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Une certaine presse turque titre sur le carnage de chiens plutôt que sur la crise économique qui frappe le pays

T24 (journal électronique turc) titre sur des faits divers , même s'ils sont horribles : 
"Massacres de 26 chiens , 13 avril 2019
Suite à la découverte de 26 cadavres de chiens à Cubuk (province d'Ankara), le maire de la municipalité a émis un communiqué concernant cette affaire macabre, déclarant que toutes les unités municipales , en collaboration avec les forces de l'ordre sont mobilisées pour mener une enquête pour trouver le ou les auteurs de cette atrocité. 
Le procureur de la république a été saisi du dossier".
 
source : T24  de notre correspondant Roje Gudsuz
 
L'histoire des chiens d'Istanbul :

Moins d’un an après la déposition du sultan Abdülhamid II et l’arrivée au pouvoir des "Jeunes-Turcs", l’élimination des chiens est décrétée. On commence par supprimer les portées. Puis, les chiens adultes sont capturés avec des lassos et des grosses pinces, enfermés dans des cages et chargés sur des charrettes.

L’idée d’expédier les chiens sur un îlot désert n'est pas des autorités jeunes-turques: elle est envisagée 2 fois au XIXe siècle mais, devant le tollé de la population et les menaces de châtiment divin, l'idée est  abandonnée 

Pourquoi l’administration jeune-turque, qui s’inspirait largement du modèle européen, a-t-elle choisi ce procédé que les Occidentaux ont qualifié de «barbare»? Il permettait aux instigateurs de cette campagne de nier tuer les chiens, seulement les déporter.

Un journaliste dans la revue Servet-i Fünûn (Le Trésor des arts), le 17 juin 1910, dans un article avec des photos montre un homme entouré d’une dizaine de chiens, à proximité de sacs d’approvisionnement: avec cette légende «Voilà comment on nourrit les anciens habitants de notre ville.»

Ces photos de  "L’Illustration", furent prises avant qu'on arrête de donner de l'eau et de la nourriture à l’îlot d’Oxia, «la Pointue», que les Turcs appellent parfois «l’île qui porte malheur».

Chiens de Constantinople sur l’île d’Oxia, Weinberg photographe, L’Illustration, le 16 juillet 1910 .

Un dessinateur français, Sem, rapporte que lors d'un dîner le ministre de l'Intérieur Talaat "Pacha" , affirme que les chiens sont "bien traités & nourris aux frais de l'Etat".

Témoin de «rafles» musclées, Sem a quelques doutes et veut se rendre compte lui-même  : il décrit l'ile comme "une sorte de Stromboli vomissant des plaintes et des râles» vision terrifiante. 

Catherine Pinguet publie en turc un essai sur Les Chiens d’Istanbul, & se souvient d’une journaliste, qui en citant un court extrait , laisse couler ses larmes .On estime à 60.000 le nombre de chiens déportés sur ce rocher désert où, sans eau ni nourriture , ils s’entre-dévorent et meurent les uns après les autres.

Le réalisateur Serge Avédikian en a tiré un magnifique film , sous le titre "Chienne d'histoire" . L' écrivain Denis Donikian l'évoque dans son blog du "Monde"

A partir du 24 avril 1915 , les Arméniens , sur ordre du même Talaat "pacha" sont "déportés" vers le désert de Der-Ez-Zor .

Environ 1 million cinq cent mille périssent , non compris les chrétiens syriaques, chaldéens et les Grecs pontiques.

La destruction des monuments nationaux et les biens spoliés sont estimés à mille milliards de dollars.

sources : L'Illustration, Sem  , slate Catherine Pinguet, Denis Donikian , wikipedia

 

 

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