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Auguste Maquet & Alexandre Dumas sur France 0 à 22h45 le 11 juin 2018

Auguste Maquet, collaborateur d'Alexandre Dumas , l'accompagne en voyage à Trouville.

Auguste Maquet y fait la connaissance de Charlotte Desrives, fille d'un républicain convaincu, emprisonné.

La séduisante jeune femme le confond avec Alexandre Dumas et lui demande d'user de son influence pour faire libérer son père.

Troublé par Charlotte , Auguste Maquet entretient le mensonge.

En même temps, la Révolution de 1848 gronde….

 

Biographie d'Auguste Maquet

Aîné de huit enfants, Maquet nait à Parisrue Quincampoix, dans une famille aisée. De 1821 à 1830, il est élève au lycée Charlemagne, où il a pour condisciples Théophile Gautier et Gérard de Nerval1 et y devient en 1831, à dix-huit ans, un professeur suppléant d'histoire . 

Docteur ès lettres, il se destine à l'enseignement, mais il est recalé à l'agrégation de lettres en 1832, puis il abandonne l'Université vers 1835 pour se lancer dans une carrière littéraire.

« Je vais demander à la littérature ce que l'Université me refuse : gloire et profit. »

Il se dirige vers la littérature indépendante, il publie poésies et nouvelles écrites dans les journaux qui le mirent en rapport avec les jeunes écrivains de l'époque.

Très lié avec Théophile Gautier, il fait partie des Bousingos, le groupe des Romantiques de la seconde génération, sous le nom d’« Augustus Mac-Keat», et compose quelques essais avec Gérard de Nerval. C'est par ce dernier qu'il fait la connaissance d'Alexandre Dumas en . Il lui remet Le Bonhomme Buvat, nouvelle sur la conspiration de Cellamare que la Revue des deux Mondes lui avait refusée et qui donna Le Chevalier d'Harmental. Alors commence leur collaboration qui dure jusqu'en 1851 et mit en quelques années Auguste Maquet sur le chemin de la renommée.

Auguste Maquet est pendant plus de douze années président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Officier de la Légion d'honneur depuis 1861, il est candidat en 1881 à l'Académie française.

Il meurt le 8 janvier 1888 dans son château de Sainte-Mesme, (gagné avec sa seule plume). Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Une rue du 16e arrondissement de Paris, entre le boulevard Murat et le boulevard Exelmans, lui rend hommage.

Ses frères Hector et Charles Maquet sont les fondateurs de la papeterie et maroquinerie de luxe Maquet.

Collaborateur ou « nègre » ?

Auguste Maquet. Caricature par Nadar, 1854.

La part d'Auguste Maquet dans la collaboration qui l'unit à Alexandre Dumas a fait l'objet de controverses.

Dans sa chronique judiciaire du 5 juillet 1845, Le Feuilleton du journal de la librairie décrit le jugement du tribunal de commerce qui donne raison à Alexandre Dumas :

« M. Baudry […] éditeur, et qui a acheté de M. Alexandre Dumas le droit de publier un certain nombre d'exemplaires des Trois Mousquetaires, a assigné (l'éditeur) M. Recoules devant le tribunal de commerce, pour voir dire qu'il lui sera fait défense d'attribuer à M. Auguste Maquet les œuvres de M. Alexandre Dumas, et pour s'entendre condamner à 10 000 fr. de dommages-intérêts. […] Le tribunal […] a rendu le jugement suivant : Attendu que M. Recoules ne fait point la justification du fait qu’il a annoncé, qu’il a donc commis une mauvaise action qui doit porter préjudice et à Baudry et à Alexandre Dumas […] fait défense à Recoules, sous peine de 500 fr par chaque contravention, d'insérer ou publier que le sieur Aug. Maquet est l'auteur des Trois Mousquetaires et du Chevalier d'Harmental […]15 . »

Lorsque survint le désastre financier d'Alexandre Dumas, Auguste Maquet attaqua ce dernier en justice d'abord pour impayé, et ensuite pour récupérer ses droits d'auteur sur les œuvres auxquelles il avait collaboré. Il s'en expliqua lors des audiences du 20 et  devant le tribunal civil de la Seine. Il fut considéré comme un simple créancier et, moyennant la somme de 145 200 francs payables en onze ans, il renonça à mettre son nom à côté de celui d'Alexandre Dumas sur les livres qu'ils avaient écrits ensemble.

Eugène de Mirecourt, qui révéla l'emploi de collaborateurs par Dumas, rapporte une anecdote dans son pamphlet de 1845 :

« […] L'auteur des Trois Mousquetaires voulant prouver jusqu'à l'évidence que son chef de manufacture n'ajoutait pas une syllabe et ne retirait pas un iota du travail primitif, composa, séance tenante, sous les yeux d'une demi-douzaine d'intimes, une phrase étrange, une phrase barbare, une phrase de cinq lignes dans laquelle est répété seize fois le mot QUE, cet éternel désespoir de l'écrivain, ce caillou qu'une langue ingrate fait rouler constamment sous notre plume. Jugez de l'harmonie de la période. Les intimes s'écriaient : — Dumas en biffera bien deux ou trois ! — Je parie pour sept. — Il en restera neuf, c'est fort raisonnable !
M. Dumas ne biffa rien.
Le jour suivant, on put voir toute cette fourmilière de QUE grouiller dans le feuilleton du Siècle. »

Pour Joseph-Marie Quérard, bibliographe contemporain des deux auteurs, plusieurs ouvrages ou passages sont du seul Maquet. En revanche, pour Fernand Chaffiol-Debillemont, « Dumas avait seul conçu le plan, dessiné les personnages ; bref il avait été l'architecte de l'édifice dont Maquet ne fut que le maçon. Et la page une fois composée, il y apportait les retouches définitives qui vivifiaient la prose languissante du bon Maquet ; la verve, l'éclat, l'esprit sont bien de sa plume». De même, pour Alain Decaux, « comme pour les peintres de la Renaissance, il faut que l'on prépare tes fresques — et il est juste que Auguste Maquet soit nommé […] — mais à la fin celui qui tient la plume, c'est toi. »

Dans cette vision, le travail d'Auguste Maquet consistait à rédiger une première copie à partir de ses connaissances historiques. Ensuite celle-ci était réécrite par Alexandre Dumas qui ajoutait son style romanesque. Simone Bertière, étudiant le manuscrit des Trois Mousquetaires, a pu constater qu'un passage occupant douze pages sous la plume de Maquet, en occupait soixante-dix après la réécriture de Dumas20.

Cependant, certains éléments montrent qu'au moins certaines parties étaient reprises sans aucune modification de la part de Dumas. Il y a par exemple une lettre de Matharel de Fiennes à Auguste Maquet .