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Jean-Christophe Buisson et Tigrane Yegavian : l'occident a-t-il oublié l'Arménie ? – En toute vérité

Alexandre Devecchio reçoit Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint du Figaro Magazine et Tigrane Yegavian, géopolitologue d’origine arménienne spécialiste du Caucase dans "En toute vérité".

(1) Jean-Christophe Buisson et Tigrane Yegavian : l'occident a-t-il oublié l'Arménie ? – En toute vérité – YouTube

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5.Le Figaro

23 janvier 2023

Par Le Figaro avec AFP

Haut-Karabakh: les écoles arméniennes fermées en plein blocus azerbaïdjanais (lefigaro.fr)

Haut-Karabakh: les écoles arméniennes fermées en plein blocus azerbaïdjanais

Depuis plus d'un mois, la seule route reliant l'enclave disputée entre Erevan et Bakou au reste du monde est coupée par des Azerbaïdjanais se présentant comme «éco-activistes».

Les écoles de l'enclave séparatiste arménienne au Nagorny Karabakh ont été fermées vendredi à cause de coupures d'électricité et de gaz imputées par Erevan à son voisin, l'Azerbaïdjan, ont annoncé les autorités locales. Depuis plus d'un mois, des Azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l'environnement manifestant contre des mines illégales bloquent une route cruciale reliant l'Arménie à un territoire peuplé d'Arméniens au Nagorny Karabakh, une région disputée entre Erevan et Bakou.

«En raison du blocus mis en œuvre par l'Azerbaïdjan, 117 établissements scolaires (…) ont été fermés aujourd'hui de façon temporaire», ont déclaré les autorités séparatistes, ajoutant que 20.000 élèves étaient concernés.

Manque d'électricité

Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés au cours de deux guerres pour le contrôle du Karabakh, région azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d'Arméniens qui a fait sécession au début des années 1990. L'Arménie accuse l'Azerbaïdjan d'orchestrer ce blocage pour provoquer une crise humanitaire dans l'enclave qui compte quelque 120.000 habitants, dont 30.000 enfants.

En plus de ce blocage, la seule ligne à haute tension desservant l'enclave depuis l'Arménie a été endommagée début janvier, ce qui a contraint les autorités à mettre en place des coupures alternées pour économiser l'électricité.

L'Arménie a en outre accusé l'Azerbaïdjan d'avoir provoqué plusieurs coupures de gaz depuis décembre, en plein hiver, et le gaz n'est plus livré dans l'enclave depuis le 18 janvier, selon les autorités locales. Ces dernières ont fait état vendredi d'une «pénurie aiguë de médicaments et de nourriture», ajoutant que les habitants avaient commencé à recevoir des tickets de rationnement pour certains produits de première nécessité.

Face à cette situation, l'Arménie a plusieurs fois exhorté la Russie, qui joue traditionnellement le rôle de gendarme dans le Caucase et a déployé une force de maintien de la paix, à faire pression sur l'Azerbaïdjan. Sans succès.


À VOIR AUSSI – Jean-Baptiste Semerdjian: «La diaspora arménienne est en colère depuis un siècle»

 

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6.Nor Haratch

24 janvier 2023

BRUXELLES – Ararat Mirzoyan a présenté les conséquences de la fermeture du corridor de Berdzor au secrétaire général de l'OTAN – Nor Haratch

BRUXELLES – Ararat Mirzoyan a présenté les conséquences de la fermeture du corridor de Berdzor au secrétaire général de l’OTAN

Le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a rencontré le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg à Bruxelles le 23 janvier.

Au cours de l’entretien, les parties ont eu un échange d’idées sur les questions de sécurité régionale et internationale d’intérêt commun.

Le ministre a présenté à Stoltenberg la crise humanitaire créée en Artsakh en raison de la fermeture illégale du corridor de Berdzor par l’Azerbaïdjan, les conséquences de la politique continue des autorités azerbaïdjanaises de soumettre la population locale au nettoyage ethnique. Dans ce contexte a été soulignée l’importance des actions spécifiques de la communauté internationale afin de mettre fin au siège inhumain de l’Artsakh et de ramener l’Azerbaïdjan à la table des négociations.

Ararat Mirzoyan a également évoqué les développements actuels dans la normalisation des relations arméno-turques.

Les interlocuteurs ont exprimé leur satisfaction quant au niveau du dialogue entre l’Arménie et l’OTAN, se référant aux projets actuels et aux perspectives de coopération.

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7.Les Nouvelles d’Arménie

23 janvier 2023

Blinken appelle Aliev pour lui demander de lever le blocus du (…) – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Blinken appelle Aliev pour lui demander de lever le blocus du Karabagh

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a téléphoné lundi 23 janvier au président azerbaidjanais Ilham Aliev pour lui demander de faire cesser immédiatement le blocus qui asphyxie depuis six semaines le Haut-Karabagh, dont l’unique route qui le relie à l’Arménie et au reste du monde est bloquée par une poignée de manifestants azéris soutenus par le régime de Bakou. “J’appelle le président Aliev à restaurer immédiatement le trafic commercial sur le corridor de Latchine”, a tweeté Blinken après l’entretien téléphonique. “Chaque journée de blocage apporte le risque de crise humanitaire et compromet les pas qu’ont effectués l’Arménie et l’Azerbaïdjan vers la paix”, a ajouté le haut diplomate en précisant : “Les Etats-Unis se sont engagés à soutenir de tels efforts”. Une déclaration séparée publiée par le Département d’Etat américain indique que Blinken a aussi “encouragé le président Aliev à redoubler d’efforts dans les discussions bilatérales de paix avec l’Arménie ”. Blinken avait parlé au téléphone avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian le 18 janvier. Il avait alors exprimé sa “profonde préoccupation concernant l’aggravation de la situation humanitaire au Haut-Karabagh ”. Les Etats-Unis se sont prononcés à plusieurs reprises en faveur de la levée du blocus. L’Azerbaïdjan a eu des appels en ce sens aussi de l’Union européenne et de la Russie. Le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov a soulevé cette question lors d’un entretien téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov le 17 janvier. Bakou a ignoré ces appels, en faisant valoir que les activistes prétendument écologistes qui bloquent cet axe vital avec le soutien du gouvernement azéri depuis le 12 décembre ont le droit de protester contre les opérations minières “illégales” au Karabagh. L’Armenia souligne que le blocus constitue une violation manifeste de l’accord de cessez-le-feu négocié par la Russie qui avait mis fin le 9 novembre 2020 à six semaines de guerre au Karabagh. En vertu de cet accord, le corridor de Latchine est placé sous le contrôle des soldats de la paix russe et Bakou doit en assurer la libre circulation. Les autorités de Stepanakert ont indiqué ce weekend que l’Azerbaïdjan avait à nouveau bloqué le gazoduc approvisionnant le territoire en gaz depuis l’Arménie. Les livraisons d’électricité de l’Arménie au Karabagh avaient été bloquées de la même manière le 10 janvier, provoquant des coupures de courant quotidiennes dans le territoire arménien, qui fait face aussi à des pénuries de denrées alimentaires, de médicaments et autres produits de première nécessité. Dans une interview diffusée par la BBC lundi, le premier ministre du Karabagh Ruben Vardanyan avait souligné qu’en dépit de ces pénuries et des difficultés, les Arméniens du Karabagh restent “déterminés à vivre dans leur patrie ”.

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8.Les Nouvelles d’Arménie

23 janvier 2023

L’Union européenne donne officiellement son aval à l’envoi d’une nouvelle mission d’observation civile en Arménie

“En réponse à la demande de l’Arménie, l’EUMA (Mission de l’Union européenne en Arménie) effectuera des patrouilles de routine et rendra compte de la situation, ce qui renforcera la compréhension de l’UE concernant la situation sur le terrain”, a indiqué un communiqué diffusé lundi 23 janvier à l’issue d’une réunion des ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE. Le communiqué ajoute que la mission aura un “mandat initial de deux ans”, mais n’a fourni aucun détail sur les effectifs engagés ni sur la date de lancement de la mission. Des sources de l’UE ont fait savoir au Service arménien de RFE/RL la semaine dernière qu’elle pourrait être constituée de quelque 200 observateurs civils qui pourraient commencer leur mission le 20 février. L’Arménie s’est empressée de saluer la décision de l’UE, son ministre des affaires étrangères Ararat Mirzoyan déclarant que la mission “contribuera à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans la région ”. “Nous coopérerons avec enthousiasme avec la mission et soutiendrons ses activités”, a tweeté Mirzoyan. L’UE avait déjà déployé 40 observateurs civils sur la frontière arméno-azérie à la fin octobre pour une mission de deux mois, dans la foulée d’un sommet Pachinia-Aliev organisé à Prague par le président du Conseil européen Charles Michel et par le président français Emmanuel Macron. Cette décision intervenait après les violents affrontements qui avait plus de 300 morts dans les rangs arméniens et azéris les 13 et 14 septembre. Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, n’avait pas exclu l’éventualité d’une “plus longue mission de l’UE en Arménie” dans un proche avenir lorsque les observateurs avaient achevé leur mission le 19 décembre. Des représentants de l’UE ont visité par la suite Erevan pour discuter de cette éventualité avec les responsables arméniens. Début janvier, le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev avait critiqué les projets de l’UE de déployer une nouvelle mission du côté arménien de cette frontière volatile dans l’aval de Bakou. Aliev avait indiqué qu’une telle initiative “n’améliorerait pas la sécurité ” et ne ferait que compliquer la médiation européenne dans les pourparlers de paix arméno-azéris. La Russie, de son côté, avait critiqué les efforts de Erevan en vue d’une nouvelle mission de l’UE. Le ministre russe des affaires étrangères Serguei Lavrov avait mis en garde la semaine dernière, en indiquant qu’une telle mission “pourrait produire des résultats opposés et créer des problèmes supplémentaires au lieu de renforcer la confiance ”. Lavrov avait ajouté que la Russie et les autres membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) avait proposé l’envoi d’une mission similaire lors du sommet de l’alliance militaire dirigée par la Russie qui s’était tenue à Erevan fin novembre. Il a rappelé que l’Arménie avait rejeté cette offre parce que ses alliés ex-soviétiques avaient refusé d’exprimer des « critiques sévères » à l’encontre des opérations militaires de Bakou le long de la frontière arméno-azérie. Tandis que l’UE approuvait l’envoi d’une nouvelle mission le long de cette frontière, l’envoyé spécial de l’UE en charge du Sud Caucase, Toivo Klaar, effectuait une visite à Erevan où il rencontrait Pachinian et d’autres responsables. Le responsable européen a exprimé à cette occasion son inquiétude concernant le blocus imposée par Bakou au Karabagh. “La situation autour du corridor de Latchine est sérieuse et des solutions doivent être trouve en toute urgence, avait tweeté Toivo Klaar, avant de rencontrer les responsables arméniens.

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9.Les Nouvelles d’Arménie

23 janvier 2023

Arayik Haroutyunyan s’est entretenu avec Anne Hidalgo – Nouvelles d'Arménie en Ligne (armenews.com)

Arayik Haroutyunyan s’est entretenu avec Anne Hidalgo

Le président de l’Artsakh Arayik Haroutyunyan a eu une conversation téléphonique avec la maire de Paris Anne Hidalgo à l’initiative de cette dernière.

La situation créée en Artsakh à la suite du blocus par l’Azerbaïdjan était à l’ordre du jour.

« J’ai présenté en détail les causes et les conséquences de la catastrophe humanitaire, notant que des évaluations et des actions claires de la communauté internationale sont nécessaires pour la surmonter », a déclaré le président Harutyunyan.

Anne Hidalgo a exprimé sa solidarité et son soutien au peuple d’Artsakh assurant qu’il multipliera ses efforts constants pour désamorcer la situation.

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10.Le Courrier d’Erevan

23 janvier 2023

La France sera heureuse de participer à la mission de l'UE en Arménie: ministre des Affaires étrangères

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a évoqué l'importance de la décision de déployer une mission d’observateurs  de l'UE en Arménie.

“La France sera heureuse de participer à cette mission européenne", a écrit Mme Colonna dans son microblog officiel sur Twitter.

Auparavant, le Conseil de l'Union européenne a publié un message indiquant que, le 23 janvier, une décision concernant l'établissement d'une mission d’observateurs de l'Union européenne en Arménie dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune avait été prise. L'objectif de la mission est de contribuer au maintien de la paix dans la région. promouvoir la stabilité dans les régions frontalières de l'Arménie, d'instaurer la confiance et de créer un environnement propice aux efforts de normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui sont soutenus par l'UE. La mission aura un mandat initial de deux ans et son quartier général opérationnel sera en Arménie.

Source: Armenpres

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11.Le Courrier d’Erevan

23 janvier 2023

Des tickets de rationnement ont été introduits en Artsakh.

Peuvent être achetés par personne et pour une quinzaine de jours : 0,5 kg de riz, de sarrasin, de pâtes, de sucre, ainsi que 1 litre d'huile et 5 œufs.

Les fruits et légumes ont totalement disparu du régime alimentaire de la population.

120 000 personnes dont 30 000 enfants sont bloqués et affamés par l'Azerbaïdjan depuis le 12 décembre dernier.

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12.Armenpres

24 janvier 2023

Emmanuel Macron s'entretient de la situation en Artsakh avec Ara Toranian et Mourad Papazian | ARMENPRESS Armenian News Agency

Emmanuel Macron s'entretient de la situation en Artsakh avec Ara Toranian et Mourad Papazian

EREVAN, 24 JANVIER, ARMENPRESS: Le 23 janvier, le président français Emmanuel Macron a reçu Ara Toranian et Murad Papazian, coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), Palais de l’Elysée. Armenpress en a été informé par le service de presse du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France.

Emmanuel Macron et les représentants de la communauté arménienne ont évoqué la situation en Artsakh soumis à un blocus de l’Azerbaïdjan depuis le 12 décembre dernier et les menaces qui pèsent sur l’intégrité territoriale de l’Arménie.

Ara Toranian et Murad Papazian ont exprimé leur gratitude pour l'attention qu'ils ont reçue du Président français et ont espéré que la France renforcera son rôle dans la protection du peuple du Haut-Karabakh.

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13.Armenpres

19 janvier 2023

Un incendie a eu lieu dans une unité militaire suite à l'allumage d'un réchaud avec de l'essence

EREVAN, 19 JANVIER, ARMENPRESS: Le 19 janvier 2023 à 05h15, la police militaire de Vardenis a reçu un appel téléphonique de l'unité militaire N du Ministère de la Défense de la RA, indiquant que le même jour, vers 01h30, un incendie a eu lieu dans l'unité militaire située dans le village d'Azat, dans la région de Gegharkunik, en raison de l'allumage d'un feu avec de l'essence.

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme le rapporte "Armenpress", cela a été déclaré ainsi dans le rapport du bureau du procureur général. A la suite de l'incendie, 15 conscrits ont été décédés.  Six conscrits et un officier de la même unité militaire ont été emmenés à l'hôpital de Gegharkunik avec des blessures corporelles.

Le 19 janvier 2023, les documents établis sur la base des éléments du corpus delicti spécifiés dans la partie 4 de l'article 532 du code pénal de la RA ont été envoyés au département d'enquête de la 5e garnison du département d'enquête militaire du comité d'enquête principal pour définir les actions ultérieures.

Des procureurs du bureau du Procureur militaire de la garnison de Sevan et des enquêteurs du département d'enquête de la 5e garnison du département central d'enquête de la police de la RA se sont rendus sur place.

Le Procureur militaire de la RA, le Procureur général adjoint Grigor Elizbaryan, s'est également rendu sur les lieux de l'incident.

Toutes les mesures nécessaires sont prises pour découvrir toutes les circonstances de l'incident.

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14.Armenpres

24 janvier 2023

Deux morts et deux blessés après l'incendie de la section hébergement d'une église catholique arménienne à Istanbul

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EREVAN, 24 JANVIER, ARMENPRESS: Deux personnes sont mortes et deux autres ont été blessées après qu'un incendie se fut déclaré dans la section des logements adjacente à l'église catholique arménienne du Saint-Sauveur (connue sous le nom d'église Surp Pırgiç) dans le quartier de Beyoğlu à Istanbul.

L'incendie s'est déclaré à 21 h 45, le 23 janvier, a déclaré à ARMENPRESS Ara Gochunyan, rédacteur en chef du journal Zhamanak, basé à Istanbul.

Il a déclaré que l'équipe de pompiers et de secours est arrivée immédiatement. L'archéparque arménien catholique d'Istanbul, l'archevêque Lévon Zékiyan, était également sur les lieux.

"L'incendie s'est déclaré dans une vieille pension de famille qui était censée être restaurée, mais cette tragédie a eu lieu. Sept personnes vivaient dans la maison d'hôtes, deux d'entre elles sont mortes, et deux autres sont hospitalisées", a déclaré M. Gochunyan. Il a ajouté qu'ils n'avaient pas d'informations sur la cause de l'incendie.

L'incendie a été éteint vers 14 heures, le 24 janvier.

"Dieu merci, l'église elle-même est préservée, le feu n'a pas atteint le sanctuaire", a déclaré M. Gochunyan.

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15.Entreprendre

24 janvier 2023

Haut-Karabakh : une tragédie humaine dans l'indifférence générale (entreprendre.fr)

Par Antoine Bordier

Haut-Karabakh : une tragédie humaine dans l’indifférence générale

Cela fait 44 jours qu’a commencé le blocus de l’Azerbaïdjan contre l’enclave arménienne du Haut-Karabakh. 44 jours, c’est, aussi, le temps qu’a duré la guerre, en 2020, menée par l’Azerbaïdjan contre cette enclave qui avait déclaré son indépendance en 1991. Tigrane Yégavian, expert français en géopolitique et l’Helvète Sarkis Shahinian, Secrétaire Général du groupe parlementaire d’amitiés Suisse-Arménie analysent cette catastrophe humanitaire.

Antoine Bordier : Il y aura trois ans cette année, en novembre 2020, le Haut-Karabakh se réveillait avec une guerre perdue qui avait duré 44 jours. Le Haut-Karabakh, c’est cette enclave arménienne en Azerbaïdjan que Staline a donné, en toute illégalité internationale, si ce n’est la loi du plus fort, au pouvoir Azéri en 1921. Les Arméniens se sont auto-déterminés lors de la chute de l’ex-URSS, en 1991, et le Haut-Karabakh est devenu véritablement indépendant, après une première guerre victorieuse, en 1994. En 2020, le pouvoir Azéri, dont le dirigeant est le dictateur-autocrate Ilham Aliyev, reprend 70% du territoire au bout de cette guerre de 44 jours. 44 jours, c’est, aussi, depuis le 12 décembre 2022, le nombre de jours jusqu’à aujourd’hui, où ce qu’il reste du Haut-Karabakh et de ses 120 000 Arméniens est bloqué de toute communication aérienne et routière avec l’Arménie et le reste du monde. De faux militants écologistes se sont installés 24h/24 sur la seule route d’accès, le corridor de Latchine. Selon vous, de quoi s’agit-il : d’une asphyxie d’un peuple par un autre, d’un nouveau génocide ?

Sarkis Shahinian : Selon la doctrine du droit international, le Haut-Karabakh s’est détaché de Bakou depuis sa déclaration d’indépendance le 2 septembre 1991 et le référendum du 12 décembre de la même année. L’Azerbaîdjan pratique, et ceci non seulement depuis 44 jours, une épuration ethnique à l’encontre des Arméniens et trouve dans la Russie un allié objectif. Car, Bakou achète à Moscou son gaz à prix fortement réduit et le revend à l’Europe au prix fort, réalisant cinq objectifs à la fois. Le premier : il enrichit la Russie, qui contourne ainsi les sanctions de l’UE. Cet argent finançant sa guerre contre l’Ukraine. Le deuxième : l’Azerbaïdjan s’enrichit, également, grâce à la devise en euros. Troisième objectif : augmenter la forte dépendance de l’Europe vis-à-vis des énergies fossiles de Bakou (pétrole et gaz). Concrètement, et c’est le quatrième objectif : il s’agit d’accroître l’importance stratégique de SOCAR (la compagnie pétrolière de l’Etat d’Azerbaïdjan) en Europe et en Suisse. Enfin, et c’est le cinquième objectif : il s’agit de reprendre tout le Haut-Karabakh.

Tigran Yégavian : Oui, ces objectifs ne sont plus des secrets pour personne. Je rajouterai qu’il s’agit ni plus ni moins de la poursuite du génocide de 1915 par d’autres moyens. En 1918-1920, les Azéris avaient massacré des Arméniens dans le Nakhitchevan, à Bakou, et à Chouchi [dans le Haut-Karabakh]. Ils entreprirent, alors, un plan d’ingénierie démographique qui a fonctionné dans le Nakhitchevan, territoire historiquement arménien. (NDLR : Ils ont procédé à un nettoyage ethnique et à toute élimination du patrimoine arménien.) Ils ont, ensuite, tenté de faire de même dans le Haut-Karabakh, pendant la période soviétique, avec des succès limités.

Profitant de leur victoire militaire à l’automne 2020, ils n’ont eu de cesse de pousser leur avantage au maximum en grignotant des territoires en Artsakh (NDLR : république non reconnue internationalement du Haut-Karabakh) comme en Arménie, mais aussi en harcelant une population soumise à une pression continue. L’objectif étant de vider l’Artsakh de tous ses Arméniens. En 2022, avec ce blocus, le régime de Bakou teste la communauté internationale, qui regarde ailleurs, et saisit l’opportunité du conflit russo-ukrainien pour exercer un levier supplémentaire sur Moscou avec lequel il entretient une complexe relation d’interdépendance.

L’Europe n’est pas prête d’engager un bras de fer pour protéger 120 000 personnes, dont 30 000 enfants et 20 000 vieillards, d’une mort à petit feu. La diplomatie du caviar a marqué des points en Europe mais aussi au niveau de l’ONU, puisque le projet de vote d’une déclaration du conseil de sécurité condamnant le blocus et surtout ses auteurs a pu être évité grâce à l’achat par l’Azerbaïdjan du Royaume- Uni, mais aussi de l’Albanie et des Emirats arabes unis.

Antoine Bordier : C’est terrible, sur le terrain, la population manque de tout. Les denrées de première nécessité sont, donc, bloquées. Les coupures de gaz et d’électricité sont presque quotidiennes. Les étals des magasins sont vides. Comment vit la population ?

Tigrane Yégavian : Elle vit avec l’angoisse d’un quotidien de plus en plus difficile, tenaillée par le froid du fait des coupures de gaz et d’électricité, la faim. Les voitures qui circulent sont de plus rares, faute de diésel, les billets de banque ont cédé la place à des coupons de rationnement. Le gouvernement artsakhiote puise dans ses réserves stratégiques afin d’éviter que la population ne meure de faim. Mais des produits essentiels comme l’huile, la farine, le sucre et même les cigarettes sont quasiment absents des étalages. La population affronte cette épreuve avec courage, résilience et ténacité. Mais nul ne sait de quoi demain sera fait. Elle s’indigne de l’indifférence relative en Arménie voisine, où les habitants semblent atteints d’une sorte de fatigue. Elle attend beaucoup de la diaspora arménienne pour qu’elle accentue la mobilisation afin de rompre le silence inique du monde entier et procéder à une aide humanitaire d’urgence et par ricochet à des sanctions contre le terrorisme humanitaire du régime arménophobe de Bakou.

Sarkis Shahinian : Le Karabakhiote [ou Artsakhiote] a une nature extrêmement solide : ce peuple a su résister aux pires crises, beaucoup plus que ce qu’on pourrait penser. N’oubliez pas que l’élite arménienne des officiers supérieurs militaires en Union soviétique provenait du Haut-Karabakh. Mais la résistance a aussi ses limites. Si la communauté internationale ne bouge pas massivement en soumettant l’Azerbaïdjan à de sévères sanctions et n’ordonne pas un pont aérien humanitaire permettant de ravitailler la population, de rétablir la fourniture de gaz, d’électricité et d’internet, de permettre le libre passage des personnes et des marchandises, le droit à l’éducation et donc, en synthèse, le droit international humanitaire, même un peuple héroïque n’arrivera pas à s’en sortir. La France, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, accompagnés par la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, ont maintenant cette opportunité. Je dirais même plus: c’est devenu un devoir.

Antoine Bordier : Comment cela va-t-il finir ? Pourquoi la communauté internationale se tait, du pape François, à Joe Biden, en passant par Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ? D’ailleurs, on n’entend plus Receip Erdogan. Quel rôle joue la Turquie dans cette agression ?

Sarkis Shahinian : L’Azerbaïdjan a su abattre ses cartes en amont. Elle avait de l’avance, mais elle se retrouve maintenant avec une levée de boucliers. La condamnation de l’UE du 18 janvier dernier, la décision de la CEDH [Cour Européenne des Droits de l’Homme] ainsi que la prise de position de la CIJ [Cour Internationale de Justice] sont claires là-dessus. Mais, cela ne suffit pas. L’ONU doit bouger et là, le rôle de la Russie est central. Quant à la Turquie, elle utilise cette crise en sa faveur pour régler une fois pour toute la question de la reconnaissance international du génocide des Arméniens, l’établissement de rapports diplomatiques avec Erevan, mais surtout la création d’un corridor terrestre permettant le passage de marchandises sur une nouvelle route de la soie moderne reliant la Chine à l’Europe, en passant par la Turquie et en contournant l’axe Nord-Sud, tellement cher à l’Iran.

Antoine Bordier : Vous ne parlez pas du pape François, ni d’Ursula von der Leyen. Ils ont pourtant un rôle capital à jouer, non ?

Tigrane Yégavian : Le pape François semble avoir procédé à une sélection entre d’une part les populations en détresse qui méritent toute notre compassion, comme les migrants qui échouent en Méditerranée, et ces malheureux chrétiens d’Arménie, d’Artsakh mais aussi de Chine qui sont persécutés en raison de leur foi, que l’on « peut laisser crever ».  La diplomatie du caviar qui corrompt les élites est passée par le Saint-Siège via la fondation Aliyev et son lucratif mécénat, puisque la propre épouse du dictateur, Mehriban Aliyeva a été décorée des mains du Souverain Pontife. A ce jour le pape n’a pas nommé l’agresseur, ni l’agressé. On ne lui demande pas de faire de la politique mais d’agir en défense de la première nation chrétienne menacée d’un nettoyage ethnique imminent.

Concernant Ursula von der Leyen, elle a clairement fait savoir que le sang des Arméniens ne valait pas celui des Ukrainiens en traitant le dictateur Aliyev de partenaire « fiable » ce qui la décrédibilise vis-à-vis de sa position avec Vladimir Poutine. Ce-dernier agit en suzerain froid et cynique prêt à sacrifier l’Artsakh s’il le faut, à condition qu’il puisse conserver son assise dans son pré-carré sud-caucasien. Les Américains ne veulent pas se battre pour l’Artsakh tout en appelant les Arméniens à les rejoindre dans leur confrontation contre les Iraniens et les Russes.  Dans ce sinistre tableau le président Macron est le seul qui puisse agir en soutien aux Arméniens, mais il souffre d’un isolement triple : au niveau européen d’abord, au niveau de l’OTAN et enfin au niveau des opinions publiques. Il n’y a pas de mobilisations.

Antoine Bordier : Quelles sont vos raisons d’espérer en une solution rapide à cette agression ?

Sarkis Shahinian : Que l’Europe comprenne vite ce que signifie devenir dépendant de la fourniture d’hydrocarbures d’une dictature comme l’Azerbaïdjan, qui s’enrichissant (et enrichissant la Russie) va complètement à l’encontre des intérêts et de l’Europe et des États-Unis. Tout en prolongeant la guerre en Ukraine grâce à l’argent qui entre dans les poches de la Russie à travers Lukoil, qui détient 20% des actions de Socar. L’autre raison est que le Haut-Karabakh est le dernier bastion chrétien dans le Caucase, aux portes de l’Asie. Mais la communauté internationale n’est pas prête à se positionner, au XXI siècle, dans une guerre de religion. Vous venez de rappeler le silence du pape François. Vous savez combien d’euros Bakou verse au Vatican comme soutien à des soi-disantes activités culturelles du Saint-Siège, lui imposant son silence face à la destruction du patrimoine culturel chrétien arménien au Haut-Karabagh et au Nakhitchevan ?

Tigrane Yégavian : L’espoir d’une solution se meurt. L’espérance demeure. L’Arménie est divisée et à genoux. Elle n’est pas en condition de lancer une nouvelle guerre. Il revient au président Macron d’ordonner un pont aérien humanitaire à destination de Stepanakert comme le monde libre le fit au secours de Berlin Ouest assiégée par les soviétiques en 1948. Pour cela il faudra que l’UE se décide à engager un train de sanctions contre le régime des Aliyev, qui ne comprend qu’une chose, le langage de la force.

Propos recueillis par Antoine Bordier

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16.Radiofrance

21 janvier 2023

Un jeune blogueur azéri placé sous haute protection en France (radiofrance.fr)

Un jeune blogueur azéri placé sous haute protection en France

Réfugié en France où il publie des vidéos critiques envers le régime azerbaïdjanais, Mahammad Mirzali a fait l’objet de trois tentatives d’assassinat sur le sol français. Il vit désormais sous la protection permanente de cinq policiers.

 

Mahammad Mirzali, 28 ans, issu d’une famille ordinaire azerbaïdjanaise, dénonce la corruption du pouvoir en place et critique de façon virulente la famille Aliyev, à la tête du pays depuis une trentaine d’années. En 2016, forcé de fuir, il s’installe en France où il continue de publier des vidéos sur sa chaine Youtube, en dépit des menaces et des violences qui visent sa famille. Celle-ci finira par le rejoindre dans l’hexagone.

Entre 2020 et 2022, Mahammad Mirzali a fait l’objet de trois tentatives d’assassinat à Nantes. Huit personnes seront finalement mises en examen, mais aucun commanditaire n’a été identifié pour l’instant. En attendant, l’État français a accordé au jeune blogueur une protection permanente de cinq policiers.

Bien que le régime en place en Azerbaïdjan ne soit pas formellement relié à ces tentatives d’homicide, il semble que le contexte politique dans le pays soit favorable à la répression contre les personnes publiques hostiles au pouvoir. “Des blogueurs et des journalistes […] formulent des critiques contre le Parlement et la famille du président, déclarait en mai 2020 un député proche du pouvoir azéri, Siyavush Novruzov. Je pense que ceux qui les combattent doivent être décorés”.