sa part une lourde défaite. Avec 4,70 % des suffrages, l'ex-parti majoritaire manque de peu le seuil électoral et perd l'intégralité de ses sièges32,33.

Second mandat

Article détaillé : Gouvernement Pachinian II.

Le , il est de nouveau nommé Premier ministre34.

En , à l'occasion de sa première année au pouvoir, il revendique la création de « 51 000 emplois, des hausses de salaires et des arrestations de responsables » comme faisant partie de ses « cent réalisations »35.

Le , peu après une décision de la cour d'Erevan de libérer provisoirement l'ancien président Robert Kotcharian, accusé d'avoir falsifié les résultats de l'élection présidentielle arménienne de 2008 au profit de Sarkissian, Pachinian appelle à des blocus des tribunaux36. Il promet alors de « purger le système judiciaire » qu'il accuse d'être « illégitime » et d'être un « vestige » de l'ancien gouvernement37.

Le , il annonce être atteint par le Covid-1938. Le 8 juin, il annonce être guéri39.

L'opposant Gagik Tsaroukian est arrêté le 16 juin après la levée de son immunité parlementaire par le Parlement. Des manifestants réclament alors la démission de Pachinian en soutien à Tsaroukian et en réaction à la crise sanitaire40,41.

Du 12 au 16 juillet 2020, il doit faire face à des affrontements armés arméno-azerbaïdjanais, préludes de la seconde guerre du Haut-Karabagh qui éclate le 27 septembre suivant42,43. Le 9 novembre 2020, le Premier ministre Pachinian signe un accord de fin des hostilités qualifié de « capitulation » par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev44. Le lendemain 10 novembre, une déclaration conjointe du président de la République d'Azerbaïdjan, du Premier ministre d'Arménie et du président de la fédération de Russie sur un cessez-le-feu complet et toutes les hostilités dans la zone du Haut-Karabakh est publiée à minuit heure de Moscou le 10 novembre 202045.

Article détaillé : Manifestations de 2020-2021 en Arménie.

Des manifestations éclatent à Erevan en réaction à cette nouvelle46. Pachinian réagit en proposant en retour la formation d'un gouvernement d'unité nationale dont il garderait la tête avant la tenue d'élections en 202147. Cependant, courant février 2021, le parti au pouvoir se montre opposé à la tenue d'un scrutin anticipé48. Celui-ci tente par ailleurs d'amender la Constitution de façon à permettre de dissoudre le Parlement sans que le Premier ministre ne démissionne. Cependant, ayant perdu cinq députés, celui-ci ne bénéficie plus de la majorité des deux tiers nécessaire49.

Le , le chef d'état-major de l'armée Onik Gasparian et plusieurs généraux demandent également la démission de Pachinian. Celui-ci répond en demandant à ses partisans de se rassembler dans les rues de la capitale, en limogeant Gasparian et en condamnant ce qu'il considère comme une « tentative de coup d’État militaire »50,51. Le gouvernement russe — allié de l'Arménie — dit suivre la situation « avec préoccupation » et invite les parties au calme52.

Nikol Pachinian propose le  suivant d’organiser des élections législatives anticipées, à la condition que l'opposition parlementaire y soit favorable53. Le 18 mars, il décide de fixer la date des élections au 20 juin suivant54. Fin mars, Pachinian annonce sa démission d'ici avril pour provoquer le scrutin55. Celle-ci intervient le 25 avril56.

Élections législatives de 2021

Article détaillé : élections législatives arméniennes de 2021.

Malgré des sondages qui donnaient l'Alliance arménienne au coude à coude avec Contrat civil, ce dernier remporte largement le scrutin, accusant seulement un léger recul par rapport à 2018. Le parti du Premier ministre parvient même à renouveler la majorité des deux tiers remportée aux précédentes législatives. Le scrutin se révèle une victoire surprise pour Nikol Pachinian, qui conserve une confortable majorité à l'assemblée nationale et qualifie le résultat inespéré de « révolution d’acier » en référence à la « révolution de velours » de 2018. Avec près de 54 % des suffrages exprimés et 72 sièges sur 107, Contrat civil détient ainsi seul la majorité absolue lui permettant de gouverner sans recourir à un gouvernement de coalition57,58,59.

Troisième mandat

Le , Nikol Pachinian est de nouveau nommé Premier ministre60.

Les affrontements répétés depuis 2018 entre le président Armen Sarkissian et Nikol Pachinian quant à l'exercice des pouvoirs du chef de l'Etat notamment lors de la crise politique de 2021 finissent cependant par conduire Armen Sarkissian à annoncer sa démission le 23 janvier 2022. Le président évoque à cette occasion son incapacité à agir sur la vie politique, déplorant que sa fonction « ne dispose pas des outils nécessaires pour influer sur les processus importants de la politique étrangère et intérieure dans des moments difficiles pour le peuple et le pays ». Sarkissian appelle dans la foulée à une révision constitutionnelle afin d'équilibrer les pouvoirs entre les deux chefs de l'executif61,62,63. En accord avec la constitution, le président de l'Assemblée nationale Alen Simonian assure l'intérim, une élection présidentielle devant être organisée entre 25 et 35 jours après la démission de Sarkissian64. Conformément à la loi arménienne, la démission deviendra effective si elle n'est pas retirée une semaine après son annonce65.

Idéologie politique

Après avoir dans un premier temps critiqué la Russie, souhaitant que son pays sorte de l'Union eurasiatique66, Nikol Pachinian s'est ensuite engagé à maintenir les liens avec le pays67.

Pour le politologue Mikael Zoian, « Pachinian n'a pas de programme économique très clair, on ne sait pas exactement quel modèle il va adopter. Certainement un modèle libéral avec des garanties sociales. Il parle beaucoup d'inégalités »68. Il ajoute que « Pachinian est un homme politique public, il n’aura pas froid aux yeux. Par exemple sur la question de la vente d’armes à l’Azerbaïdjan par la Russie ou encore la Biélorussie. Le discours sera plus franc, mais toujours dans le cadre des accords existants. Pachinian n’est pas le Saakachvili arménien, comme on le craint à Moscou »68.

Vie privée

Nikol Pachinian est marié à la journaliste Anna Hakobian et père de quatre enfants69.

Notes et références

Notes

  1.  Par intérim du 16 octobre 2018 au 14 janvier 2019. Ararat Mirzoian assure l'intérim du 26 novembre au 5 décembre 2018. Il assure une nouvelle fois l'intérim du 25 avril au 2 août 2021.

Références

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  20.  Olivier Tallès, « L’Arménie entrevoit une sortie de crise » [archive], sur La Croix,  (consulté le )
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  68. ↑ Revenir plus haut en :a et b Veronika Dorman, « Arménie : Nikol Pachinian, le grand saut dans l’inconnu pour le héros de la rue » [archive], sur Libération (consulté le )
  69.  « Arménie : Pachinian, l'ex-journaliste qui voulait être Premier ministre » [archive], sur Le Point,  (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Politique en Arménie

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Chefs de gouvernement de l'Arménie

C