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Turquie : l’épreuve de force entre Erdogan et les manifestants

Le Premier ministre Erdogan reste inflexible.Il voit ces manifestants comme des trouble-fête sur la voie qui l'aurait mené à un régime présidentiel où l'auraient conduit ses partisans. Pour lui tout doit rentrer dans l'ordre et les choses doivent se succéder comme il l'a prévu.

Au 11ème jour des événements en Turquie la police a largement utilisé les gaz lacrymogènes et les lances à eau  à Ankara, la capitale, pour disperser  plusieurs milliers de personnes de la place centrale de Kizilay.

manif

 

Anonymous, de son côté, a hacké , il y a quelques jours les sites gouvernementaux turcs anonymousLe mouvement  Anonymous a adressé par vidéo un message au gouvernement turc :il annonce son soutien aux  manifestants. . Le but des Anonymous est d'obtenir la démission du gouvernement Erdogan .

En France , plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris ,devant la fontaine des Innocents, au Châtelet, leur soutien à la Turquie qui s'est soulevée contre Erdogan .

"Tayyip t'es foutu, la Turquie est dans la rue", "La Turquie est laïque et elle le restera", "Erdogan démission", sont les slogans scandés par les militants du parti d'opposition turc le CHP, de la Ligue des droits de l'homme, d'Amnesty international, du Front de gauche, du Parti communiste et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Paris soutient
 

 

 

 

 

Erdogan caricature

 

Au 5ème jour des manifestations, réprimées extrêmement durement par la police, la contestation ne faiblit pas et s'étend au contraire. Bechiktach (un quartier d'Istanbul) où se trouve le bureau du Premier ministre a été le théâtre d'affrontements . Après Ankara c'est toute l'Anatolie qui s'embrase avec les villes d'Izmir, Antalya ,Tunceli,Trabzon (Trébizonde) .

Plus de 70 villes manifestantes, 90 manifestations, les fonctionnaires et les ouvriers entrent en grève, la bourse perd 10%.

Inquiets de voir leur allié déstabilisé, les Américains ont adressé un rappel à l'ordre au Premier ministre Erdogan.

La porte-parole du gouvernement du président Obama a mis en garde , de façon exceptionnelle mais mesurée , le gouvernement turc : "Nous sommes préoccupés par le nombre de gens qui ont été blessés quand la police a dispersé les manifestants à Istanbul",

Après la porte parole ,c'est John Kerry le secrétaire d'Etat, qui a appelé à la retenue.Istanbula dit la porte-parole .

"La garantie de  la stabilité, la sécurité et la prospérité de la Turquie, c'est le respect les libertés d'expression, d'association et de rassemblement, telles que ces personnes visiblement les exerçaient", a affirmé la responsable US ."Ces libertés sont vitales à toute démocratie saine".

A la suite d'un rassemblement contre un projet d'urbanisation ,la manifestation a tourné en protestation antigouvernement, les heurts avec la police d'Istanbul ont fait des dizaines de blessés.

Il est assez.exceptionnel que les USA critiquent ainsi leur allié turc qui est un de leurs supporters dans la gestion du conflit syrien, en attente de la conférence Genève 2 qui doit rassembler, outre les USA & la Russie , les pays frontaliers de la Syrie..Damas qui jubile et rend la monnaie de sa pièce au Premier ministre turc Erdogan, en critiquant la répression des manifestants, l'occasion étant trop belle .Toute la journée la tv syrienne a diffusé les images des manifestants réprimés par la police turque

L'image de la Turquie bouleversée

 1700 manifestants arrêtés selon le ministère de l'Intérieur, un millier de blessés , deux morts selon Amnesty International. Istanbul s'éloigne des Jeux olympiques (la ville est candidate pour 2020), En fait c'est un mort accidentel qu'on déplore.

.Taksim

La place Taksim est maintenant occupée par des milliers de personnes qui chantent et dansent , avec la ferme intention d'y rester aussi longtemps que possible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le président turc Abdullah Gül a exprimé son inquiètude "ces manifestations (…) qui ont atteint un niveau inquiètant ".

C'est  la contestation la plus importante depuis l'accession au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et le pouvoir semble reculer devant cette confrontation inédite.

manif turque