1 Nouvel Hay Magazine

France mère des arts, des armes et des lois , Arménie ton amie a besoin de toi

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République

et aux élus de France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Appel à ma France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ton amie l'Arménie a toujours été à tes côtés, depuis les temps anciens des croisades jusqu'aux heures les plus sombres de ton histoire où ses fils ont pris les armes, dans tes armées ou dans la clandestinité pour lutter contre la barbarie nazie, sans se demander s'ils devaient rester neutres, alors qu'à peine rescapés du génocide, ils n'étaient pas encore français.

 

Aujourd'hui, les heures sombres sont venues couvrir le ciel d'Arménie. Dans l'indifférence de toutes les nations, la barbarie, qui pour n'être pas nazie, mais turque, azérie ou islamiste, n'en est pas moins épouvantable, vient de remporter une terrible victoire.

 

C'est le symbole du premier Etat chrétien du monde, mais aussi le dernier Etat chrétien d'Orient, que des nouveaux Hitler s'appelant Erdogan ou Aliyev veulent briser, mettant en œuvre leur macabre projet génocidaire* à l'encontre de ce peuple arménien qui dans ses montagnes de l'Artsakh s'est battu, et devra se battre encore, avec toute l'énergie de l'espoir pour vivre sans jamais abdiquer ni sa liberté, ni sa foi.

 

À cette heure, la France est sauvagement attaquée par des islamistes manipulés par des Etats aux desseins sordides, ceux-là mêmes qui là-bas ne se contentent plus d’égorger mais ont déversé sur des populations pacifiques et innocentes le feu de leurs bombes. Leur victoire, si elle devait être totale, signifierait l’anéantissement de l’Arménie.

 

France, l’Arménie a eu besoin de toi, et tu as tourné le regard, ce mouvement est celui de la honte.

 

Est-ce là ta grandeur ? Que reste-t-il de ton ambition à éclairer le monde si tu choisis l'attitude pusillanime d'une neutralité bienveillante nourrie de bons sentiments ? Lorsque les plaies à panser sont trop nombreuses et les mots impuissants à arrêter les déferlements de violence, alors c’est de ta présence et des moyens de se défendre dont ton amie a besoin.

 

L'histoire nous a appris que la capitulation de notre monde libre en échange d'une paix en trompe-l'œil, n'arrête jamais les dictateurs assoiffés de conquêtes, mais leur donne des ailes. Leurs colonnes infernales à l'œuvre en Arménie sont déjà rampantes sur ton sol. Aide-la à les arrêter là-bas si tu ne veux pas un jour prochain devoir les arrêter ici.

 

L'Arménie n'a jamais été belliqueuse, son combat est celui de sa vie et il n'est en rien terminé. L'aider contre ses agresseurs, plus forts que jamais, c'est aussi vouloir la victoire d'une certaine idée de notre civilisation et ses valeurs qu'elle partage avec toi. Mais quel que soit son courage exemplaire, sans ton aide, face à deux Etats, turc et azéri représentant près de cent million de Turcs, trois millions d'Arméniens plierons sous le nombre demain comme aujourd'hui, et leur défaite sera toujours la nôtre.

 

J'en appelle à vous, élus de la nation ou simples citoyens, pour diffuser ce message de proches en proches et élever nos voix afin de briser maintenant, avec les actions fortes qui conviennent, ces élans de barbarie.

En premier lieu, il convient d'urgence de reconnaître l'Artsakh comme État souverain afin que sa population bénéficie de la protection de la charte des Nations Unies.

 

Celui qui vous écrit cette lettre est un citoyen français comme les autres. Il est de ceux qui sont cent pour cent Français pour leur patrie qu’ils chérissent, et cent pour cent Arménien pour leurs origines. Mon nom est Philippe Dickran Frangulian. Mes parents me donnèrent deux prénoms, le premier pour rendre hommage à la France qui les a accueillis, le second pour que je n’oublie jamais mon histoire. Quant à mon patronyme, clin d’œil du hasard ou de la destinée, il signifie rose de France.

 

Je forme le vœu que l’amitié qui lie la France et l’Arménie ne se fane jamais.

 

Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les élus et tous ceux qui croient en ce lien fort d'amitié, c'est avec le plus grand respect, mais aussi la plus grande conviction, que je vous conjure d'agir maintenant car il n'y aura certainement pas d'après.

 

Face à la situation dramatique des populations en détresse, je vous invite également à participer à la campagne humanitaire "Tous pour l'Artsakh" coordonnée par le Fonds Arménien de France.

 

*"Nous allons continuer d'accomplir la mission que nos ancêtres ont entreprise dans la région du Caucase" (discours de Monsieur Erdogan le 21 juillet 2020)

 

Philippe Frangulian