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28 Mai : anniversaire de la 1ère indépendance de l’Arménie

Avec le Génocide Arménien, la démographie et la politique ont connu d’importants bouleversements en Anatolie et en Asie Mineure, jusqu’au Caucase du Sud, laissé de côté par la Révolution russe.
Si les peuples de cette région se sont réunis dans une fédération, cette union n’a pas duré longtemps car la Géorgie et l’Azerbaïdjan ont déclaré leur indépendance avec l’avancée de l’armée ottomane et  la retraite de l’armée russe.

Les Arméniens étaient pris entre ces deux armées. S’il n’y avait pas eu de victoires sur les forces turques, considérées aujourd’hui comme miraculeuses, lors des batailles de Sardarapat, Bash Aparan, et Gharakilisa en mai 1918, la République d’Arménie n’aurait pas pu voir le jour.

Une république libre et indépendante n’a pas été déclarée au début. Le Conseil national arménien à Tiflis, actuelle Tbilissi, capitale de la Géorgie, qui constituait à l’époque la principale ville, a affirmé son intention de prendre en charge des tâches administratives dans les régions arméniennes, officiellement proclamées le 28 mai 1918.

Le pays était confronté à un afflux de réfugiés en provenance de l’Empire Ottoman, à une sévère épidémie, ainsi qu’à une reprise de la guerre avec ses voisins au cours des mois qui ont suivi.

La République d’Arménie de 1918 a duré à peine deux ans. Elle représentait cependant une entité politique historique, la première expression de la souveraineté arménienne depuis 1375.

Ces tentatives ont abouti à une république soviétique d’Arménie, puis à une Arménie indépendante après l’effondrement de l’URSS 70 ans plus tard.

La République d’Arménie est aujourd’hui l’héritière de l’ancienne république indépendante, surtout en ce qui concerne sa symbolique nationale. Le blason moderne est une modification de celui de 1918. Si le drapeau tricolore a été adopté avec une certaine incertitude et non sans controverses à l’époque, il reste néanmoins un symbole accepté de la nation arménienne aujourd’hui.

Quant à l’hymne national, le « Mer Hayrenik » (« Notre Patrie »), il a une histoire plus ancienne. Il s’agissait d’un poème écrit en 1859 par Mikael Nalbandian, intitulé « The Song of the Italian Girl », commençant par « Notre patrie… ».

Ce morceau était une version arménienne d’un poème italien écrit quelques années plus tôt, se référant aux guerres qu’avait menées le pays pour son indépendance contre les Habsbourg de Vienne. Il a ensuite été mis en musique et s’est avéré être très populaire pendant des décennies, car il entrait en résonnance avec les luttes arméniennes de l’époque.

Et le « Mer Hayrenik », comme il vient d’être évoqué, a été adopté comme hymne national en 1918, et par la suite avec l’indépendance de 1991.