“Arrêtons de croire que nous (la France, ndlr) sommes au centre du monde”

()
image_pdfimage_print

"Ils ne font pas de lobbying parce qu'ils n'ont pas grand chose à y gagner», a déclaré la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances en France. «C'est une boite de Smarties ,le marché français, ça ne représente rien par rapport à leur gestion d'actifs (…) arrêtons de croire que nous sommes au centre du monde».

Implanté en France depuis 13 ans, Blackrock est accusé (par les opposants à la réforme des retraites) de vouloir  influencer l'exécutif pour un régime par capitalisation contre le système français actuel par répartition.
Surtout après la publication au Journal officiel de la promotion du nouvel an de l'ordre national de la Légion d’honneur, dans laquelle figure le patron de la branche française de la société américaine, Jean-François Cirelli.
A 61 ans, l'ancien dirigeant de GDF Suez a été élevé au grade d'officier de la Légion d’honneur par le Premier ministre Edouard Philippe. 
———————————————————————————————————-
 

BlackRock démarre en 1988 sous l'impulsion d'anciens salariés de l'entreprise First Boston, dont Larry Fink, Robert S. Kapito et Susan Wagner[8]. L'entreprise veut alors fournir aux investisseurs institutionnels des services de gestion d'actifs et des risques[8]. Son nom initial est Blackstone Term Trust et le fonds, qui a levé 1 milliard pour se lancer, opère au sein de la banque Blackstone sous la filiale Blackstone Financial Management (BFM). En 1992, le fonds est renommé BlackRock[9],[10]. La même année, BlackRock cumule 17 milliards de dollars en actifs sous gestion, puis 53 milliards en 1994. BlackRock développe un outil de gestion global d'actifs, Aladdin, qui pose la base de la plateforme de gestion de la société[11].

BlackRock se détache de PNC Financial sous forme de filiale en 1995.[11].

En 1999, la société est introduite en bourse. En 2004, elle rachète la société State Street Research – Management, puis reprend en 2006 la branche gestion d'actifs de la banque Merrill Lynch. En 2007, le co-fondateur, vice-président et directeur des investissements Keith Anderson annonce son départ du groupe pour l'année suivante. Il est remplacé par Scott Amero[12].

Lors de la crise bancaire et financière de 2008, la société maintient sa santé financière ; alors que la faillite touche plusieurs sociétés d’investissement, BlackRock profite de la crise financière et acquiert son pouvoir actuel. « Avec la chute de Lehman Brothers, Wall Street est en pleine perdition : plus personne ne sait ce que recèlent les milliers de portefeuilles financiers, ce qui se cache derrière les dérivés, ce qui est toxique ou non, dangereux ou non. BlackRock comprend vite tout le parti qu’il peut tirer de cette situation. Depuis sa création, la firme a développé en interne son propre outil de gestion des risques, Aladdin, "capable d’analyser les risques d’investissement dans n’importe quelle action, de mettre en évidence où il faut vendre des obligations pour en tirer le meilleur prix, de suivre toutes les transactions, de combiner toutes les données pour trouver les informations essentielles pour les investisseurs", explique le Financial Times. »[13] En 2009, au plus bas du marché, la société double sa taille en s'offrant, pour 13,5 milliards de dollars, la société Barclays Global Investors[8]. En 2010, l’entreprise annonce la création de sa propre bourse interne[14].

En 2015, le régulateur allemand des marchés inflige à la société une amende de 3,25 millions d'euros pour des déclarations erronées ou tardives des droits de vote réellement détenus[15]. En novembre 2015, BlackRock acquiert à Bank of America la gestion de 87 milliards de fonds monétaires[16].

En décembre 2018, le cumul d'actifs sous gestion de BlackRock dépasse les 5 980 milliards de dollars[17]. En octobre 2017, BlackRock et BlackStone annoncent leur intention d'ouvrir des bureaux en Arabie saoudite pour contribuer à la diversification économique et financière du pays[18].

En mars 2019 BlackRock a racheté l'éditeur français en solutions de gestion financière eFront pour 1,3 milliard de dollars[19].

Actionnaires

Liste des principaux actionnaires au 3 octobre 2019[20].

PNC Bank 22,0%
The Vanguard Group 5,67%
Capital Research & Management 5,27%
Mizuho Financial Group 3,97%
SSgA Funds Management 3,34%
Wellington Management 2,95%
China Investment Corp 1,99%
BlackRock Fund Advisors 1,84%
Norges Bank Investment Management 1,80%
Merrill Lynch, Pierce, Fenner & Smith 1,51%

Activités

La structure de BlackRock est très diversifiée. Les caisses de pension et autres institutions représentent 66 % de ses affaires, les investisseurs privés 12 % et les iShares 22 %. Sur le plan géographique, les États-Unis représentent 61 % du total des investissements, l’Europe 31 % et l’Asie 8 %. En termes de produits, 55 % sont liés aux actions, 34 % aux obligations, 8 % aux fonds mixtes et 3 % aux produits alternatifs. En 2012, elle a exercé ses droits de vote au sein de 14 872 assemblées générales d’actionnaires, dont 3 800 aux États-Unis. L'entreprise est le premier actionnaire d’une société américaine sur cinq. Elle possède aussi au moins 5 % du capital de quatre sociétés américaines cotées en bourse sur dix, comme JP Morgan, Chevron ou Walmart.[9].

Après la crise financière de 2007, l´activité de la multinationale s´oriente vers les fonds négocié en bourse (FNB, ou fonds coté en bourse, en anglais Exchange Traded Fund ou ETF). Fin 2019 en Europe, les produits iShares représentent près de 50% des ETF.

En Europe, BlackRock a investi dans la société Atos dont elle possède plus de 5% du capital[21]. En 2016, BlackRock était actionnaire au sein de 18 sociétés du CAC 40 (Atos, BNP Paribas, Vinci, Saint-Gobain, Société Générale, Sanofi, Michelin, Safran, Teleperformance, Total …)[22]. BlackRock détient aussi 5% du groupe bancaire espagnol Santander[23].

Les data center de BlackRock se situent (comme ceux de Microsoft, Yahoo…) dans la ville de Wenatchee où l'électricité est bon marché, grâce notamment au barrage de Rocky Reach[24]. Ses serveurs informatiques sont situés dans des grands hangars sécurisés, au milieu des vergers de pommes de la ville.

BlackRock a dépensé en 2018 plus de 1 250 000 €[25] en lobbying auprès des institutions de l'Union européenne et organise des dizaines de rendez-vous avec les responsables de la Commission. BlackRock entend en particulier influer sur les questions de taxation et de régulation financière[26].

Cette société s'appuie sur une intelligence artificielle qu'elle a créée elle-même, Aladdin. Celle-ci évalue les risques et aide BlackRock a investir ou à s'abstenir de le faire. Par voie de conséquence, Aladdin gère 18 000 milliards de $ chaque jour[27].

D'après Mediapart, Blackrock « murmure désormais à l’oreille des États européens » et entend notamment « contrer toute régulation financière et imposer la retraite par capitalisation pour tous[28]. »

Controverses

Pour la professeure de macroéconomie à l’Université de l’ouest de l’Angleterre (UWE) à Bristol, Daniela Gabor, « la Banque centrale européenne, qui sollicite BlackRock pour auditer les banques, n’a aucun pouvoir sur cette société. L’argument de BlackRock est simple : nous ne faisons pas de leverage, nous n’agissons pas comme les banques donc nous n’avons pas besoin d’être régulés comme une institution systémique. De fait, BlackRock passe sous tous les radars. »[29] En janvier 2017, BlackRock recrute le membre du parti conservateur britannique George Osborne qui rejoint le think tank de la société, la BlackRock Investment Institute[30].

En novembre 2018, la police allemande perquisitionne les bureaux de BlackRock. Le fonds est soupçonné d’être impliqué dans la gigantesque fraude CumEx, système pratiqué par des fonds de placement et des banques consistant à se faire rembourser des impôts non payés sur les dividendes des actionnaires.[26].

La taille de l´entreprise fait craindre des risques systémiques sur l´économie mondiale si l´entreprise venait a faillir.

Depuis la fin de l'année 2019, l'entreprise BlackRock est au cœur d'une polémique quant à sa potentielle influence vis-à-vis du gouvernement français, au sujet de la réforme des retraites voulue par le gouvernement (dite "retraite universelle")[31],[32].

source : wikipedia

 

image_pdfimage_print

How useful was this post?

Click on a star to rate it!

Average rating / 5. Vote count:

No votes so far! Be the first to rate this post.

As you found this post useful...

Follow us on social media!

Suivez-nous !

Similar items