Elles appartiennent au Patrimoine de l’humanité

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LES KHATCHKARS [(croix de pierre en français) prononcer « ratchkar »]

 

 

 

soldats d'Azerbaïdjan détruisant les khatchkars au Nakhitchevan

 

Les khatckars representent la spiritualité du peuple arménien mais ce ne sont pas des signes de mort comme sur les tombes, mais des sources de vie.

Ce sont des plaques de pierre sur lesquelles la croix arménienne est sculptée : la face est orientée, en principe, vers l’ouest. Quand on se tient devant un khatchkar on est placé vers l’axe d’où "viendra le salut".

On trouve des khatchkars dans les monastères, à l’lntérieur des églises, sur des murs, dans les cimetières et aussi en pleine campagne même là où il ne passe personne . Car , bien avant les frontières , c’est ainsi que les Arméniens avaient decidé de marquer leur territoire par l’empreinte des khatchkars.

Actuellement , en Arménie occidentale (occupée pour l'instant par la Turquie) où n’existe plus rien de la population et des églises, des

khatchkars épargnés se trouvent un peu partout , enfouis ou bien réemployés dans des constructions postérieures,

Le khatchkar , saisi dans sa globalité , est un pictogramme compréhensible non seulement aux Arméniens mais aussi pour tout Chrétien car sur l’iconographie on  remarque des formes

empruntées à Byzance et à l’Occident.

C’est à partir du IXe siècle qu’apparaissent les khatchkars dont les formes sont arrondies et la bordure est soulignée par une simple bande et à l’intérieur une croix . Du pied de la croix partent des pousses végétales symbolisant l’arbre de la vie avec des racines qui montent vers le ciel. Et la croix qui est l’arbre de la connaissance sur lequel est suspendu le fruit de la connaissance qui est le Christ non représenté, mais des allusions donnant le message ,comme des fruits eucharistiques tel le raisin symbolisant son sang.

Aux Xe et  XIe siècle le contour arrondi devient rectangulaire avec la bordure et la surface  de la plaque enrichies.

Le khatchkar est souvent une stèle funéraire placée devant un tombeau et le défunt est enterré les pieds vers l’est de manière à ce que le jour  du Jugement dernier en relevant la tête ,il regarde vers le khatchkar.

Le khatchkar est la meilleure expression de la christologie arménienne où Jesus est à la fois Homme et Dieu mais en lui la nature divine domine et la figuration des épisodes de sa vie

humaine deviennent moins légitimes et pour cette raison Jesus Christ n’est pas présent sur la Croix jusqu’au XIIIe siecle.

 

Par ignorance, obscurantisme, intolérance, et parce que l’Islam et la loi , dans les pays islamiques , interdit le prosélytisme d’autres religions, ces symboles de la foi  sont détruits en Turquie par certains Turcs, l'armée , le gouvernement depuis 1915 et par l’Azerbaïdjan au début des années 2000  à  Choufa où 100 000 Armeniens avaient trouvé le repos éternel . Ces destructions sont delibérées , ainsi que le changement de nom de certaines villes et villages, pour effacer le souvenir de la présence arménienne sur ces terres.

C’est un ‘’génocide’’ culturel où les autorités turques (comme les Talibans contre les Bouddhas , Daech à Palmyre)  excellent en la matière. De la même manière les premières victimes du Génocide des Arméniens (par le gouvernement JeuneTurc utilisant l’Organisation Spéciale ( Teshkilat i Mahsusa) étaient  des personnes du monde culturel, poetes, ecrivains, compositeurs……

 

Un intéressant concept de droit d'intervention culturelle, pour sauver le patrimoine mondial, commence à émerger , comme par exemple , en son temps ,le devoir d'ingérence humanitaire , développé par l'ancien ministre français Bernard Kouchner.

 

sources : Roje Zaven Gudsuz d'après JP Mahé & Patrick Donabédian







 

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