Ukraine : la coalition pro-occidentale au pouvoir sur le point déclater

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coalitionLe parti Samopomitch, (26 députés au Parlement) annonce qu'il quitte la coalition au pouvoir  après une décision similaire du parti Batkivchtchina de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko (19 députés).

Les deux partis restants,du président Petro Porochenko et du premier ministre Arseni Iatseniouk perdent la majorité,  217 voix alors qu'un minimum de 226 est requis au parlement (450 sièges).

Très impopulaire avec une cote de confiance de 8% et critiqué pour la lenteur des réformes et un entourage corrompu, le premier ministre Arseni Iatseniouk a échappé mardi , à une motion de censure au Parlement.

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La "coalition occidentale"  :

Le 03/03/14, Scott Rickard, un ancien officier des services secrets américains, expert linguiste de la NSA et de l’US Air force, s’exprimait sur la chaîne d’information Press TV. Il confirmait à cette occasion que les événements en Ukraine avaient été orchestrés par les États-Unis depuis des années, et donnait les noms de deux individus ayant investi de leurs fortunes privées pour fomenter les troubles : George Soros et – moins prévisible – Pierre Omidyar, fondateur de eBay.1

Le 06/03, la chaîne Russia Today réalisait un entretien de ce même agent de renseignement, qui déclarait que son pays appliquait en Ukraine la même stratégie qu’en Afrique ou au Moyen-Orient : « Les États-Unis établissent des réseaux stratégiques autour du globe, certains sont liés à des organisations humanitaires, et d’autres à des organisations fascistes et à des individus qui feront leur sale boulot. »2

Le 17/03, toujours sur Russia Today, Scott Rickard pointait la responsabilité d’ONG, comme USAID ou la NED, ainsi que d’hommes de l’ombre, inconnus du grand public, tels que Semion Mogilevich, Carl Gerschman ou le rabbin Yaakov Bleich. Dans le même entretien, Rickard soulignait aussi l’implication américaine dans le djihadisme islamique, ainsi que les rôles de l’OTAN, de l’UE et d’Israël dans cette politique …

Le 28/03, l’agence de presse Ria Novosti rapportait dans son édition francophone de nouveaux propos de ce spécialiste de l’action clandestine : « "Depuis 20 ans, Washington œuvrait à élargir, voire à pousser l’Otan du côté de l’Ukraine (…). Le renseignement américain travaillait en Ukraine, mais la Crimée, peuplée essentiellement de Russes, représentait un théâtre des opérations plus difficile pour les Américains qui s’y faisaient remarquer tout de suite", (…) en règle générale, les Américains coopèrent avec de petits groupes éditant des journaux locaux à de faibles tirages pour conditionner les gens. "C’est ainsi qu’ils arrivaient à rassembler à des actions de protestation plus d’un demi-million de personnes à Kiev (…), mais ils n’ont réussi que deux fois de mobiliser quelque 500.000 manifestants, alors que la population de l’Ukraine approche 50 millions d’habitants", (…) ce résultat n’était pas fameux, compte tenu du fait que 20 ans avaient été mis à la préparation de ces actions de protestation et près de 5 milliards de dollars avaient été dépensés rien que par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). »4

Victoria Nuland

Le 06/02/14, une conversation téléphonique interceptée entre Victoria Nuland, secrétaire assistante de John Kerry au département d’État des USA, et Geoffrey Pyatt, ambassadeur des USA en Ukraine, fuitait sur internet. On y entendait les deux hauts fonctionnaires américains discuter tranquillement des individus à choisir pour composer le prochain gouvernement ukrainien.5

Le 22/02, deux semaines plus tard, le putsch avait lieu, le président en exercice à Kiev prenait la fuite, et l’agenda défini à Washington poursuivait son cheminement.

Le 21/04, la même Nuland avouait sur CNN que son pays avait dépensé cinq milliards de dollars en Ukraine pour accompagner les changements de régime depuis la fin de l’Union soviétique :« QUESTION: So I don’t know whether you heard that, Victoria, but Nikonov, the member of Parliament, saying that you had spoken for about five billion dollars for democracy, and they see that as a code word for “regime change.” ASSISTANT SECRETARY NULAND: I didn’t hear Mister Nikonov speaking. The United States has invested some five billion dollars in Ukraine since 1991 when it became an independent state again after the collapse of the Soviet Union. And that money has been spent on supporting the aspirations of the Ukrainian people to have a strong, democratic government that represents their interests. But we certainly didn’t spend any money supporting the Maidan; that was a spontaneous movement, which is a far cry from what we are concerned Russia is up to now in eastern Ukraine. »6 L’ingérence américaine dans les affaires internes de l’Ukraine est ici reconnue sans la moindre ambiguïté, pour être niée dans la phrase suivante : « Les États-Unis ont investi quelques cinq milliards de dollars en Ukraine depuis 1991 (…) Mais nous n’avons certainement pas dépensé d’argent pour soutenir le Maïdan ; c’était un mouvement spontané (…) » Autrement dit : « Oui, nous l’avons fait, mais attention, cela ne veut pas dire que nous l’avons fait ! » Mais alors, où sont donc passés ces cinq milliards de dollars ?

Dmytro Yaroch

Un début de réponse pourrait être : ces cinq milliards de dollars sont allés dans les stocks d’armes et dans les camps d’entraînement paramilitaires dont Dmytro Yaroch, le chef de Pravy Sektor, reconnaît l’existence dans son pays depuis une vingtaine d’années.

Le 04/02/14, Yarosh lui-même confirmait ces suppositions dans deux articles, le premier dans Time (« Dans son interview avec TIME, Yarosh (…) révélait pour la première fois que Pravy Sektor a amassé un arsenal d’armes létales ») et le second dans The Daily Journalist : « – Have you conducted training before? – Yes, for 20 years. We already have a lot of generations who have been changed by it. My kids were small at one time, and now my daughter is 20 years old, and she’s spent her whole life in Trident. (…) – Where exactly do these training sessions take place? – At camps throughout Ukraine: Dnipropetrovs’k, Dniprodzerzhyns’k, Kryvyi Rih, Pavlohrad, Nikopol’ and so on. Guys get together, and they have their plan of activities for a month, for half a year, for a year. They go through training and lessons. They conduct various events aimed at the de-communization and decolonization of Ukraine. (…) – How do you finance your organization? – I am not involved in that issue, but it’s all financed by people. (…) »7 Quand il prétend « ne pas être impliqué dans le sujet, mais c’est entièrement financé par les gens », Yaroch botte en touche sur la question du financement de son organisation, pourtant capable d’amasser un arsenal et d’organiser dans plusieurs régions et depuis 20 ans des camps d’entraînement où des groupes se rendent avec un plan d’activités pour un mois, six mois ou un an, et y suivent des formations et des cours.

Le 09/03, Radio France Internationale (RFI) rapportait la première conférence de presse de Yarosh en tant que candidat à l’élection présidentielle. Il y tenait des propos clairement en faveur d’une intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne : « Dmytro Yarosh s’était fait connaître pour ses appels à une "révolution nationaliste", qui rendrait l’Ukraine aux Ukrainiens. Mais il soutient désormais la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne…."

source : scriptoblog

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